7 mars 2024 4 07 /03 /mars /2024 14:24

 

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? OH, LENNY!




 

C'est de qui ? A. Maury




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Tanibis





 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? June et Brad forment un couple en apparence heureux? Lui est carriériste et stressé, elle est hyperémotive, proche de la nature et, surtout, des animaux.

 

Quand Brad décroche un nouveau job au salaire mirobolant, peu lui importe au fond qu’il faille déménager et que June doive quitter son boulot de vétérinaire, les voilà dans une de ces immenses banlieues américaines où toutes les maisons se ressemblent.

 

 

Alors qu’elle commence à déprimer, June découvre sous un pont une espèce de gros polype blanchâtre mal en point qu’elle décide de recueillir.

Évidemment Brad ne l’entend pas de cette oreille et, rapidement, les tensions vont monter entre les deux époux, alors que la créature grandit en se nourrissant du sang de June et en se montrant agressive… jusqu’au point de non retour!

 


 

Avec cet imposant album, Aurélien Maury va taquiner les plates bandes de cultissimes auteurs indés américains (on pense au Patience de Clowes ou au en appliquant leur formule souvent payante de l’introduction d’un élément perturbateur (ô combien perturbateur ici !) dans un environnement en apparence tout à fait anodin.



 

L’auteur maîtrise aussi bien l’analyse des relations amoureuses toxiques que le récit d’épouvante à la David Lynch.

 

Il installe assez rapidement une atmosphère fort dérangeante qui suscite chez son lecteur un sentiment de malaise tenace et l’oblige à tourner les pages pour connaître le dénouement de ce cauchemar.



 

Pour ne rien gâcher, le style graphique de Maury, résolument axé jeunesse avec des couleurs douces, aux antipodes de ce que l’on aurait pu attendre sur un tel scénario (là aussi le parallèle avec les deux auteurs américains cités plus haut) enfonce encore le clou de l’étrangeté malsaine qui se dégage de ce Oh, Lenny! et en fait une vraie réussite.









 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : STALKER



 

C'est de qui ? E. Artemiev



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ? Eduard Artemiev est un défricheur majeur de l’utilisation de la musique électronique et notamment dans le domaine du cinéma.

 

Il faut dire que le réal’ d'Andreï Tarkovski lui apporte sur un plateau son film de SF contemplatif Solaris à mettre en musique ce dont le compositeur s’acquitte avec autant de talent que de réussite.

 

Coup double avec Stalker autre film d’anticipation un rien mystique aux thématiques fortes.  Artemiev se sert de synthétiseur (sur lesquels il recrée des sonorités naturelles entre autres) mais aussi d'instruments traditionnels comme le cymbalum.

 

 

Véritable contrepoint sonore des images, la B.O de Stalker, si elle possède des sonorités fort datées pour certaines, est un exemple d’écriture de musique  cinématographique et son atmosphère déroutante n fait un compagnon de choix pour ce Oh, Lenny!

 

 




 

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5 février 2024 1 05 /02 /février /2024 09:41

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? SAINT ELME 4 & 5




 

C'est de qui ? Peeters et Lehman



 

Les Couv':

 

 



 

C’est paru chez qui?  Delcourt




 

Déjà croisés sur le site? Oui




 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Après la mort du magnat de l’eau de Saint Elme, son beau père, mafieux en col blanc psychopates entouré d’une cohorte de porte flingues, débarque dans la bourgade thermale où les frangins détectives préparent leur revanche quitte à ce qu’il y ait de nombreux dommages collatéraux.



 

Au vu des forces en présence, des enjeux divers et des griefs respectifs, la conclusion ne peut être que sanglante et c’est à un véritable Alamo montagnard - où Dame Nature s’invite même- que l’on assiste dans le dernier tome.



 

Si l’idée de départ, à savoir faire une sorte de Twin Peaks version roman noir à la française, est autant assumée que respectée, comme dans la série TV en question des zones d’ombres persistent à la fin de ce Saint Elme qui fait se demander si la multiplication des protagonistes et le mélange des genres et intrigues n’auraient pas gagnés à être un peu allégés.



 

Peut-être pas aussi abouti que la colossale précédente collaboration de ces deux artistes majeurs de la scène Franco-Belge (L’Homme Gribouillé pour mémoire), Saint Elme a le mérite, notamment par sa partie graphique virtuose que ce soit dans la narration, le découpage ou encore la colorisation, de décontenancer son lecteur en le faisant sortir de sa zone de confort, en brouillant quelques repères et en le laissant un peu perplexe, chose que peu des parutions de ces dernières années peut se targuer d’avoir réalisé; et c’est déjà très bien.




 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : ANTHOLOGY RESSOURCES 2



 

C'est de qui ? Dean Hurley



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ?  Puisque l’on parlait de David Lynch ci dessus, battons le fer pendant qu’il est chaud et, par extension, intéressons nous à l’oeuvre d’un collaborateur musical du real qui, s’il n’a pas eu la place d’un Angelo Badalamenti par exemple, a néanmoins pas mal imposé sa patte.



 

Dean Hurley, compositeur arrangeur touche à tout a en effet été  superviseur de la musique et du panorama sonore de pas mal des créations de Lynch, qu'elles soient cinématographiques ou non.

 

Dans ces Anthology Ressources (dont Lynch n’a pas hésité à se servir pour la troisième et tardive saison de Twin Peaks d’ailleurs)  il propose un panel de pistes sonores composées au hasard de souffle, de bruits de cymbales, de larsen électrique, de nappes de claviers ou encore de mélodies plus classiques mais traitées à la reverb’ entre autres effets.

 

L’ensemble est évidemment placé sous le signe de l’étrangeté et d’une certaine noirceur ce qui, vous l’aurez compris, est en osmose avec cette conclusion de Saint Elme.





 

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27 décembre 2023 3 27 /12 /décembre /2023 19:54

 

LA BD:




 

C'est quoi ? LES MISÈRES ET MALHEURS DE L’AVERNE


 

C'est de qui ? Lucas Varela


 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui? Tanibis

 

Déjà croisé sur le site? Oui


 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?Lucas Varela revient à son personnage culte, le malchanceux Paolo Pinnochio qui se retrouve à nouveau aux prises avec les 9 cercles de l’enfer et les créatures démoniaques qui les peuplent.

 

Tantôt bouilli à la marmite, pendu, jeté au cachot ou encore transpercé de flèche, le cousin délirant du célèbre pantin subit les affres de la damnation en une grosse vingtaine de planches/scènes totalement muettes mais ô combien parlantes.

 

 

Ce voyage infernal à la croisée de Tom Gauld et de Hieronymus Bosch, présenté dans un format cartonné à l’italienne est une superbe conclusion aux précédentes tribulations du héros de Varela.

 

Cet ouvrage très joliment édité a sa place dans la bédéthèque de tout amateur éclairé!




 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi : PARADE


 

C'est de qui ? Satie


 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui


 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ?  Le ballet Parade a été créé en 1917 à Paris d'après un argument de Jean Cocteau, dans de décors de Pablo Picasso et sur la musique d'Erik Satie. Ballet surréaliste avant l'heure qui a beaucoup choque à l'époque avec son mélange détonnant de musique "classique" avec intervention de sirènes, de machines à écrire et autres cornes de brume… Il est parfois dit que c'est Jean Cocteau lui-même qui manipulait la sirène pour la première représentation!

 

Une musique légère (enfin pas toujours) et dont le côté fantastique et absurde s'accorde parfaitement à cette traversée des enfers ubuesque!




 

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21 décembre 2023 4 21 /12 /décembre /2023 09:20

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? CLOVD



 

C'est de qui ? F. Maudoux



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?L’Homme a fini par arriver à ses fins et a causer sa propre perte à force de consumérisme et de saccage de la planète.

Celle ci est dorénavant quasiment privée de ressources naturelles ou autre, exit internet, la majorité des véhicules et de  l'électricité…

 

Pour couronner le tout un brouillard nauséabond plane à la surface de la planète et a engendré des créatures agressives aussi diverses que variées qui considèrent les humains restant comme leur garde-manger.


 

Au milieu de ce chaos ambiant, Pretorius, un être immortel au visage affreusement balafré  erre tentant de survivre; il fait la connaissance de Isatis et Xantia, une femme et une centaure qui font partie d’un convoi sur rail que Pretorius va rejoindre.

 

A son bord, la vie s’est organisée et on tente de récolter et conserver les livres de l’ancienne civilisation.

 

 

Nouvelle série “spin-off” de Freak’s Squeele, et de Funérailles, ce Clovd en reprend quelques protagonistes mais dans un autre environnement.

 

Ayant lu (et adoré) Funérailles mais pas Freak's Squeele je vous avoue que j’aurais du mal à placer ce Clovd dans la temporalité.

 

Reste que ce premier volet installe un univers post-apo qui, s’il ne transcende pas le genre (mais en même temps ce dernier a tellement été exploité ces dernières années dans la mouvance des Walking Dead et autre Last of Us), s’en tire fort bien dans son lore, avec des éléments narratifs intéressants, à commencer par cette réflexion juste et simple (sans être simpliste) sur la situation que nous connaissons actuellement de surconsommation de biens comme de données alors que l’on sait que l’on va dans le mur.


 

Casting accrocheur, bestiaire bien campé, décors détaillés, Florent Maudoux sait poser une ambiance et son trait se bonifie au fil des années. 



 

Que demander de plus que ce bon premier volet qui se lit très agréablement et, comme cela se profile, sera une des bonnes  lectures de cette toute fin d’année 2024.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : PLAGUE



 

C'est de qui ? E. Robertson



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ?  Film visionnaire que ce Plague puisqu’en 1979 il imaginait déjà un scientifique au sein d’un laboratoire créant un virus mortel qui allait décimer à la vitesse grand V toute une partie de la population. Néanmoins le réal’ s’est peut-être un peu trop pris au sérieux et ce qui aurait pu être une série B fun à regarder s’avère être un nanar qui se prend pour ce qu’il n’est pas.

 

 

L’écossais Eric Robertson, compositeur exilé au Canada et ayant œuvré sur des choses quasi inconnues de par chez nous,  imagine une B.O très inventive où le piano joue des notes éparses déroutantes, entrecoupées de percussions qui résonnent, de montées et descentes de gammes à la harpe qui s’entrelacent à des courtes phrases stridentes de violons.

 

Rajoutez à cela quelques pistes qui jouent la carte du crescendo typique dans l’épouvante et vous obtenez un magma plus sonore que musical, loin de toute mélodie structurée mais dont le but- créer un malaise chez l’auditeur- est largement atteint.

 

 

Si, une fois n’est pas coutume, ce score est quasi inécoutable, ou tout du moins appréciable, en tant que tel, sur le premier tome de Clovd il ajoute au décalage assumé de l’album.







 

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16 décembre 2023 6 16 /12 /décembre /2023 10:30

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LA MAISON USHER



 

C'est de qui ? Dufaux et Calderon



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, les 2.



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Il y a fort peu une série TV intitulée La Chute de la maison Usher m’a donné de faux espoirs quant à une nouvelle adaptation de la nouvelle de Poe, déjà portée à l’écran au début des années 60 avec Vincent Price dans le rôle-titre.



 

La douche s’est vite révélée fort froide quand j’ai vu que c’était en fait une actualisation fort lointaine de la nouvelle (et de quelques autres, vite fait) qui ne se démarque guère de la production horrifique cheap à laquelle le petit (et le grand!) écran nous ont habitués ces 2 dernières décennies.

 

En voyant que Dufaux s’attaquait à son tour, hasard des calendriers, au texte de Poe, je me suis dit que je serais peut être plus emballé.



 

Bon, soyons francs, cela n’a pas été le cas.

Mais lui au moins a appelé son album La Maison Usher, se démarquant ainsi de la nouvelle. On reste dans l'époque et l’on retrouve l’imposante bâtisse, dot Dufaux fait, lui aussi, un personnage à part entière, mais il inclut également un héros un rien pathétique qui, ayant perdu au jeu et étant en danger de mort, se retrouve embarqué dans les histoires de famille glauque de Roderick et Madeline Usher.

 

L’ambiance gothique est bien là et le scénariste insuffle, pour les amateurs de gore et de suspense tendu, une paire de scènes chargées en adrénaline.

 


 

Là où j'ai été conquis par contre c’est sur la partie graphique.

Jaime Calderon, comme il l’avait fait sur ses séries historiques, rend à merveille l’atmosphère d’épouvante de l’album de son trait réaliste qui sait éviter l’écueil du photoréalisme figé et livre de magnifiques décors gothiques à souhait.








 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE RAYON INVISIBLE



 

C'est de qui ? F. Waxman



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Yep



 

On peut écouter ?

 

 


 

Ca donne Quoi ? Alors qu’il vient de connaître un franc succès avec le score de Bride of Frankenstein, déjà chez Universal, Waxman, dont l’heure de gloire n’arrivera que quelques années plus tard, récidive sur cette série B originale dont l’un des atouts est de réunir à l’écran les deux monstres sacrés du film d’épouvante : Bela Lugosi et Boris Karloff.

 

Malgré un postulat de départ plutôt SF, The Invisible Ray tourne vite au fantastique.  Waxman tire les cordes déjà bien éculées du genre mais dynamite sa partition en réutilisant des œuvres de Franz Liszt et en insufflant une dose d’exotisme dans ses thématiques (une partie du film se déroule en Afrique), notamment via les percussions.

 

Tous ces aspects font de la B.O du jour un condensé d’originalité qui a fait du bien à Usher version Dufaux.







 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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