5 février 2025 3 05 /02 /février /2025 09:30





 

LA BD:





 

C'est quoi ? KUNDAN




 

C'est de qui ? Civiello & Vergari



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat



 

Déjà croisé sur le site? Oui pour le dessinateur



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Vampire et exotisme peuvent -ou non- faire bon ménage. Sortir de l’Angleterre Victorienne s’est parfois révélé payant -au hasard les récits d’Anne Rice- des fois bien moins -le Voleur D'amour de Malka dont nous avons chroniqué la version BD récemment- dans tous les cas la gageure de proposer quelque chose d’original est grande.



 

Avec Kundan le scénario partait plutôt bien avec ce background indien de fin de XIX° siècle et son contexte géopolitique tendu mais rapidement on se retrouve…en Angleterre Victorienne et l’histoire s’inspire peu ou prou de Jack L’éventreur avec un anti-héros qui bluffe la police tout en assouvissant sa soif de sang.



 

Coté dessin Civiello assure autant les décors orientaux que le Londres foggy mais j’ai trouvé ses personnages parfois figés dans leurs expressions, impression que je n’avais pas eu sur son Conan par exemple.

 

On laissera le temps à la série de se développer un peu (3 tomes sont prévus) pour conclure sur une réussite ou pas.

 

 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE CHIEN DES BASKERVILLES



 

C'est de qui ?  J. Bernard




 

La Couv':


 


 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 


 

Ca donne Quoi ? Faisant une infidélité à la franchise Dracula, Terence Fisher et James Bernard, deux piliers de la Hammer dans leurs domaines respectifs, collaborent sur cette adaptation du roman de Sir Arthur Conan Doyle où Peter Cushing et Christopher Lee (eux aussi des habitués du studio) jouent respectivement Sherlock Holmes et Baskerville.

 

 

 

Bernard, que l'on a trop souvent réduit à ses B.O d'horreur - qui cela dit, en plus d'être souvent excellentes ont établi de nouveaux standards dans le genre pour les décennies à venir- emprunte ici à Scriabin pour écrire le thème principal, plus harmonique que mélodique ce qui lui donne toute son originalité. 

 

 

 

Du fait de son scénario, avec entre autres le prologue dans le passé, le score du Chien des Baskerville est plus varié que la plupart des autres travaux de Bernard pour les productions d'épouvante tout en gardant une nette tendance au suspense palpable.

 

 

 

 

 

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27 janvier 2025 1 27 /01 /janvier /2025 08:58




 

LA BD:





 

C'est quoi ? LA VEUVE




 

C'est de qui ? G. Chapron



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat


 

Déjà croisé sur le site?  Non

 

 

Une planche: 


 


 

Ca donne Quoi ? Mary, même pas 20 printemps, est en cavale dans les Rocheuses, poursuivies par ses deux beaux frères bien décidés à venger le meurtre de leur frangin.

 

Notre jeune héroïne, poussée à bout par la violence et les infidélités de son époux, a tué ce dernier et cherche maintenant à tourner la page et à prendre le plus de distance possible avec son ancienne vie.



 

Au gré de sa fuite elle rencontrera d’autres marginaux, de belles âmes et d’autres un peu moins, au sein d’une nature aussi belle qu’hostile.

Toutes ces expériences la feront grandir et changer radicalement.

 


 

Ce qui frappe avec cette adaptation du roman éponyme de  Gil Adamson c’est son parti pris graphique, avec cette trichromie noir, blanc et niveaux de gris qui donne corps de façon saisisssante au décor âpre de l’histoire avec des mélange d’à plats pastels et de hachures expressives.



 

La narration n’est pas en reste et ce western crépusculaire auquel Glen Chapron apporte une belle touche de féminisme n’est pas sans faire penser à quelques classiques du genre tout en étant terriblement actuel.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : HIGH PLAINS DRIFTER



 

C'est de qui ?  D. Barton




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

 

 

Ca donne Quoi ? Pour une histoire aussi sombre il fallait une B.O dans le même esprit.

J’ai donc opté pour celle du son second film derrière la caméra de Clint Eastwood qui, s’il ne prend pas trop de risques côté scénar en reprenant le personnage qui a en a fait la star que l’on connaît, celui de l’Homme sans Nom de la trilogie des Dollars, a dû en vouloir s’éloigner des sonorités du western spaghetti et réembauche Dee Barton, multi instrumentiste de jazz, déjà responsable de la musique du précédent long du réal’ qui rempile.

 

 

Le compositeur utilise une dominance d’accords mineurs pour le thème principal, chose assez inhabituelle dans le genre, et les complète de chœurs féminins éthérés.

 

Seule la rythmique est assez classique, faisant indéniablement penser à certaines B.O de Morricone.

 

 

 

Le reste de la bande son est du même tonneau, avec des dissonances et autres tensions qui installent un malaise souvent palpable. Barton incorpore une basse électrique et un synthé sur quelques pistes finissant de faire de sa partition une curiosité d’une belle efficacité.

 

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22 janvier 2025 3 22 /01 /janvier /2025 10:48

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LES SEMI DEUS 2




 

C'est de qui ? Deschard & Fournier



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat / Vent D’Ouest




 

Déjà croisés sur le site? Oui sur le précédent.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Le cliffhanger du tome 1 des Semi Deus laissait envisager de graves conséquences pour le royaume de la reine Bérénice, mais c’était sans compter sur l'esprit retors de cette dernière.

 

En effet, voyant là une opportunité pour servir ses intérêts au détriment de ceux des royaumes voisins, la monarque envoie Asmodée la changeuse de forme pour prendre la place du prince assassiné et jouer la comédie quelques jours le temps de mettre en scène un accident, elle est accompagnée d’Oni qui va dupliquer l corps du Prince et de Nyx un semi-deus au service de Bérénice qui inspire méfiance aux deux amis.

 

Méfiance qui va vite se révéler justifiée quand Asmoée et Oni vont réaliser qu’ils sont le jouet des manigances de leur reine et qu’ils se retrouvent dans une situation fort dangereuse.

 

 

Nous avons assez souvent le débat avec mon cadet ces dernières années sur ce qui “fait manga” dans la production franco-belge, avec parfois des désaccords assez marqués.

Pour les Semi Deus, le consensus est clairement de mise tant les codes de la BD nippone y sont présents, sur le fond comme sur la forme.

 

Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ce n’est pas une critique, loin s’en faut, car le titre montre (encore plus avec ce second volet) de réelles qualités à la fois au scénario comme au dessin.



 

Comme je l’évoquais déjà sur la chronique du tome 1(et que mon fils m’a confirmé) je pense même qu’à moins que les libraires/journalistes/blogueurs/ bibliothécaires fassent leur travail comme il faut, nombre de lecteurs potentiellements cibles de Semi Deus (les amateurs de Shonen futés par exemple) risquent de passer à côté et ce serait fort dommage pour eux comme pour la série.



 

Que les auteurs soient rassurés, au moins dans les deux derniers cas (blogueur et bibliothécaire donc), votre serviteur leur donnera la lumière qu’ils méritent!




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE CONTE DES CONTES



 

C'est de qui ?  Desplat




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

Ca donne Quoi ? Sorte de conte à tiroir baroque et foutraque au casting enthousiaste mais à la narration décousue, Tale of Tales est un festin visuel qui permet à Alexandre Desplat une parenthèse bienvenue après quelques longs à l’international dont le blockbuster…Godzilla.

 

 

Malgré la durée du film (plus de 2 heures) Desplat est assez économe dans son écriture, choisissant de développer une paire de thèmes auquel il apporte des variations intéressantes.

 

 A l’aspect à la fois onirique et ténébreux de sa partition, appuyé par l’utilisation notamment d’un idiophone, instrument à percussion en métal à cheval entre un mini piano et un xylophone, le compositeur apporte quelques touches bienvenues d’action et de fantastique.

 

Une œuvre originale et envoûtante, juste ce qu’il fallait à cette suite des Semi Deus.

 

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11 décembre 2024 3 11 /12 /décembre /2024 09:27





 

LA BD:





 

C'est quoi ? 1629 OU L'EFFRAYANTE HISTOIRE DES NAUFRAGES DU JAKARTA TOME 2




 

C'est de qui ? Dorison & Montaigne




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat




 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Après la mutinerie orchestrée de main de maître par Jeronimus Cornélius, le Jakarta s’est échoué sur un archipel désert de l’océan Indien non loin de l’Australie.

 

Devenu de fait chef des survivants alors que les officiers sont partis chercher des secours, Cornélius agit comme un tyran sanguinaire mais dans le style main de fer dans gant de velours: tout en subtilités aussi machiavéliques que funestes.

 

Seule Lucrétia arrive encore à lui tenir tête mais l’emprise du nouveau “maître à bord” entraine bientôt le lot de naufragés vers de drastiques extrémités. 

 


 

Changement de décor pour cette suite toute en tension de 1629, exit le huis-clos du navire pour celui de l'île déserte, tout aussi anxiogène surtout que là, face à une petite poignée de gentils, se dresse tout un ramassis de très méchants.



 

Le duo talentueux derrière ce diptyque à l’édition classe connaît son métier que ce soit du coté de Dorison et son savoir-faire pour ménager ses effets, rendre sa narration captivante, et proposer au lecteur une relecture d’un fait divers historique réel sous forme de récit de genre très maîtrisé, ou, au dessin, un Montaigne en grande forme qui, après les décors hauts en couleurs maritimes du tome précédent, propose ici des planches très abouties où suspense et grand spectacle disputent la vedette à un casting accrocheur et expressif.





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : THE LIGHTHOUSE



 

C'est de qui ? M. Korven




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 


 

Ca donne Quoi ? Après avoir mis un bon coup de pied dans la fourmilière de la musique de film d’épouvante grâce à son travail léché sur The Witch, le canadien Mark Korven collabore à nouveau avec le réalisateur du film sus-cité pour The Lighthouse, huis clos où Robert « Twilight » Pattinson affronte le monument Willem « Dernière Tentation du Christ, mais pas que » Dafoe, au sein d’un phare.

 

Spécialiste de la word music, Korven a poussé le vice jusqu’à créer un instrument spécifique, mélange de choses diverses (orgue indien, vielle à roue, sitar, theremin, violoncelle et j’en passe) qu’il a sobrement baptisé « The Arprehension engine ». Ce redoutable hybride dont aurait rêvé des gens aussi divers –et talentueux- que Gyorgi Ligeti,  Jimmy Page ou David Gilmour, crée des sons assez ahurissants, comme tout droit sortis d’un cauchemar musical.

 

Le compositeur a mis son invention à profit donc sur la musique de The Lighthouse, tissant des thèmes aux harmoniques aussi sombres que crispantes parfois, des grincements sonores personnifiant le vent, la marée, les craquements du bois. Les cuivres quant à eux, nombreux et variés semblent imiter les sirènes de bateau, les hurlements des créatures marines étranges.

 

B.O quasi organique aux mélodies rares et arides, jouant plus sur la tension sonore que sur la musicalité, The Lighthouse traduit par ses atmosphères plaintives et menaçantes toute la noirceur de ce tome 2 de 1629.

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22 novembre 2024 5 22 /11 /novembre /2024 10:55




 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE VOLEUR D’AMOUR




 

C'est de qui ? Yannick Corboz




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat




 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Dilemme: J’adore la patte graphique de Yannick Corboz - L’assassin qu’elle mérite fait partie de mes séries BD préférées toute époque et genre confondus!- mais je n’avais pas du tout accroché au roman de Malka paru il y a une paire d’années.



 

Voici que le premier adapte le second, allais-je tenter la lecture sachant d’emblée que je serais réticent à l’histoire?

Vous me connaissez, rien ne me fait peur (non, je mens!) donc je me suis lancé dans cette version BD plein d’espoir et/ou d’abnégation.



 

Le scénario donc: Si la variation vampirique débute plutôt pas mal, avec cette originalité du baiser et de l'absorption de l'"amour" des victimes plutôt que de leur sang, par l’anti-héros qu’est Adrian Van Gott (Dieu en allemand, gageons que c’était voulu de la part du romancier), rapidement les travers du récit de genre reviennent à la charge et, au final, on se retrouve avec une histoire de vampire à travers les âges, d'amour impossible et autre héros tragico-romantique.

Chasser sur les terres de Bram Stoker et d’Anne Rice est une gageure où bien d’autres avant Malka se sont cassés les …crocs!



 

Les séquences dans le passé du personnage auraient peut être pu être plus accrocheuses si plus nombreuses et autant développées que celle avec le riche marchand arabe mais en l’état on survole un peu trop et, surtout, les scènes dans le présent avec la jeune femme, l’enquêtrice et les anciennes conquêtes du héros m’ont paru très cliché.

 


 

MAIS! Parce qu’il y a évidemment un mais, nous sommes là sur une version BD, et quelle version! En effet, contrairement à moi, Yannick Corboz a été diablement inspiré par le roman et en a tiré la substantifique moelle, proposant une vision graphique à tomber!



 

Quelles que soient les époques qu’il illustre, l’Italie du XVIII° siècle, le moyen orient du XIX° ou New York de nos jours, son trait semi réaliste voluptueux et racé, son sens de la composition et son utilisation des couleurs emportent l’adhésion à chaque page.



 

Alors peut être que le récitatif aurait gagné à être un brin allégé, surtout que les séquences sans paroles et les illustrations pleines pages  fonctionnent merveilleusement bien, mais j’ai probablement eu cette impression parce que j’ai lu le roman, du point de vue du lecteur qui découvrira l’histoire, les textes en voix-off sont je présume bienvenus.

 

Avec ce one-shot très abouti, qui bénéficie d’une édition grand format (très, ça ne rentre pas dans une étagère classique ^^ ), Yannick Corboz confirme qu’il est un des artistes les plus doués de sa génération!








 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : INTERVIEW WITH A VAMPIRE



 

C'est de qui ? E. Goldenthal




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

Ca donne Quoi ? Le talent, ou tout du moins le savoir-faire d’Elliot Goldenthal est assez paradoxalement inverse de ses choix de carrière.

En effet le compositeur compte dans sa filmographie pas mal de navets sur lesquels il n’a d’ailleurs pas été tendre, les considérant probablement comme un travail “alimentaire” pour lequel cependant il n’a jamais trop fait dans la facilité.

 

Après le renvoi de George Fenton de l’adaptation d’Entretien avec un vampire en grandes pompes avec les grosses stars de l’époque au casting (et encore de maintenant pour certaines!), Goldenthal reprend le job au pied levé et va faire montre de son métier en écrivant une partition à la hauteur de l’ambiance forcément gothique du film.

 

Si il manque parfois un peu de subtilité, notamment sur les transitions, passant de mélodies subtiles à des glissandos de cordes virulents, il convoque là deux mondes bien distincts -le classicisme éthéré des musiques religieuses et le fracas du bruitisme- les faisant s’entrechoquer avec un résultat souvent fort efficace pour de la musique de film fantastique.

 

Le réalisateur et le compositeur s’apprécieront d’ailleurs assez pour entamer à la suite de ce long métrage une collaboration fructueuse sur une poignée d’autres.

 

Si peut être un peu téléphoné sur la BD du jour, la B.O d’Entretien avec un Vampire la complète à merveille.





 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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