1 avril 2025 2 01 /04 /avril /2025 09:47




 

LA BD:





 

C'est quoi ? JESUS AUX ENFERS 



 

C'est de qui ? T. Robin



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Soleil/Quadrants



 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Mais que s'est-il passé durant ces trois jours? Ces trois jours entre lesquels les fidèles du Christ récupèrent son corps au pied de la croix et celui où l’auto-proclamé fils de dieu ressort du tombeau.

 

Jésus a visité le royaume de l’Ange déchu. Voici le récit de son voyage au bout de l’enfer.

 

Mais que s’est-il passé durant ces dix ans! Dix ans depuis que nous avons croisé le trop rare Thierry Robin dans les pages de B.O BD sur l’excellent diptyque Mort au Tsar en compagnie de Fabien Nury.

L’artiste a déménagé en Chine, pays pour lequel il a une forte affection, qu’il a visité maintes fois et qui, d’ailleurs, parcourt son œuvre.



 

Mais le revoilà chez nous, sous la houlette de la maison Delcourt/Soleil, dans le giron du label Quadrants pour lequel il propose cette interprétation d’un épisode laissé dans l’ombre dans la bible.

 

Pour ce faire Thierry Robin s’est inspiré de travaux apocryphes - dont l’évangile de Nicodème- et il emmène Jésus dans un enfer visuellement surprenant où il va croiser le “who’s who” de l’Ancien Testament, du couple originel à Noé en passant par Moïse ou encore St Jean Le Baptiste.



 

Au milieu d’un bestiaire hautement gothique, le maître des lieux, satan en personne, fait faire le tour du propriétaire à son frangin, en le tançant continuellement. Véritable personnage principal de l’histoire, le diable est cabotin au possible et apporte, à mon sens, le véritable sel du récit (mention spéciale au passage où il apostrophe l’auteur en lui demandant si les citations de la Bible ça ne fait pas un peu too much!)

 


 

Graphiquement Thierry Robin maîtrise à merveille les codes du médium ce qui lui permet de s’en défaire avec talent. Il joue avec la mise en page, les cadrages et le narratif, s’affranchissant d’un gaufrier classique  pour donner encore plus de poids à son récit.

 

Au niveau des couleurs, là aussi c’est fort bien pensé. L’artiste alterne des passages plutôt pastels voire blafards avec des parties toutes en rouge et jaune criards qui mettent l’emphase sur le coté cahotique des enfers.



 

Loin de tout prosélytisme, Jésus aux enfers allie le fond et la forme pour proposer une vision intéressante d’un passage aussi crucial que peu explicite du Nouveau Testament, appuyant au passage sur les dangers de la foi aveugle et des dérives d’interprétations (sujet ô combien d’actualité!).



 

La BD est complétée d’une préface et d’une postface où Thierry Robin explique son projet et donne des pistes de lecture tout aussi intéressantes, finissant de faire de son nouvel album une lecture chaudement recommandée.

 

 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : ANDREI RUBLEV



 

C'est de qui ?  V. Ovchnnikiov




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 




 

Ca donne Quoi ?  Compositeur soviétique surtout versé dans le classique, Ovchinnikov a néanmoins à son actif une bonne douzaine de musiques de films, dont les deux premiers longs-métrages de son compatriote  Tarkovski. Andrei Rublev raconte l’histoire d’un moine peintre d’icônes déchiré entre sa passion pour son art et sa dévotion. Tourné au milieu des années 60, le film tombera sous la coupe de la censure du Parti qui n’hésitera pas à le faire remonter, et même à l’interdire de diffusion en URSS pendant plus de 5 ans.

 

 

 

La musique, toute aussi marquante que les images qu’elle accompagne, est originale à plus d’un titre. Très éloignées des principes d’illustration filmique de l’époque (et pas qu’en URSS), les compositions d’Ovchinnikov opposent des instruments utilisés à contre-emploi (les cordes jouent très bas, les vents font de timides mais marquantes apparitions) à des choses bien moins reconnaissables, le tout en faisant des incursions dans la musique sérielle ou dans un minimalisme avant l’heure via des motifs répétitifs.

 

 

 

Le musicien s’est inspiré du caractère jusqu’au-boutiste du scénario pour laisser libre cours à son imagination faisant de la B.O d’Andrei Rublev une chose envoutante et indispensable.

 

 

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19 mars 2025 3 19 /03 /mars /2025 15:57




 

LA BD:





 

C'est quoi ? CORSO




 

C'est de qui ? D. Beyruth



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Soleil




 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ?  Dans un monde futuriste un pilote canin s'écrase sur une planète inconnue peuplée uniquement par des chats, race ennemie s’il en est.

 

Capturé par les félins, notre héros se rend compte qu’ils n’utilisent que des technologies anciennes.

 

Au fil des jours, alors que l’on en apprend un peu plus sur son passé par des flashbacks,  il va gagner leur confiance mais continue secrètement à vouloir rentrer chez lui.



 

Ce récit de SF animalier  condense beaucoup de choses déjà vues ou lues dans le genre (survie en milieu hostile et inconnu, héros qui fraternise avec l'ennemi, acceptation de la différence, personnage principal tête brulée et dur à cuire, rites d’initiations, …), sans forcément trop les creuser.



 

Si le rythme est soutenu et le scénario truffé de scènes d’action bien amenées, on reste un peu sur notre faim et ce malgré une partie graphique soignée, aux décors fouillés et au casting dynamique et bien campé, un peu dans l’esprit de la saga Solo d’Oscar Martin.



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi ? TERMINATOR VI



 

C'est de qui ? T. Holkenborg




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ? 

 


 

Ca donne Quoi ? Malgré la présence de Linda Hamilton, David Goyer et même James Cameron au générique, cette énième suite de Terminator n’est hélas pas la réussite que les fans de la première heure ne verront sans doute jamais.

 

 

 

Il en va de même pour sa B.O, Tom Holkenborg succède à Lorne Bafle (il y a au moins une cohérence dans la filiation) mais peine autant que son prédécesseur à rivaliser avec les scores des deux premiers opus, signés Brad Fiedel.

 

Fiedel avait compris qu’il fallait une musique aussi agressive que synthétique, certes difficile à appréhender en tant que telle, mais au service des images et de la noirceur du propos.

 

 

 

Holkenborg retient le côté rentre dedans et l’exacerbe jusqu’à quasi plus soif. Gros roulements de batteries synthétiques, cuivres dignes d’une battue au sanglier, drones menaçants récurrents dans les B.O d’action de ces deux dernières décennies (merci qui ?!) et même une sirène d’alarme sur quelques pistes…

 

 

 

L’ensemble est assez harassant mais se pose là en tant que B.O de SF agressive et pessimiste.

 

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23 décembre 2022 5 23 /12 /décembre /2022 09:13

Un "Sous le Sapin" spécial Jeunesse (oui parce que noël c'est un petit peu la fête des enfants tout de même ^^ )

LA BD:





 

C'est quoi ? MIMIPHISTO



 

C'est de qui ? Pierre Henry Laporterie



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Soleil Métamorphose

 

 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Mimiphisto veut une baguette. Mais pas pour faire de la sorcellerie, non, une baguette de chef d’orchestre, la musique en enfer servant à contrôler les âmes damnées! 

 

Son diable de père -au sens propre!- se soucie assez peu de ce rejeton en deçà de ses attentes et notre jeune héros, bien décidé à lui prouver qu’il peut être à la hauteur, va descendre aux enfers chercher sa baguette (vu que son professeur ne veut pas lui en donner une).



 

Si vous êtes un habitué du coin, vous le savez, ayant deux enfants à la maison, je lis pas mal de BD jeunesse. Mon métier de bibliothécaire m’a également depuis bientôt deux ans, fait replonger dans les albums pour enfants.

 

Les auteurs de ce genre de publication vous diront -et c’est un fait avéré!- qu’il est bien souvent plus difficile d’écrire pour les enfants que pour les adultes, que ce soit sur le fond comme dans la forme.

 

A cet exercice, Pierre Henry Laporterie, dont c’est la seconde incursion dans le 9° art, prouve qu’il maîtrise plutôt pas mal.

 



 

Avec un graphisme qui emprunte à la fois à Tim Burton ou au regretté Carlos Nine, Laporterie livre un conte initiatique aux travers classiques, plein de grandes cases aux couleurs chaudes parcourues par un personnage cartoony attachant, qui se prête magnifiquement bien à une lecture commune avec les enfants.

 

Un joli album à lire en famille donc une fois déballé du pied du sapin!








 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :L’APPRENTI SORCIER



 

C'est de qui ? P. Dukas



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Si c’est la souris de Disney qui a rendu célèbre l’Apprenti Sorcier, ce poème symphonique, composé un demi siècle avant  Fantasia, est dû à un compositeur français et  fera la renommée de son auteur à l’international.



 

Tout comme Prokoviev pour son Pierre et le Loup, autre magnifique pièce pour enfants, Dukas personnalise les personnages par certains instruments, il choisit les cordes pour la magie  le basson pour les balais et leurs comportement hésitant puis catastrophique et enfin les bois et le xylophone pour le héros, l’apprenti sorcier.



 

Le tout est bien entendu porté par un orchestre fourni dont le compositeur tire le meilleur parti surtout sur le milieu de l'œuvre, quand les choses échappent au contrôle du héros.

Le caractère enjoué et sautillant de l'ensemble, son coté fantastique et enfantin à la fois en fait une bande son très amusante avec le Mimiphisto de Pierre Henry Laporterie







 

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7 juillet 2022 4 07 /07 /juillet /2022 07:30

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? CELESTE. « BIEN SUR MONSIEUR PROUST »

 

 

C'est de qui ? C. Cruchaudet

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Soleil

 

 

Déjà croisée sur le site? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Paris, les années 50, un couple d’antiquaires un brin avides viennent rendre visite à Céleste Albaret, qui a été, au début du siècle, la secrétaire slash gouvernante de Marcel Proust.

 

Au travers de son témoignage on découvre la personnalité exubérante de l’écrivain, dandy rentier aux lubies et habitudes peu communes auxquelles notre héroïne, alors campagnarde pas bien dégrossie, s’est pliée jusqu’à devenir quasi indispensable à l’écrivain, alors à l’orée de sa carrière, en pleine écriture de l’œuvre qui fera sa renommée.

 

Qu’il faille lui préparer du café en plein milieu de la nuit ou porter ses feuillets à ses divers relecteurs, Céleste noue bientôt un lien complice avec Proust, jusqu’à l’inspirer pour un personnage de sa saga.

 

 

Chloé Cruchaudet, artiste au style délié et aérien, dresse le portrait de cette femme de l’ombre avec une sensibilité palpable et une invention dans la narration graphique qui rend cette fausse bio d’un monstre sacré (clairement désacralisé ici !) fluide et agréable à lire, que l’on soit féru de littérature ou pas.

 

Indéniablement l’un des albums les plus original et attachant de ce début d’été.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :ROOM IN ROME

 

 

C'est de qui ? Jocelyn Pook

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? La carrière de Jocelyn Pook, pour et en dehors du cinéma, intime le respect !

Que ce soit dans ses expérimentations classiques, dans ses collaborations avec de grands noms de la scène pop-rock ou dans son exploration de son instrument de prédilection, le violoncelle, la musicienne compositrice a un talent indéniable et une signature clairement reconnaissable.

 

Si Room in Rome n’est pas un chef d’œuvre, loin s’en faut, la musique de Jocelyn Pook brille elle par sa force d’évocation, que ce soit les thèmes joués au piano solo quasi minimaliste ou ceux au violoncelle langoureux mais jamais larmoyant.

 

L’ensemble résonne d’une mélancolie douce-amère plutôt en phase avec ce premier volet de Céleste.

 

 

 

 

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4 avril 2022 1 04 /04 /avril /2022 10:01

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? L’ENFER POUR AUBE

 

 

C'est de qui ? Pelaez & Oger

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Soleil

 

 

Déjà croisés sur le site? Les deux, le scénariste tout récemment et le dessinateur également (mais en tant que scénariste !)

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que Paris panse ses blessures dues aux travaux Haussmanniens et aux conséquences de la Commune, un malandrin au visage masqué et au look emprunté aux Apaches qui peuplent les faubourgs de la capitale, s’en prend à des gens hauts placés à qui il fait passer l’arme à gauche.

 

Un inspecteur affligé d’une étrange maladie et son équipier ancien brigand mènent l’enquête et vont se retrouver dans une sombre histoire de vengeance, entre massacre d’innocents, anciens bagnards et…cirque !

 

 

Début d’année chargé pour Philippe Pelaez avec pas moins de quatre titres parus dans des genres forts différents, ou tout du moins des époques, avec, pour au moins les deux que nous avons lu chez B.O BD, une qualité et un intérêt qui ne faiblissent pas.

 

Il se frotte ici au feuilleton historique, chassant sur les terres d’auteurs comme Hugo, Balzac ou encore Eugène Sue, excusez du peu, avec son anti-héros atypique, son méchant grand guignolesque et son intrigue qui mêle Histoire et enquête torve dans un background aussi original que glauque

 

Gros coup de cœur aussi pour la partie graphique avec un Tiburce Oger aussi à l’aise dans les plaines du Far West que dans le Paname de fin du XIX° siècle qui croque ses personnages avec talent et soigne ses décors détaillés, le tout dans une trichromie de gris, noirs et blancs rehaussée thématiquement de rouge.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : L’EMPEREUR DE PARIS

 

 

C'est de qui ? M. Beltrami

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si Beltrami a appris la composition sous l’égide de Jerry Goldsmith on ne peut pas dire que sa filmographie, dans sa quasi-totalité, reflète le style ou le savoir-faire de son mentor.

 

Œuvrant essentiellement dans les films d’horreur (la saga des Scream), la SF à gros budget (Terminator 3, I Robot), les adaptations de comics tièdes (Hellboy) et autres thrillers de seconde zone, l’américain a étrangement croisé la route du réal français François Richet pour le diptyque Mesrine et le duo se reforme pour cette nouvelle évocation de Vidocq sur grand écran.

 

Sans être de la grande B.O, on sent tout de même Beltrami moins formaté qu’à l’accoutumée, avec des thèmes plus mélodiques voire lyriques tout en gardant ce sens de l’action et du suspense quand l’intrigue l’oblige.

 

Le compositeur soigne ses parties de cordes et de pianos avec une sensibilité qu’on ne lui connaissait pas. Si encore un peu attendu sur quelques passages, il livre là un des scores les plus intéressants de sa carrière dont la force musicale est toute à fait de rigueur pour le premier tome de cet Enfer pour Aube.

 

 

 

 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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