14 mars 2024 4 14 /03 /mars /2024 09:33

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? BARCELONA, AME NOIRE




 

C'est de qui ? Pellejero, Torrents, Pardo, Lapière & Jakupi




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Dupuis





 

Déjà croisés sur le site? Certains, oui



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que la Guerre d’Espagne débute et que Franco arrive lentement mais sûrement au pouvoir, dans Barcelone la mère du jeune Carlos est tuée par le bombardement de son épicerie. Mais le bas ventre de la femme a été lacéré au couteau et ce n’est que le premier d’une série de meurtres au même Modus Operandi.



 

Et c’est aussi le début d’une existence difficile pour le garçon entre son père veuf qui cache un sombre secret, un policier véreux qui leur rend la vie difficile et, last but not least, toute une galerie de femmes, de la sainte nitouche à la femme fatale en passant par la mère de substitution.



 

Alors qu’il grandit Carlos va prendre sa revanche sur la vie en devenant trafiquant, en épousant une riche héritière puis en devenant un chef de la pègre dans la Barcelone d’après-guerre.

 


 

Et bien, alors qu’en début de semaine je faisais l’éloge du dernier album de Pelaez, hommage au roman Noir, que dire de ce généreux one shot dans la même lignée?



 

Ici les auteurs se sont mis à  pas moins de six pour pondre ce petit bijou de noirceur aux personnages aux psychologies fines et crédibles et au background historico-politique fort bien exploité qui apporte une touche de crédibilité et de suspense supplémentaire à ce destin de bandit hors du commun.



 

Si aux graphismes on retrouve trois artistes différents c’est parce que Ruben Pellejero, initialement dessinateur du projet, a eu entre temps une offre qu’on ne peut pas refuser (oui je sais, elle est facile!) de la part de Casterman avec la reprise de Corto Maltese.

 

Mais pas d’inquiétudes, que ce soit Torrents ou Martins, les deux espagnols ont su coller au trait si particulier de leur compatriote et, si ce n’est parfois sur certains visages, il est même difficile de reconnaître qui prend le relais de qui (et on ne va pas s’en plaindre!).



 

Pour le scénario, écrit, lui,  à 4 mains, Lapierre et Jakupi ont alterné l’écriture de l’histoire avant de mettre le tout en harmonie.

 

On se retrouve donc au final avec une oeuvre plurielle mais à l’unité et à la réussite manifeste que les amateurs de Noir et/ou de récit historique vont apprécier à sa juste valeur!



 

Une pépite de plus dans la collection Aire Libre qui possédait déjà quelques belles perles! 

 

 






 

 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : QUINZE JOURS AILLEURS



 

C'est de qui ? Raskin



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Moins axé polar que le score utilisé précédemment (et c’est une coïncidence que le même compositeur tombe deux fois d’affilée, de mémoire, hors thématiques, ce n’est jamais arrivé en douze ans de chroniques!) le score de 15 jours ailleurs est aussi plus sophistiqué s’il en est et  flirte même parfois avec le romantisme pour évoquer les affres des sentiments humains.



 

Le film a des réminiscences  de The Bad and the Beautiful tourné quelques années plus tôt par le même producteur, le même réalisateur et la même tête d’affiche. 

Raskin, qui avait déjà composé la B.O du précédent, retravaille pour celui-ci certains passages qu’on peut y entendre en leitmotiv.

 

 

Le thème principal est très soigné, avec un orchestre utilisé au maximum de ses possibilités dans une veine assez classique tandis que le reste de la partition fricote avec le jazz.

 

Point intéressant, dans la version terminée du film, ces dernières parties ont été remplacées par de la musique de « fond » des studios qui voulaient agrandir l’audience (drôle d’idée de procéder ainsi mais passons, surtout qu’ils n’obtiendront pas le résultat escompté).

 

Le score de Raskin figure cette fois parmi ses meilleurs, ses plus touchants et aboutis, avec une grande profondeur mélodique.

Un petit bijou avec la saga sanglante et dramatique de Don Carlos

 

 

 






 

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 09:12

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? SAN FRANCISCO 1906




 

C'est de qui ? Marie & Meddour




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Grand Angle





 

Déjà croisés sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Au mauvais endroit, au mauvais moment! C’est le destin de la pauvre héroïne de cette histoire, soubrette dans un grand hôtel de San Francisco qui va tomber sur un tableau signé Klimt, fort rare, qui est destiné à un parrain de la mafia locale.

 

Voilà notre femme de chambre kidnappée par les hommes de main du gangster qui ne trouvent pas meilleure idée que de vouloir la tuer dans le quartier chinois afin de mettre le crime sur le dos du Tong local (mafia chinoise).

Les deux ritals se font dessouder par leurs rivaux et commence une guerre des gangs/chasse à la femme avec le tableau en cerise sur le gâteau.



 

Mais tout ceci était compter sans Mère Nature qui va déclencher un séisme catastrophique sur Frisco et plonger la ville dans le chaos!



 

Le nouveau diptyque de Marie et Meddour, déjà responsables du très fréquentable Après l’enfer, commence sous les meilleures auspices avec un premier tome au rythme aussi soutenu que son suspense.

 

Mêlant habilement le polar historique et le scénario catastrophe, San Francisco 1906 exploite à merveille son postulat de départ - l’existence d’un tableau inédit de Klimt et la convoitise qu’il suscite- et son background historique -le tremblement de terre de San Francisco- le tout joué par une pléiade de protagonistes bien écrits.



 

Côté dessins on est également gâtés musique Fabrice Meddour est aussi à l’aise sur la reconstitution de l’Amérique du début du siècle dernier, avant et après séisme d’ailleurs!, que sur l’expressivité des personnages et, last but not least, le rendu des oeuvres de Klimt.



 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : MR WOLFF



 

C'est de qui ? M. Isham



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ? Adepte d’un certain minimalisme,  Mark Isham, compositeur fort prolifique a su néanmoins s’imposer parmi sa génération avec une poignée de succès de box-office comme Point Break, Crash ou Blade mais également quelques séries B honnêtes comme Roméo Is Bleeding.

 

 

Avec des influences marquées et souvent décelables dans ses thèmes (Goldsmith ou Bernstein en tête), il n’a aucun mal à passer d’une comédie (poussive) à un film romantique (moisi) mais, cela dit, là où il donne le meilleur de lui même c’est sur le polar.

 

 

Nouvel exemple avec ce Mr Wolff où il livre un score tout en tension où le suspense est roi mais où il est évoqué par l’acoustique, notamment par le violoncelle (très en vogue ces dernières années décidément) en solo et pas mal de percussions.

 

 

Sa partition a le mérite, de par justement une retenue manifeste au milieu de rares moments de bravoure, d’être assez intemporelle et donc de se glisser aussi sûrement qu'efficacement avec ce premier volet de San Francisco 1906.




 

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29 février 2024 4 29 /02 /février /2024 09:25

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE COMBAT D’HENRY FLEMING




 

C'est de qui ? Steve Cuzor




 

La Couv':


 



 

C’est édité chez qui? Dupuis





 

Déjà croisé sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Emporté par un élan de patriotisme, ou peut être par un certain désœuvrement propre à la jeunesse dans cette Amérique rurale du milieu du XIX° siècle, Henry Fleming s’engage dans l’armée nordiste afin d’aller combattre les confédérés.

 

Après une période d’inaction pesante où les multiples manœuvres mettent les hommes à cran, le baptême du feu va doucher les illusions du jeune homme qui découvre à la fois les horreurs et l’absurdité de la guerre où les gradés envoient sans états d’âme leurs troupes se faire massacrer.

 

Entre héroïsme galvanisé et envies de désertion, notre héros est chamboulé par le cours de l’Histoire.



 

Après la Seconde Guerre Mondiale c’est cette fois çi à la Guerre de Sécession que se frotte Steve Cuzor, faisant cavalier seul cette fois, assurant donc scénario et dessin.

 

Le Combat d’Henry Fleming est une adaptation de The Red badge of courage, un roman majeur de la littérature U.S,  antimilitariste aux accents existentialistes qui décrit sans fard et avec un réalisme saisissant la guerre civile américaine.

 

C’est également l’approche de Cuzor pour sa version dessinée, loin de celle sur grand écran de John Huston et son côté patriotique exacerbé.

 


 

Le dessin est de toute beauté, que ce soit dans les expressions de ces protagonistes, le bucolisme des décors ou le chaos des affrontements.

Une fois encore l’artiste choisit de coloriser son trait en bichromie, avec des teintes différentes selon les chapitres.

J’ai trouvé que c’était ici parfois moins heureux que sur son précédent album mais sans que cela ne vienne gâcher pour autant la maestria de la partie graphique.

 

Pour rendre le combat intérieur du jeune Fleming Cuzor a opté pour la voix-off en récitatif.

Si vous venez depuis un moment sur B.O BD vous savez qu’en règle générale je ne suis pas trop fan du procédé surtout quand il y a une différence nette entre ce qu’on lit et ce que l’on voit à l’image.

 

Néanmoins le but recherché - exprimer les atrocités de la guerre en général, la cruauté et la bêtise de ceux qui les mènent, le courage et la lâcheté relatifs des belligérants- est largement atteint et cette adaptation réussie est, une fois de plus, un bon moyen de (re) découvrir ce classique qu’est The Red Badge Of Courage.




 

 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : THE DUEL



 

C'est de qui ? C. Eastman



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Eastman, violoniste depuis son plus jeune âge ayant collaboré avec des pointures dans le monde de la musique (de Beck à Bryan Adams en passant par Elton John) a, hélas, été introduit à la musique de film par Hans Zimmer avec qui il a bossé sur, entre autre, Black Hawk Down ou Pirates des Caraïbes.

 

 

L’expérience lui ayant plu il a depuis monté son propre studio d’enregistrement où il compose, seul dorénavant (et c’est tant mieux) ses propres scores.

 

Sur ce western en apparence classique et qui n’évite pas certains clichés, mais avec quelques variantes appréciables, s’il fait pas mal dans l’underscoring, Eastman construit lentement sa montée en tension vers un climax attendu. Son travail avec Carter Burwell sur le remake (dispensable) d’Alamo se fait sentir ici, l’influence du compositeur attitré des frères Cohen étant évidente notamment dans l’absence de thèmes répétés (voire même distincts).

 

 

Grand amateur d’instruments à cordes, c’est à cette famille qu’il donne la part du lion et, si pas des plus originale, la couleur générale de la B.O est agréable.

 

 






 

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15 janvier 2024 1 15 /01 /janvier /2024 09:37

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LES GRIFFES DU GEVAUDAN



 

C'est de qui ? Runberg & Poupard



 

La Couv':

 



 

C’est paru chez qui? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Avant toute chose, précisons que l’origine de ce projet date de 2017 et que la sortie a été repoussée d’au moins 2 ans par rapport à sa date d’origine.

Néanmoins des bd sur la bête du Gévaudan avaient déjà vu le jour ces dernières années (ratissons large n’est ce pas) avec notamment un diptyque signé Ducoudray et Hamo et un des tomes du très bon Marquis d’Anaon de Bonhomme.



 

Le premier tome du diptyque écrit par Sylvain Runberg, scénariste prolifique qui a plusieurs cordes à son arc, donne une version assez proche d’une légende ouverte à interprétation, et présente entre autres des similitudes avec le scénario du film de Gans Le Pacte des Loups.

Il exploite bien le background historique et politique riche dans lequel l’affaire s’est déroulée.



 

Le rythme y est plutôt bon et le suspense bien présent même si dans l’absolu, pour l’instant, cette réécriture n’apporte pas forcément d’eau au moulin.



 

Le trait semi réaliste de Poupard, si bien encré et coloré, avec un souci du détail historique qui fait plaisir, est trop classique à mon goût pour emporter l’adhésion, sans pour autant enlever aux qualités graphiques de l’ensemble.

 

La suite et fin nous fera peut être changer d’avis.

 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LACENAIRE



 

C'est de qui ? L. Petitgirard



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Laurent Petitgirard, compositeur à la solide formation classique, auteur de nombreux opéras, pièces de chambre et symphonique, collabore à nouveau avec Francis Girod et choisit de mettre en avant cuivres et vents pour sa partition.

 

S’il est venu au grand écran autant par hasard que pour l’aspect lucratif, la richesse de son écriture est manifeste et n’est pas sans faire penser à d’illustres prédécesseurs des débuts du cinéma quand les grands du classique s'essayent à l’exercice de la musique de film.

 

Mariant avec savoir faire les possibilités de l’orchestre et l’illustration musicale pure, Petitgirard livre une B.O bien au dessus du film pour lequel elle a été écrite (et qui ne sera pas un succès d’ailleurs) dont les qualités sont des plus appréciables ici.

 

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4 décembre 2023 1 04 /12 /décembre /2023 13:30

 

C'est quoi?  LES ENQUÊTES DE NICOLAS LE FLOCH. L’ENIGME DU CODE NOIR.

 

 

 C’est de qui? Laurent JOFFRIN

 

Le Pitch en deux phrases: Alors que la situation politique de la France en cette année 1791, est plus qu’ explosive, le peuple ayant ramené de force dans Paris le roi Louis XVI et son épouse Marie Antoinette afin d’éviter qu’ils ne leur fausse compagnie, Nicolas Le Floch se retrouve à aider son ancien collègue policier pour résoudre une sordide affaire.

 

Un double meurtre d’aristocrates, mutilé à la manière des esclaves des colonies, va lancer  notre duo sur une enquête tendue où faux semblants et non moins faux révolutionnaires vont leur donner du fil à retordre avec en fond la question des droits des gens de couleur dans la mouvance de la Déclaration des Droits. 

  

 

Ce que j'en pense:  Comme peut être certains d’entre vous ce n’est ni via les romans de Jean François Parot ni via la série TV qui en a été tirée (à laquelle on doit certes reconnaître un effort dans la reconstitution historique mais où le casting joue assez moyennement à mon goût) que j’ai découvert le personnage de Nicolas Le Floch mais par ses adaptations en BD.



 

Parot étant décédé il y à quelques années, c'est le journaliste Laurent Joffrin qui a repris le flambeau de la série en romans.

Cette Enigme du Code Noir est son second effort et il faut reconnaître que la lecture en est plutôt agréable.

 

On sent que l’auteur a potassé son sujet, et le background historique est bien exploité. Si l’intrigue amoureuse et une scène un peu trop rocambolesque à la fin m’ont moins plu, elles ne suffisent pas à gâcher le plaisir que l’on a à suivre cette enquête sans temps mort (voire même un brin expéditive avec ses 260 pages).


 

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bobd - dans Livre Joffrin Historique

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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