10 février 2024 6 10 /02 /février /2024 10:53

 

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? A VICIOUS CIRCLE




 

C'est de qui ? L. Bremejo & M. Tomlin




 

La Couv':


 



 

C'est édité chez qui? Urban Comics

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le dessinateur.




 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Je suis resté un rien étonné de voir que le vieux briscard Lee Bermejo avait choisi de collaborer avec Mattson Tomlin, le scénariste de ce “A Vicious Circle”, parce que le projet lui semblait…original.



 

En effet, si la partie graphique de cette nouvelle série comics est assez impressionnante, avec des changements de styles selon les époques visitées par les protagonistes, on est finalement sur du voyage spatio-temporel plutôt lambda, qui pioche notamment pas mal dans Terminator (un des films préférés du scénariste selon son propre aveu).



 

La petite touche d’originalité réside dans le fait que lorsque l’un des 2 personnages principaux tue quelqu’un dans une époque, les deux sont téléportés dans une autre.

 



 

Hormis cela on sait qu’ils cherchent à se tuer mutuellement et que l’un d’entre eux, le “méchant”, serait couapble de la mort de la femme et du fils du “héros”, qui n’en reste pas moins également un assassin.



 

Pour le moment, pas grand chose de plus à se mettre sous la dent, ça va très vite, un peu trop même puisque l’on a droit à une séquence de 5 ou 6 changements de background en moins de 2 planches, et, hormis la claque visuelle, ça ne m’a du coup pas plus emballé que ça, à voir si la suite étoffera le propos.






 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : PREDATORS



 

C'est de qui ? J. Debney



 

La Couv':

 


 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ?   Malgré un potentiel certain quasiment aucune des suites du  Predator original, celui avec Arnold, n’a su exploiter le filon correctement, et encore moins dans les spin-off pourtant ô combien prometteurs Alien Vs Predator.

 

 

Ce n’est clairement pas le volet de 2010 qui infirmera cette hypothèse. Multiplier les bestioles chasseresses n’a en effet pas fait évoluer l’intérêt du scénario et l’on se retrouve avec un gros film d’action-survival classique.

Le score du film est d’ailleurs un exemple assez parlant de la volonté de la prod de ne pas –plus ?- dériver du matériau d’origine mais au contraire de rentabiliser.

 

 

En effet John Debney, derrière le pupitre, est expressément commissionné pour reprendre le travail d’Alan Silvestri sur le premier Predator et de broder dessus tout en restant scrupuleusement dans le même esprit.

 

En bon artisan Debney s’exécute et l’on a l’impression d’entendre des chutes de studios de la première B.O avec quelques variations de thèmes plus ou moins inspirées mais pour le reste c’est cordes sur excitées succédant à des nappes de cuivres graves, rythmiques martiales et envolées lyrico-brutales de l’orchestre dans son ensemble.

 

Rien de bien nouveau sous le soleil donc si ce n’est un pastiche bien ficelé et, donc, une musique de genre maîtrisée et qui atteint sans peine son but.







 

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7 février 2024 3 07 /02 /février /2024 15:39

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? EIGHT BILLION GENIES





 

C'est de qui ? Soule & Browne

 



 

La Couv':

 




 

Déjà croisés sur le site? Non




 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Imaginez que tout à coup vous vous retrouviez, comme les 8 milliards de vos congénères humains, affublé d’une créature lumineuse volante qui se présente comme votre génie personnel, capable d’exaucer un seul et unique vœu.

Que choisiriez vous?



 

C’est le pitch de départ de ce Eight Billion genies (titre qui aurait fort bien pu être traduit, une majorité de lecteurs français ne sachant peut être pas que “billion” veut dire “milliard” mais bon passons) qui voit un groupe disparate d’américains (et un couple de chinois) confronté à cette situation dans un bar miteux de Boston.

De là l'état du monde s’aggrave aussi rapidement que ce que la population mondiale chute drastiquement dans un chaos sans nom face aux différents vœux plus stupides et dangereux les uns que les autres.



 

Mais certains profitent de la situation pour, entre autres, se créer des oasis où ils accueillent les volontaires et leurs voeux non encore exaucés afin de gagner une suprématie future sur ce qu’il restera de la planète.

D’autres encore tentent d’accomplir leurs rêves voir simplement de survivre dans l'Armageddon perpétuel.




 

D’une manière probablement aussi involontaire (enfin je l’espère) que décalée, le scénario de ce comics est, à mon sens, à l’image de son sujet et de ses thèmes, à savoir qu’il dérape très vite dans le surréaliste, le grandiloquent et la surenchère.



 

Les arcs narratifs sont inégaux en intérêt par rapport à leur place dans le développement  (notamment celui du trio de musiciens) et on se retrouve au final avec une histoire qui aurait méritée d’être plus concise, moins bavarde pour essayer d’exploiter un peu plus son idée de base, à savoir l’imbécilité humaine confrontée à la possibilité de changer un monde qu’elle a déjà tellement abimé que l’espoir n’est plus de mise.



 

Graphiquement le style n’est pas non plus ma tasse de thé, un peu brouillon et très chargé parfois, mais là aussi - peut être- était ce voulu pour être raccord avec l’ambiance de la mini série.






 

 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : OBLIVION



 

C'est de qui ? M83



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Pas sur



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

Ca donne Quoi ?  Groupe électro français, qui a déjà œuvré pour le grand écran, M83 s’est occupé de mettre en musique cette énorme machine SF américaine où Tom Le Scientologue sauve la planète de vilains extra terrestres (pour résumer, parce qu’en fait c’est une –énième- histoire de cl…non , d’accord, je vous spoile pas l’ « intrigue », ca va…bon si en fait c’est des clones à l’insu leur plein gré et tout et tout, et y a Morgan Freeman qui joue…Morgan Freeman, et Jaimie Lannister qui joue …Jaimie Lannister, bon, fermons cette interminable parenthèse). 



 

Autant dire qu’ils ne font pas dans la finesse (comme le film me direz vous), lorgnant sans vergogne du côté de l’écurie Zimmer et ses rouleaux compresseurs : une poignée de mélodies aériennes aux instruments classiques qui sont  peu à peu violemment  éclipsées par des nappes électroniques vrombissantes et bourdonnantes.

 

 Pas super original ni subtil donc mais radical. Tout à fait ce qu’il fallait à ce 8 billion genies.







 

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bobd - dans Comics SF Soule Browne
7 janvier 2024 7 07 /01 /janvier /2024 08:32

 

LA BD:




 

C'est quoi ? RECKLESS. DESCENTE AUX ENFERS.


 

C'est de qui ? Ed Brubaker & Sean Phillips


 

La Couv':


 

 

C’est édité chez qui? Delcourt


 

Déjà croisés sur le site? Oui


 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans le précédent tome de Reckless, sorti il y a peu, Anna la “sidekick” d’Ethan Reckless s’était retrouvée dans de sales draps en enquêtant sur une affaire retorse alors que son mentor était absent.

Dans Descente aux enfers on découvre où Ethan était passé: reclus à L.A où il passe son temps à surfer, il se voit obligé d’aider un ami envers qui il a une dette.

 

Le voilà sur la piste d’une épouse ex-junkie en fuite dont il va découvrir le douloureux passé et, on ne se refait pas, aider à accomplir sa sanglante vengeance.


 

Lors de la critique de leur nouvelle réalisation, qui ne m’avait que moyennement plu, je me demandais si le duo Brubaker-Phillips n’avait pas tout dit de leur(s) univers commun.

 

Ce 5° Reckless semble infirmer cette question même si l’atmosphère et l’esprit de la série tournent un peu en rond.


 

Cependant les amateurs de polar noir en auront pour leur compte, plus en tout cas que ceux du trait de Phillips qui m’a semblé parfois plus brouillon ici, faute peut être à une production (trop?) soutenue ces derniers mois.


 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi : MEMENTO


 

C'est de qui ? D. Julyan


 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui


 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Avant de devenir un poids lourd hollywoodien via des productions à grand spectacle en tout genre, même si pas forcément toujours réussies, Chritopher Nolan débutait avec ce thriller psychologique tendu que son collaborateur attitré de l’époque (les 2 hommes avaient bossé sur les courts métrages de Nolan) avait superbement mis en musique.

 

En effet, s’il a touché à tous les genres, de la fantasy à petit budget à l’épouvante bis en passant par la comédie et même le film de guerre, c’est avec Nolan que David Julyan a probablement produit ses meilleures B.O.

 

 

Julyan, adepte des mélanges de technique, prend le film - monté de façon non-linéaire fort réussie- à contrepied en gardant une unité chronologique à son score où  acoustique et électronique font plutôt bon ménage même si cette seconde catégorie se taille la part du lion.

 

Le compositeur crée des atmosphères stéréoscopiques et stressantes qui ne sont pas parfois sans faire penser à certaines compositions de Nine Inch Nails, le combo de Trent Reznor, lui aussi passé à la B.O depuis quelques années.

 

Apothéose de noirceur musicale qui ne dépareille pas avec ce nouveau Reckless.





 

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30 décembre 2023 6 30 /12 /décembre /2023 09:22

 

LA BD:




 

C'est quoi ? SIN CITY. SOMBRES ADIEUX


 

C'est de qui ? Frank Miller


 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui? Huginn & Muninn

 

Déjà croisé sur le site? Oui


 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? J'ai découvert Frank Miller à la fin des années 80 quand un de mes oncles m'a offert la version française du Dark Knight en 4 volumes chez feu les éditions Zenda.

Grosse claque forcément pour un gamin de même pas 15 ans à l'époque que ce dynamitage en règle à la fois des canons de l'Homme chauve souris mais aussi du comics tout court (à la même époque un autre auteur pliait le game, un certain Alan Moore, mais je ne le découvris que plus tard).


 

Quelques années après je tombe en médiathèque sur les Sin City, et là, l'amateur de films noir que j'étais (et suis toujours) prend une nouvelle fois en pleine tête, avec un plaisir coupable, ces récits où, s'il respecte les passages obligés du genre (voix-off omniprésente, femmes fatales, héros durs à cuire et méchants retors), Miller une fois encore s'appropriait le Noir via un traitement graphique magistral à base de grands à plats de noirs et de blancs, de jeux d'ombre ultra expressifs et autres découpages cinématographique efficace et casting au poil.


 

Quasiment 30 ans plus tard voilà que Huginn et Muninn, éditeur au départ spécialisé dans les beaux livres thématiques et qui s'est lancé ces derniers temps dans les comics "hors Big Two", reprend la série (déjà réédité il y a une décennie par Rackham) de Miller, proposant diverses versions mais surtout une nouvelle traduction signée du romancier Henry Loevenbruck (excusez du peu, les amateurs de best seller fantastique/polar apprécieront).

 


 

Même si je connais l'histoire par coeur, pour l'avoir lue maintes fois et avoir même apprécié sa "photocopie" cinématographique pondue par Robert Rodriguez, j'ai pris un certain plaisir à retrouver la cité du vice, ses bad guys corrompus, ses filles de joie vénéneuses et, last but not least, Marv, sorte de "The Thing" humain au coeur aussi grand que ses poings frappent fort.

 

Tombé amoureux de Goldie, une superbe jeune femme qu'il va retrouver morte dans le lit où elle lui a offert son corps, notre brute increvable n'aura de cesse de retrouver les responsables du crime, même si pour sa il doit retourner toute la fange qui tapisse la cité du vice, et dieu sait qu'il y en a !


 

La question qui m'a néanmoins effleurée l'esprit est de savoir si, en 2023, un récit aussi manichéen et -en apparence - machiste que ce "Sombres Adieux" (traduction de The Hard Goodbye) pourra encore intéresser un nouveau public ou sont-ce seuls les amateurs de l'auteur ambigu et de sa série phare, qui se pencheront sur ces nouvelles versions?

 

L'avenir nous le dira.



 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi : THE ROAD BUILDER


 

C'est de qui ? B. Herrmann


 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui


 

On peut écouter ?

 

Ca donne Quoi ? A l’époque où il compose la B.O de ce petit film fantastique honnête, la carrière d’ Herrmann est un peu dans le creux de la vague. Brouillé avec Hitchcock depuis quelques années, il s’est installé à Londres où il écrit des musiques de longs métrages mineurs qui ne le satisfont guère.

Si Night Digger ne fait pas partie des meilleures œuvres de son auteur, loin s’en faut, un Herrmann moyen vaudra toujours mieux que, par exemple, le meilleur des Hans Zimmer. Ainsi, après avoir échoué à faire changer la fin du scénario adapté par rien moins que Roald Dahl, le compositeur décide que sa partition sera intitulée  Scenario macabre for orchestra, avec simplement des numéros de pistes plutôt que de titres relatifs au film.

 

Le résultat n’en n’est pas moins intéressant et fonctionne presque mieux ansi, la pièce présentant même une sorte de progression conceptuelle. Si l’on retrouve des gimmicks chers à Herrmann, cordes à la limite de la dissonance, motif court et répété, ensemble restreint mais utilisé à fond ; le score de Night Digger, si efficace, reste dans l’ombre de choses comme Psycho ou le Sisters qu’il écrira pour De Palma une paire d’années plus tard.

 

Néanmoins la relative ambiance sourde très en underscoring de l’ensemble se marie plutôt bien à cet hommage violent à tout un pan du genre.





 

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bobd - dans Comics Noir Miller
6 décembre 2023 3 06 /12 /décembre /2023 15:31

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? NIGHT FEVER



 

C'est de qui ? Brubaker & Phillips



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Delcourt comics

 

 

Déjà croisés sur le site? Très souvent.



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Fin des années 70, Jonathan est un agent littéraire qui frise la cinquantaine et que le train-train des salons littéraires et rencontres avec les éditeurs internationaux ne fait plus du tout rêver.

 

Alors qu’il cherche un sens à sa vie, ses insomnies à répétitions vont exacerber son état nerveux et, en errant la nuit dans les villes, il fait la connaissance de Rainer, un homme étrange et borderline qui va éveiller sa part sombre jusqu’au point de non retour.

 


 

Il faut reconnaître au duo de choc Ed Brubaker et Sean Phillips d’être aussi forts dans les déclinaisons de leurs séries phares que dans le renouveau, même si, comme ici, leurs escapades relèvent un peu de l’anecdotique.



 

Sans être mauvais, loin de là même, ce Night Fever nous livre une sorte de mélange entre Fight Club et Eyes Wide Shut version fin des années 70, mâtinée de crise de la personnalité et de la cinquantaine psychotique.



 

Tout un programme donc, que l’univers graphique de Phillips  rend évidemment bien, avec la nouveauté de décors européens, même si  je ne suis pas toujours fan des colos de son fiston.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : NEON DEMON



 

C'est de qui ? C. Martinez



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

Ca donne Quoi ? Les années 2010 seront-elles, à l'instar des années 80, celles dont les B.O vieilliront le plus mal et dont les repreneurs de B.O BD diront, dans 30 ans, qu'elles sont aussi inécoutables qu'empruntées ?

 

 

 

On aurait tendance à le croire si l'on se base sur deux des grandes directions prises par les compositeurs de cette décennie, à savoir d'un coté l'électro atmosphérique à base de sons ressemblant à des drones plus ou moins sauvages et hérités du bulldozer Hans Zimmer, et de l'autre une sorte de revival de l'ambiant synthé nostalgique accablante.

 

 

 

Cliff Martinez, qui pourtant a fait preuve de par le passé de quelques efforts notables dans le domaine de l'illustration musicale au cinéma semble, depuis sa rencontre avec Refn notamment, être abonné à la seconde catégorie.

 

 

 

Il faut dire que le cinéma d’esbroufe emprunté de son nouveau camarade de jeu n'arrange en rien les choses, conceptuel, référentiel, voire abscons par moment.

 

 

 

The Neon Demon, dernier long en date commis par Refn, pétard mouillé s'il en est malgré des effets d'annonce prétentieux, enfonce le clou dans un sens comme dans l'autre (réf' comme B.O)... mais, côté atmosphère un peu pernicieuse, décalée de par son étrangeté et, justement, une certaine intemporalité, la musique électronique de Mansell est tout à fait adaptée au nouveau one-shot du duo Brubaker-Phillips.





 

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