9 mai 2025 5 09 /05 /mai /2025 09:27




 

LA BD:





 

C'est quoi ? AU COEUR DES TÉNÈBRES




 

C'est de qui ? Brahy



 

La Couv':

 



 

Déjà croisé sur le site? Non




 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Capitaine de marine ambitieux, Marlowe s'engage auprès d'une compagnie marchande qui l'envoie en Afrique où l'un de leur employé, qui dirige un comptoir d'ivoire, ne donne plus de nouvelles.



 

Sur place Marlowe va  découvrir , dans un pays hostile où l'homme blanc oppresse les indigènes, que Kurtz, l'homme qu'il recherche, est entouré d'une aura inquiétante et semblerait être devenu fou.

 

S'engage alors un voyage initiatique le long du fleuve Congo qui va profondément changer notre héros.



 

On le disait encore il y a un peu plus d'un mois dans ces pages, à l'occasion d'une version "western", le roman de Conrad est maintes fois passé par l'adaptation en cases et en bulles.

 

Le dernier en date est probablement le plus classique mais peut être aussi le plus fidèle qu'il m'ait été donné de lire.

 

Classique dans son fond, avec pas mal de textes en voix off qui reprend les grandes lignes du texte d'origine, mais aussi sur sa forme avec ce choix d'un trait semi réaliste détaillé (à part parfois sur certains faciès) qui rend bien les ambiances de jungle oppressante, impression joliment renforcée par les couleurs de Cyril Saint Blancat.



 

Au rayon des bémols, on regrettera la représentation du personnage de Kurtz, pourtant central chez Conrad, qui du coup passe presque au second plan ici mais pas au point de trahir l'ambiance de l'histoire.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi ? DANTON




 

C'est de qui ? J. Prodromidès




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 




 

Ca donne Quoi ? A l’époque où il n’était -peut être- pas encore l’un des pires exemples de ce que le monde du cinéma français peut donner comme prédateur sexuel, Depardieu a joué dans une grosse poignée de films majeurs.

Cette bio de Danton en fait probablement partie mais elle nous intéresse surtout aujourd’hui par le biais de sa B.O.



 

Prodromidès, élève de Messiaen durant ses études au Conservatoire mais également amateur de musique sérielle et d’expérimentations sonores, a finalement peu œuvré pour le cinéma et c’est fort dommage quand on écoute ce qu’il a pu produire ici.



 

Loin de tout ce à quoi on aurait pu s’attendre pour un film historique, les compositions de Prodromidès se rapprochent plus de celles de Penderecki ou Ligeti, que les cinéphiles connaissent grâce, entre autres, à Kubrick et son Shinning. C’est bien simple, si l’on écoute cette B.O sans savoir pour quoi elle a été écrite on peut aisément la prendre pour une musique de film d’épouvante, c’est dire !

 

 

 

Si ce n’est quelques rappels de temps à autres, aucun thème dédié reconnaissable, aucune volonté d’unité mais plutôt un sentiment constant de malaise sous-jacent, matérialisé par une atonalité et même des dissonances proches parfois de l’expérimentation.



 

Une atmosphère qui prend souvent son auditeur de cours et qui a été pour le coup intéressante sur cette adaptation à laquelle elle a apporté une originalité inattendue. 


 

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17 avril 2025 4 17 /04 /avril /2025 13:35





 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE SERPENT MAJUSCULE




 

C'est de qui ? Lemaître & Monfery



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Rue de Sèvres




 

Déjà croisé sur le site? Oui




 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Mathilde est une ancienne résistante qui a un peu trop pris goût à dégommer des gens, remarquez, peut être qu’elle était déjà comme ça avant, allez savoir!?

 

Le fait est que son ancien chef de réseau, plusieurs années après le maquis, refait appel à elle quand il a besoin d’éliminer quelqu’un.

Il faut dire que personne ne se méfie d’une dame de plus de 70 ans qui parle à son dalmatien et se promène en ciré jaune.

 

Et on a tort car elle est drôlement efficace la dame en question! Mais quand elle commence à partir en vrille et à saloper le travail, l’organisation qui l’emploie se dit qu’il va falloir s'occuper d’elle.

 

Mais on apprend pas au vieux singe à faire la grimace et Mathilde va se révéler bien difficile à éliminer.



 

Le Serpent majuscule est le premier roman de Pierre Lemaître qui a pu être édité suit au succès de son -autre- premier roman, Au Revoir La Haut et son succès critique et public.

 

Et c’est tant mieux pour ce petit polar aussi noir que jubilatoire qui se voit aujourd’hui décliné en BD chez Rue de Sèvres (qui publie aussi d’autres adaptations de Lemaître) car c’est une lecture fort divertissante quoique particulièrement gore!

 

On est dans la parodie de serial killer débridée avec notamment un taux de personnages sympathiques dézingués digne d’un Game Of Thrones.

 

Même si c’est assez rare je crois que le passage du roman aux cases a fait du bien à ce texte de jeunesse, lui apportant un côté graphique bien servi par le trait expressif semi réaliste de Dominique Monféry qui prouve qu’il est aussi à l’aise dans ce registre que dans la reconstitution historique ou le western, là où nous lavions crois précédemment sur B.O BD!




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi ? KISS KISS BANG BANG




 

C'est de qui ? J. Ottman




 

La Couv':


 


 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ? 

 


 

Ca donne Quoi ? la réussite de cette comédie noire est en partie due à la musique de John Ottman qui propose des thèmes légers voire impertinents, aux composantes variées parfois empruntées un peu à droite et à gauche, du funk américain des années 70 (pour la wah-wah discrète mais efficace), au jazz suave (le saxo et les cuivres) en passant par le folklore sud-américain sur quelques rythmiques.

 

 

 

Ottman, souvent cantonné aux B.O de blockbuster super héroïques ou aux films d’épouvante de seconde zone, prouve ici qu’il excelle dans ce genre de thriller décalé. Il fait étal de son savoir-faire sur les arrangements, très classes, qui portent sa partition aux côtés d’autres réussites du genre signées Goldsmith ou Barry.

 

 

 

De l’humour, du suspense, un sens de la dérision malin sont les ingrédients de ce score qui a bien vieilli et apporte une touche supplémentaire d’originalité à ce Serpent maju

 

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7 avril 2025 1 07 /04 /avril /2025 06:59

 

LA BD:




 

C'est quoi ? ROI DES FAUVES


 

C'est de qui ? Chauvel et Guinebaud


 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Delcourt


 

Déjà croisés sur le site? Ensemble et séparément.


 

Une planche: 

 


 

Ca donne Quoi ? Dans un monde médieval fantastique, trois amis, une jeune femme et deux jeunes hommes, sont arrêtés par les forces du Jarl après avoir agressé le fils de ce dernier et son serviteur qui les avait pris en flagrant délit de braconnage.

 

Si c’est la volonté de nourrir les habitants de leur village qui les avait poussé à transgresser la loi, nos héros n’en sont pas moins coupables mais plutôt que de les exécuter le jarl, sur le conseil de son fils laissé estropié, les condamne à devenir des berserkirs, croisement douloureux entre hommes et bêtes.


 

Abandonnés dans une forêt après avoir subi le rite de transformation, les trois amis vont tenter de lutter à la fois contre l’inexorable métamorphose qui les guette mais aussi contre les créatures qui les menacent.


 

On retrouve le duo gagnant de Robilar sur un tout autre projet avec l’adaptation du  roman jeunesse à succès de Aurélie Wellenstein. 

Si les ingrédients de l’intrigue sont plutôt classiques: injustice des puissants, pouvoir mystérieux, battle royale, … le métier de David Chauvel fait que la version BD se lit plutôt bien.


 

De son côté Sylvain Guinebaud fait étal de tout son talent pour rendre à la fois les décors de cet univers fantasy, l’expressivité exacerbée de ses protagonistes et l’originalité de son bestiaire savamment distillé.


 

La suite (et fin)du diptyque est prévue à l’automne.




 

 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi : LES EVADES DE LA PLANETE DES SINGES


 

C'est de qui ?  J. Goldsmith



 

La Couv':

 


 

Déjà entendu chez B.O BD


 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Sur le premier volet de la franchise des adaptations du roman de Pierre Boule, Jerry Goldsmith avait clairement marqué le monde de la B.O avec une partition aussi inventive qu’efficace où son sens de l’écriture n’avait d’égale que ses expérimentations inédites.

 

Après avoir fait l’impasse sur le second film –retenu par le tournage de Patton- le compositeur revient à la série sur ce troisième épisode, clairement en deçà niveau filmique mais sur lequel Goldsmith livre encore un matériau impeccable.

 

 

 

Reprenant une poignée de thématiques de sa B.O précédente, il rajoute une batterie de percussions variées et une section d’instruments jazzys à son cocktail. Le résultat est certes plus ancré dans son époque avec des pistes que n’auraient pas reniées un Lalo Schifrin par exemple et le mélange entre musique d’action et groove trippant fait des étincelles.

 

 

Ce sont ces passages un peu anachroniques que l’on zappera à la lecture de ce premier volet du Roi Fauve mais le reste est des plus efficace.

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24 mars 2025 1 24 /03 /mars /2025 10:43




 

LA BD:





 

C'est quoi ? PARKER




 

C'est de qui ? Kieran & Headline



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Dupuis




 

Déjà croisé sur le site? Oui pour les deux.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Amérique, les années 60. Après un casse au butin décevant, l’un des bandits double ses complices en tentant de les descendre. Manque de bol pour lui, Parker, un dur à cuire réputé pour “être le meilleur dans sa partie”, échappe au carnage et va consciencieusement traquer le traître.



 

Si vous êtes un habitué du coin, vous le savez, je suis un fan de la série Parker, écrite par Donald Westlake sous le pseudo de Richard Stark.

Je vous ai partagé mon avis sur une paire des romans et ma passion pour les versions graphiques qu’en a tiré il y a une quinzaine d’années (déjà!) le talentueux dessinateur canadien Darwyn Cooke qui est hélas décédé après n’avoir pu adapter quatre des polars de Stark.

 

Je ne suis donc aujourd’hui que joie alors que Dupuis propose une nouvelle adaptation made in France d’un cinquième bouquin.



 

Intelligemment faite en s’inspirant de l’esprit de celle de Cooke, cette reprise de Parker par Doug Headline (touche à tout de la BD -entre autre!- qui s’était déjà frotté à l’univers de Parker en traduisant le second tome pour Dargaud) au scénar et Kieran au dessin, tient clairement ses promesses.



 

Coté histoire c’est certes du Noir old school violent et manichéen au possible mais, comme nous en parlions l’an passé avec Tonino Benacqusita, auteur de polar et traducteur lui aussi d’un des albums de Cooke en VF, il faut le remettre dans son contexte et apprécier l’oeuvre comme ce qu’elle est: un archétype du genre.



 

On retrouve donc un récitatif en voix off, élément phare du polar hard boiled, fort présent sans être trop redondant des images, laissant même parfois la place à des planches quasi muettes à la mise en page efficace.

Le rythme quant à lui est bien mené avec une narration au cordeau.

 


 

C’est probablement Kieran qui était le plus attendu au tournant et force est de constater que l’artiste a su s’approprier le parti pris graphique de son regretté prédécesseur sans pour autant le singer et en y apportant sa propre touche., tout en délié expressifs.

On appréciera la reconstitution de l’époque, le casting solide et, last but not least, la colo en trichromie noir, blanc et bleu qui faisait déjà la réussite de la version Cooke.



 

Pour lancer leur nouvelle collection Aire Noire, Dupuis frappe fort et on espère que d’autres adaptations des romans de Stark sont au programme!



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi ? DOUBLE JEOPARDY



 

C'est de qui ? Dale Butts




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ? 


 


 

Ca donne Quoi ? Pianiste et arrangeur pour la NBC avant de s’exiler à Hollywood, Dale Butts va y pondre plus de 140 B.O quasi exclusivement de séries B de genre, du western au film de guerre en passant par le film noir.

 

Pour ce Double Jeopardy, au scénario classique de maître chanteur, de femme fatale et  de héros droit comme la justice, si sa partition est assez calibrée il emploie les codes du polar à bon escient.



 

La particularité, qui amène une touche d’originalité bienvenue, vient des parties écrites pour un ensemble réduit où les vents sont mis souvent en première ligne sur des éclats de cuivre qui appuient les séquences de suspense.



 

Du score Noir à l’ancienne tout comme la BD du jour avec laquelle il forme un joli duo.

 

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17 mars 2025 1 17 /03 /mars /2025 09:22







 

LA BD:





 

C'est quoi ? HILD




 

C'est de qui ? V. Hildebrandt



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Anspach




 

Déjà croisée sur le site? Non



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ?  Au royaume des burgondes les intrigues et autres manigances  vont bon train à la mort du roi ses fils organisent les alliances, sacrifiant leur sœur à la politique et n’hésitant pas à tromper la reine du royaume voisin pour s’accaparer ses terres.

 

Mais c’est sans compter la pugnacité de ces dames!



 

Une relecture féministe de la légende des nibelungen s’imposait tant ce récit, ô combien fondateur de tout un pan de la fantasy (à commencer par l’influence énorme qu’il a eu sur Tolkien et sa mythologie) mais aussi ô combien machiste.

 

(Et, vous le savez si vous venez souvent par ici, personne ne pourra taxer l’auteur de ces lignes d’être “woke” … si tant est que ce terme désigne vraiment quelque chose puisqu’il est surtout utilisé par ceux qui dénigrent les personnes qu’ils considèrent comme telles…mais nous nous égarons!)



 

Veerle Hildebrandt garde toute  la dimension épique du récit d’origine mais donne les rôles prédominants à ses héroïnes, Kriemhilde, la soeur qui refuse sa condition soumise et Brunehilde la reine trompée par les mâles pseudos dominants.



 

Graphiquement le style s’approche de la BD jeunesse avec une narration classique aux choix de couleurs intéressants, dans un style médiéval bienvenu.

 

Au final ce one shot est une très bonne surprise, une version d’une légende pourtant maintes fois exploitée en BD qui renaît ici avec force et beauté de ses cendres.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi ? BARBEROUSSE



 

C'est de qui ? T. Morris




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.



 

On peut écouter ? 

 


 

Ca donne Quoi ? Estampillé – à raison – comme le spécialiste des scores historico-fantasy, surtout depuis son très bon boulot sur les Tudors puis sur Vikings, Trevor Morris a enchaîné les projets dans des genres forts proches en tentant avec plus ou moins de réussite, de varier son approche de l'écriture.

 

 

 

Il retrouve le réalisateur néerlandais Roel Reine avec qui il a collaboré sur des choses très oubliables (Le Roi Scorpion 3, et une poignée de films en direct to video) pour ce biopic sur un roi du moyen age, grosse production néerlandaise tournée en décors naturels avec figurants à foison.

 

Cinématographiquement le résultat se hisse à la hauteur d'un -bon- épisode de série tv du genre, musicalement Morris fait dans l’épique en recyclant de ci de là ce qu'il a en stock avec quelques passages plus historiques bienvenus.

 

 

 

Une B.O assez lambda dans la discographie du canadien mais assez solie pour accompagner cette version féministe des Nibelungen.

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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