26 août 2016 5 26 /08 /août /2016 07:28

 

 

 

LA BD :

 

 


C'est quoi : CABAL

 


C'est de qui : Jim Baikie, Alan Grant & John Wagner

 

 

La Couv' :

Director's Cut  /  Cabal Vs. The Shining

Déjà lu sur le site ? Wagner, oui.

 

 

Une planche :

 

 

 

Ca donne Quoi ? Clive Barker n’a jamais caché l’incompréhension, ni la rancune tenace, qu’il nourrissait vis-à-vis du traitement infligé à son second film par la 20th Century Fox, malgré l’accueil favorable reçu par Hellraiser. Adaptation d’une novella publiée en 1988, Cabal développe deux intrigues qui vont rapidement se recouper : le voyage initiatique d’Aaron Boone, jeune homme hanté par la vision de Midian, étrange cité-sanctuaire peuplée de monstres, et les meurtres perpétrés par un impitoyable tueur en série qui dissimule son visage derrière d'inquiétantes bandelettes... et ses yeux, sous deux boutons de corne.

  

S'appuyant sur le schéma classique d'un récit d’horreur fantastique mâtiné de thriller, Cabal se veut avant tout une réflexion sur la monstruosité physique, incarnée au sens propre par la tribu des Nocturnes de Midian (la fameuse "Nightbreed" qui donne son titre original au film), ou morale, personnifiée par les trois figures négatives de l’humanité que sont l’analyste Philip Decker (David Cronenberg à l’écran et sur l'hideuse couverture de l'édition française du comics), l’homme de loi (le capitaine Eigerman) et l’homme de foi (le révérend Ashberry).

 

 

 

 

A l'instar de certains chefs d'oeuvre du cinéma d'épouvante comme King Kong, Freaks ou encore La Fiancée de Frankenstein qui ont pris le "parti du monstre" et qu'il cite comme sources d'inspiration, Barker se plaît à inverser le regard porté traditionnellement sur la figure du paria dont il fait, lui aussi, le héros de son histoire. D'aucun pourrait d'ailleurs voir dans Cabal un parallèle avec la marginalisation imposée à la communauté homosexuelle (à laquelle l'auteur reste très sensible) ou plus encore avec l'histoire du peuple juif, ouvertement convoquée à travers la "diaspora" finale des Nocturnes et leur attente d'un nouveau "guide".

 

Ce discours, aussi engagé qu'audacieux, est soutenu par de belles idées de mise en scène et bénéficie d’un travail époustouflant sur le maquillage, qui confère une crédibilité indéniable au bestiaire "nocturne". Cependant, le résultat original a toujours laissé à désirer et sentait à plein nez le projet remonté par un distributeur incapable de gérer la singularité artistique qu'il avait entre les mains. Si les fans du films disposent depuis 2014 d'un Director's Cut digne de ce nom, ils ont toutefois eu le temps, pendant vingt-quatre ans... de lire, relire - voire même re-relire ! - son excellente adaptation en bande dessinée. Certains puristes me diront qu'ils n'avaient qu'à se contenter du bouquin au lieu de se prendre la tête pour de vulgaires produits dérivés... c'est pas faux, mais ce n'est pas l'objet de cette chronique.   

 

Orchestré par des artistes chevronnés tels que le dessinateur Jim Baikie, collaborateur d'Alan Moore pendant plus d'une décade sur la série Skizz, et le duo de scénaristes Alan Grant et John Wagner (co-créateur du Judge Dredd et futur scénariste de A History of violence, qu'adaptera à l'écran un certain David C.), Cabal le comics reprend le récit développé par le film, mais y réinjecte moulte détails scénaristiques sacrifiés par les censeurs de la 20th Century Fox. En approfondissant la nature des rapport entre les personnages, leurs motivations profondes et en apportant plus de détails au fonctionnement de la tribu des Nocturnes, la BD redonne toute sa chair à l'univers imaginé par Clive Barker. Servie par des illustrations délicates et un découpage savamment maîtrisé, elle permet au final de mesurer pleinement le potentiel thématique et mythologique du projet qu'il avait en tête (s'il avait fonctionné, le film aurait donné lieu à une trilogie) et offre une belle claque à tous les adeptes de "bigarrures" artistiques !

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LA MUSIQUE

 

 

 

 

C'est Quoi ? THE SHINING

 

 

C'est de Qui ? Wendy Carlos, Gyorgy Ligeti, Béla Bartok, Krzysztof Penderecki et alii

 

 

La couv' :

 

 

Déjà croisé sur B.O BD ? Oui pour Penderecki et pour Bartok.

 

 

On peut écouter ? Le célèbre morceau d'ouverture de Carlos (le reste est également disponible sur le Tube).

 

 

Ca donne Quoi ? A l'instar de 2001 : L'Odyssée de l'espace, pour lequel il commanda à Alex North une partition complète dont il n'utilisa pas une note, Stanley Kubrick fit appel, pour Shining, au génial Wendy Carlos, avec qui il avait déjà collaboré, en 1971, sur Orange Mécanique. Le futur compositeur de Tron se trouva mieux loti que son prédécesseur, puisque deux de ses morceaux furent retenus pour la bande-son du film.

 

Le Main Title propose une relecture angoissante d'un extrait de la Symphonie fantastique de Berlioz, le Songe d'une nuit de Sabbat. Illustration d'une scène de funérailles où s'anime une troupe de monstres riante, criante et gémissante, le morceau original semble avoir été écrit pour s'accorder avec l'atmosphère de folie onirique qui flotte sur la cité de Midian. La réorchestration électronique de Wendy Carlos (on parle de "vocoderisation") apporte à l'ensemble une patine synthétique vintage qui colle elle aussi, parfaitement à l'esthétique fin 80's de Cabal.

 

Après... on n'empêchera pas les puristes d'aller jeter une oreille curieuse à la BO composée par Danny Elfman pour le film de Barker, oeuvre fort sympathique qui laisse un peu trop entendre qu'elle a été écrite juste après celle du premier Batman de Tim Burton.   

     

 

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Une chronique de Lio

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21 août 2016 7 21 /08 /août /2016 09:26

"Si vous avez choisi cet album parce que vous pensez que Blade Runner est fondé sur Androids, alors, je préfère vous le dire, vous allez être déçus."

 

Warren Ellis, préface au tome 1 de Do Androids dream of Electric Sheep ?

 

 

Après Blade Runner : A Marvel Super Special, voici le troisième opus de notre cycle "Blade Runner Blues". 

 

 

 

LA BD :

 

 


C'est quoi : DO ANDROIDS DREAM OF ELECTRIC SHEEP ?

 


C'est de qui : Tony Parker

 

 

La Couv' :

Blade Runner Blues / Do Androids Dream Of Electric Sheep ? Vs. Total Recall : Mémoires programmées

Déjà lu sur le site ? Nope

 

 

Une planche :

 

 

Ca donne Quoi ? Le comics produit par Boom ! Studios s'inscrit dans une volonté, défendue par les ayants-droits de Philip K. Dick, d'offrir au public une adaptation qui collerait enfin au roman tel qu'il fut publié en 1968 (pour ceux qui ne connaîtraient que le film de Ridley Scott, rendez-vous ici). Le moins qu'on puisse dire, c'est que Tony Parker, l'artiste engagé pour mener à bien cette lourde tâche, assure le job alors même qu'il n'avait pas lu une ligne de Do Androids Dream Of Electric Sheep ? en s'installant derrière sa table à dessin.

 

Nantie d'une nouvelle traduction, qui se veut elle aussi plus proche du verbe dickien, la bande dessinée se permet toutefois de déplacer l'intrigue vers un futur moins antérieur que ne l'était devenu le 1992 du roman. Hormis cette légère entorse temporelle, il faut bien reconnaître que Parker est parvenu à faire rentrer l'intégralité des deux-cent et quelques pages dans les six volumes de sa série avec une fidélité indéfectible à l'histoire imaginée par Dick.

 

Bel effort qui aboutit malgré tout à une oeuvre fort bavarde, un risque couru d'avance, pas forcément rédhibitoire avec un rendu visuel réussi... ce qui n'est pas une évidence ici, même si les dessins de Parker sont loin d'être ratés. Au stade de l'encrage ils offrent un rendu plutôt sympathique, quoi qu'on puisse leur reprocher un manque cruel d'originalité dans la représentation qu'ils proposent d'un San Francisco futuriste (pour le coup, le comics prend le contre-pied total du film, dont le Los Angeles arachnéen reste dans toutes les mémoires).

Le problème vient en fait principalement de l'affreuse mise en couleur numérique qui rabote l'ensemble et le ramène au niveau du tout venant des productions DC ou Marvel.

 

 

 

Au final, si Parker parvient à éviter les redondances entre ce que racontent ses images et les myriades de phylactères qui les entourent (ce qui en soit n'est déjà pas un mince effort), c'est avant tout parce qu'il raconte moins une véritable histoire, qu'il ne se contente de l'illustrer.

Un constat d'autant plus regrettable lorsqu'on jette un oeil à l'hommage que Moritat, Bill Sienkiewicz, Stefan Thanneur ou Dennis Calero rendent à Dick, dans le portfolio placé à la fin du 1er volume, et que l'on imagine l'orientation passionnante qu'aurait pu prendre ce projet d'adaptation avec l'un de ces artistes aux commandes.

 

A suivre, dans le dernier opus de notre cycle, Dust To Dust, la préquelle de Blade Runner...

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

C'est Quoi ? TOTAL RECALL : MEMOIRES PROGRAMMEES

 

 

C'est de Qui ? Harry Gregson-Williams

 

 

La couv' :

 

 

Déjà croisé sur B.O BD ? Oui, à plusieurs reprises !

 

 

On peut écouter ? Le morceau d'ouverture, un peu plus "aérien" que le reste. Les lecteurs désireux de se reporter à la BO composée par Goldsmith pour le film de Verhoeven peuvent se rendre ici

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Ca donne Quoi ? Tant qu'à parler des réadaptations douteuses de Philip K. Dick... Pas évident pour Len Wiseman - Underworld et compagnie, Die Hard 4 (ouch !) - de passer après Paul Verhoeven. Pas plus évident, pour HGW, de reprendre le flambeau synthétique fièrement brandit avant lui par Jerry Goldsmith. Avoir de l'ambition, c'est une chose, encore faut-il les épaules pour la soutenir.

 

Guère réputé pour la subtilité de ses partitions (il fut le compositeur attitré de Tony Scott depuis Spy Game jusqu'à Unstoppable), même si son travail sur Kingdom Of Heaven laissait présager d'une belle tentative de renouvellement... non transformée, Gregson-Williams fait preuve ici d'un regain d'énergie, à défaut d'une véritable originalité. Davantage qu'une "musique" de film, c'est un album de sound design dynamique qu'il livre avecTotal Recall, extrêmement efficace dans sa capacité à recréer une ambiance futuriste froide et technoïde. Un univers aseptisé pas si éloigné, au final, de celui dessiné par Tony Parker dans Androids...  

 

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Une chronique de Lio

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20 août 2016 6 20 /08 /août /2016 16:27

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : ELMER

 


C'est de qui G.Alanguilan

 

 

La Couv':

Chicken Power!  /  Elmer  Vs.  The Americans

Déjà lu sur le site ? Non

 

 

Une planche:

 

 

 

Ça donne Quoi ? Imaginez un monde semblable en tout points au nôtre dans lequel,tout à coup, les poules et poulets se mettraient à parler. D'abord rejetées et traquées, les volailles vont finir par obtenir le statut d'êtres humains à part entière, même si le chemin vers l'égalité va être long et difficile. C'est au travers du regard de Gerry, un poulet dont le père est mourant, que cette uchronie surréaliste va nous être racontée.


Dans l'ombre d'illustres prédécesseurs comme Maus ou Animal Farm, Gerry traite des illégalités, du racisme ou encore de la différence via le biais de l'anthropomorphisme et le fait avec autant de réussite que d'originalité. La destinée de son peuple victime tient autant de celles des juifs d'Europe en 40 que des Noirs américains des années 60.


Le style graphique réaliste en noir et blanc a fini de faire de ce one shot, paru en VF chez Ca et Là, l'une des grosses surprises des (re)découvertes de l'été.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

C'est Quoi ? THE AMERICANS. SEASON 1.

 

 

C'est de Qui ? N. Barr

 

 

La couv' 

 

 

Déjà croisé dans le coin? Je pense;

 

 

On peut écouter?

Ca donne Quoi ? S’inspirant, de son propre aveu, des grands thrillers des 70’s, Nathan Barr, qu’on a plus eu l’habitude d’entendre sur des scores de séries à tendance fantastique/épouvante (True Blood, Hemlock Grove) invoque pour cette série historico-politique plutôt bien faite (selon madame, je n’ai pas tenu plus de 3 épisodes) l’esprit de gens comme Lalo Schifrin via des lignes de basse et de piano délicieusement old school et un suspense souvent pulsé de groove.

Le compositeur ne s’est cependant pas débarrassé de ses tics un peu mélo, utilisant le violoncelle à forte dose et pas toujours de façon très originale.  Heureusement l’incorporation d’un Dulcimer, pour le coté folklo russe (drôle de choix mais bon passons vu qu’il est plutôt payant) et de la guitare au sein d’une orchestration plus traditionnelle fait de la musique de cette saisons un  vivier d’ambiances et de genres.

Si certaines pistes sonneront peut être un brin décalées sur Gerry, on y trouve largement de quoi accompagner notre lecture.

 

 

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Une Chronique  de Fab

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5 août 2016 5 05 /08 /août /2016 07:25

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : BATMAN BLACK AND WHITE 2

 


C'est de qui :  Divers

 

 

La Couv':

Batman, toujours Batman  /  Batman Black and White  Vs.  Forever

Déjà croisé sur le site? Pas mal d’entre eux ouais.

 

 

C’est édité chez qui ? Urban Comics

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Second volet de l’anthologie maousse consacrée aux courts récits mettant en scène le justicier de Gotham et sa riche galerie de personnages, Batman Black and White est la reprise par Urban de la série Gotham Knights qui a vu se succéder la crème de la crème du monde du comics.

 

Sur plus de 320 pages on croise donc des pointures aux styles et talents aussi bons que variés, jugez plutôt : Dave « Watchmen »Gibbons, le regretté Darwyn Cooke, Daniel Zezelj, Brian « 100 Bullets » Azzarello, Gene Colan, Sean « Criminal » Phillips, Paul Dini, Kyle Baker… la liste est aussi longue qu’impressionnante et, coté ambiances on passe de la comédie décalée à la psychologie sombre en faisant un détour par l’hommage appliqué ou irrévérencieux.

 

Forcement, sur un exercice de style imposé tel que celui ci (pagination réduite, absence de couleur,…) l’intérèt des récits est variable mais la qualité reste constante et les afficionados du Dark Knight apprécieront grandement ce pavé.

 

 

Pour les autres sachez que l’histoire dessinée par le grand Enrique Breccia (et scénarisée par Alan Grant tout de même) vaut à elle seule l’achat du bouquin, voir ce que le maestro fait sur de la licence est un plaisir de bédéphile !

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? BATMAN FOREVER

 

 

C'est de Qui ? E. Goldenthal

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu sur B.O BD?  Une poignée de fois oui.

 

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que la franchise commençait –déjà- à battre de l’aile, les choses ne pouvaient prendre une plus mauvaise tournure que sur ce troisième volet (l’avenir prouvera que si en fait avec le catastrophique Batman et Robin de triste mémoire !). Schumacher aux commandes, Val Kilmer blasé sous le masque et des seconds rôles improbables.

 

C’est à Elliot Goldenthal qu’échoit la partie musicale. De par ses travaux précédents, dans des genres aussi éloignés que possible et pourtant toujours quasiment sans fautes de gout (citons par exemple le Drugstore Cowboy de Gus Van Sant ou Entretien Avec Un Vampire de Neil Jordan), il semble être l’homme de la situation, capable de produire de la musique d’adaptation de comics tout en gardant sa personnalité et en apportant un aspect adulte à l’affaire.

 

 Faisant table rase du passé, il choisit de ne pas reprendre le thème de Danny Elfman mais propose à la place quelque chose de plus sombre et plus engagé. La majeure partie du score est dédiée à l’action et c’est sur les cuivres et un déluge d’effets électroniques que s’appuie le compositeur pour appuyer le feu d’artifices visuel du film. L’humour est également présent via un thème jazzy qui n’est pas sans faire penser à l’Age d’Or Hollywoodien.

 

Las, à trop vouloir bien faire Goldenthal prend trop au sérieux son taff, élabore top sa musique et l’inclusion du thème un peu partout sous différentes formes finit par devenir lassant. Qui trop embrasse mal étreint, le résultat est trop riche et part trop dans toutes les directions pour vraiment emporter l’adhésion.

Néanmoins par petits morceaux choisis, en fonction des histoires de ce tome 2 de Batman Black and White, c’est tout à fait ce qu’il fallait !

 

 

 

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Une chronique de Fab

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2 juillet 2016 6 02 /07 /juillet /2016 17:02

 

 

 

 

LA BD :

 


C'est quoi : LA PROIE D'HUGO STRANGE

 


C'est de qui : Paul Gulacy & Doug Moench

 

 

La Couv':

Pas si bath, man ! / La Proie d'Hugo Strange  Vs. The Crow

Déjà croisés chez nous ? Gulacy non, mais Moench à plusieurs reprises et notamment ici.

 

 

C’est édité chez ? Urban Comics

 

 

Une planche :

 

 

Ca donne Quoi ? Située dans un passé indéfini qui évoque furieusement les années 80 du Watchmen de Dave Gibbons et Alan Moore, notamment dans l’excellente scène d’ouverture de la première partie (ironiquement signée Ryan Sook et non Paul Gulacy, le dessinateur officiel), la BD nous présente un Batman en début de carrière qui n’a pas encore acquis entièrement la confiance du capitaine Gordon, ne se trouve pas encombré d’un side-kick balourd et se dit qu’il aurait bien besoin d’un véhicule pour lui éviter de rentrer à pied au manoir Wayne à la fin de ses virées nocturnes. Subtilement (enfin… il faut le dire vite) manipulé par l’éminent psychiatre Hugo Strange, au cours d’un débat télévisé, le maire de Gotham décide de créer une unité spéciale de police dédiée à l’arrestation de Batman, à la tête de laquelle il nomme un Gordon bien embêté. L’unité est évidemment assistée par Strange, qui demande un accès total aux dossiers et archives criminelles de la ville, afin de mieux déterminer le profil de Batman… et son identité.

 

Lorgnant ostensiblement du côté des géants - Moore/Gibbons donc, mais aussi Frank Miller - La Proie d’Hugo Strange rate le coche. Vouloir traiter Batman sur un ton adulte, c’est très louable. Mais il ne suffit pas, pour être crédible, de montrer Hugo Strange se confiant à une mannequin de plastique dénudé pour montrer qu'il est instable, quelques punks dégénérés qui s’exclament "C’est la fée Carabosse, en vadrouille pour Halloween !" pour faire méchants, ou les courbes gracieuses de Catwoman en contre-jour pour faire sexy (même si ça aide !). Bourré d’idées géniales dont elle ne parvient pas à tirer la substantifique moelle, la BD n’est qu’une enveloppe vide, un pari raté, où surnagent néanmoins l’amitié naissante entre Batman et Gordon, servis par un dessin soigné qui, malheureusement, va se dégrader au fil des épisodes. You can’t judge a book by the cover ? - You’re God damn right !    

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? THE CROW

 

 

C'est de Qui ?  Divers artistes

 

 

La couv' 

 

 

Déjà rencontré chez nous ? The Crow, oui... mais pour la musique composée par Graeme Revell

 

 

On peut écouter ?

 

Ca donne Quoi ? Moench a peut-être raté l'orchestration de sa rencontre entre le psychiatre psychotique et le plus névrosé des super-héros, sa BD offre néanmoins un bon paquet de poursuites nocturnes et de scènes de castagne influencées par le cinéma hard boiled des années 80-90, mâtinées de glauquitude, qui permettent de faire passer la pilule. 

 

Ergo, pour accompagner la lecture de La Proie d'Hugo Strange quoi de mieux que de remettre dans sa platine (ou sur Youtube... pour les adeptes du nomadisme culturel) la bonne vieille galette de la BO de The Crow ?! Alignant les reprises explosives - Suicide par le Rollins Band, Poison Idea par Pantera, Joy Division par NIN (notre sélection !) - et les contributions savoureuses de The Cure, Violent Femmes, RATM ou encore The Jesus and Mary Chain, cette compil, oscillant entre indus et fusion, électrise les premiers pas du Batman dans le monde de la nuit et fait souffler sur Gotham City une froide vague de nostalgie.  

 

 

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Une chronique de Lio

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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