9 avril 2025 3 09 /04 /avril /2025 18:53

 

LA BD:




 

C'est quoi ? BESTIA


 

C'est de qui ? Croc


 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Humanos


 

Déjà croisé sur le site? Non


 

Une planche: 

 


 

Ca donne Quoi ? La Terre…le futur… l’humanité qui a merdé et vit dans une sururbanisation étouffante.

Et comme “punition” de gigantesques créatures animales qui débarquent aussi inopinément que tragiquement et causent des dégats gargantuesques.

 

Heureusement une caste de traqueurs veille au grain et, parmi elle, Jacquie (si, si!) une jeune chasseuse redoutable qui recherche une bête en particulier tout en éliminant celles qu’elle croise.

 

Sa route croise celle d’un garçon débrouillard mais pas bien courageux qui va, bon gré mal gré, devenir son acolyte, réparateur d’engins, chauffeur, appât…


 

Dire que ce premier tome de Bestia est un condensé d’un très large pan de la culture manga de son auteur (et en général) est évidemment un euphémisme.

D’Akira à Kaiju N°8 en passant par L’Attaque des Titans et l'œuvre de Miyazaki, Croc chasse sur les terres de ses classiques sans pour autant (trop) les singer.

 

Son trait, dans le même esprit que son scénar coté influence, est nerveux et détaillé et sa narration déroule sans accrocs.


 

Si ce premier volet de Bestia n’est donc pas, vous l’aurez compris, d’une folle originalité, il a le mérite néanmoins de proposer une lecture accrocheuse à laquelle l’auteur, pour son premier album, a su apposer sa patte.

 

La suite (et fin) est prévue pour l’été et devrait confirmer que ce diptyque a tout les atouts pour plaire aux fans de mangas SF/ Post Apo bien foutus. 



 

 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi : ALLEGIANT


 

C'est de qui ?  J. Trapanese



 

La Couv':

 


 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui


 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? En tant que bibliothécaire (et parent d ‘ados), je connais forcément la série Divergente, les romans, et ses adaptations sur grand écran.

 

Bon je n’ai ni lu ni vu les oeuvres en question n’en n’ ayant ni le temps ni l’envie, mais bon grosso-modo je sais de quoi il s’agit.

 

Il semblerait que, ô surprise, le passage au cinéma des suites ait flingué le matériau d’origine mais là n’est pas le sujet de cette chronique puisque c’est à la B.O du 3° volet que nous nous intéressons ici.

 

Après le passage au rouleau compresseur de Junkie Xl sur le premier volet, c’est Jospeh Trapanese qui reprend le pupitre. 

 

Force est de constater que, si on a pas perdu au change, on a rien gagné non plus.

La B.O de Trapanese est calibrée jusque dans ses moindres arrangements, avec des passages aussi attendus que le messie 3 jours après pâques, plein d’électronique vrombissante et autres montées de cordes et cuivres musclés (voire testostéronés!).

 

Alors pourquoi s’infliger pareille purge me demanderez vous? Eh bien parce que, abstraction faite de son aspect uber lambda, la partition de ce bon vieu Joe reste effective si l’on cherche de la musique futuriste qui envoie, avec juste ce qu’il faut de passages un peu moins excités, bref, ce que l’on recherchait pour aller avec ce premier volet de Bestia!

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7 avril 2025 1 07 /04 /avril /2025 06:59

 

LA BD:




 

C'est quoi ? ROI DES FAUVES


 

C'est de qui ? Chauvel et Guinebaud


 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Delcourt


 

Déjà croisés sur le site? Ensemble et séparément.


 

Une planche: 

 


 

Ca donne Quoi ? Dans un monde médieval fantastique, trois amis, une jeune femme et deux jeunes hommes, sont arrêtés par les forces du Jarl après avoir agressé le fils de ce dernier et son serviteur qui les avait pris en flagrant délit de braconnage.

 

Si c’est la volonté de nourrir les habitants de leur village qui les avait poussé à transgresser la loi, nos héros n’en sont pas moins coupables mais plutôt que de les exécuter le jarl, sur le conseil de son fils laissé estropié, les condamne à devenir des berserkirs, croisement douloureux entre hommes et bêtes.


 

Abandonnés dans une forêt après avoir subi le rite de transformation, les trois amis vont tenter de lutter à la fois contre l’inexorable métamorphose qui les guette mais aussi contre les créatures qui les menacent.


 

On retrouve le duo gagnant de Robilar sur un tout autre projet avec l’adaptation du  roman jeunesse à succès de Aurélie Wellenstein. 

Si les ingrédients de l’intrigue sont plutôt classiques: injustice des puissants, pouvoir mystérieux, battle royale, … le métier de David Chauvel fait que la version BD se lit plutôt bien.


 

De son côté Sylvain Guinebaud fait étal de tout son talent pour rendre à la fois les décors de cet univers fantasy, l’expressivité exacerbée de ses protagonistes et l’originalité de son bestiaire savamment distillé.


 

La suite (et fin)du diptyque est prévue à l’automne.




 

 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi : LES EVADES DE LA PLANETE DES SINGES


 

C'est de qui ?  J. Goldsmith



 

La Couv':

 


 

Déjà entendu chez B.O BD


 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Sur le premier volet de la franchise des adaptations du roman de Pierre Boule, Jerry Goldsmith avait clairement marqué le monde de la B.O avec une partition aussi inventive qu’efficace où son sens de l’écriture n’avait d’égale que ses expérimentations inédites.

 

Après avoir fait l’impasse sur le second film –retenu par le tournage de Patton- le compositeur revient à la série sur ce troisième épisode, clairement en deçà niveau filmique mais sur lequel Goldsmith livre encore un matériau impeccable.

 

 

 

Reprenant une poignée de thématiques de sa B.O précédente, il rajoute une batterie de percussions variées et une section d’instruments jazzys à son cocktail. Le résultat est certes plus ancré dans son époque avec des pistes que n’auraient pas reniées un Lalo Schifrin par exemple et le mélange entre musique d’action et groove trippant fait des étincelles.

 

 

Ce sont ces passages un peu anachroniques que l’on zappera à la lecture de ce premier volet du Roi Fauve mais le reste est des plus efficace.

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5 avril 2025 6 05 /04 /avril /2025 08:06


 

C'est quoi?  TOUS LES DÉMONS SONT ICI

 

 


 

C’est de qui?  C. Johnson

Et donc, ça donne quoi? Le vieux shérif dur à cuire Walt Longmire doit convoyer une poignée de meurtriers pour les remettre au FBI mais va se retrouver le jouet de l’un deux, un amérindien aussi rusé que dangereux qui joue au chat et à la souris avec le policier dans les montagnes alors qu’un blizzard ravageur sévit.

 

Il y a longtemps que je tourne autour des bouquins de Craig Johnson et de son héros récurrent mais je n’avais jamais sauté le pas.

 

C’est chose faite avec ce dernier en date et son pitch accrocheur à défaut d’être foncièrement original (et probablement sa couverture très réussie comme c'est souvent le cas chez Gallmesiter)

 

Cette chasse à l’homme impitoyable dans un environnement ô combien hostile se révèle assez bien menée pour  tenir le lecteur en haleine, avec ce qu’il faut de moments forts,  si tant est qu’il est amateur de polar où le background - fort maîtrisé- est presque aussi important que l’intrigue elle-même.

 

S’il ne se perd pas autant qu’un Peter May dans les descriptions de ses décors, Johnson rallonge parfois un peu la sauce à des moment où le suspense voudrait qu’au contraire on évite de temporiser mais rien qui ne gâche le plaisir de lecture.

 

Après, si vous ne connaissez pas l’univers de l'auteur, je pense qu’il vaut mieux lire des tomes plus anciens de la série afin de connaître un peu les protagonistes auxquels il est fait allusion dans celui- ci même si ils ne sont évoqués qu’en second plan.

 

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bobd - dans Livre Noir
3 avril 2025 4 03 /04 /avril /2025 14:36





 

LA BD:





 

C'est quoi ? ELECTRIC MILES




 

C'est de qui ? Nury & Brüno



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat




 

Déjà croisés sur le site? Oui



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ?  S’il a connu son “âge d’or” en tant qu’auteur de récits pulps W H Arbogast n’est plus que l’ombre de lui-même et vivote dans sa caravane essayant de joindre les 2 bits avec sa maigre pension.

 

Quand il croise la route d’un jeune agent littéraire un peu trop enthousiaste, s’il est d’abord réticent, Arbogast voit bientôt une occasion en or de mettre en marche, tel un messie des temps modernes, la psychologie: un plan démentiel  de domination des masses grâce à ses écrits.



 

Fabien Nury, Brüno: pour bon nombre de lecteurs de BD franco-belge (votre serviteur y compris) il n’y a pas besoin d’en dire plus, c’est un gage de qualité!

 

Electric Miles est né il y a une quinzaine d’années dans les cerveaux de ses deux papas qui se sont mis à travailler dessus il y a 7 ans.

 

Ils ont mis là dedans beaucoup de choses qu’ils aiment et partagent: le fantastique, le pulp, le cinéma B voire Z…tout en les mélangeant avec le métier et le talent qu’on leur connaît.

 


 

Il en ressort un premier tome étonnant, hypnotique, qui déroule quelques fils rouges prometteurs: réalité parallèle, difficulté d’un auteur à écrire, rapport aux religions et croyances,  cynisme du business du cinéma … 

 

Mise en abyme et influences communes réinterprétées avec originalité sont le sel du scénario de Nury, pour lequel Brüno, son complice de Tyler Cross (entre autres), propose une mise en image toujours aussi atypique et à la hauteur des ambitions du récit.



 

Si ce premier tome peut décontenancer par son côté mise en  place de ce maelstrom d’idées et d’images, il donne clairement envie de lire la suite!





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi ? A BEAUTIFUL DAY



 

C'est de qui ? J. Greenwood




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 




 

Ca donne Quoi ? Autre œuvre noire et particulière, le thriller You were never really here part quant à lui d’un scénar lambda mais souffre d’un traitement jusqu’au boutiste.

 

 

 

A l’image de la B.O, signée par le génial guitariste de Radiohead qui retrouve là à la fois la flamboyance de There will be blood et l’expérimentalisme de Body Song.

 

 

 

Partition hallucinée passant d’un formalisme noir glaçant à des expériences sonores à cheval entre sérialisme et improvisation, l’ensemble, malgré une diversité déroutante, fait preuve d’une unité rare et diablement prenante.

 

 

 

Grennwood torture ses instruments, tape dans les mains, désaccorde sa guitare,  soigne sa post prod, lèche ses arrangements et propose au final une musique aussi barrée et déprimante que le film qu’elle illustre.

 

 

 

Un bel effort d’un artiste toujours passionnant qui a apporté une belle dimension à ce premier volet d’Electric Miles.




 

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1 avril 2025 2 01 /04 /avril /2025 09:47




 

LA BD:





 

C'est quoi ? JESUS AUX ENFERS 



 

C'est de qui ? T. Robin



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Soleil/Quadrants



 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Mais que s'est-il passé durant ces trois jours? Ces trois jours entre lesquels les fidèles du Christ récupèrent son corps au pied de la croix et celui où l’auto-proclamé fils de dieu ressort du tombeau.

 

Jésus a visité le royaume de l’Ange déchu. Voici le récit de son voyage au bout de l’enfer.

 

Mais que s’est-il passé durant ces dix ans! Dix ans depuis que nous avons croisé le trop rare Thierry Robin dans les pages de B.O BD sur l’excellent diptyque Mort au Tsar en compagnie de Fabien Nury.

L’artiste a déménagé en Chine, pays pour lequel il a une forte affection, qu’il a visité maintes fois et qui, d’ailleurs, parcourt son œuvre.



 

Mais le revoilà chez nous, sous la houlette de la maison Delcourt/Soleil, dans le giron du label Quadrants pour lequel il propose cette interprétation d’un épisode laissé dans l’ombre dans la bible.

 

Pour ce faire Thierry Robin s’est inspiré de travaux apocryphes - dont l’évangile de Nicodème- et il emmène Jésus dans un enfer visuellement surprenant où il va croiser le “who’s who” de l’Ancien Testament, du couple originel à Noé en passant par Moïse ou encore St Jean Le Baptiste.



 

Au milieu d’un bestiaire hautement gothique, le maître des lieux, satan en personne, fait faire le tour du propriétaire à son frangin, en le tançant continuellement. Véritable personnage principal de l’histoire, le diable est cabotin au possible et apporte, à mon sens, le véritable sel du récit (mention spéciale au passage où il apostrophe l’auteur en lui demandant si les citations de la Bible ça ne fait pas un peu too much!)

 


 

Graphiquement Thierry Robin maîtrise à merveille les codes du médium ce qui lui permet de s’en défaire avec talent. Il joue avec la mise en page, les cadrages et le narratif, s’affranchissant d’un gaufrier classique  pour donner encore plus de poids à son récit.

 

Au niveau des couleurs, là aussi c’est fort bien pensé. L’artiste alterne des passages plutôt pastels voire blafards avec des parties toutes en rouge et jaune criards qui mettent l’emphase sur le coté cahotique des enfers.



 

Loin de tout prosélytisme, Jésus aux enfers allie le fond et la forme pour proposer une vision intéressante d’un passage aussi crucial que peu explicite du Nouveau Testament, appuyant au passage sur les dangers de la foi aveugle et des dérives d’interprétations (sujet ô combien d’actualité!).



 

La BD est complétée d’une préface et d’une postface où Thierry Robin explique son projet et donne des pistes de lecture tout aussi intéressantes, finissant de faire de son nouvel album une lecture chaudement recommandée.

 

 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : ANDREI RUBLEV



 

C'est de qui ?  V. Ovchnnikiov




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 




 

Ca donne Quoi ?  Compositeur soviétique surtout versé dans le classique, Ovchinnikov a néanmoins à son actif une bonne douzaine de musiques de films, dont les deux premiers longs-métrages de son compatriote  Tarkovski. Andrei Rublev raconte l’histoire d’un moine peintre d’icônes déchiré entre sa passion pour son art et sa dévotion. Tourné au milieu des années 60, le film tombera sous la coupe de la censure du Parti qui n’hésitera pas à le faire remonter, et même à l’interdire de diffusion en URSS pendant plus de 5 ans.

 

 

 

La musique, toute aussi marquante que les images qu’elle accompagne, est originale à plus d’un titre. Très éloignées des principes d’illustration filmique de l’époque (et pas qu’en URSS), les compositions d’Ovchinnikov opposent des instruments utilisés à contre-emploi (les cordes jouent très bas, les vents font de timides mais marquantes apparitions) à des choses bien moins reconnaissables, le tout en faisant des incursions dans la musique sérielle ou dans un minimalisme avant l’heure via des motifs répétitifs.

 

 

 

Le musicien s’est inspiré du caractère jusqu’au-boutiste du scénario pour laisser libre cours à son imagination faisant de la B.O d’Andrei Rublev une chose envoutante et indispensable.

 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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