12 novembre 2025 3 12 /11 /novembre /2025 08:27




 

LA BD:

 


C'est quoi :SUR LA PISTE DE BLUEBERRY

 


C'est de qui? Divers artistes


 

La Couv':


 



 

Déjà croisés sur le site? Oui pour la plupart.



 

C’est édité chez qui? Dargaud.



 

Un visuel: 

 


 

Ca donne Quoi ? C’est un euphémisme de dire que Blueberry est une série culte de la BD franco-belge et  western qui a bercé des générations de lecteurs et influencé pléthore de dessinateurs. 

Les premiers que je me souviens avoir lus étaient Angel Face et sa superbe couverture et une version souple du Cheval de Fer (récoltée lors d’un passage à une station essence si je ne m’abuse), albums qui, allez savoir pourquoi, trainaient chez nous dépareillés du reste de la série;  mais je devais avoir une petite dizaine d’années et si - en fan de cow-boys-  je trouvais les dessin fabuleux, j’avais été impressionné par la quantité de texte des premières pages.



 

Quelques années plus tard, je retomberai dedans et lirai avec un plaisir non dissimulé toute la collection avant d’enchaîner sur la Jeunesse.



 

Pour fêter comme il se doit les soixante ans du premier tome, Fort Navajo, Dargaud, éditeur historique de la série, propose de partir Sur la piste de Blueberry avec le “who’s who” de la BD franco-belge en guise de compagnons de route.

 


 

Ce sont donc une trentaine d’artistes qui y vont de leur hommage, en inventant des historiettes qui se déroulent avant tel ou tel album, en reprenant des scènes signées Giraud à leur sauce, voire carrément en réécrivant le mythe (mention spéciale à l’histoire qui clôt l’album ou Mike Donovan a vieilli) parfois avec humour et décalage (Marini qui prête à Blueberry le look de l'Homme sans nom de la trilogie des dollars).

On y croise de façon plus ou moins chronologique notre lieutenant à différentes époques de sa vie, de sa prime jeunesse jusqu'à son grand âge, ce qui, en soi déjà, est assez original pour être noté.

 

 

Les styles graphiques vont des filiations évidentes comme Meyer, Rouge, Taduc, ou encore Gastine, aux univers picturaux plus éloignés comme ceux d’ Anlor, Thierry Martin, Alexandre Coutelis ou Vincent Perriot.

 

En bonus des BD à proprement parler l'album est aussi complété par une galerie d'illustrations elles aussi signées d'auteurs prestigieux (Manara, Blutch, Goosenes...)

 


 

A l’image des anthologies dirigées par Tiburce Oger chez Grand Angle ces dernières années, qui elles aussi réunissent des panel de scénaristes et dessinateurs de talent, Sur la Piste de Blueberry est un recueil qui prouve que le western reste une valeur sûre qui inspire les auteurs et artistes de la franco-belge.



 

Les amateurs de la série culte de Charlier et Giraud comme ceux de BD en général devraient apprécier cet hommage réussi. 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : UNE LUNGA FILA DI CROCI

 

 

C'est de qui ?  Kojucharof




 

La Couv':


 


 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.




 

On peut écouter ?

 

 




 

Ca donne Quoi ? Le compositeur bulgare Vasili Kojucharof s'il est bien moins connu que ses pairs transalpins de l'époque possédait néanmoins un bagage musical pas piqué des hannetons.

 

 

 

Élève d'Aram Khachaturian et conducteur d'orchestre pour Nino Rota sur pas mal de films de Fellini, en marge d'une riche carrière de compositions classiques il a beaucoup écrit de scores de western dont la particularité non négligeable était que contrairement à la mode en cours étaient de ne pas singer ceux de Morriconne.

 

 

 

Sur ce film de seconde zone, si l'on n'échappe pas à quelques poncifs -bien mis en musique cela étant- sa partition fait la part belle aux changements de rythmes, aux mélodies travaillées, aux arrangements luxuriants, le tout sans pour autant sacrifier à l'évocation du suspense et de l'action.

 

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10 novembre 2025 1 10 /11 /novembre /2025 13:33





 

LA BD:

 


C'est quoi : LE CARNAVAL DES CADAVRES

 


C'est de qui Mignola



 

La Couv':


 



 

Déjà croisé sur le site? Oui.



 

C’est édité chez qui? Delcourt



 

Une planche: 

 


 

Ca donne Quoi ? Mike Mignola s'il avait annoncé une "retraite" de dessinateur tournait depuis un moment autour de tout un lore plus ou moins rattaché à Hellboy, via une géographie de légende qu'aurait involontairement déclenchée le démon cornu (évoquée dans un récit de Edward grey qui n'a pas été traduit en VF)

C'est après avoir lu un conte italien où un enfant joue aux quilles avec des ossements qu'il saute enfin le pas et en profite pour renouer avec ses héros littéraires mais aussi avec les récits courts de ses débuts comme dans L'Homme à la Tête de Vis par exemple (et, plus tard, dans certains recueils d'Hellboy).

 

Dans ce Carnaval des Cadavres il adopte donc le format du conte pour raconter des histoires fantastiques inspirées par les folklores d'Europe et d'Orient où l'on croise notamment des vampires, un loup garou, une femme pirate à moitié nue, une maison hantée, le roi des kobolds, des revenants et même le diable en personne.


Les amateurs de ses ambiances gothiques et de son style graphique à part, fait de jeux d'ombres, d'à plats de noirs et de personnages hors normes, ne bouderont pas leur plaisir tant Mignola se fait rare au dessin ces dernières années et tant il semble s'être fait plaisir ici.

 

L'incontournable Dave Stewart assure quant à lui à nouveau la colo et livre une fois encore un boulot remarquable (mention spéciale à la double page où un arbre semble relâcher des tentacules très lovecraftiennes).

 

Un recueil que tout fan de Hellboy se doit à mon sens de posséder.



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : IL SUDARIO DELLA MUMIA

 

 

C'est de qui ?  D. Banks




 

La Couv':


 


 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui




 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Comme ils avaient pu le faire pour Dracula, ou Frankenstein, les studios de la Hammer usèrent le filon de la Momie jusqu’à la corde.

 

J’en veux pour preuve ce troisième film, fort loin du premier, qui surfe sans vergogne et sans beaucoup d’intérêt sur la vague de popularité déjà mourante de la franchise.

 

 

 

C’est à l’australien Don Banks qu’est confiée la mise en musique de cette suite ; les cadors de la Hammer, James Bernard en tête, étant assignés à des projets plus bankable.

 

 

 

Si Banks, jazzman de formation, s’intéresse déjà à l’époque à la musique sérielle ; pourtant, dans sa B.O pas grand chose de très original à se mettre sous la dent.

 

On est dans du score made in Hammer lambda, avec peu d’instruments, essentiellement des cordes et des cuivres, certes pas trop mal utilisés mais sans grande originalité.

 

 

 

Question peut être de rendement le compositeur accouche d’une partition efficace mais loin d’être inoubliable dont néanmoins l’atmosphère générale d’horreur parfois lyrique, et l’ étrange absence de motifs en rapport avec la Momie du titre, sont tout désignés pour aller avec notre comics du jour et son ambiance gothique.

 

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7 novembre 2025 5 07 /11 /novembre /2025 08:31





 

LA BD:

 


C'est quoi :MURENA. LES NERONIA.

 


C'est de qui? Dufaux & Jérémy



 

La Couv':


 



 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

C’est édité chez qui? Dargaud



 

Une planche: 

 


 

Ca donne Quoi ? Néron n’a plus la cote à Rome entre ses frasques immobilières, ses tendances pyromanes ou encore ses malversations politiques mais, on le sait; dans la Ville Eternelle il suffit de peu pour changer l’opinion, ce n’est pas pour rien que l’expression “Des jeux et du Pain” est née à cette époque!

 

Ainsi, et sur les conseils plus qu' intéressés de Tigellin, l’empereur décide de lancer les Neronia.



 

Lucius quant à lui, grâce aux alliés qu’il a encore à Rome, a réussi à échapper à ses gardiens mais, au lieu de fuir les nombreux ennemis qu’il a encore, il choisit de rester pour payer ses dettes en sauvant celle avec qui il entretient une relation trouble mais aussi en allant avertir l’empereur qu’il n’est pas intouchable.

  

 

Exit Théo qui avait repris avec brio le flambeau aux pinceaux de Muréna et qui laisse la place pour cet ultime cycle de la série antique à Jérémy, dont le style graphique s’inscrit dans la droite lignée de celui du regretté Delaby, initiateur de la saga aux côtés de Dufaux.

Ses décors sont riches et détaillés, ses personnages réalistes et expressifs, le scénariste, qui avait déjà collaboré avec Jérémy sur Barracuda, ne pouvait espérer meilleur compagnon de route pour conclure son récit.



 

Comme il l’explique dans l’introduction Dufaux d’ailleurs a décidé de modifier la “thématique” originelle de cette conclusion qui s’annonce et qui devait être placée sous le signe de la mort et qui sera finalement un cycle de l’amitié et verra, peut être, notre héros sortir des machinations dont il n’a eu de cesse d’être l’objet.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :  DEMON OF THE HIMALAYA

 

 

C'est de qui ?  A. Honneger




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD




 

On peut écouter ?

 


 

 

 

Ca donne Quoi ? Anecdote plutôt noire, le nom du réal de ce film d’aventure commandé par le régime hitlérien ne figurera pas au générique, les origines juives de ce dernier ayant été découvertes après coup!



 

La B.O est signée Arthur Honegger, grand compositeur de musique classique qui a néanmoins quelques jolies incursions dans la musique de film, notamment avec jacques Ibert (petites choses que l’on a du entendre chez nous d’ailleurs). 

 

La particularité de sa partition pour le Démon de l’Himalaya est que les cuivres en sont absents à l’exception de deux saxophones et surtout qu’on y entend l’Onde Marthenot, instrument original par excellence. 



 

Les compositions d’Honneger, de par leur force d’évocation, leur héroïsme lyrique, porté entre autre par les chœurs, sonnent à merveille sur la Rome antique de Dufaux et Jérémy!

 

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5 novembre 2025 3 05 /11 /novembre /2025 10:57




 

LA BD:

 


C'est quoi : CRIMINAL. LES ACHARNES

 


C'est de qui Brubaker & Phillips



 

La Couv':


 



 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

C’est édité chez qui? Delcourt



 

Une planche: 

 


 

Ca donne Quoi ? Dans la famille Lawless je voudrais Tracy, l’ex marines perturbé qui peut devenir complètement barge s’il disjoncte.

Et son copain d’enfance Jacob qui, après un passage frustrant -le mot est faible !- à Hollywood, va faire appel à lui quand sa vieille tante centenaire est kidnapée.

Oh et puis ajoutez aussi Angie, une post ado mal dans ses bottes qui veut se venger d’un caïd plus dangereux.

 

Vous avez là tous les ingrédients du cocktail explosif qu’est Les Acharnés, dernier recueil en date de la série culte Criminal du duo Brubaker/Phillips.



 

Ce nouveau récit est fortement inspiré des souvenirs familiaux et de l’expérience personnelle du scénariste qui a bossé pour l’usine à rêves sur la (on ne peut plus chiante) série Westworld  entre autre mais aussi sur l'adaptation (à venir semble t-il) de Criminal, expérience qui ne lui a pas laissée que des bons souvenirs semble t-il.



 

On retrouve la noirceur, la violence et le pessimisme qui imprègne la série depuis presque deux décennies et qui en a fait un incontournabl du noir en comics, au même titre que, par exemple, le Sin City de Frank Miller.



 

Comme à l'accoutumée Sean Phillips donne le “La” graphique au tragique du scénario de son compère, retrouvant ici certaines des ambiances de leur très réussi Fondu au Noir, et même le fiston livre une colo moins criarde que sur certains de ses précédents boulots.



 

Une moisson très noire mais réussie pour le Criminal de l’automne.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : BROOKLYN AFFAIRS

 

 

 

C'est de qui ?  D. Pemberton




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.




 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Norton pour son premier passage derrière la caméra, a eu du nez en faisant appel à Daniel Pemberton, l’un des plus intéressants compositeurs actuels qui, comme il le fait ici, a déjà démontré qu’il avait fort bien saisi l’intime relation entre jazz et B.O de cinéma.

 

 

 

Il a donc choisi, en accord avec son réal’, d’utiliser une poignée d’instruments typiques du genre à l’époque pour écrire son score (instruments que l’on croise d’ailleurs dans le film puisque pas mal de séquences se passent dans un club et que l’un des personnages est musicien). Trompette, saxo, contrebasse, piano et batterie sont donc les éléments majeurs entendus sur les pistes de Pemberton qui a la bonne idée (et pas la prétention) de tenter de rivaliser avec la musique diégétique du film où l’on retrouve une poignée de  standards de jazz.

 

 

 

Cela étant, on est bel et bien dans de la musique de film avec entre autre les passages dédiés au suspense où le compositeur opte pour une approche radicalement moderne de l’instrumentation. Le résultat est étonnant d’efficacité et de fraîcheur, Pemberton excellant dans le mariage expérimental de « comment faire du neuf avec du vieux ».

 

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4 novembre 2025 2 04 /11 /novembre /2025 08:04




 

LA BD:

 


C'est quoi : UN FLIC SOUS L’OCCUPATION.

 


C'est de qui? Richelle et Beuriot.



 

La Couv':


 



 

Déjà croisés sur le site? Non



 

C’est édité chez qui? Glénat



 

Une planche: 

 


 

Ca donne Quoi ? Alors que la Capitale a été mise en coupe rangée par l’occupant allemand, la police française a bien du mal à faire son travail correctement quand les nazis n’hésitent pas à faire sortir de prison des malfrats qu’ils utilisent ensuite pour leurs petites affaires.

 

Les fonctionnaires qui décident de rester en poste n’ont alors que le choix de la frustration ou celui d’opérer en marge de la loi.

C’est cette seconde -et dangereuse- voie que va emprunter Mercadier, flic désabusé, qui va se retrouver à bosser avec ceux qu’hier encore il arrêtait. 



 

Des BD (romans, séries tv et films) sur la sombre période de l’Occupation il y en a pléthore et c’est devenu difficile de proposer quelque chose de neuf sur le sujet.

En choisissant de traiter du travail de la police, des agissements de la pègre, des magouilles de certains pour profiter de la situation ou tout du moins pour tirer son épingle du jeu, Richelle mise sur une certaine originalité.

Cependant on pourra tiquer sur les ramifications des deux intrigues qui semblent un peu se télescoper. 



 

Graphiquement le travail de Beuriot est réussi dans une assez nette filiation avec Tardi.

Si les décors et le casting sont convaincants, l’ensemble pourra paraître un brin suranné par rapport à certains canons d’aujourd’hui mais convient bien au sujet traité.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LUCIE AUBRAC

 

 

C'est de qui ?  P. Sarde




 

La Couv':


 


 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui




 

On peut écouter ?

 

 

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Quand Phillipe Sarde compose le score de Lucie Aubrac pour Berri, il a déjà une solide carrière derrière lui. 

Touche à tout, à l’aise dans quasiment tous les domaines, écrire une partition pour un film historique sur la résistance ne lui pose guère de problèmes (il livre 4 B.O la même année). Pourtant, si sa musique est exempte de tout reproches, très mélodique, lyrique et originale, elle manque peut-être un brin de noirceur. 



 

En effet, au vu du sujet du film et du destin de son héroïne on aurait pu espérer une autre approche. Néanmoins, le film de Berri est avant tout une histoire d’amour avant d’être un énième film sur les résistants et Sarde s’est mis au diapason semble t-il. 

 

Un score néanmoins de circonstance pour ce premier volet d’ Un flic sous l’Occupation.

 

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