23 septembre 2024 1 23 /09 /septembre /2024 09:01

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? NOSTROMO




 

C'est de qui ? Maël




 

La Couv':

 



 

C’est édité chez qui? Futuropolis



 

Déjà croisés sur le site? Oui 




 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Joseph Conrad, auteur majeur de la littérature américaine, n’avait pas son pareil pour marier le fond et la forme, exposant au travers de récits essentiellement tournés vers l'aventure avec un grand A, de grandes idées souvent philosophiques.



 

Cela étant, évidemment, et comme beaucoup de ses contemporains, beaucoup de ces écrits ont indubitablement vieillis ce qui est un peu le cas de Nostromo (qui n’a évidemment rien à voir avec le vaisseau de Ripley n’est ce pas), oeuvre foisonnante qui intime encore un certain respect au lecteur assez motivé pour s’y frotter.



 

Le roman évoque en effet un pays d’Amérique du Sud inventé pour l’occasion par Conrad où il évoque pêle mêle, au moyen de flashbacks et flashforwards, les aléas de la colonisation, l'appât du gain, l‘idéalisme face à l’égoïsme, la situation  géopolitique mondiale complexe à l'époque des faits, j’en passe et des meilleurs.



 

Adapter un tel magma sous la forme de deux albums de BD est vous vous en doutez une gageure que Maël, dessinateur talentueux que l’on avait adoré sur Notre Mère la Guerre (une de mes séries favorites de tous les temps pour info), n’a pas hésité à tenter de relever.



 

Le pari est-il réussi?

Nous attendrons d’abord la parution et lecture du second tome pour l’affirmer (ou non), mais dores et déjà on peut apprécier, après une introduction un brin longuette mais nécessaire, le rythme soutenu de la narration, la façon très expressive de croquer les protagonistes et l’ambiance des lieux, et une capacité à traduire certaines des thématiques phares du roman avec habileté.



 

Et, en bon (?) bibliothécaire, je ne peux qu’émettre le souhait que cette lecture donne envie à certains de se plonger dans l’oeuvre d’origine.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est Quoi ? DUEL DANS LE PACIFIQUE

 

 

C'est de Qui ?   L. Schifrin

 

 

La couv' 

 




 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 


 

Ca donne Quoi ?   Film peu connu du début de la carrière de John Boorman, il a la particularité de n'être joué que par deux acteurs, et non des moindres (Lee Marvin et Toshiro Mifune, les connaisseurs apprécieront), dont les personnages- ennemis-sont naufragés sur un île du Pacifique durant la Seconde Guerre Mondiale.

 

 

Pour ce huis clos qui comporte peu de dialogues et met l'accent sur la psychologie de l'humain face à l'adversité, Schifrin fait dans la discrétion, quasiment dans l'underscoring, soulignant les passages de tension à base d'instruments à vents sourds, souvent épaulés par les cordes, plus rarement par les cuivres.

 

 

Pas de fioritures rythmiques ou de thèmes trop développés mais une économie payante, intéressante en contrepoint de l’action de ce premier tome de Nostromo. 

 

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21 septembre 2024 6 21 /09 /septembre /2024 09:15

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? THORGAL SAGA. SHAIGAN




 

C'est de qui ? Yann & Surzhenko




 

La Couv':


 



 

C’est édité chez qui? Le Lombard



 

Déjà croisés sur le site? Oui ensemble entre autres.




 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Le concept même de Thorgal Saga est à mon sens quelque peu détourné ici puisque on retrouve à l’histoire Yann, déjà en charge des scénarios de la série mère ET d’au moins de deux des spin off.



 

Le scénariste imagine dans ce Shaïgan ce qui se déroule entre les tomes 21 et 22 de la série principale, série qui est quelque peu dans son ventre mou depuis pas mal de numéros déjà à ce moment-là.

 

On  découvre ce qu’ont vécu Kriss, méchante jusqu'à la caricature ici, et Thorgal slash Shaigan qui passe d’un état dubitatif à une sauvagerie animale en l’espace de quelques planches tout au long de ce  récit.



 

Le viking le plus malchanceux de la BD franco belge  est à la recherche d’un artefact qu’un voyant lui a réclamé pour lui révéler sa véritable identité; une épée qui a appartenu à un roi sanguinaire que la légende dit être revenu du monde des morts et dont le tombeau se trouve sur une île où maints aventuriers ont déjà laissé leur vie.



 

Bref, rien de bien folichon sous le soleil des vikings avec des rebondissements qui s'enchaînent et l’on connaît déjà plus ou moins le dénouement de l’histoire si l’on a lu la série mère.



 

Au dessin Roman Surzhenko, lui aussi actif sur les séries spin off (Louve, La Jeunesse, Kriss), connaît bien son cahier des charges et s’y tient, dans son style proche de celui d’un Rosinsky des années 90.

Les amateurs hardcore apprécieront même si quelques cases sont à mon goût un peu moins précises coté décors.





 

LA MUSIQUE:





 

C'est Quoi ? GLORIA VICTIS

 

 

C'est de Qui ?   Marcin Przybyłowicz.

 

 

La couv' 


 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Non



 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Le monde virtuel a bel et bien ses limites, même (surtout?!) dans le MMORPG surtout quand ce dernier est finalement à la fois “de niche” et, surtout face a de la concurrence poids lourd.

 

Ainsi en est-il de Gloria Victis, jeu médiéval fantastique plutôt dark et“réaliste” (comprendra qui pourra)   qui, s’il rassemblait semble t-il une petite communauté de fans, a finalement disparu des radars et de la Toile après une décennie d’exploitation.

 

Il nous reste heureusement sa B.O signée par le compositeur au nom imprononçable Marcin Przybyłowicz.

 

La partition ne révolutionne pas le genre loin s’en faut, mais propose quelques thèmes qui passent bien, dans l’esprit des grands classiques de la musique de fantasy au grand écran auxquels certes elle pompe quelques idées mais en les remixant à sa sauce.

 

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20 septembre 2024 5 20 /09 /septembre /2024 07:38

 

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? D’OR ET D’OREILLERS




 

C'est de qui ? M. Goust & F. Vesco




 

La Couv':



 






 

C’est édité chez qui? Rue de Sèvres



 

Déjà croisées sur le site? Oui pour Mayalen Goust.




 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Le jeune lord du coin a décidé de se marier mais, pour ne pas faire simple, souhaite que sa future épouse passe d’abord une nuit dans une chambre de son manoir.

Stop! Vous pensez connaître déjà cette histoire à base de princesse, de plus de matelas que chez Dunlopillo et d’un petit pois? Et bien détrompez vous, nous ne sommes pas là dans un conte pour enfants.

 

En fait nous sommes bien dans un conte mais il est ici habilement détourné par Flore Vesco, autrice jeunesse dont le roman à l’origine de cette adaptation accomplie a reçu une poignée de prix mérités.

 

Foin d’amour à sens unique, de pseudo héroïne dérangée par l’inconfort d’une couche mais aveugle à la prétention de son futur époux, de morale repassée… dans D’Or et D’Oreillers, Sadima, la principale protagoniste, est une sorte de Cendrillon le côté nunuche en moins.

Si elle est bien au service d’une acariâtre bourgeoise et de ses trois frivoles filles, notre servante ne s’en laisse pourtant pas conter fleurette et, après l'échec successifs de ses maîtresses va relever le défi du riche héritier et de sa lugubre bâtisse, quitte à découvrir de bien sombres secrets et, surtout, à se découvrir elle même.

 


 

Flore Vesco propose donc une relecture inspirée et féministe des contes poussiérieux (on a aussi ici un soupçon de Barbe Belue) dont elle s’inspire dont  Mayalen Goust  s’est emparée avec brio pour en donner une version en bande dessinée qui est tout bonnement, n’ayons pas peur des mots, ma-gni-fique!



 

Dans de chatoyantes couleurs, en empruntant à la fois au symbolisme et à l’art nouveau, et en jouant avec les codes de la narration graphique, passant sans faillir d’un gaufrier classique à de grandes compositions picturales en pleine page et doubles pages, la dessinatrice s’approprie l’histoire et en exacerbe avec un talent manifeste tout le côté gothique et symbolique.

 


 

Vous l’aurez compris, moi qui devient de plus en plus difficile au fil des années et des lectures et qui ne cesse de pester sur l’aspect passe-partout et répétitif de pas mal de sorties, j’ai été clairement emballé par cet album dont on peut dire sans mal qu’il est l’un des meilleurs de cette rentrée, voire même de l’année 2024!






 

LA MUSIQUE:





 

C'est Quoi ? SAINT ANGE

 

 

C'est de Qui ?   J. Lo Duca

 

 

La couv' 


 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ?   Joseph Lo Duca, après un (long !) intermède essentiellement dédié à de la fantasy télévisée fun, revient à ses premiers  amours, le genre sur lequel il a débuté : le fantastique.

 

Mais si les Evil Dead, sans prétentions aucunes, devinrent les films cultes que l’on sait, gageons que jamais Saint Ange ne s’approchera de près ou de loin de ce statut.

 

Tentant de renouer avec les films d’épouvante d’antan, et sur le principe Ô combien porteur (mais aussi Ô combien casse-gueule) de la maison hantée, le film produit par Christophe « j’ai fait un Pacte avec les loups » Gans est quasi totalement miné par le jeu de ses deux principales interprètes.

 

Lo Duca de son côté s’en tire lui avec les honneurs ; n’hésitant pas à panacher les passages de tension horrifique attendus, à grands renforts de cordes survoltées, par des mélodies au piano et violons plus romantiques (qui sont cela dit souvent à un cheveu de tomber dans le mélo sirupeux), il propose une B.O gothique à souhait, variée et riche ; ce qui, vous l’aurez compris, est tout à fait dans l’esprit de cette superbe relecture de contes!

 

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18 septembre 2024 3 18 /09 /septembre /2024 14:28


 

LA BD:





 

C'est quoi ? BAT-MAN FIRST KNIGHT




 

C'est de qui ? Jurgens & Perkins




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Urban 



 

Déjà croisés sur le site? Non.




 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Louable idée que de proposer une aventure du Dark Knight dans un contexte historique raccord avec ses premières apparitions, à savoir l’Amérique de la première moitié du siècle dernier, avec ce que cela implique de background historico-politico-social…



 

Après, encore faut-il que le scénario suive.

Et ici c’est tout de même un peu là que le bât blesse. A Gotham, Bruce Wayne qui vient de décider de devenir le justicier masqué connu sous le nom de Bat-Man, enquête en marge des forces de police de Gordon sur des personnalités qui sont assassinées par…des macchabés!

 

Bon entre un Batman qui se carapate quand il se prend une dérouillée par les méchants zombies (sans plus se préoccuper de la potentielle victime du coup), des dialogues et situations qui tombent à plat (la scène avec les acteurs qui viennent solliciter Wayne)  et une poignée de rebondissements un brin téléphonés, autant dre que l’effort ne m’a pas convaincu.



 

Le graphisme s’en sort un peu mieux avec notamment un look old shool pour le Batman mais son approche ultra réaliste, si elle colle plutôt pas mal à la fois à l’ambiance et à l’époque, souffre à mon goût de certains traitements trop infographiques des décors et des couleurs et, surtout, de visages de personnages qui ont tendance à ne pas se ressembler au sein d’une même planche (donner la tronche d’un jeune Cary Grant à Bruce Wayne pourquoi pas mais alors autant essayer d’être constant dans son rendu!).

 

Encore une aventure de l’Homme Chauve-Souris dans le Multiverse (je ne suis pas sûr que ce soit la bonne catégorie remarquez) dont j’aurais pu me passer mais qui pourra intéresser les fans de comics friands de “what if”




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : JE DOIS TUER



 

C'est de qui ? Raskin




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ?Avec une palanquée de films ( et non des moindres : Laura de Preminger, c’est lui !) dans divers genres derrière lui, Raskin s’était pourtant assez peu frotté au polar urbain avant ce film nerveux où un tueur prend une famille en otage dans leur maison, prévoyant d’assassiner le président des USA en visite dans la ville.

 

Raskin, après une brève mise en jambe plutôt calme histoire de tromper son monde, développe des thèmes nerveux et pleins de tension, où les cuivres jouent sourds mais menaçants.

 

Si l’on ne retrouve pas forcément ce qui a fait la maestria de certains des travaux précédents du compositeur, ce dernier fournit un score remarquable à bien des points, ne serait-ce que par une certaine économie d’effets tape à l’œil pour se concentrer sur l’illustration du suspense via des passages annonciateurs de l’underscoring à venir des décennies suivantes.

 

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16 septembre 2024 1 16 /09 /septembre /2024 07:46


 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? GROSSIR LE CIEL




 

C'est de qui ? Bouysse & Borris




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Delcourt 



 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le dessinateur.




 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ?  Je pense que pas mal de lecteurs, à force, deviennent exigeants pour ne pas dire difficiles.

C’est en tout cas le cas de votre serviteur, en BD déjà avec les milliers d’albums lus au fil de 4 décennies mais aussi, un plus récemment certainement, (et dû en partie à mon boulot de bibliothécaire) en roman.

 

Par exemple, pas plus tard que ce matin, deux auteurs pourtant réputés importants dans leurs domaines, me sont quasiment tombés des mains.



 

Malgré une bonne volonté manifeste, je n’ai pas réussi à dépasser la page 180 du quatrième volet de l’ambitieux projet d’Eric Emmanuel Schmitt qui consiste en 8 tomes gargantuesques à retracer l’Histoire de l’humanité.

Prenant comme postulat de départ un trio de héros immortel qui traversent le temps, l’auteur les fait côtoyer dans cette Lumière du Bonheur, les personnalités historiques des époques concernées à la manière quasiment d’un conte (et faisant fi donc d’un certain réalisme même si l’on est d’accord que le “genre” aidant on pourrait passer là dessus…mais non)

 

Bon, en étant -très- sévère, je dirais que j’avais presque l’impression de lire un épisode de Mickey à travers les âges, mais avec certes beaucoup plus de style mais, surtout, beaucoup (beaucoup!) plus de bla-bla.

 


 

Mais ne nous égarons pas trop et revenons à l’album du jour. J’ai lu les 3 derniers romans de Bouysse, l’Homme Peuplé ne m’a pas emballé et son diptyque en forme d’hommage/pastiche au western slash polar américain tient la route même si pas fondamentalement révolutionnaire.



 

Je pense que dans le cas de ce Grossir le Ciel, adaptation du roman du même nom, le passage en BD handicape pas mal le scénario.



 

On y suit Gus, un jeune gars taciturne qui vit avec son chien depuis que sa mère a abattu un père violent et alcoolique puis s’est pendue après sa sortie de prison.

 

Il côtoie un peu son voisin Abel avec qui les rapports sont étranges surtout depuis que Gus a entendu un coup de fusil un matin où il chassait et que le comportement de son voisin s’est altéré.

 

Arrivent là dessus des évangélistes dont une des membres a disparu…



 

Rien de bien original donc dans ce polar du terroir contemplatif, on manque un brin de repères quand à certains liens entre les protagonistes, leurs motivations et leur passé, même si la narration réussit parfois à éclairer une partie de ces pans et que Borris, dont on avait beaucoup aimé le boulot sur Lutte Majeure il y a fort longtemps, propose de belles compositions, notamment quelques séances muettes très “parlantes” et donne bien corps à l’ambiance glacée de la région où se déroule l’action.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE REVE DE CASSANDRE



 

C'est de qui ? P. Glass




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Unique collaboration entre Woody Allen et Phillip Glass sur ce film assez mineur du premier pour une partition plutôt réussie du second.

 

Loin des leitmotiv au piano solo qui font les belles heures de sa discographie perso, Glass utilise en effet  ici toute une batterie de cordes à qui il fait jouer des mélopées grondantes à l’unisson et dans un registre assez bas et n’hésites pas à ajouter même un peu de harpe et de hautbois de ci de là.

 

Le résultat est probant puisque toute la tension et l’intensité dramatique du film repose justement sur sa B.O.

 

Œuvre tout à fait écoutable en tant que telle, la musique de Cassandra’s Dream fait également un écrin sonore intéressant à l’atmosphère glaciale de Grossir le Ciel.

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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