13 novembre 2023 1 13 /11 /novembre /2023 10:35

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? MIROIR DE NOS PEINES



 

C'est de qui ? De Metter



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?Je me demandais il y a presque 3 ans de ça, lors de la sortie de Couleurs de l’incendie version De Metter si ce dernier adapterait également la 3° partie des Enfants du Désastre, trilogie comprenant le multi-récompensé Au Revoir Là Haut et sa suite - historique à défaut d’être vraiment narrative- Couleurs de l'Incendie.

 

C’est chose faite ce mois-ci avec ce Miroir de nos peines où l’on suit, là encore, plusieurs destins croisés alors que l’Europe est sur le point de sombrer dans la Seconde Guerre mondiale.

 

Celui de Louise, transfuge du premier volet qui est devenue adulte et institutrice et dont la vie va être chamboulée quand un docteur lui propose une énorme somme d’argent pour la voir nue et se suicide dans la foulée, lançant notre infortunée héroïne dans le plus simple appareil dans la rue  et dans le pétrin qui va la pousser sur les routes, en compagnie d’un ami patron de café, à la recherche de ses origines.

 

Celui de deux soldats, Gabriel un idéaliste qui va comprendre à ses frais que la période n’est pas tendre pour les braves gars, et Raoul un escroc à la petite semaine qui ne peut s’empêcher de tirer profit de toutes les situations.

 

Celui également de Désiré, bonimenteur et arnaqueur qui n'hésite pas à endosser différentes identités selon le besoin et faire croire plus ou moins ce qu’il veut à son entourage.

 

Dans le chaos de l’invasion allemande, de la débâcle de l’armée française et de l’Exode qui s’ensuit, tout ce petit monde va se croiser, se percuter, se fuir…



 

Je dois avouer que j’ai été moins convaincu par cette troisième adaptation que par les précédentes. Si graphiquement De Metter apporte toujours, via sa peinture expressive réaliste, un supplément d’âme non négligeable à la prose de Lemaître, je pense que le choix de ne faire qu’un one-shot, même de plus de 180 pages, oblige l’artiste à opérer certaines coupes qui n’aident pas toujours à s’attacher à certains protagonistes qui, pour le coup, se retrouvent peut être plus antipathiques que leur version dans le roman.



 

Néanmoins si cette version en BD donne envie à certains de lire le roman original ce sera déjà une très bonne chose. 









 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :CONVERSATION SECRETE



 

C'est de qui ? D. Shire



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ?  Capable d’alterner projets pharaoniques et films plus intimistes, le grand Francis Ford Coppola collabore pour la première fois avec le compositeur David Shire - son  beau-frère à l’époque- sur ce Conversation Secrète .



 

Cela étant,  devant les exigences du réalisateur, le compositeur a dû rapidement déchanter et on ne peut que lui tirer notre chapeau de livrer une partition aussi aboutie que loin de ce qu’il proposait alors.

 

En effet la B.O de The Conversation est d’un dénuement  assez appuyée, quasiment jouée au piano solo tout du long, avec des motifs à peu de notes, le tout pour ne pas parasiter un film qui fonctionne beaucoup sur le son.

 

 

Une poignée de pistes se détache néanmoins du lot, celles axées sur le suspense où Shire malmène son instrument en jouant sur l’intensité du jeu, sur les assonances et autres notes tendues que n’aurait as reniées un Penderecki.

 

 

Les deux hommes ne retravaillerons ensemble qu’une seule fois, pour le score d’Apocalypse Now que Coppola décidera au final de ne pas utiliser.

 

Celui de The Conversation apporte une touche légèrement décalée à cette conclusion de cycle.







 

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4 novembre 2022 5 04 /11 /novembre /2022 08:00

LA BD:




 

C'est quoi ? BURN, BABY, BURN.


 

C'est de qui ? L. Palloni


 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Sarbacane

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui


 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? En moins de 3 décennies la ville de L.A s’est embrasée violemment par deux reprises avec à chaque fois une bavure de policiers blancs à l’encontre d’afro-américains. 

 

Sanglantes émeutes aux bilans humains comme matériels particulièrement élevé, ces drames ont un autre point commun macabre: un tueur en série immole par le feu des victimes triées sur le volet: des prostituées et leur souteneur en 65 et des policiers ayant joué un rôle dans les premières émeutes en 92.


 

Deux générations d’une famille d’enquêteurs, loin d’être blanc comme neige pour certains, vont tenter d’élucider ces crimes tout en essayant de survivre au chaos des affrontements.

 

A la manière d’une série américaine sous haute tension, Lorenzo Palloni - qui aime décidément changer de thèmes même si les travers des rapports humains restent son fond de commerce- invente ici une enquête touffue, avec en background deux périodes historiques brulantes qu’il exploite fort bien, et livre un polar historique aussi plein de suspense que d’action. On regrettera éventuellement un casting un peu trop fourni qui demandera au lecteur une attention soutenue pour bien comprendre qui fait quoi et quand (et aussi une poignée de cases un peu petites pour bien discerner ce qui s’y passe).


 

Son trait très inspiré du comics U.S (j’ai parfois pensé au regretté Darwyn Cooke par exemple) est un support parfait pour ce généreux one shot, avec une colo différente par époque, le tout fort bien présenté en format à l’italienne par Sarbacane, éditeur français de Paloni.





 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi :THE TAKING OF PELHAM 123


 

C'est de qui ? D. Shire


 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Probable


 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Pour cette B.O qui a - en partie à raison - souvent été encensée David Shire piétine cependant assez largement les plates bandes plantées par un certain Lalo Schifrin sur des petis chefs d’oeuvre comme Bullit ou les premiers volets des Dirty Harry.


 

Funk urbain sauvage aux rythmiques entrainantes, jouées par des basses saturées plutôt lourdes, une batterie groovy et quelques cuivres flirtant avec le jazz et le jazz rock, le tout en restant assez descriptif pour sonner comme une bande son de film de genre.


 

Belle réussite du coup pour le score de ce Taking of Pelham 123 (qui ne sortira en galette que 20 ans après le film!) au sujet presque aussi tendu que celui de Burn, Baby Burn pour lequel il n’a pas démérité.




 

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14 août 2020 5 14 /08 /août /2020 09:32
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  NOVEMBER

 

 

C'est de qui ? Fraction & Charretier

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, Charretier comme Fraction.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans ce premier tome –sur 3- de November, nous suivons 3 héroïnes à commencer par Dee, boiteuse borderline qui se voit proposer par un étrange inconnu un job aussi inhabituel que bien payé. Chaque jour elle est censée communiquer un code caché dans le journal via un micro sur son toit, et pour ce faire elle touche des milliers de dollars…jusqu’au jour où le journal du matin ne contient aucun code et que les conséquences se révèlent catastrophiques. Du genre attentat massif !

C’est à ce moment qu’à un autre endroit de la ville une jeune femme découvre un flingue dans une flaque et a la mauvaise idée d’appeler la police et de voir arriver un flic pourri et ses acolytes.

La troisième protagoniste et l’agent qui a pris l’appel et qui, dans le chaos provoqué par les explosions sus-citées, réalise que l’un de ses collègues (le flic également sus-cité) n’est pas net…genre du tout !

 

Voilà, c’est grosso-modo le pitch de ce thriller aux intrigues imbriquées signée par le vétéran Matt Fraction qui tire des ficelles connues mais les entremêle assez pour rendre son scénario accrocheur.

 

L’originalité de cette trilogie réside à mon goût surtout dans le style graphique d’Elsa Charretier, digne héritière des génies que sont Darwyn Cooke et Tim Sale et qui, loin des Star Wars où l’on a pu a croiser chez nous, livre une copie quasi sans fautes avec ce trait cartoony décalé prenant.

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : THE CONVERSATION

 

 

C'est de qui ? D. Shire

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Je dirais que oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si Coppola offre à David Shire son premier film important les mauvaises langues diront que c’est parce qu’ils étaient beaux-frères à l’époque.

Il semblerait cela dit que c’est un peu été un cadeau empoisonné et le compositeur a du rapidement déchanter devant les exigences du réalisateur.

 

En effet la B.O de The Conversation est d’un dépouillement assez marqué, quasiment jouée au piano solo tout du long, avec des motifs à peu de notes, le tout pour ne pas parasiter un film qui fonctionne beaucoup sur le son.

 

Une poignée de pistes se détache néanmoins du lot, celles axées sur le suspense où Shire malmène son instrument en jouant sur l’intensité du jeu, sur les assonances et autres notes tendues que n’aurait as reniées un Penderecki.

 

Les deux hommes ne retravailleront ensemble qu’une seule fois, pour le score d’Apocalypse Now que Coppola décidera au final de ne pas utiliser.

Celui de The Conversation apporte une touche légèrement décalée à ce premier volet de November, entre mystère, tension et ambiance jazzy noire.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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14 juin 2016 2 14 /06 /juin /2016 11:52

 

 

 

LA BD :

 


C'est quoi : L'AFFAIRE DES AFFAIRES : CLEARSTREAM

 


C'est de qui : Laurent Astier & Denis Robert

 

 

La Couv':

Les coulisses du pouvoir / L'Affaire des affaires : Clearstream Vs. Les Hommes du président

Déjà lu sur le site ? Oui pour Astier (avec une interview !)

 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Une planche :

 

 

 

Ca donne Quoi ? Entre 2001et 2002, Denis Robert publie les essais Révélation$ et La Boîte noire qui mettront le feu aux poudres et feront bientôt exploser la première affaire Clearstream…

 

Mettez-moi devant une bonne intrigue politique bien tordue, du genre House Of Cards, et je la bois comme du petit lait. En revanche, faites-moi passer du champ de l’humain, même dans ses plus terribles bassesses, à celui de l’économie… c’est plus fort que moi, je décroche ! C’est dire la qualité du travail effectué par Denis Robert et Laurent Astier, qui est parvenu à me tenir en halène pendant plus de 700 pages. Le fait que leur BD adopte en partie le style des grandes detective stories des années 70, dans la lignée des Hommes du président (dont l’affiche orne d’ailleurs le bureau de Denis Robert), n’y est sans doute pas pour rien. Une influence bien venue que vient renforcer le dessin en noir et blanc d’Astier, dont le trait vif, comme croqué dans l’urgence de l’enquête, mais non dépourvu de détails, rappelle davantage celui de la BD indépendante américaine qu’européenne.  

 

Avant de me lancer dans la lecture du pavé que constitue l’intégrale de L’Affaire des affaires, je dois confesser que ma connaissance de cette sombre histoire de blanchiment d’argent, aux proportions internationales, se limitait à une liste anémique de mots-clés : Luxembourg – le juge Van Ruymbeke - Villepin – Sarkozy… Vagues souvenirs de reportages entr’aperçus au JT, il y a pas mal d’années. Elle était tout autant lacunaire concernant la personnalité de Denis Robert, avec qui je ne savais même pas partager une origine mosellane et un passé messin !

 

 

 

Le récit débute en 2006, soit au beau milieu de l’imbroglio politico-financier de l’affaire Clearstream 2, lancée par celle (non moins célèbre) des "frégates de Taïwan". Elle effectue ensuite un flashback en 1995, peu de temps avant que Denis Robert ne quitte son poste à Libération, pour retrouver sa pleine liberté d’expression et se consacrer à l’écriture de son second roman. Chassez le naturel… Le jour où il tombe par hasard sur l’évocation de la mise en examen d’Henri Emmanuelli pour trafic d’influences, le journaliste décide de se remettre lui aussi "aux affaires".

 

De fil en aiguille, de témoignages secrets en divulgation de listings compromettants, de Metz à Paris en passant par Genève ou Luxembourg-Ville, l’enquête avance, inexorable, vers ce qui allait devenir l’affaire Clearstream, avec toute la nébuleuse de corruptions qu’elle va mettre  au jour et qui réussira presque à emporter l’enquêteur dans son maelström. Pour autant, celui-ci sera condamné à trente et un procès en diffamation de la part de la chambre de compensation luxembourgeoise et lynché médiatiquement par une partie de ses collègues, notamment la rédaction du Monde, dirigée alors par Edwy Plenel.                 

 

Menée sans temps mort, didactique mais jamais assommante, L’Affaire des affaires n’oublie pas pour autant de développer et d’approfondir la personnalité de son "héros". En se présentant comme un monsieur Tout-le-monde obstiné, qui ne crache pas sur le bon pinard, les soirées entre copains et essaye de concilier comme il peut vie de famille et investigation chronophage, Denis Robert ne tire jamais la couverture à lui, ramène adroitement son récit dans ce fameux "champ de l’humain" que j’évoquais et se détourne ainsi de la voie du pensum économique cryptique sur laquelle il aurait pu s’engager.

 

 

 

Intelligente, rigoureuse, limpide, captivante et non dénuée d’humour, L’Affaire des affaires se doit d’être lue par tous ceux qui veulent commencer à comprendre les rouages d’un capitalisme qui, cinq ans seulement après la perte par Clearstream de tous ses procès intentés contre Denis Robert, se vautre désormais dans la boue des Panama Papers.

 

 

 

LA MUSIQUE :

 

 

 

C'est Quoi ? LES HOMMES DU PRESIDENT

 

 

C'est de Qui ? David Shire

 

 

La couv' :

 

 

Déjà croisé chez nous ? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Adaptation de l’essai d’investigation publié en 1974 par Bob Woodward et Carl Bernstein (récompensé par le prix Pullitzer quand chez nous, Denis Robert a d’abord été condamné par la cour d’appel de Paris, avant que le sérieux de son enquête ne soit reconnu… appelons ça la « French Touch »), le film d’Alan J. Pakula retrace l’enquête des deux journalistes du Washington Post (incarnés à l’écran par Peter et Steven… pardon Robert Redford et Dustin Hoffman) qui révèlera l’affaire du Watergate.

 

Plusieurs critiques ont établi un parallèle entre l’affaire Clearstream et celle qui conduisit à la démission de Richard Nixon. Pourquoi pas. Une chose est sûre, la BD de Laurent Astier et Denis Robert, en tant que mise en récit du travail de ce dernier, évoque forcément, par son sujet, le film de Pakula, allant même jusqu’à le citer ouvertement au détour de quelques cases dans le bureau de Denis Robert.  

 

Afin d’orchestrer son enquête, le réalisateur de Klute fait appel à David Shire. Celui-ci connaît bien son affaire pour mêler tension dramatique palpable et sonorités jazzy sophistiquées, puisqu’il a officié également sur les excellents Les Pirates du métro de Joseph Sargent et The Conversation de Francis Ford Coppola. Sa musique anxiogène vient prolonger la tension qui se dégage à la lecture de L'Affaire des affaires en même temps qu'elle permet de souligner un peu plus sa parenté avec le film de Pakula. La boucle est bouclée. 

 

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Une chronique de Lio

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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