14 mai 2021 5 14 /05 /mai /2021 07:48
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  SELENIE

 

 

C'est de qui ? F. Lebeault

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Une fois oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Sur la lune, dans le futur, des humains et des droïdes ont installé une colonie pour fuir la Terre, ravagée par une invasion extraterrestre.

Sélénie, la reine de la colonie, son soupirant et son fils, vont partir à la recherche d’un vaisseau abimé sur la surface de la lune qui pourrait bien provenir de la Terre et leur donner des nouvelles, voire un espoir.

 

Mais les obstacles sont aussi bien présents que dangereux et ne viennent pas forcément de là où nos trois héros les attendent. Secrets et manigances pourraient bien les conduire à une déception encore plus grande que leurs espérances !

 

 

Un bien joli one shot que ce Sélénie, qui fleure bon la BD à l’ancienne, que ce soit dans son scénario de SF inspiré des grands thèmes du genre (la relation hommes-machines, la société humaine destinée à répéter ses erreurs, …) comme dans ses graphismes aux influences mixtes, piochant aussi bien dans le comics que dans le franco-belge classique, mais terriblement personnel et réussi.

 

Une lecture qui, si elle ne révolutionne pas le genre, loin s’en faut, est agréable et plaira aux amateurs (et pas que).

 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE HOUSE WITH A CLOCK IN ITS WALLS

 

 

C'est de qui ? N. Barr

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Une fois ou deux.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Nathan Barr, collectionneur d’instruments de toutes sortes, a acquis et restauré un orgue Wurlitzer, du genre de ceux qui ont fait les grandes heures de certaines B.O de l’Age d’Or holywoodien.

 

Pour cette adaptation d’un roman pour enfants des années 70, son ami Eli Roth lui donne l’occasion de l’utiliser et le compositeur navigue entre le John Williams des Sorcières d’Eastwick et le Danny Elfman de Beetlejuice, à savoir du fantastique teinté d’un bonne dose d’humour –noir souvent- et d’un soupçon de charme enfantin des plus mélodique.

 

On trouvera que du coup l’ensemble manque un peu d’originalité mais l’omniprésence du Wurlitzer, dont le compositeur explore les possibilités jusqu’à plus soif, fait que la B.O tire son épingle du jeu.

 

La partition de Barr ajoute une belle touche à l’ambiance déjà décalée de l’album de Lebeault.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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10 juillet 2020 5 10 /07 /juillet /2020 09:56

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : GEANTE

 

 

C'est de qui ? Jean-Christophe Deveney – Núria Tamarit

 

 

La Couv': 

 

 

Déjà croisés sur BO BD ? oui pour la dessinatrice.

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Une planche: 

 

 

 

Ça donne Quoi ? Quand un pauvre bûcheron découvre un bébé géant dans la forêt, il le ramène chez lui où sa femme décide d'adopter cette "petite" fille qui aura ainsi 6 frères. La famille entière va élever Céleste (puisqu'ils l'ont prénommée ainsi) avec amour et l'isoler des autres humains. Du coup, elle va être un peu trop confiante dans ses relations avec les gens qu'elle croisera et souvent à ses dépens.

 

Céleste porte sur le monde et les autres un regard naïf et franc. Elle répond franchement à ce qui lui est demandé. Il y a beaucoup du Candide de Voltaire en elle car elle subit les épreuves sans perdre son bon naturel. Elle va rencontrer des gens positifs en plus de sa famille dont les 3 hommes de sa vie : le chevalier Blanc de Parangon avec qui elle partage l'amour des livres de chevalerie, l'acrobate Alto avec qui elle partage le goût de la liberté et le prince Sandro qui trouve en elle son âme sœur et l'épouse. Laelith va l'initier aux sciences et à l'importance de suivre sa propre voie.

 

 

Côté personnages négatifs, Jean-Christophe Deveney a créé un bel échantillon : Dorso le colporteur qui ne voit en Céleste qu'une bonne occasion de gagner de l'argent en l'exhibant, l'inquisiteur Porphyre qui hait toutes les femmes, la reine mère qui ne comprend pas l'amour de son fils, la mère majeure du couvent qui est une fanatique fière de dominer Céleste et, enfin, Hapis qui a dévoyé les leçons de Laelith en voulant dominer les hommes.

 

Voilà une belle brochette de personnages négatifs qui représentent le pouvoir et ses pires travers : la mauvaise justice avec faux témoignages et bûchers, la classe dominante imbue d'elle-même, le fanatisme religieux qui vide les esprits, le féminisme d'asservissement des hommes.

 

Les dessins de Núria Tamarit peuvent déstabiliser le lecteur au début avec les yeux sans pupilles des personnages, mais cela passe vite à la lecture. Céleste est superbe avec son immense chevelure rousse, elle n'est pas aussi grande que le fait croire la couverture et n'écrase pas les autres personnages et les beaux paysages. (J'ai d'ailleurs trouvé qu'il y avait eu une belle évolution de son trait depuis les précédentes oeuvres d'elle que l'on a chroniqué chez nous. Fab)

 

Je vois Géante comme une BD humaniste (et des plus féministe tout de même! Fab) avec une héroïne au cœur généreux et honnête qui ne juge jamais les autres sans chercher à les comprendre au contraire de nombreuses personnes qui la voient comme un monstre effrayant ou une merveille de la nature selon leurs propres filtres.

À noter que l'objet-livre est de grande qualité avec une couverture à dorures et un beau papier épais, de quoi ajouter au plaisir de la lecture même si ses 1kg225 ne permettent pas vraiment de le tenir à bout de bras.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? THE GREAT

 

 

C'est de Qui ?  N. Barr

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous ? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ça donne Quoi ? On a découvert Nathan Barr sur le tard, avec la B.O de la série True Blood où il oscillait entre underscoring limite minimaliste et frayeur appuyée mais bon ton.

Faut dire que débuter sous la houlette de Hans Zimmer et mettre en musique les longs métrages horrifiques  poussifs d’Eli Roth ne l’ont pas aidé à sortir du lot. Cependant, en marge d’une carrière au cinéma en dent de scie où l’on peine donc à trouver des choses vraiment convaincantes, pour le petit écran l’américain a su faire montre de son talent.

 

Cette année il n’a pas chômé puisqu’il a enchaîné 3 scores extensifs avec du fantastique (Carnival Row), du show-biz (Hollywood) et, celui qui nous intéresse aujourd’hui, de l’historique décalé avec The Great.

Minisérie sur l’impératrice Catherine II, la « Grande » (The Great donc pour nos lecteurs ayant séché les cours d’anglais dès la 4°), abordée sous le ton de l’humour irrévérencieux au possible mais qui glisse subrepticement vers le dramatique.

 

Barr, qui ne s’est jamais frotté à la période, s’en sort avec les honneurs, mélangeant influences historiques, instruments folkloriques, harmonies contemporaines et orchestration mixte. On entend évidemment beaucoup de cordes, jouées de façon souvent aussi surprenante qu’amusante, le violoncelle arrive en tête, instrument qui a la cote depuis pas mal d’années dans le monde de la B.O. (Barr explique que c’est celui qui se rapproche le plus de la voix humaine en terme de possibilité mélodique ce qui expliquerait sa popularité (pourquoi pas !?) auprès du public).

 

Le compositeur avoue que le changement assez radical entre les ambiances du début de la série et celles de la fin ont été assez ardues à exprimer tout en gardant une unité musicale mais à l’écoute du résultat – à mi chemin entre du bon Danny Elfman et le Sherlock Holmes de Zimmer- on peut dire qu’à une ou deux exceptions près –les passages trop « contemporains »- il s’en est bien sorti et, surtout, que ce panel d’atmosphères est tout à fait indiqué pour la saga de notre Géante !

 

 

 

 

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Une Chronique de Gen et Fab

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15 novembre 2019 5 15 /11 /novembre /2019 10:39

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LA BALLADE DU SOLDAT ODAWAA

 

 

C'est de qui ? Apikian & Rossi

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Rossi

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Le soldat Odawaa est une légende au sein de l’armée française en cette année 1915 où les grandes puissances s’enlisent dans un conflit meurtrier. Originaire d’une tribu indienne du Canada, il a débarqué avec quelques-uns de ses pairs au sein d’une troupe canadienne dépêchée sur place. Utilisant les techniques furtives de chasse de ses ancêtres, Odawaa est une plaie mortelle pour l’ennemi.

 

Quand une bande de maraudeurs allemands est signalée à l’État-major français, ce dernier demande au chef de l’escouade canadienne d’envoyer son prodige régler le problème.

 

On le sait peu mais, autant que ça puisse paraître étonnant, des amérindiens ont bel et bien été enrôlés dans les armées U.S et Canadienne et se sont retrouvés sur les fronts d’Europe lors des deux confite mondiaux du siècle dernier.

 

En apprenant ce fait, Cédric Apikian, dont le domaine d’activité est principalement le cinéma et la vidéo, a pondu un scénario pour le grand écran mettant en scène des soldats indiens fictifs (inspirés de personnages ayant réellement existés) durant la Première Guerre Mondiale.

 

 

La frilosité, voire l’immobilise du cinéma français n’aidant pas, le film n’a pu se concrétiser et Apikian, fan de BD par ailleurs, a adapté son histoire en cases et en bulles.

Et l’on ne peut que s’en réjouir vu la très bonne teneur de ce généreux one-shot, où scènes découpées au cordeau, séquences cinématographiques en diable et autres références multiples (mention spéciale au clin d’œil à Le Bon la brute et le truand en fin d’album), viennent émailler une histoire tendue et solide.

 

Pour mettre ce western guerrier en image le scénariste a eu l’immense chance de collaborer avec Christian Rossi (pour une première incursion on peut difficilement rêver mieux) qui livre un travail comme toujours impeccable qui, par moments, rappelle son W.E.S.T d’anthologie. Plus roots graphiquement (choix judicieux vu l’ambiance) que son précédent opus, déjà chez Casterman, cette Ballade prouve si ça avait été nécessaire, que le vieux routard n’a rien perdu de ce qui a fait sa réussite.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE SON

 

 

C'est de qui ? N. Barr

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui, une paire de fois.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Nathan Barr s’est fait un nom avec la musique de la série True Blood qui passait en quelques mesures du romantisme gothique à l’épouvante tendue. Sur The Americans, il a prouvé que son talent avait de multiples facettes et que, s’il reste un afficionado de l’underscoring atmosphérique, c’est toujours pour le bien de l’histoire pour laquelle il compose.

 

La B.O de The Son, saga familiale sur un background d’Histoire américaine, ne déroge pas à cette règle, proposant une alternance de pistes dédiées aux ambiances

Parfois quasi contemplatives et des passages bien plus nerveux où l’auditeur est mis à rude épreuve.

 

L’originalité de l’instrumentation de Barr vient de l’utilisation d’instruments rares et inattendus sur ce genre comme une autoharpe et une Nyckelharpe pour le côté « traditionnel » et un piano préparé pour l’aspect décalé/dérangeant de certaines pistes.

 

Ajoutez à cela une bonne dose s de suspense et d’actions où le reste de l’orchestre est mis à contribution avec parcimonie mais efficacité et vous obtenez une B.O originale à la personnalité manifeste qui ne démérite pas avec le one shot ambitieux de Rossi et Apikian.

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

 

 

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20 août 2016 6 20 /08 /août /2016 16:27

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : ELMER

 


C'est de qui G.Alanguilan

 

 

La Couv':

Chicken Power!  /  Elmer  Vs.  The Americans

Déjà lu sur le site ? Non

 

 

Une planche:

 

 

 

Ça donne Quoi ? Imaginez un monde semblable en tout points au nôtre dans lequel,tout à coup, les poules et poulets se mettraient à parler. D'abord rejetées et traquées, les volailles vont finir par obtenir le statut d'êtres humains à part entière, même si le chemin vers l'égalité va être long et difficile. C'est au travers du regard de Gerry, un poulet dont le père est mourant, que cette uchronie surréaliste va nous être racontée.


Dans l'ombre d'illustres prédécesseurs comme Maus ou Animal Farm, Gerry traite des illégalités, du racisme ou encore de la différence via le biais de l'anthropomorphisme et le fait avec autant de réussite que d'originalité. La destinée de son peuple victime tient autant de celles des juifs d'Europe en 40 que des Noirs américains des années 60.


Le style graphique réaliste en noir et blanc a fini de faire de ce one shot, paru en VF chez Ca et Là, l'une des grosses surprises des (re)découvertes de l'été.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

C'est Quoi ? THE AMERICANS. SEASON 1.

 

 

C'est de Qui ? N. Barr

 

 

La couv' 

 

 

Déjà croisé dans le coin? Je pense;

 

 

On peut écouter?

Ca donne Quoi ? S’inspirant, de son propre aveu, des grands thrillers des 70’s, Nathan Barr, qu’on a plus eu l’habitude d’entendre sur des scores de séries à tendance fantastique/épouvante (True Blood, Hemlock Grove) invoque pour cette série historico-politique plutôt bien faite (selon madame, je n’ai pas tenu plus de 3 épisodes) l’esprit de gens comme Lalo Schifrin via des lignes de basse et de piano délicieusement old school et un suspense souvent pulsé de groove.

Le compositeur ne s’est cependant pas débarrassé de ses tics un peu mélo, utilisant le violoncelle à forte dose et pas toujours de façon très originale.  Heureusement l’incorporation d’un Dulcimer, pour le coté folklo russe (drôle de choix mais bon passons vu qu’il est plutôt payant) et de la guitare au sein d’une orchestration plus traditionnelle fait de la musique de cette saisons un  vivier d’ambiances et de genres.

Si certaines pistes sonneront peut être un brin décalées sur Gerry, on y trouve largement de quoi accompagner notre lecture.

 

 

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Une Chronique  de Fab

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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