22 janvier 2025 3 22 /01 /janvier /2025 10:48

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LES SEMI DEUS 2




 

C'est de qui ? Deschard & Fournier



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat / Vent D’Ouest




 

Déjà croisés sur le site? Oui sur le précédent.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Le cliffhanger du tome 1 des Semi Deus laissait envisager de graves conséquences pour le royaume de la reine Bérénice, mais c’était sans compter sur l'esprit retors de cette dernière.

 

En effet, voyant là une opportunité pour servir ses intérêts au détriment de ceux des royaumes voisins, la monarque envoie Asmodée la changeuse de forme pour prendre la place du prince assassiné et jouer la comédie quelques jours le temps de mettre en scène un accident, elle est accompagnée d’Oni qui va dupliquer l corps du Prince et de Nyx un semi-deus au service de Bérénice qui inspire méfiance aux deux amis.

 

Méfiance qui va vite se révéler justifiée quand Asmoée et Oni vont réaliser qu’ils sont le jouet des manigances de leur reine et qu’ils se retrouvent dans une situation fort dangereuse.

 

 

Nous avons assez souvent le débat avec mon cadet ces dernières années sur ce qui “fait manga” dans la production franco-belge, avec parfois des désaccords assez marqués.

Pour les Semi Deus, le consensus est clairement de mise tant les codes de la BD nippone y sont présents, sur le fond comme sur la forme.

 

Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ce n’est pas une critique, loin s’en faut, car le titre montre (encore plus avec ce second volet) de réelles qualités à la fois au scénario comme au dessin.



 

Comme je l’évoquais déjà sur la chronique du tome 1(et que mon fils m’a confirmé) je pense même qu’à moins que les libraires/journalistes/blogueurs/ bibliothécaires fassent leur travail comme il faut, nombre de lecteurs potentiellements cibles de Semi Deus (les amateurs de Shonen futés par exemple) risquent de passer à côté et ce serait fort dommage pour eux comme pour la série.



 

Que les auteurs soient rassurés, au moins dans les deux derniers cas (blogueur et bibliothécaire donc), votre serviteur leur donnera la lumière qu’ils méritent!




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE CONTE DES CONTES



 

C'est de qui ?  Desplat




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

Ca donne Quoi ? Sorte de conte à tiroir baroque et foutraque au casting enthousiaste mais à la narration décousue, Tale of Tales est un festin visuel qui permet à Alexandre Desplat une parenthèse bienvenue après quelques longs à l’international dont le blockbuster…Godzilla.

 

 

Malgré la durée du film (plus de 2 heures) Desplat est assez économe dans son écriture, choisissant de développer une paire de thèmes auquel il apporte des variations intéressantes.

 

 A l’aspect à la fois onirique et ténébreux de sa partition, appuyé par l’utilisation notamment d’un idiophone, instrument à percussion en métal à cheval entre un mini piano et un xylophone, le compositeur apporte quelques touches bienvenues d’action et de fantastique.

 

Une œuvre originale et envoûtante, juste ce qu’il fallait à cette suite des Semi Deus.

 

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20 janvier 2025 1 20 /01 /janvier /2025 09:18




 

LA BD:





 

C'est Quoi ? SHIN ZERO

 

 

C'est de Qui ?   Bablet & Singelin

 

 

La couv' 


 



 

Déjà lus chez B.O BD? Oui, les deux, souvent.




 

C’est édité par? Rue de Sèvres



 

Une planche

 

 

 

Ca donne Quoi ? Dans un Japon uchronique, des compagnies de sentai -justiciers incarnés par monsieur et madame tout le monde et affublés de costumes bariolés-- proposent leurs services pour toutes sortes de missions, des plus dangereuses aux plus anodines.

Si deux décennies plus tôt les sentais combattaient les kaijus (monstres gigantesques et dévastateurs) ils sont aujourd’hui une pâle copie de leur ancienne gloire, ce qui n’empêche pas les jeunes ayant besoin d’argent ou de reconnaissance de s'engager dans le métier.

 

C’est le cas de cinq d'entre eux, trois filles et deux garçons, qui vivent en coloc et remplissent différents jobs tout en essayant de se découvrir eux même et de trouver leur place dans une société en perpétuel changement.

 

Les exemples de manfra n’ayant pas à rougir de la comparaison avec leurs cousins orientaux ne manquent pas. Ces dernières années, des œuvres réussies, chacune dans leur genre, comme Lastman, Radiant ou encore Save me Pythie ont prouvé que les auteurs français avaient parfaitement assimilé les codes du manga et pouvaient proposer des choses fort intéressantes.



 

Shin Zéro, que l’on doit à deux des wonder boys du label 619, transfuge d’Ankama passé il y a peu et avec réussite sous la houlette de Rue de Sèvres, vient enfoncer le clou de la réussite du manga/hommage à la française en allant s’aventurer avec talent sur le territoire des Sentais, ce genre à lui tout seul dont l’exemple le plus parlant en France est probablement la série déjà kitchissime à l’époque Power Rangers.



 

Alors pour être tout à fait franc je dois tout de même vous avouer que si le premier tome - sur trois- de Shin Zéro est pétri de qualités, j’ai tout de même eu du mal à y adhérer. Je ne saurais dire si c’est générationnel ou culturel (j’ai quand même un gros doute sur ce dernier point et pencherais donc plutôt pour le premier) mais je n’ai pas réussi à ressentir de l’empathie pour ce quintet de jeunes héros, post-ados en recherche d’eux même au sein de leur monde uchronique.



 

Mathieu bablet est plus ici dans la veine de The Midnight Order / Midnight Tales que de ses ambitieux Shangri-La ou Carbonne et Silicium mais arrive à proposer un équilibre entre tranche de vie introspective et action débridée.



 

De son coté Guillaume Singelin, s’il sacrifie à quelques codes du shonen (avec de -rares- visages et expressions kawai/chibi qui sont à mon sens plus à prendre comme un clin d’oeil) ne se départit pas de son style si personnel, à la fois dynamique et détaillé.



 

Au final j’ai trouvé que ce tome prenait peut être un peu trop son temps côté introduction de l’univers et des personnages, qu’il est difficile de dire à qui il s’adresse vraiment (je dirais grands ados/ jeunes adultes, une paire de scènes impliquant l’héroïne bleue le faisant déconseiller à un public plus jeune) mais qu’il est cependant réussi grâce à la somme des talents de ses deux auteurs.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : OUT FROM OUT WHERE



 

C'est de qui ? A. Tobin




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Après quatre albums faits de bricolage (c’est le cas de le dire et titre de son premier d’ailleurs), et une aura et une reconnaissance publique et critique grandissante le brésilien magicien des platines et autres bidouillages sonores produit son premier LP tout en studio.

 

 

Avec Out From Out Where s’annoncent déjà les prémices de l’excellent Foley Room, avec entre autres ambiances anxiogènes et rythmiques syncopées, un vrai sens de la mélodie triturée mais descriptive, viscérale mais illustrative.

 

 

Ce n’est pas un hasard si deux des pistes de cet album seront employées pour des B.O de jeux vidéo, ouvrant à Tobin les portes de cet univers qui lui permettra de développer à loisir ses possibilités tout en faisant ses armes sur de la musique en tant que bande originale de …quelque chose.

 

 

Un univers délicieusement panaché qui passe d’un froid chirurgical à une langoureuse chaleur hypnotique, un vrai bain sonore qui a beaucoup aidé ma lecture de ce premier volet de Shin Zero.



 

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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 10:22

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? L’ECUYER ET SON CHEVALIER 2




 

C'est de qui ? S. Chantler



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Rue de Sèvres




 

Déjà croisé sur le site? Oui sur le précédent.



 

Une planche: 

 

Les textes de l'édition VF sont bien entendus en français mais je n'ai pas trouvé d'extraits disponibles.



 

Ca donne Quoi ? Après avoir débarrassé le village de sa prétendue malédiction le duo loufoque que composent Sir Kelton, chevalier aussi fanfaron qu’incapable et son jeune écuyer, véritable (et seul) cerveau du groupe, escorte un jeune goblin à l’académie de magie.



 

Mais les voilà enfoncés dans une étrange forêt où ils tournent désespérément en rond. Alors que l’écuyer cherche à les tirer de là, les ennuis vont s'abattre sur eux les uns après les autres: moustiques géants, gnolls et autre chevalier errant belliqueux vont corser une aventure qui s'annonçait déjà mal! 



 

Dans ce second volet de L’écuyer et son chevalier, on retrouve ce qui faisait le sel du tome 1, l’humour dû au décalage entre les deux principaux protagonistes, des aventures hautes en couleur et une ambiance cartoony aussi bien dans le scénario que dans le dessin.



 

Scott Chantler abuse peut être un peu du comique de répétition qui fonctionne parfois un peu à vide avec des séquences similaires qui s'enchaînent sur un peu trop de planches mais l’ensemble reste agréable même si peut être un cran en dessous de ma première aventure de ce pauvre écuyer destiné à supporter (et sauver!) son chevalier peu futé!




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : DISENCHANTMENT SEASON 3



 

C'est de qui ?  M. Mothersbaugh




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 


 

Ca donne Quoi ? Si -et c’est bien entendu un euphémisme!- la parodie fantsy du papa des Simpsons n’a pas eu le succès de sa cultissime ainée, elle a tout de même eu droit à 3 saisons sur Netflix.

 

Mark Mothersbaugh, responsable de la musique, s’est clairement fait plaisir en  détournant à loisir des canons musicaux du genre qu’il panache de touches humoristiques bien tournées.

 

 

 

Ses arrangements sont variés, son utilisation des instruments (pas toujours réels mais peu importe) intelligente dans le sens qu’elle lui permet de passer d’un thème épique grandiloquent à une ritournelle plus mélancolique voire à un air plein de bonhomie communicative.

 

 

 

Cuivres, cloches, accordéon, piano et j’en passe, le compositeur américain conjugue fantasy, animation, cirque, musique folklorique…le résultat est enthousiasmant et colle plutôt bien à l’ambiance de ce second volet de l’Ecuyer et son chevalier.

 

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14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 14:52








 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE FANTOME DE L’OPERA




 

C'est de qui ? Les frères Brizzi




 

La Couv':




 





 

C’est édité chez qui? Futuropolis



 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

Une planche: 


 




 

Ca donne Quoi ? Au début du XX° siècle, à Paris, l’Opéra Garnier est réputé hanté par un fantôme qui …réclame de l’argent aux dirigeants du lieu et exige qu’on lui réserve une loge. 

Alors que la nouvelle direction ne souhaite pas faire cas de ce chantage et de ces élucubrations, plusieurs faits troublants surviennent: pendaison d’un machiniste, vol d’un cheval, sabotage du grand lustre…

 

Une jeune soprano, qui a remplacé au pied levé -et avec succès!- la chanteuse attitrée, va devenir l’objet de convoitise du mystérieux fantôme et le soupirant de la belle devra mobiliser tout son courage pour la tirer des griffes de cet inquiétant personnage.



 

Les frères Brizzi se sont fait depuis un certain temps une spécialité d’adapter de grands auteurs en BD.

Balzac ou Vian déjà chez Futuro, Dante chez Daniel Maghen…avec une réussite qui approche de l’idée que je me fais de la perfection dans le médium!

 

En effet, leurs versions de l’Enfer de Dante ou des Contes Drolatiques de Balzac m’ont littéralement ravies et ont placé leurs auteurs aux cotés de maîtres de la BD réaliste en noir et blanc dans un panthéon qui va du précursseur Gustave Doré aux américains Gary Gianni et Bernie Wrigthson, en passant par les italiens Battaglia ou encore Serpieri.



 

Leur maîtrise des ombres et de la lumière, des hachures et des déliés est un régal et magnifie leurs décors détaillés tout comme l'expressivité exacerbée de leurs protagonistes.

 

Là encore l'alternance de narration classique et de superbes planches pleines pages fonctionne à plein.



 

Cette relecture du Fantôme de l’Opéra confirme tout le talent du duo Brizzi et font attendre avec fébrilité leurs projets futurs!



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE COMTE DE MONTE CRISTO



 

C'est de qui ? J. Rebotier




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Non



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? C’est amusant car nous avons eu récemment un échange lapidaire (une suite de réponse à un post facebook pour être exact!) avec Lio, AKA Lionel Zehren, transfuge entre autre de B.O BD où il nous a régalé de chroniques pointues il y a quelques années et qui, depuis quelques temps, propose un podcast que je trouve fort intéressant (en même temps il parle de B.O de films, donc j’étais acquis à la cause d’emblée!), dans lequel (l’échange lapidaire, pas le podcast, pour ceux qui ont perdu le fil) nous évoquions succinctement la phrase de Lalo Schifrin sur le fait que la réussite d’un film tienne à 70% sur sa musique.



 

L'exemple du jour est, de façon quelque peu contradictoire, à mes yeux un contre exemple mais probablement pas pour les plus profanes dans le genre.



 

Je m’explique: le score de Jérôme Rebotier (que nous n’avions jamais croisé de par chez nous, ce qui, avec pourtant près de 3800 chroniques, laisserait d’ailleurs  penser que nous n'avons pas fait le tour de la question, et c’est tant mieux!) est redoutable d'efficacité dans des genres comme l’action musclée, le suspense tendu voire le fantastique mais, à mes oreilles en tout cas, ô combien anachronique avec cette version du Comte de Monte Cristo.



 

Pas que les décalages entre images et musique ne me gênent (sauf si l’on évoque des choses comme The keep par Tangerine Dream  ou Le Sixième Sens de Rubini où les B.O horriblement datées 80’s rendent aujourd’hui les longs métrages quasi inregardables ) mais ici on sent que Reboter chasse plus sur les terres d’un Bernard Herrmann que d’un Philippe Delerue.

 

Utilisation rythmiques d’instruments mélodiques, glissandos exacerbés de cordes ou encore répétitions de notes, le compositeur a choisi d’évoquer la tragédie de l’histoire plutôt que sa période.

Alors ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit, la partition fonctionne plutôt bien mais, du point de vue de l'aficionado que je suis de musique historique, je me suis senti un rien trompé sur la marchandise.



 

En tous les cas, pour l’admirable version du Fantôme de l’Opéra que nous chroniquons aujourd’hui, le score de Rebotier est fort intéressant. 

 

 

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11 janvier 2025 6 11 /01 /janvier /2025 08:19

 

C'est quoi? SPARTACUS



 

C’est de qui?  H. Fast

 

 

 

Le Pitch en (un peu plus de) deux phrases:  La révolte des esclaves menée par le gladiateur Spartacus a fait trembler Rome la toute puissante sur ses bases.

Mais les légions, commandées par Crassus, ont finalement mis un terme aux victoires des révoltés et des milliers d’entre eux jalonnent dorénavant la route qui mène de Capoue à Rome, crucifiés pour l’exemple.

 

Un groupe de romains parmi lesquels Crassus, victorieux mais fatigué, Gracchus un sénateur parvenu blasé et influent, le futur grand auteur Cicéron en personne et un trio de jeunes nobles,  dissertent sur les raisons et les conséquences de ce soulèvement sans précédent, que ce soit sur la République ou sur leur propre existence.

 

 

Ce que j'en pense:   Comme pas mal de grandes figures, qu'elles soient historiques, littéraires ou les deux (comme c’est le cas ici par exemple), le personnage de Spartacus est connu d’un grand nombre mais a rarement été lu.

 

Oubliez donc le péplum grand spectacle mis en scène par Kubrick avec Kirk Douglas en jupette et  plus encore la série télé bodybuildée d’il y a quelques années, et plongez vous sans à-priori dans ce magnifique (si, si !) roman d’Howard Fast, écrivain américain victime de la Chasse aux sorcières au tout début des années 50 qui débutera d’ailleurs la rédaction de son roman en prison.

 

Fast, sous couvert de narrer l’épisode historique marquant qu’ a été la révolte mené par Spartacus et une poignée de gladiateurs, évoque surtout de grands thèmes cruellement d’actualité comme la suprématie injuste des plus riches, fruit du labeur des plus défavorisés, l’oppression des dictatures et le pouvoir qu’elles ont bâti sur la souffrance des faibles, les inégalités sociales criantes, responsables de tant de maux et, last but not least, la manipulation des masses par la soi-disant élite au moyen des “jeux et du pain”, allégorie de l’abrutissement du peuple qui laisse aux nantis le pouvoir de décision…toujours à leur avantage.

 

Vous l’aurez compris sous couvert d’évoquer la figure de Spartacus (fort peu présent dans les quasi 500 pages du roman au final) Fast écrit un brûlot plus puissant encore que la version de Koestler que j’avais lu il ya une vingtaine d’années et qui, si déjà pétrie de thèmes forts, se penchait plus sur les dérives du communisme que sur tout ce qu’aborde Fast.

 

70 ans après sa première (et chaotique!) parution, ce Spartacus est aujourd'hui une lecture essentielle pour comprendre la société dans laquelle nous vivons (et que, plus les choses changent plus elles restent les mêmes)

 

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bobd - dans Livre

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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