LA BD:
C'est quoi ? STRANGE FRUIT
C'est de qui ? A. Dan & Hazard
La Couv':
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C’est édité chez qui? Dupuis
Déjà croisés sur le site? Oui plusieurs fois chacun même.
Une planche:
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Ca donne Quoi ? A la fin des années 30, Abel Meeropol artiste aux multiples talents, tombe sur le cliché d’un lynchage de deux hommes de couleur par une foule en colère. Cette photo va lui inspirer les paroles de la chanson Strange Fruit, qu’il propose à Billie Holliday.
Si la “Lady Day” est un peu récalcitrante au départ elle va finir par accepter et le morceau devient un incontournable de son répertoire même si cela lui vaut parfois quelques soucis.
Le succès du titre va apporter beaucoup à la carrière de son auteur - Russe d’origine et aux affinités communistes mal vues en plein maccarthysme- comme de son interprète -chanteuse Noire- mais leurs destins respectifs vont connaître plus de bas que de haut dans une époque troublée d’une Amérique en proie à ses démons et se contradictions.
L’idée de départ de cet album vient d’un épisode de l’émission Autant en emporte l’Histoire diffusée sur France Inter. Vincent Hazard, son auteur, embarqué dans le monde du 9° art par le dessinateur A. Dan, y signe là son premier scénario.
Pour un galop d’essai on peut affirmer que c’est réussi, avec cette double biographie en flashbacks à la fois du compositeur de la chanson Strange Fruit et de son inoubliable interprète, la grande Billie Holiday.
Mais l’album exploite également bien ses différentes thématiques: le racisme malheureusement indissociable et toujours ô combien d’actualité aux Etats Unis, les ravages de la Chasse aux Sorcières à Hollywood ou encore les hauts et -surtout- les bas du monde de la musique (là aussi un sujet intemporel!).
Pour la mise en image, A Dan comme à son habitude livre un dessin peu voire pas encré, avec un travail intéressant sur la matière et une colorisation dans les pastels. Habitué à la reconstitution historique, il propose des paysages états- uniens convaincants et réalistes.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE HUSTLER
C'est de qui ? K. Hopkins
La Couv':
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Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Il fallait la coolitude jazzy d’un Kenyon Hopkins (l’homme qui donna au Lolita de Kubrick son ambiance sulfureuse) pour accompagner comme il se doit cette histoire de joueur de billard arnaqueur, perdant magnifique et, accessoirement, sex-symbol vivant (Paul Newman au sommet de son art tout de même).
A l’époque on ne parle pas encore de Crime-Jazz pour le genre mais ce sont clairement les B.O comme celle ci qui l’ont défini.
Hautbois, Cor Anglais et flûte sont les éléments prédominants d’un orchestre par ailleurs classique dans le jazz, le tout joué par la crème de la crème de l’époque, qui sait cependant se faire discret, voire faire dans l’underscoring quand c’est nécessaire.
Ajoutez-y la version de Strange Fruit de la Lady Day et vous avez la B.O toute trouvée de votre lecture!