8 janvier 2025 3 08 /01 /janvier /2025 10:48

 




 

LA BD:





 

C'est quoi ? GONE WITH THE WIND




 

C'est de qui ? Alary



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Rue de Sèvres




 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche: 


 


 

Ca donne Quoi ? Prête à tout pour sauver Tara, la propriété familiale, Scarlett est retournée dans une Atlanta ravagée par les conséquences de la Guerre de Sécession.

L’intriguante ne va pas hésiter à se faire épouser par l’ancien soupirant d’une de ses soeurs et à se lancer dans le commerce afin de gagner assez d’argent pour reconstruire sa demeure.

 

Mais l’existence de Scarlett, dirigée par son amour pour l'inatteignable Ashley Wilkes et sa passion matinée de haine pour l’infréquentable Rhett Butler, tourne inlassablement à la tragédie et il faut toute la force de caractère de la jeune femme (et dieu sait qu’elle en a !) pour lui permettre de ne jamais complètement sombrer.



 

A la sortie du premier volet de cette flamboyante adaptation d’Autant en emporte le vent, j’écrivais que le pari lancé par le doué Pierre Alary était audacieux, au vu de la version réalisée pour le grand écran par Hollywood qui, aujourd’hui encore, passe pour un film culte.



 

Et bien je n’ai pas peur d’affirmer après la lecture de cette seconde partie que le scénariste-dessinateur a su avec brio, sur un plan scénaristique, narratif et visuel,  faire sien le matériau d’origine et que sa BD dépasse même à mon sens le long métrage sur bien des points. A commencer par ses deux principaux protagonistes, auxquels il donne une épaisseur et des personnalités fortes attachantes, et ce malgré leurs nombreux défauts; rarement anti-héros auront autant emportés l’adhésion, sa Scarlett O’Hara et son Reth Butler sont à la fois plus beaux  et tragiques que les cabotins Vivien Leigh et Clark Gable. 


 

Et que dire des décors superbement détaillés, des choix de colorisations savamment étudiées et des découpages sciemment pensés!?



 

Rarement adaptation littéraire, surtout d’une oeuvre à laquelle je ne suis pas particulièrement sensible à la base, pour le 9° art m’aura autant emballé; une lecture de début d’année qui place celle-ci sous les meilleurs auspices et fait se souvenir pourquoi on aime la bande dessinée!










 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : SOLDAT BLEU



 

C'est de qui ? R. Budd




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

Ca donne Quoi ? Pour un début dans le monde de la B.O, Roy Budd ne pouvait espérer mieux. Musicien de jazz reconnu, Budd compose une musique à mi-chemin entre celles en vogue dans le western spaghetti en vogue à l'époque, et la classe britannique de ses pairs.

 

 

 

Ainsi les thèmes sont vivifiants sans être trop grandiloquents, les cuivres sont mis en avant sans pour sonner fanfare pour autant et la partition oscille entre le classicisme du genre et une noirceur plus prononcée, due au scénario qui, s'il a marqué les esprit lors de sa sortie dans les années 70 se révèle assez soft par rapport aux standards d'aujourd'hui.

 

 

 

A une exception près, (Catlow) Budd n'aura pas l'occasion de se frotter à nouveau au genre dans une carrière pourtant riche mais interrompue par une mort prématurée



 

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7 janvier 2025 2 07 /01 /janvier /2025 15:53


 

LA BD:




 

C'est quoi ? LES FESSES A BARDOT 



 

C'est de qui ? Pelaez & Sejourné


 

La Couv':


 

 

C’est édité chez qui? Grand Angle



 

Déjà croisés sur le site? Oui


 

Une planche: 

 


 

Ca donne Quoi ? Dans un patelin français où la salle de cinéma récemment inaugurée est l’une des principales attractions, un jeune homme débarque de la capitale en faisant miroiter aux habitants la possibilité du tournage chez eux du prochain film de Brigitte Bardot et Jean Gabin.

 

Pour appuyer ses dires il avance des connaissances dans le milieu et possède un cliché de la scène coupée du dernier film du duo, En cas de malheur, où B.B dévoile …son postérieur.

 

Voilà que tout le village se met à courtiser le parisien, qui semble bien profiter de la situation!


 

Le stakhanoviste Philippe Pealez, à l’aise sur à peu près tous les genres qu’il aborde, adresse ici une fort divertissante lettre d’amour à tout un pan du cinéma français, celui des années 50/60 avec ses réalisateurs stars et ses monstres sacrés.

 

Il adopte le ton de la comédie avec ce récit d’un citadin bonimenteur qui vient bercer la France profonde des illusions du 7° Art à l’époque où celui-ci commençait tout juste, avec les postes de télévisions, à s’instaurer dans le paysage culturel français.

 

L’hommage est réussi et plaira particulièrement au lecteur cinéphile un peu au fait des références citées.


 

Au dessin on retrouve le trait semi réaliste aux accents cartoony de Stéphane Séjourné qui est tout désigné pour illustrer au mieux l’humour du scénario et les “gueules” de ses protagonistes volontairement caricaturaux (au sens artistique du terme…mais pas que!) notamment …mais non, je vous laisse la surprise de la découverte!




 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi : LE NOTTI DI CABIRIA


 

C'est de qui ? 



 

La Couv':

 


 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui


 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Les Nuits de Cabiria est la 5ème collaboration entre Nino Rota et Fellini,  film que le réalisateur décide de faire suite à l’interprétation de Giulietta Masina, son actrice principale, et pour lequel il aura clairement eu le nez creux puisque le film récoltera pléthore de prix dont l’Oscar du film étranger en 1956 et trois prix d’interprétation pour Masina.

 

 

 

La B.O reprend les éléments qui ont fait la réussite des précédents scores, du Cheik Blanc à la Strada : une pincée de jazz easy listening de l’époque, quelques touches latines et un soupçon de burlesque.  Nino Rota écrit une composition colorée et entraînante où la bonne humeur est de rigueur même si quelques arrangements en tonalité mineure amène une ambiance mélo bienvenue.

 

 

 

Riche et enthousiasmant, ce score amène un esprit très en phase avec la BD du jour de par ses sonorités surannées !


 

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5 janvier 2025 7 05 /01 /janvier /2025 15:45


 

LA BD:




 

C'est quoi ? LA DERNIÈRE NUIT DE MUSSOLINI



 

C'est de qui ? Chapuzet et Girard


 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat



 

Déjà croisés sur le site? Non


 

Une planche: 

 


 

Ca donne Quoi ? Ne vous fiez pas à la couverture faussement grotesque de cette Dernière Nuit de Mussolini au risque de rapidement tomber de haut.

 

En effet, si on a souvent dressé un portrait du Duce comme un  bouffon, surtout face à son allié de l’Axe de l’époque, cette bio incisive, toute en flashbacks et forwards, signée Chapuzet et Girard, nous rappelle que Mussolini était avant tout un homme politique frustré, avide de femmes et de pouvoir.


 

Tout d’abord très “à gauche”, prônant la révolution contre le pouvoir, et plein d’idées libertaires comme le vote des femmes ou l’anticapitalisme, il va vite verser dans un nationalisme exacerbé suite à son éviction du parti socialiste, fondant ce qui va devenir la base du fascicsme italien.


 

Mégalomane et dominateur, collectionneur de maîtresses, Mussolini va suivre l’Allemagne Nazie dans la seconde guerre mondiale jusqu’à cette fameuse dernière nuit relatée ici,  quatre journées en fait, où le Duce tente d’échapper à la vindicte des vainqueurs et de ses opposants.

 

Après maintes péripéties sa maîtresse et lui seront finalement pris puis exécutés avant d’être pendus par les pieds sur la place même où des soldats de son éphémère République de Salo avaient exécuté des partisans.


 

 

Le scénario est fort documenté, bien servi par le trait semi-réaliste de Christophe Girard (avec qui j’avais eu un intéressant échange à l’époque de son  adaptation de Métropolis, ça ne nous rajeunit pas!) qui propose des personnages volontairement caricaturaux sur des décors détaillés et alterne les colorisations selon les époques: trichromie parcourue de couleurs pour les derniers jours, pleines couleurs pour les flashbacks.


 

La dernière nuit de Mussolini est un album qui sert l’essentiel devoir de mémoire, en mettant bien en lumière tous les aspects de la vie du tyran ainsi que ses multiples tares, et qui rappelle au lecteur, via notamment une séance sur l’assassinat de Pasolini (qui venait de réaliser un film sur Salo) et une dernière page où l’on reconnait les “héritiers” du Duce, que le fascisme et ses dérives sont semble t-il intrinsèquement liés aux sociétés humaines, et qu’il est impératif de ne jamais laisser la bête prendre le dessus.  








 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi : ENNEMY AT THE GATES


 

C'est de qui ? J. Horner



 

La Couv':

 


 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui


 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si une fois encore, on pourra reprocher à Horner, pour cette nouvelle collaboration avec Annaud, de réutiliser sans vergogne certains motifs et phrases de travaux précédents, on lui reconnaîtra tout de même un sens du grandiose et de l’imposant.

 

En effet même si on trouve bien un thème romantique dans la partition, il est quasi complètement noyé dans la masse de suspense, de froideur et de dureté du reste.

 

Pourtant n’allez pas me faire dire ce que je n‘ai pas dit, l’émotion est bien là, sous l’agressivité feinte, et si la tension, construite par les cordes, et le motif principal à quatre notes répété presque jusqu’à la nausée, mettent les nerfs de l’auditeur à rude épreuve, la force d’expression du score est indéniable.

 

Une musique martiale et puissante juste ce qu’il fallait à l’évocation de la fin du Duce (mais pas du fascisme hélas!)



 

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2 janvier 2025 4 02 /01 /janvier /2025 08:44

 

Meilleurs voeux aux lecteurs de B.O BD, santé, bonheur ... et pour cette nouvelle année à un niveau plus global, soyons utopistes: un peu plus de prise de conscience, moins d’individualisme, plus d'écologie et de paix...

 

 

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bobd
30 décembre 2024 1 30 /12 /décembre /2024 07:30





 

LA BD:





 

C'est quoi ? POPEYE. SUNDAYS 1930-1933




 

C'est de qui ? E.C Segar



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Futuropolis




 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche: 

 

Ceci est une planche de la V.O mais le livre paru chez Futuropolis est bien en V.F



 

Ca donne Quoi ? Ma première rencontre avec l'acariâtre marin friand d’épinards (à tel point qu’aujourd’hui encore pour pas mal de générations le légume ne va pas sans l’image de Popeye!) remonte à mes 6 ou 7 ans , au travers de publications souples un rien cheap que l’on trouvait chez les marchands de journaux au début des années 80.

 

Mais le personnage créé par Segar avait déjà à l’époque…plus de 50 ans! Contemporain de quelques autres futurs grands classiques tels que Prince Valiant, Flash Gordon ou encore Mandrake -tous parus sous la houlette de King Features Syndicate, Popeye était bien moins policé et kids friendly à ses débuts comme on peut le (re) découvrir dans cette réédition classe de trois premières années des sundays strips (parutions du dimanche, pour ceux de nos lecteurs les moins familiers avec la langue de Shakespeare).



 

Irascible, bagarreur et, soyons honnêtes un peu simplet, Popeye ne rate jamais une occasion d’envoyer son poing dans la figure d’un quidam qui ne lui revient pas ou qui a le malheur de le défier, ni de faire du rentre dedans peu subtil à Olive qui, heureusement, a du répondant. 

Jusque dans son langage le marin à la mâchoire proéminente est une caricature qui gagnera rapidement en popularité (mais du coup perdra un peu en politiquement incorrect)



 

Toute une galerie de seconds rôles savoureux, rivalisant de bêtise ou de naïveté vient meubler des histoires courtes souvent très drôles dont la violence débridée -mais à prendre avec un certain second degré, comme c’était le cas par exemple du cinéma burlesque de l’époque- est une des composantes principales.



 

A l’instar d’un Tintin ou d’un Asterix, graphiquement aussi les débuts de Popeye paraîtront aujourd’hui assez bruts de décoffrage à ceux qui n’en n’ont connu que des versions ultérieures plus grand public et à qui cette réédition permettra de découvrir tout un pan de la BD américaine du début du siècle dernier.

 

Un album à l’italienne très réussi que les amateurs de BD pourront ranger aux cotés d'autres classiques de l'âge d’or, eux aussi réédités en VF ces dernières années, que ce soit chez Urban, Soleil ou, déjà chez Futuropolis! 





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : UN MAUVAIS PANTALON



 

C'est de qui ? J. Nott




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? On reconnaît souvent la qualité d’un dessin animé à sa B.O ; les vieux Walt Disney en sont un bon exemple. Outre l’humour omniprésent et la réalisation aux petits oignons tout en pate à modeler, Wallace et Groomit bénéficie de musiques d’accompagnement qui n’ont rien à envier aux grands classiques du genre.

 

 

 

S’il sacrifie quelque peu aux codes de l’animation, le britannique Julian Nott (depuis passé du coté obscur puisqu’il gère la musique de Peppa Pig !) opte souvent pour des instrumentations inhabituelles, avec par exemple sur ce Wrong trousers, une prédilection pour les cuivres imposants utilisés quasiment à contre emploi.

 

L’effet est assez surprenant, entre la fanfare et la parodie de musique de cirque. Le reste de la B.O de cet épisode du duo oscille avec réussite entre Danny Elfman période Tim Burton et Joseph Kosma époque Roi et l’Oiseau, excusez du peu !




 

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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