22 août 2020 6 22 /08 /août /2020 15:39
 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  YAGA

 

 

C'est de qui ? Ozanam & Rodriguez.

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Pour le scénariste comme le dessinateur, on a du couvrir la plus grosse partie de leurs carrières respectives.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ça donne Quoi ? Dans la Russie des Tzars une jeune femme malmenée par la vie va, auprès d’une ermite des bois, apprendre les secrets des plantes et des potions. Mais bientôt la méchanceté et la bêtise des hommes la rattrape, la perte de son mentor et de sa meilleure amie la mèneront à pactiser avec le diable et à devenir la terrible Baba Yaga !

 

Antoine Ozanam, scénariste touche à tout à l’aise dans tous les genres qu’il aborde -et notamment les biographies- a imaginé l’origine de cette créature issue du folklore russe et (quelque peu) popularisée par Mike Mignola il y a quelques années quand il en a fait l’une des adversaires de son personnage fétiche : Hellboy. Si ce récit initiatique est dans l’ensemble construit sur une trame classique il est narré avec talent, présentant des protagonistes travaillés et attachants et une intrigue prenante.

 

 

L’autre particularité du scénariste est de savoir s’entourer de dessinateurs aussi orignaux que talentueux, pour Yaga il a choisi le trait cartoony hybride de Pedro Rodriguez qui, après ses adaptations de nouvelles fantastiques, se frotte à nouveau au genre avec réussite. Que ce soient les paysages de toundra, le bestiaire ou la galerie de personnages, c’est un sans-faute !

 

Financée via le crowdfunding, l’édition est soignée, la taille de l’album, un peu plus grande que le classique franco-belge, permet du coup d’apprécier les planches colorées de l’artiste espagnol à leur juste valeur.

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE LIGHTHOUSE

 

 

C'est de qui ? M. Korven

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Une paire de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Après avoir mis un bon coup de pied dans la fourmilière de la musique de film d’épouvante grâce à son travail léché sur The Witch, le canadien Mark Korven collabore à nouveau avec le réalisateur du film sus-cité pour The Lighthouse, huis clos où Robert « Twilight » Pattinson affronte le monument Willem « Dernière Tentation du Christ, mais pas que » Dafoe, au sein d’un phare.

 

Spécialiste de la word music, Korven a poussé le vice jusqu’à créer un instrument spécifique, mélange de choses diverses (orgue indien, vielle à roue, sitar, teremin, violoncelle et j’en passe) qu’il a sobrement baptisé « The Arprehension engine ». Ce redoutable hybride dont aurait rêvé des gens aussi divers –et talentueux- que Gyorgi Ligeti,  Jimmy Page ou David Gilmour, crée des sons assez ahurissants, comme tout droit sortis d’un cauchemar musical.

 

Le compositeur a mis son invention à profit donc sur la musique de The Lighthouse, tissant des thèmes aux harmoniques aussi sombres que crispants parfois, des grincements sonores personnifiant le vent, la marée, les craquements du bois. Les cuivres quant à eux, nombreux et variés semblent imiter les sirènes de bateau, les hurlements des créatures marines étranges.

B.O quasi organique aux mélodies rares et arides, jouant plus sur la tension sonore que sur la musicalité, The Lighthouse traduit par ses atmosphères plaintives et menaçantes toute la noirceur et la mélancolie qui règne dans cette évocation de la jeunesse de la Baba Yaga.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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20 août 2020 4 20 /08 /août /2020 16:02

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  GAIJIN SALAMANDER

 

 

C'est de qui ? Rosi & Ceregatti

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt comics

 

 

Déjà croisés sur le site? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Avec comme mètre étalon l’historique Usagi Yojimbo  de Stan Sakai, Gaijin Salamander avait tout intérêt à tenter de tirer son épingle du jeu s’il ne voulait pas pâlir de la comparaison.

 

Le trait de cette histoire de rônin étranger embauché par un shogun en proie aux manigances et trahisons de l’envahisseur occidental est d’ores et déjà plus sombre que celui du lapin samouraï, les protagonistes étant tous des sauriens et des batraciens, ils sont aussi bien moins glamours. L’histoire est relativement tragique, les combats nombreux et sanglants et du coup  l’atmosphère générale tend donc plutôt vers le glauque.

On appréciera de fait ce côté plus « adulte » du titre du duo italien. Le trait semi réaliste du dessinateur rendant bien l’ambiance recherchée même si il est parfois noyé dans une colo infographique qui le rend difficilement lisible sur certaines cases.

 

 

Si le scénario est assez classique (peut être un poil trop d’ailleurs) et emprunte largement à certains grands titres du genre (des 7 Samouraïs à Lone Wolf and cub  en passant par le dernier Samouraï), il n’en reste pas moins plaisant à lire en cette période de disette estivale, et devrait plaire aux lecteurs peu habitués aux mangas old school et/ou à l’animalier.

 

Les autres trouveront peut-être l’essai pas assez transformé pour pousser leur lecture au-delà de ce tome 1.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :BABY CART TO HADES

 

 

C'est de qui ? H. Sakurai

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? L’adaptation de la mythique série Lone Wolf and cub sur grand écran est au film de sabre ce que la trilogie des dollars de Leone est au western spaghetti. Des films violents, pessimistes, aux héros monolithiques et qui allaient marquer des générations de cinéastes et de spectateurs.

 

Si Sakurai n’a pas lui la notoriété de Morricone (nous sommes passés sur les compositeurs des B.O pour ceux qui ne suivent déjà plus), il partage cependant avec le maestro italien le goût de l’expérimentation musicale, surtout là où on l’attend le moins.

Les instruments folkloriques sont donc bien présents sur cette –courte- partition qu’est Baby Cart To Hades mais ils sont en bonne compagnie au milieu de cordes virevoltantes, de cuivres lourds et de percussions très rythmées. Le tout passé au crible d’effets d’époque, de la réverb’ essentiellement. A la manière d’un morceau de free jazz –dont les musiciens du pays du Soleil Levant étaient friands à l’époque- les influences s’entrechoquent et ajoutent à l’aspect avant-gardiste et sans concessions du film.

Une B.O efficace et intemporelle –dans laquelle le Wu Tang Clan n’a d’ailleurs pas hésité à piocher allègrement pour certaines de ses compositions- qui apporte à ce Gaijin Salamander une touche supplémentaire d’originalité bienvenue.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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18 août 2020 2 18 /08 /août /2020 08:09
 

 

 
 

 

Fan de comics débutants ou amateurs éclairés désireux de compléter votre collection, réjouissez-vous !

 

Si vous étiez passé à coté de l’opération, sachez qu’Urban propose cet été dix titres marquants de son catalogue DC comics.

Aux côtés de récits marquants – le Batman : Silence de Loeb et Jim Lee – d’autres devenus « canons » - La Cour des Hiboux de Snyder (sur lequel on reviendra probablement)- voire originaux  -le Red Son de Millar – certains sont plus ciblés - Harley Quinn- voire surfant sur l’actu – Wonder Woman Année 1 par Greg Rucka (tout de même !) – bref il y en a pour tous les goûts.

 

Chaque volume est passé en couv’ souple (oui, je sais !) mais du coup est à moins de 5 euros, ce qui, pour les paginations proposées et la qualité de la plupart des titres, est une bonne occase de (re) découvrir ces comics.

 

Voilà ce que l’on disait de Batman White Knight, également proposé dans la collectionà l’époque de sa sortie :

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  BATMAN : WHITE KNIGHT

 

 

C'est de qui ? Snyder.

 

 

La  Couv':

 

Avec le macaron qui ne le fait pas du tout mais bon...le beurre, l'argent du beurre, tout ça tout ça...

 

C’est édité chez qui ? Urban Comics

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Après une énième et particulièrement destructrice baston, Batman passe le Joker à tabac avant de lui faire avaler une poignée de pilules qui, rapidement, vont annihiler la personnalité psychotique du bonhomme et faire ressortir l’homme derrière le sourire : Jack Napier.

 

Ce dernier –et premier surpris- va alors décider de « sauver » Gotham de sa pire menace : Batman.

Et si les moyens employés sont peu catholiques, force est de reconnaître que, du GCPD aux bas-fonds, en passant par Nightwing et Batgirl, toute la ville semble pencher du côté de l’ex Némésis de l’Homme Chauve-Souris.

Mais, of course, le Chevalier Noir n’a pas dit son dernier mot.

 

Bon, si vous avez un sentiment de déjà-vu, peut-être est-ce dû au fait que ce bon vieux Joker, redevenu sain d’esprit pour un temps, semble être frappé du syndrome de Lex Luthor, qui, de loin en loin, fait valoir le fait que Superman est une menace pour l’humanité et prend le rôle du héros.

 

Après peut être que ça n’a pas été fait dans le batmanverse, je ne lis du super héros que de loin en loin donc ne pourrait pas l’affirmer ; mais Murphy, qui une fois encore excelle coté dessin, propose ici un scénar qui, s’il tient la route, ne fait pas dans la folle originalité et aligne un peu de fan service.

 

 

 

 

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17 août 2020 1 17 /08 /août /2020 12:52
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  20 000 LIEUES SOUS LES MERS

 

 

C'est de qui ? G. Gianni

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Mosquito

 

 

Déjà croisé sur le site? Probable

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Garry Gianni, artiste de formation classique qui a débuté comme illustrateur pour la presse, s’est frotté aux plus iconiques personnages du comics, dés les années 90, de Batman à Hellboy avant de devenir, pendant presque un décennie, le repreneur officiel de l’un des titres les plus marquants du 9° Art : Prince Valiant.

 

Avec son style graphique old school précis et expressif, hérité des grands de l’illustration, il n’est pas étonnant que, quand il décide de s’orienter vers le comics, il débute par l’adaptation d’un classique de la littérature d’aventure ; le 20 000 Lieues sous les mers de Jules Verne.

 

 

Terrain de jeu idéal pour le crayon de l’artiste américain – fort bien réhaussé par les couleurs du couple Keegan - qui rappelle fortement les livres d’époque, ornés de dessins de Gustave Doré et ses pairs, le texte de Verne retrouve, un peu paradoxalement, une seconde jeunesse avec cet album que tout amateur de BD, tous genre confondus, se doit de (re)découvrir !

 

C’est cette version puissante et évocative que Mosquito a décidé de traduire en VF il y a une paire d’années, après avoir proposé au public francophone le très réussi Corpus Monstrum.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :ORCA

 

 

C'est de qui ? E. Morricone

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Fort souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si, forcément, en écrivant des dizaines de scores par années Morricone prenait le risque de s’auto citer voire, dirons les mauvaises langues, de se parodier, la B.O d’Orca, sa seule collaboration avec le réal’ Michael Anderson, échappe à la critique.

 

Certes on y retrouve une voix féminine haut perchée et lyrique qui n’est pas sans rappeler les grands thèmes westerns de l’italien, mais le reste de la musique du film tend plutôt pour des compositions mélodramatiques aux notes qui durent.

Le motif récurrent aux vents est souvent accompagnée de parties de cordes qui virevoltent, rappelant un peu certains passages de Once Upon A Time in America mais en moins marqués.

 

Il aurait peut-être fallu un peu plus de pistes dédiées à l’action ou au suspense pour que cette B.O soit parfaite avec la version du roman de Verne par Gianni mais, en l’état, c’est déjà une très belle musique d’accompagnement où l’ambiance d’aventure quasi héroïque est très agréable sur la vision de l’artiste.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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14 août 2020 5 14 /08 /août /2020 09:32
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  NOVEMBER

 

 

C'est de qui ? Fraction & Charretier

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, Charretier comme Fraction.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans ce premier tome –sur 3- de November, nous suivons 3 héroïnes à commencer par Dee, boiteuse borderline qui se voit proposer par un étrange inconnu un job aussi inhabituel que bien payé. Chaque jour elle est censée communiquer un code caché dans le journal via un micro sur son toit, et pour ce faire elle touche des milliers de dollars…jusqu’au jour où le journal du matin ne contient aucun code et que les conséquences se révèlent catastrophiques. Du genre attentat massif !

C’est à ce moment qu’à un autre endroit de la ville une jeune femme découvre un flingue dans une flaque et a la mauvaise idée d’appeler la police et de voir arriver un flic pourri et ses acolytes.

La troisième protagoniste et l’agent qui a pris l’appel et qui, dans le chaos provoqué par les explosions sus-citées, réalise que l’un de ses collègues (le flic également sus-cité) n’est pas net…genre du tout !

 

Voilà, c’est grosso-modo le pitch de ce thriller aux intrigues imbriquées signée par le vétéran Matt Fraction qui tire des ficelles connues mais les entremêle assez pour rendre son scénario accrocheur.

 

L’originalité de cette trilogie réside à mon goût surtout dans le style graphique d’Elsa Charretier, digne héritière des génies que sont Darwyn Cooke et Tim Sale et qui, loin des Star Wars où l’on a pu a croiser chez nous, livre une copie quasi sans fautes avec ce trait cartoony décalé prenant.

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : THE CONVERSATION

 

 

C'est de qui ? D. Shire

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Je dirais que oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si Coppola offre à David Shire son premier film important les mauvaises langues diront que c’est parce qu’ils étaient beaux-frères à l’époque.

Il semblerait cela dit que c’est un peu été un cadeau empoisonné et le compositeur a du rapidement déchanter devant les exigences du réalisateur.

 

En effet la B.O de The Conversation est d’un dépouillement assez marqué, quasiment jouée au piano solo tout du long, avec des motifs à peu de notes, le tout pour ne pas parasiter un film qui fonctionne beaucoup sur le son.

 

Une poignée de pistes se détache néanmoins du lot, celles axées sur le suspense où Shire malmène son instrument en jouant sur l’intensité du jeu, sur les assonances et autres notes tendues que n’aurait as reniées un Penderecki.

 

Les deux hommes ne retravailleront ensemble qu’une seule fois, pour le score d’Apocalypse Now que Coppola décidera au final de ne pas utiliser.

Celui de The Conversation apporte une touche légèrement décalée à ce premier volet de November, entre mystère, tension et ambiance jazzy noire.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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