LA BD:
C'est quoi ? 1629 OU L'EFFRAYANTE HISTOIRE DES NAUFRAGES DU JAKARTA TOME 2
C'est de qui ? Dorison & Montaigne
La Couv':
C’est édité chez qui? Glénat
Déjà croisés sur le site? Oui.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Après la mutinerie orchestrée de main de maître par Jeronimus Cornélius, le Jakarta s’est échoué sur un archipel désert de l’océan Indien non loin de l’Australie.
Devenu de fait chef des survivants alors que les officiers sont partis chercher des secours, Cornélius agit comme un tyran sanguinaire mais dans le style main de fer dans gant de velours: tout en subtilités aussi machiavéliques que funestes.
Seule Lucrétia arrive encore à lui tenir tête mais l’emprise du nouveau “maître à bord” entraine bientôt le lot de naufragés vers de drastiques extrémités.
Changement de décor pour cette suite toute en tension de 1629, exit le huis-clos du navire pour celui de l'île déserte, tout aussi anxiogène surtout que là, face à une petite poignée de gentils, se dresse tout un ramassis de très méchants.
Le duo talentueux derrière ce diptyque à l’édition classe connaît son métier que ce soit du coté de Dorison et son savoir-faire pour ménager ses effets, rendre sa narration captivante, et proposer au lecteur une relecture d’un fait divers historique réel sous forme de récit de genre très maîtrisé, ou, au dessin, un Montaigne en grande forme qui, après les décors hauts en couleurs maritimes du tome précédent, propose ici des planches très abouties où suspense et grand spectacle disputent la vedette à un casting accrocheur et expressif.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE LIGHTHOUSE
C'est de qui ? M. Korven
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Après avoir mis un bon coup de pied dans la fourmilière de la musique de film d’épouvante grâce à son travail léché sur The Witch, le canadien Mark Korven collabore à nouveau avec le réalisateur du film sus-cité pour The Lighthouse, huis clos où Robert « Twilight » Pattinson affronte le monument Willem « Dernière Tentation du Christ, mais pas que » Dafoe, au sein d’un phare.
Spécialiste de la word music, Korven a poussé le vice jusqu’à créer un instrument spécifique, mélange de choses diverses (orgue indien, vielle à roue, sitar, theremin, violoncelle et j’en passe) qu’il a sobrement baptisé « The Arprehension engine ». Ce redoutable hybride dont aurait rêvé des gens aussi divers –et talentueux- que Gyorgi Ligeti, Jimmy Page ou David Gilmour, crée des sons assez ahurissants, comme tout droit sortis d’un cauchemar musical.
Le compositeur a mis son invention à profit donc sur la musique de The Lighthouse, tissant des thèmes aux harmoniques aussi sombres que crispantes parfois, des grincements sonores personnifiant le vent, la marée, les craquements du bois. Les cuivres quant à eux, nombreux et variés semblent imiter les sirènes de bateau, les hurlements des créatures marines étranges.
B.O quasi organique aux mélodies rares et arides, jouant plus sur la tension sonore que sur la musicalité, The Lighthouse traduit par ses atmosphères plaintives et menaçantes toute la noirceur de ce tome 2 de 1629.
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