20 janvier 2021 3 20 /01 /janvier /2021 10:42

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LA PART DE L’OMBRE. IL FAUT TUER HITLER

 

 

C'est de qui ? Perna et Ruizge

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà lus dans le coin? Oui pour le scénariste et oui aussi pour le dessinateur.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Comment, et surtout pourquoi, peut-on tenter par trois fois de tuer Adolf Hitler sans y parvenir et se retrouver condamné à mort par les nazis, abandonné par son propre pays ? C’est ce que vont tenter d’élucider deux reporters, longtemps après les faits, dans un Berlin en proie aux agissements secrets des deux grandes puissances.

 

Perna en choisissant d’évoquer le destin de Maurice Bavaud, ce Suisse qui, par foi en dieu et l’humanité, tenta d’assassiner Hitler, livre un thriller historique aussi documenté que prenant, où il mêle avec habileté petite et grande Histoire dans un contexte ô combien tendu (l’Allemagne de l’Est durant la Guerre Froide), propice à moult intrigues.

 

 

Le trait réaliste du dessinateur Ruizge, si pas forcément mon style de prédilection, se prête aussi bien à l’évocation historique qu’au polar, les couleurs rendent également plutôt pas mal l’atmosphère glauque du Berlin post Seconde Guerre Mondiale. Si certains des protagonistes sont un peu classiques, la narration est rythmée comme du papier à musique, avec un entrelacs de flashbacks et forwards qui soutient l’intérêt du lecteur.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE MANCHURIAN CANDIDATE

 

 

C'est de qui ? R. Portman

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisée chez nous? Une paire de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? S’il a fallu quasiment quinze ans et un Oscar à Rachel Portman pour qu’Hollywood reconnaisse son talent, on peut dire qu’elle s’est bien rattrapé ensuite et dans des genres aussi différents que possible.

 

J’en veux pour preuve l’extrême maîtrise de la B.O de ce thriller, remake d’un long de Frankenheimer remis au gout du jour à l’époque, où, en évitant tout sensationnalisme, elle sait poser une ambiance tendue à grands renforts de montées de cordes maitrisées et autre piano avare en notes.

 

On pourra certes trouver que l’absence d’un thème principal fort ou le recours aux assonances fréquentes ne rend pas l’ensemble des plus mélodieux mais si l’on s’en tient à l’effet recherché, il est évident qu’il est largement atteint et le premier tome de La Part de l’Ombre s’en accommode d’ailleurs très bien.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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7 janvier 2021 4 07 /01 /janvier /2021 15:36
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  ET ON TUERA TOUS LES AFFREUX

 

 

C'est de qui ? Morvan et Noé

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Morvan souvent et Noé une paire de fois.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Un blondinet qui en a plus dans les biceps que dans le ciboulot se retrouve à devoir copuler avec une bombe anatomique pour satisfaire les délires d'expériences  génétiques tendancieuses d'un docteur Schutz (sic!). Mais loin de lui l'idée de tremper là dedans, bien au contraire il va tout faire pour mettre le maléfique savant en déroute! Quitte à payer de sa personne of course!

 

Après ses parodies enlevées de polars américains, lui ayant valu les foudres des censeurs, plutôt que de jouer l’apaisement, Vian/Sullivan enfonce le clou en pondant un récit d’anticipation complètement délirant à l’humour ravageur et outrancier qui flirte avec l’eugénisme et convoque le spectre des expériences nazis dont les cendres fumaient encore et le souvenir rance envahissait probablement la France.

 

A prendre évidement au 36°degré, ce nouvel album bénéficie du trait terriblement sensuel d’Ignacio Noé que l’on a vu chez nous sur une paire de récits érotiques gourmands mais aussi sur une trilogie fantastique prometteuse (hélas jamais achevée). Son style réaliste est juste parfait pour mettre en image ces années 50 fantasmées et un casting décalé composé quasiment uniquement de  bimbos et autres beaux gosses bodybuildés.

 

 

Probablement le plus surréaliste des quatre adaptations signées par Morvan qui rend, je trouve, un bel hommage à une de ses idoles littéraires.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE MAN WITH THE GOLDEN ARM

 

 

C'est de qui ? E. Bernstein

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Sacrée B.O que ce Man with the golden arm, en effet, outre un sujet casse gueule traité de façon peu orthodoxe pour l’époque (nous sommes au beau milieu des années 50 et Hollywwod est encore régie par un code des plus strict pour tout ce qui touche au subversif : sexe, alcool, drogue…), c’est l’une des première réelle incursion du jazz dans le 7° Art, et qui plus est par un compositeur qui n’a alors à son actif qu’une grosse poignée de séries B voire Z peu reluisantes.

 

 Pour son entrée dans la cour des grands Bernstein frappe fort avec une partition qui fait la part belle à la rythmique dès le thème principal (le héros, joué par un Sinatra sur le retour assez crédible, est un batteur) qui est repris pas mal de fois arrangé différemment, mais sait aussi s’apaiser pour jouer la carte des pistes plus cool, voire chaloupées où peu d’instruments sont présents, dans un esprit  qui n’est pas sans faire penser à a très belle B.O d’Un Tramway Nommé Désir, déjà fort jazzy, qu’Alex North a signée quelques années plus tôt.

 

Une ambiance groove old school qui n’a pas pris une ride si tant est qu’on soit allergique au genre (ce qui serait à mon avis fort dommage) et qui rythme bien le délire de Vian revu par Morvan et Noé !

 

 

 

 

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21 décembre 2020 1 21 /12 /décembre /2020 12:41
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  MIRAGES ET FOLIES AUGMENTEES

 

 

C'est de qui ? Druillet

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà lu sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? En cette période où l’on a plaisir à offrir de beaux livres, Glénat a pensé aux amateurs de l’un des plus grands auteurs de SF de BD français, Druillet himself, en proposant une version enrichie de Mirages.

 

Sous la couverture argentée, le lecteur explore, par thèmes, des périodes clés du tout début de la carrière de l’auteur, commentées par lui-même. Si les premiers font hésitants, pour ne pas dire amateur, avec une première aventure de Lone Sloane qui a fort mal vieillie, dès la partie sur les hommages à Lovecraft, on retrouve toute la folie et la maestria graphique du dessinateur. Ses quelques pages du Necronomicon sont saisissantes, on peut sans peine comparer ses visions du mythe de Cthullu à celle d’un Breccia, les deux auteurs partageant une approche visuelle unique.

 

 

La –grosse- part sur les récits courts est, à mon sens, à réserver aux afficionados du maître tant certains sont anecdotiques, exutoires voire outranciers ou simplement trop datés (et je ne parle même pas des graphismes de certains).

 

On retrouvera pèle mêle dans le reste de ce Mirages des collaborations intéressantes, avec des accents très Metal Hurlant de l’époque, dont un sympathique Firaz et la ville fleur avec Picotto aux crayons, le Mage Acrylic, un peu daté et deux récits avec Gotlib (dont un bien décalé, où l‘on reconnaît bien la patte du papa de Gai Luron).

 

 

Une somme d’œuvres qui ont plus de 40 ans au compteur, embryons prometteurs d’une carrière magistrale s’il en est.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :IN DEN GARTEN PHARAOS

 

 

C'est de qui ? Popol Vuh

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si pour moi les teutons de Popol Vuh sont indissociables de l’œuvre barrée du cinéaste Werner Herzog (et de la tronche hallucinée de Klaus Kinsky), la douzaine de galettes qu’ils ont sorties en marge de leurs B.O sont au moins autant, si ce n’est plus, digne d’intérêt pour tout auditeur qui ne serait pas allergique à l’expérimentation psyché coté obscur de la force du début des seventies.

 

A la croisée des chemins musicaux du Miles Davis de Bitches Brew, des Pink Floyd, du MahaVishnu Orchestra ou, évidement, de Tangerine Dream, Popol Vuh explore les plages planantes, défrichant les espaces encore inexplorés à la limite du free jazz et de la New Age naissante.

 

Alternant, d’une piste à l’autre, entre piano solo simplement accompagné de percussions tribales hypnotiques,  orgue spectrale ponctuée de grands coups de cymbales gothiques, électro avant-gardiste pointue ou encore cuivre arabisant plein de reverb, le groupe livre un bel échantillon de ses expériences sonores dans cet album qui, tout aussi marqué que Mirages et Folies Augmentées, a cependant mieux vieilli, si l’on peut toutefois avancer cette comparaison.

 

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 10:03
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  IL FAUT FLINGUER RAMIREZ. ACTE 2.

 

 

C'est de qui ? N. Petrimaux

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui sur le 1.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? En cavale avec les deux meufs les plus recherchées du pays, accusé à tort d’être responsable de l’explosion des locaux de son employeur, poursuivi par des mafieux bien décidés à le dégommer et, cerise sur le gâteau, affublé d’un mystérieux ange gardien à la gâchette aussi facile que fatale, la vie n’est pas de tout repos pour notre bon vieux Ramirez !

 

Et c’est loin d’être terminé entre courses poursuites musclées, échanges de bastos et trainée de cadavres, la route jusqu’au concert de rock où il comptait se rendre est pavée de dangers…mais que voulait-il bien faire dans un endroit pareil ?!

 

Suite de la « sensation » de 2018, le second tome de Il faut flinguer Ramirez déboule dans vos bacs. L’album est généreux, enrichi de fausses pubs sur lesquelles on saluera le boulot d’inventivité et le soucis du détail d’ailleurs.

Le rythme est on ne peut plus effréné et la partie graphique assez virtuose parfois, quitte à en être un rien épuisante même.

 

Coté scénar j’ai clairement été moins convaincu par cette succession de scènes à grand spectacle plus pyrotechniques les unes que les autres, de personnages funs mais relativement clichés, le tout sur un trame fort classique dans le genre, à mi-chemin des films de Guy Ritchie et de ceux de Quentin –photocopieuse humaine-Tarantino.

L’ensemble, parcouru de bons mots, se laisse cependant lire comme on regarde un blockbuster à l’américaine, sans se prendre la tête. La série est d’ailleurs publiée outre atlantique où on lui souhaite (ainsi qu’à son auteur) le meilleur.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LOGAN LUCKY

 

 

C'est de qui ? D. Holmes

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?

 

 

On peut écouter ?

 


 
Ca donne Quoi ? Ce Logan Lucky marque la sixième collaboration entre Soderbergh et Holmes (dont trois Ocean, notons que pour la version féminine de la franchise, réduite à 8, les deux compères ne rempileront pas, gageons qu’ils ont eu du nez !), toutes placées sous le signe du groove classe hérité des B.O jazzy de pointures comme Lalo Schifrin et autre John Barry dans les années 60 /70.

 

Comme sur le reste de leur prod ensemble, Holmes et Soderbergh ont savamment mélangé musique illustrative écrite pour le film et morceaux pop-rock voire funk plus ou moins connu, choisi pour leurs ambiances cool et classe.

 

De son propre aveu Holmes, plus en retrait coté écriture que sur les autres longs métrages, a sélectionné des morceaux moins lambda que ceux qu’on entend d’habitude dans les grosses machines U.S du genre (le film de casse) histoire que, tout en imprégnant le film d’une identité musicale marquée, les chansons ne prennent pas le pas sur le reste.
Objectif largement atteint, et, vous verrez, ça fonctionne aussi avec cet Acte 2 d’Il faut flinguer Ramirez.

 


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Une Chronique de Fab 

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14 octobre 2020 3 14 /10 /octobre /2020 14:46

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  SA MAJESTE DES OURS.

 

 

C'est de qui ? Vatine, Cassegrain & Dobbs.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, tous.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Branle bas de combat au royaume de Valencyre quand un jeune garçon échoue sur les côtes de ces terres dirigées par les ours. Il annonce le retour d’une sorcière craint des animaux et d’une menace d’invasion humaine.

Le roi dépêche son fils à la tête d’une mission diplomatique afin d’avertir les autres peuples animaux et s’assurer leur soutien.

 

Mais l’aventure va se révéler ardue pour nos vaillants émissaires, d’attaques maritimes en faux pas à l’étiquette en passant par des rencontres…imposantes.

 

 

Vatine pour l’idée d’origine, Dobbs au scénar et Cassegrain aux dessins, l’amateur de Bd Franco-belge peut difficilement rêver mieux comme tiercé gagnant.

Et force est de reconnaître que le métier des trois auteurs fait de ce début de série une réussite.

Comme on le disait le mois dernier cette rentrée BD est fournie en albums anthropomorphiques et Sa Majesté des Ours, s’il reste un récit de fantasy assez classique sur le fond, parade en tête de ces sorties.

 

Le trait de Cassegrain, que l’on a adoré ici récemment sur son Conan et sur son adaptation des Nymphéas noirs, peut surprendre sur de l’animalier mais se démarque de la production actuelle par son originalité et son expressivité . On regrettera peut être juste quelque choix de colo un peu sombres.

 

Là où Les 5 Terres fait dans l’intrigue et les complots, Sa Majesté des Ours accentue plus le coté aventure et action mais cette introduction porte en elle des promesses de développement qui donne envie de découvrir la suite !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE THRONE

 

 

C'est de qui ? Bang Jun Seok

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Pour ce film historique se déroulant au début du XVIII° siècle et où un roi enferme son fils soupçonné de trahison dans un coffre de riz ( !) l’influence majeure du compositeur est plus à chercher du côté de ses pairs occidentaux que du folklore sud-coréen ce qui donne une B.O des plus intéressantes.

 

En effet, Bang Jun Seok, s’il utilise des instruments traditionnels, notamment pas mal de percussions, marche ici sur les plates-bandes du Howard Shore période Seigneur des Anneaux avec des mélodies travaillées, en constante évolution qui peuvent passer d’un calme printanier à une ambiance lourde de tension et de menace.

 

Les instruments à vents sont à l‘honneur, avec les cordes en back up constant et, pour les passages plus épiques un renfort appuyé de cuivres et, donc, de percussions.

Le mariage des  origines et des traitements est payant et fait de The Throne un condensé d’atmosphères et de genres très réussi. Un score riche et atypique qui a bien fonctionné sur ce premier tome prometteur de Sa Majesté des Ours.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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