21 août 2016 7 21 /08 /août /2016 09:26

"Si vous avez choisi cet album parce que vous pensez que Blade Runner est fondé sur Androids, alors, je préfère vous le dire, vous allez être déçus."

 

Warren Ellis, préface au tome 1 de Do Androids dream of Electric Sheep ?

 

 

Après Blade Runner : A Marvel Super Special, voici le troisième opus de notre cycle "Blade Runner Blues". 

 

 

 

LA BD :

 

 


C'est quoi : DO ANDROIDS DREAM OF ELECTRIC SHEEP ?

 


C'est de qui : Tony Parker

 

 

La Couv' :

Blade Runner Blues / Do Androids Dream Of Electric Sheep ? Vs. Total Recall : Mémoires programmées

Déjà lu sur le site ? Nope

 

 

Une planche :

 

 

Ca donne Quoi ? Le comics produit par Boom ! Studios s'inscrit dans une volonté, défendue par les ayants-droits de Philip K. Dick, d'offrir au public une adaptation qui collerait enfin au roman tel qu'il fut publié en 1968 (pour ceux qui ne connaîtraient que le film de Ridley Scott, rendez-vous ici). Le moins qu'on puisse dire, c'est que Tony Parker, l'artiste engagé pour mener à bien cette lourde tâche, assure le job alors même qu'il n'avait pas lu une ligne de Do Androids Dream Of Electric Sheep ? en s'installant derrière sa table à dessin.

 

Nantie d'une nouvelle traduction, qui se veut elle aussi plus proche du verbe dickien, la bande dessinée se permet toutefois de déplacer l'intrigue vers un futur moins antérieur que ne l'était devenu le 1992 du roman. Hormis cette légère entorse temporelle, il faut bien reconnaître que Parker est parvenu à faire rentrer l'intégralité des deux-cent et quelques pages dans les six volumes de sa série avec une fidélité indéfectible à l'histoire imaginée par Dick.

 

Bel effort qui aboutit malgré tout à une oeuvre fort bavarde, un risque couru d'avance, pas forcément rédhibitoire avec un rendu visuel réussi... ce qui n'est pas une évidence ici, même si les dessins de Parker sont loin d'être ratés. Au stade de l'encrage ils offrent un rendu plutôt sympathique, quoi qu'on puisse leur reprocher un manque cruel d'originalité dans la représentation qu'ils proposent d'un San Francisco futuriste (pour le coup, le comics prend le contre-pied total du film, dont le Los Angeles arachnéen reste dans toutes les mémoires).

Le problème vient en fait principalement de l'affreuse mise en couleur numérique qui rabote l'ensemble et le ramène au niveau du tout venant des productions DC ou Marvel.

 

 

 

Au final, si Parker parvient à éviter les redondances entre ce que racontent ses images et les myriades de phylactères qui les entourent (ce qui en soit n'est déjà pas un mince effort), c'est avant tout parce qu'il raconte moins une véritable histoire, qu'il ne se contente de l'illustrer.

Un constat d'autant plus regrettable lorsqu'on jette un oeil à l'hommage que Moritat, Bill Sienkiewicz, Stefan Thanneur ou Dennis Calero rendent à Dick, dans le portfolio placé à la fin du 1er volume, et que l'on imagine l'orientation passionnante qu'aurait pu prendre ce projet d'adaptation avec l'un de ces artistes aux commandes.

 

A suivre, dans le dernier opus de notre cycle, Dust To Dust, la préquelle de Blade Runner...

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

C'est Quoi ? TOTAL RECALL : MEMOIRES PROGRAMMEES

 

 

C'est de Qui ? Harry Gregson-Williams

 

 

La couv' :

 

 

Déjà croisé sur B.O BD ? Oui, à plusieurs reprises !

 

 

On peut écouter ? Le morceau d'ouverture, un peu plus "aérien" que le reste. Les lecteurs désireux de se reporter à la BO composée par Goldsmith pour le film de Verhoeven peuvent se rendre ici

.

 

 

 

Ca donne Quoi ? Tant qu'à parler des réadaptations douteuses de Philip K. Dick... Pas évident pour Len Wiseman - Underworld et compagnie, Die Hard 4 (ouch !) - de passer après Paul Verhoeven. Pas plus évident, pour HGW, de reprendre le flambeau synthétique fièrement brandit avant lui par Jerry Goldsmith. Avoir de l'ambition, c'est une chose, encore faut-il les épaules pour la soutenir.

 

Guère réputé pour la subtilité de ses partitions (il fut le compositeur attitré de Tony Scott depuis Spy Game jusqu'à Unstoppable), même si son travail sur Kingdom Of Heaven laissait présager d'une belle tentative de renouvellement... non transformée, Gregson-Williams fait preuve ici d'un regain d'énergie, à défaut d'une véritable originalité. Davantage qu'une "musique" de film, c'est un album de sound design dynamique qu'il livre avecTotal Recall, extrêmement efficace dans sa capacité à recréer une ambiance futuriste froide et technoïde. Un univers aseptisé pas si éloigné, au final, de celui dessiné par Tony Parker dans Androids...  

 

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Une chronique de Lio

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