LA BD:
C'est quoi ? YAGA
C'est de qui ? Ozanam & Rodriguez.
La Couv':

Déjà croisés sur le site? Pour le scénariste comme le dessinateur, on a du couvrir la plus grosse partie de leurs carrières respectives.
Une planche:

Ça donne Quoi ? Dans la Russie des Tzars une jeune femme malmenée par la vie va, auprès d’une ermite des bois, apprendre les secrets des plantes et des potions. Mais bientôt la méchanceté et la bêtise des hommes la rattrape, la perte de son mentor et de sa meilleure amie la mèneront à pactiser avec le diable et à devenir la terrible Baba Yaga !
Antoine Ozanam, scénariste touche à tout à l’aise dans tous les genres qu’il aborde -et notamment les biographies- a imaginé l’origine de cette créature issue du folklore russe et (quelque peu) popularisée par Mike Mignola il y a quelques années quand il en a fait l’une des adversaires de son personnage fétiche : Hellboy. Si ce récit initiatique est dans l’ensemble construit sur une trame classique il est narré avec talent, présentant des protagonistes travaillés et attachants et une intrigue prenante.

L’autre particularité du scénariste est de savoir s’entourer de dessinateurs aussi orignaux que talentueux, pour Yaga il a choisi le trait cartoony hybride de Pedro Rodriguez qui, après ses adaptations de nouvelles fantastiques, se frotte à nouveau au genre avec réussite. Que ce soient les paysages de toundra, le bestiaire ou la galerie de personnages, c’est un sans-faute !
Financée via le crowdfunding, l’édition est soignée, la taille de l’album, un peu plus grande que le classique franco-belge, permet du coup d’apprécier les planches colorées de l’artiste espagnol à leur juste valeur.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :THE LIGHTHOUSE
C'est de qui ? M. Korven
La Couv':

Déjà entendu chez B.O BD? Une paire de fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Après avoir mis un bon coup de pied dans la fourmilière de la musique de film d’épouvante grâce à son travail léché sur The Witch, le canadien Mark Korven collabore à nouveau avec le réalisateur du film sus-cité pour The Lighthouse, huis clos où Robert « Twilight » Pattinson affronte le monument Willem « Dernière Tentation du Christ, mais pas que » Dafoe, au sein d’un phare.
Spécialiste de la word music, Korven a poussé le vice jusqu’à créer un instrument spécifique, mélange de choses diverses (orgue indien, vielle à roue, sitar, teremin, violoncelle et j’en passe) qu’il a sobrement baptisé « The Arprehension engine ». Ce redoutable hybride dont aurait rêvé des gens aussi divers –et talentueux- que Gyorgi Ligeti, Jimmy Page ou David Gilmour, crée des sons assez ahurissants, comme tout droit sortis d’un cauchemar musical.
Le compositeur a mis son invention à profit donc sur la musique de The Lighthouse, tissant des thèmes aux harmoniques aussi sombres que crispants parfois, des grincements sonores personnifiant le vent, la marée, les craquements du bois. Les cuivres quant à eux, nombreux et variés semblent imiter les sirènes de bateau, les hurlements des créatures marines étranges.
B.O quasi organique aux mélodies rares et arides, jouant plus sur la tension sonore que sur la musicalité, The Lighthouse traduit par ses atmosphères plaintives et menaçantes toute la noirceur et la mélancolie qui règne dans cette évocation de la jeunesse de la Baba Yaga.
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Une Chronique de Fab