Le Réveil de la Force est maintenant sur tous les écrans et avouons que si le film n’est pas exempt de défauts, dont une auto-citation parfois pénible et des raccourcis scénaristiques embarrassants, il parvient toutefois à ressusciter deux éléments fondamentaux de Star Wars que l’on croyait morts avec la 2nde trilogie : une esquisse de mythologie et surtout des nouveaux personnages attachants et incarnés. Rien que pour ça (mais aussi parce qu’elle assure le spectacle !), la tentative d’Abrams mérite qu’on lui donne sa chance. Ceci étant dit, revenons à nos banthas…
LA BD :
C'est quoi : LES OMBRES DE L’EMPIRE
C'est de qui ? Killian Plunkett & John Wagner
La Couv':
Déjà lus chez nous? Non & non
Une planche:
Ca donne Quoi ? Projet multimédia en avance sur son temps lors de son lancement en 1996, Les Ombres de l’Empire a été pensé, dès le départ, comme une histoire déclinable sur la plupart des supports existants : roman, jeu vidéo, cartes illustrées, figurines, extension pour jeu de rôle, mais également une BD et une BO (création nettement moins courante) qui nous intéressent ici. Adaptation du roman de Steve Perry, la BD de Plunkett et Wagner se situe entre les épisodes V et VI et permet de suivre pas moins de quatre histoires en parallèle. On devine rapidement quel est son point faible : trop d’intrigues tuent l’intrigue. Limité par son format, Wagner est ainsi contraint à des coupes qui nuisent au rythme et au développement de l’ensemble, mais garde, paradoxalement, ses meilleures cartouches scénaristiques pour Bobba Fett, personnage quasiment absent du roman, qui se retrouve pourchassé par tous ses "collègues" chasseurs de primes, tandis qu'il cherche à livrer à Jabba The Hutt, le corps d'Han Solo congelé dans la carbonite. Un parcours du combattant digne de celui de L'Epreuve de force (qui, malgré son titre, n'est pas un Star Wars, mais bien un film de et avec Clint Eastwood) qui aurait pu nourrir une BD à elle seule. Servie par un dessin correct, mais parfois brouillon, desservie par des couleurs beaucoup trop flashy, mais rehaussée par un découpage aux petits oignons, Les Ombres de l’Empire reste une oeuvre tout à fait honorable qui remplit sa mission première : replonger le lecteur dans l’ambiance pleine de bruit et de blasters constitutive de Star Wars.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? SHADOWS OF THE EMPIRE
C'est de Qui ? Joel McNeely
La Couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Non
On peut écouter?
Ca donne quoi ? Il semblerait que l’idée de composer une musique pour accompagner la lecture du roman de Steve Perry, et par extension de la BD qui en découle, ait été suggérée par John Williams himself. S’appuyant sur quelques thèmes incontournables créés par ce dernier (notamment le "Main Title" et l’"Imperial March"), Joel McNeely, qui avait déjà marché dans les pas du Maître en assurant le score de l’excellente série Les Aventures du jeune Indiana Jones, parvient à s’affranchir de son influence, sans en trahir l’esprit, et nous offre une bande originale de… livre, digne de celle d’un film. Il faut dire que la production a laissé au compositeur les coudées franches pour développer ses morceaux en s’appuyant davantage sur des lieux ou des personnages présents dans l’histoire, plutôt que sur des scènes précises. Le résultat est payant et nous donne une BO extrêmement cohérente, qui se paye le luxe d’étirer certaines pistes jusqu’à 8 min, latitude dont ne disposera pas un Jeremy Soule pour le jeu vidéo Knights of the Old Republic (un autre bel effort musical lié à Star Wars hors films). Brillamment interprété par l’Orchestre National d’Ecosse, la musique des Ombres de l’Empire apporte un plus artistique indéniable à ce projet et nous conforte dans l’idée qu’une bonne BO peut vraiment jouer un rôle déterminant pour décupler le plaisir de lecture d’une BD.
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Une chronique signée Lio