2 mai 2024 4 02 /05 /mai /2024 13:02

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? DRACULA. L’ORDRE DU DRAGON




 

C'est de qui ? Roi & Cannavo




 

La Couv':

 



 

C’est édité chez qui? Glénat



 

Déjà croisé sur le site? Oui pour Roi.



 

Une planche: 


 


 

Ca donne Quoi ? Je dois être un peu maso…ou trop confiant…ou un peu des deux.

Je m’explique: j’ai déjà probablement dit au milieu de ces plus de 3600 chroniques musicales que le Dracula de Bram Stoker était l’un de mes romans favoris, découvert à la prime adolescence et relu maintes fois.

 

Je sais que, dans la grande majorité des cas, lire ou voir une adaptation de Dracula me déçoit, à quelques notables exceptions près; le film de Coppola et son pendant graphique signée Mike Mignola, la version BD de Bess, le Nosferatu de Murnau -mais as son remake de Herzog et…c’est à peu près tout.

 

Alors me direz vous, pourquoi continuer à me flageller en lisant de nouvelles versions? Et bien parfois parce que j’espère une bonne surprise et d’autres, comme c’est le cas de l’album du jour, parce que je suis très amateur du style graphique. 

 

En effet, pour l'avoir croisé sur du Dylan Dog entre autre, je sais que le trait en noir et blanc uber expressif de Roi, directement hérité d'illustres prédécesseurs tels que Toppi, Breccia ou Bataglia (excusez du peu!) suffit quasiment à lui seul à sortir un scénario d'une éventuelle banalité, au mieux.

 

Las ici, pour ma part, la sauce n'a pas pris. Maintenant, soyons honnêtes, si cette resucée (oui je sais elle est facile) de la pierre d'angle de la littérature gothique prend à mon goût trop de libertés avec le matériau d'origine pour que j'y adhère, elle n'est pas mauvaise, loin s'en faut et plaira probablement aux amateurs de récits d'épouvante classique moins tatillons que votre serviteur.



 


 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LA NUIT DES MALEFICES



 

C'est de qui ? Mark Wilkinson



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ? A la fin des années 60 les studios Trigon faisaient compétition avec ceux de la Hammer sur le créneau des films d’horreur de série B à faibles budgets, scénars sanguinolents et autres starlettes dénudées.

 

Pour ce film de possession satanique, devenu un classique du genre au fil des années, Wilkinson panache son instrumentation avec des choses diverses et variées comme un cymbalum et un Onde Marthenot qui créent une ambiance décalée de tension et de peur palpable au sein de cordes hystériques et percussions sourdes.

 

Si Wilkinson n’est pas un nom très connu de la musique de cinéma, son influence s’étendra néanmoins à des pointures à venir telles que Bernard Herrmann ou, plus proche de nous, Danny Elfman.

 

Score qui se démarque quelque peu de la production de l’époque de par son originalité musicale, Blood on satan’s claw est un accompagnement certes un brin old school mais assez lugubre pour accompagner cette variation draculesque. 







 

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7 mars 2024 4 07 /03 /mars /2024 14:24

 

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? OH, LENNY!




 

C'est de qui ? A. Maury




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Tanibis





 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? June et Brad forment un couple en apparence heureux? Lui est carriériste et stressé, elle est hyperémotive, proche de la nature et, surtout, des animaux.

 

Quand Brad décroche un nouveau job au salaire mirobolant, peu lui importe au fond qu’il faille déménager et que June doive quitter son boulot de vétérinaire, les voilà dans une de ces immenses banlieues américaines où toutes les maisons se ressemblent.

 

 

Alors qu’elle commence à déprimer, June découvre sous un pont une espèce de gros polype blanchâtre mal en point qu’elle décide de recueillir.

Évidemment Brad ne l’entend pas de cette oreille et, rapidement, les tensions vont monter entre les deux époux, alors que la créature grandit en se nourrissant du sang de June et en se montrant agressive… jusqu’au point de non retour!

 


 

Avec cet imposant album, Aurélien Maury va taquiner les plates bandes de cultissimes auteurs indés américains (on pense au Patience de Clowes ou au en appliquant leur formule souvent payante de l’introduction d’un élément perturbateur (ô combien perturbateur ici !) dans un environnement en apparence tout à fait anodin.



 

L’auteur maîtrise aussi bien l’analyse des relations amoureuses toxiques que le récit d’épouvante à la David Lynch.

 

Il installe assez rapidement une atmosphère fort dérangeante qui suscite chez son lecteur un sentiment de malaise tenace et l’oblige à tourner les pages pour connaître le dénouement de ce cauchemar.



 

Pour ne rien gâcher, le style graphique de Maury, résolument axé jeunesse avec des couleurs douces, aux antipodes de ce que l’on aurait pu attendre sur un tel scénario (là aussi le parallèle avec les deux auteurs américains cités plus haut) enfonce encore le clou de l’étrangeté malsaine qui se dégage de ce Oh, Lenny! et en fait une vraie réussite.









 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : STALKER



 

C'est de qui ? E. Artemiev



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ? Eduard Artemiev est un défricheur majeur de l’utilisation de la musique électronique et notamment dans le domaine du cinéma.

 

Il faut dire que le réal’ d'Andreï Tarkovski lui apporte sur un plateau son film de SF contemplatif Solaris à mettre en musique ce dont le compositeur s’acquitte avec autant de talent que de réussite.

 

Coup double avec Stalker autre film d’anticipation un rien mystique aux thématiques fortes.  Artemiev se sert de synthétiseur (sur lesquels il recrée des sonorités naturelles entre autres) mais aussi d'instruments traditionnels comme le cymbalum.

 

 

Véritable contrepoint sonore des images, la B.O de Stalker, si elle possède des sonorités fort datées pour certaines, est un exemple d’écriture de musique  cinématographique et son atmosphère déroutante n fait un compagnon de choix pour ce Oh, Lenny!

 

 




 

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5 février 2024 1 05 /02 /février /2024 09:41

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? SAINT ELME 4 & 5




 

C'est de qui ? Peeters et Lehman



 

Les Couv':

 

 



 

C’est paru chez qui?  Delcourt




 

Déjà croisés sur le site? Oui




 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Après la mort du magnat de l’eau de Saint Elme, son beau père, mafieux en col blanc psychopates entouré d’une cohorte de porte flingues, débarque dans la bourgade thermale où les frangins détectives préparent leur revanche quitte à ce qu’il y ait de nombreux dommages collatéraux.



 

Au vu des forces en présence, des enjeux divers et des griefs respectifs, la conclusion ne peut être que sanglante et c’est à un véritable Alamo montagnard - où Dame Nature s’invite même- que l’on assiste dans le dernier tome.



 

Si l’idée de départ, à savoir faire une sorte de Twin Peaks version roman noir à la française, est autant assumée que respectée, comme dans la série TV en question des zones d’ombres persistent à la fin de ce Saint Elme qui fait se demander si la multiplication des protagonistes et le mélange des genres et intrigues n’auraient pas gagnés à être un peu allégés.



 

Peut-être pas aussi abouti que la colossale précédente collaboration de ces deux artistes majeurs de la scène Franco-Belge (L’Homme Gribouillé pour mémoire), Saint Elme a le mérite, notamment par sa partie graphique virtuose que ce soit dans la narration, le découpage ou encore la colorisation, de décontenancer son lecteur en le faisant sortir de sa zone de confort, en brouillant quelques repères et en le laissant un peu perplexe, chose que peu des parutions de ces dernières années peut se targuer d’avoir réalisé; et c’est déjà très bien.




 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : ANTHOLOGY RESSOURCES 2



 

C'est de qui ? Dean Hurley



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ?  Puisque l’on parlait de David Lynch ci dessus, battons le fer pendant qu’il est chaud et, par extension, intéressons nous à l’oeuvre d’un collaborateur musical du real qui, s’il n’a pas eu la place d’un Angelo Badalamenti par exemple, a néanmoins pas mal imposé sa patte.



 

Dean Hurley, compositeur arrangeur touche à tout a en effet été  superviseur de la musique et du panorama sonore de pas mal des créations de Lynch, qu'elles soient cinématographiques ou non.

 

Dans ces Anthology Ressources (dont Lynch n’a pas hésité à se servir pour la troisième et tardive saison de Twin Peaks d’ailleurs)  il propose un panel de pistes sonores composées au hasard de souffle, de bruits de cymbales, de larsen électrique, de nappes de claviers ou encore de mélodies plus classiques mais traitées à la reverb’ entre autres effets.

 

L’ensemble est évidemment placé sous le signe de l’étrangeté et d’une certaine noirceur ce qui, vous l’aurez compris, est en osmose avec cette conclusion de Saint Elme.





 

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27 décembre 2023 3 27 /12 /décembre /2023 19:54

 

LA BD:




 

C'est quoi ? LES MISÈRES ET MALHEURS DE L’AVERNE


 

C'est de qui ? Lucas Varela


 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui? Tanibis

 

Déjà croisé sur le site? Oui


 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?Lucas Varela revient à son personnage culte, le malchanceux Paolo Pinnochio qui se retrouve à nouveau aux prises avec les 9 cercles de l’enfer et les créatures démoniaques qui les peuplent.

 

Tantôt bouilli à la marmite, pendu, jeté au cachot ou encore transpercé de flèche, le cousin délirant du célèbre pantin subit les affres de la damnation en une grosse vingtaine de planches/scènes totalement muettes mais ô combien parlantes.

 

 

Ce voyage infernal à la croisée de Tom Gauld et de Hieronymus Bosch, présenté dans un format cartonné à l’italienne est une superbe conclusion aux précédentes tribulations du héros de Varela.

 

Cet ouvrage très joliment édité a sa place dans la bédéthèque de tout amateur éclairé!




 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi : PARADE


 

C'est de qui ? Satie


 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui


 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ?  Le ballet Parade a été créé en 1917 à Paris d'après un argument de Jean Cocteau, dans de décors de Pablo Picasso et sur la musique d'Erik Satie. Ballet surréaliste avant l'heure qui a beaucoup choque à l'époque avec son mélange détonnant de musique "classique" avec intervention de sirènes, de machines à écrire et autres cornes de brume… Il est parfois dit que c'est Jean Cocteau lui-même qui manipulait la sirène pour la première représentation!

 

Une musique légère (enfin pas toujours) et dont le côté fantastique et absurde s'accorde parfaitement à cette traversée des enfers ubuesque!




 

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21 décembre 2023 4 21 /12 /décembre /2023 09:20

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? CLOVD



 

C'est de qui ? F. Maudoux



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?L’Homme a fini par arriver à ses fins et a causer sa propre perte à force de consumérisme et de saccage de la planète.

Celle ci est dorénavant quasiment privée de ressources naturelles ou autre, exit internet, la majorité des véhicules et de  l'électricité…

 

Pour couronner le tout un brouillard nauséabond plane à la surface de la planète et a engendré des créatures agressives aussi diverses que variées qui considèrent les humains restant comme leur garde-manger.


 

Au milieu de ce chaos ambiant, Pretorius, un être immortel au visage affreusement balafré  erre tentant de survivre; il fait la connaissance de Isatis et Xantia, une femme et une centaure qui font partie d’un convoi sur rail que Pretorius va rejoindre.

 

A son bord, la vie s’est organisée et on tente de récolter et conserver les livres de l’ancienne civilisation.

 

 

Nouvelle série “spin-off” de Freak’s Squeele, et de Funérailles, ce Clovd en reprend quelques protagonistes mais dans un autre environnement.

 

Ayant lu (et adoré) Funérailles mais pas Freak's Squeele je vous avoue que j’aurais du mal à placer ce Clovd dans la temporalité.

 

Reste que ce premier volet installe un univers post-apo qui, s’il ne transcende pas le genre (mais en même temps ce dernier a tellement été exploité ces dernières années dans la mouvance des Walking Dead et autre Last of Us), s’en tire fort bien dans son lore, avec des éléments narratifs intéressants, à commencer par cette réflexion juste et simple (sans être simpliste) sur la situation que nous connaissons actuellement de surconsommation de biens comme de données alors que l’on sait que l’on va dans le mur.


 

Casting accrocheur, bestiaire bien campé, décors détaillés, Florent Maudoux sait poser une ambiance et son trait se bonifie au fil des années. 



 

Que demander de plus que ce bon premier volet qui se lit très agréablement et, comme cela se profile, sera une des bonnes  lectures de cette toute fin d’année 2024.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : PLAGUE



 

C'est de qui ? E. Robertson



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ?  Film visionnaire que ce Plague puisqu’en 1979 il imaginait déjà un scientifique au sein d’un laboratoire créant un virus mortel qui allait décimer à la vitesse grand V toute une partie de la population. Néanmoins le réal’ s’est peut-être un peu trop pris au sérieux et ce qui aurait pu être une série B fun à regarder s’avère être un nanar qui se prend pour ce qu’il n’est pas.

 

 

L’écossais Eric Robertson, compositeur exilé au Canada et ayant œuvré sur des choses quasi inconnues de par chez nous,  imagine une B.O très inventive où le piano joue des notes éparses déroutantes, entrecoupées de percussions qui résonnent, de montées et descentes de gammes à la harpe qui s’entrelacent à des courtes phrases stridentes de violons.

 

Rajoutez à cela quelques pistes qui jouent la carte du crescendo typique dans l’épouvante et vous obtenez un magma plus sonore que musical, loin de toute mélodie structurée mais dont le but- créer un malaise chez l’auditeur- est largement atteint.

 

 

Si, une fois n’est pas coutume, ce score est quasi inécoutable, ou tout du moins appréciable, en tant que tel, sur le premier tome de Clovd il ajoute au décalage assumé de l’album.







 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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