28 octobre 2024 1 28 /10 /octobre /2024 09:21





 

LA BD:





 

C'est Quoi ? MERCADER, L’ASASSIN DE TROTSKY

 

 

C'est de Qui ?   Perna et Bervas

 

 

La couv' 

 




 

Déjà lus chez B.O BD? Oui



 

Une planche

 

 

Ca donne Quoi ?  On peut être un chef d'État aussi puissant que craint, être à la tête d’une armée redoutable et posséder l’arme nucléaire et craindre pourtant un seul homme.



 

Je ne parle évidemment pas de l’actuel dirigeant de la Russie mais de l’un de ses tout aussi détestables prédécesseurs, probablement le pire de tous.

En effet Staline ne put  dormir tranquille durant les seize années où il chercha à faire disparaître Trotsky, exilant ce dernier d’un pays à un autre et cherchant à lui nuire par tous les moyens jusqu’à ce qu’enfin, par l’intermédiaire de Ramon Mercader, un agent du NKVD, il fasse disparaître sa nemesis.



 

C’est le parcours de cet espion hors du commun, aux identités multiples et entièrement dévoué à la cause, que le diptyque de Perna et Bervas retrace via l'enquête d’un policier tchèque suite au suicide de Mercader à la fin des années 70.



 

Le scénariste joue avec un background géopolitique aussi riche que complexe qu’il maîtrise plutôt bien et côté dessin Bervas opte pour une approche semi réaliste intéressante que l’on sent bien documentée  avec une colo qui pourra surprendre mais qui est -du moins je le suppute- raccord avec l’époque.



 

Coté bémol, mais c’est tout à fait personnel n’est ce pas, ayant lu l’excellent mais touffu “L’Homme qui aimait les chiens” de Padura, je n’ai pas appris grand chose à la lecture de ce premier volet mais ne saurait que vous le conseiller si vous ne connaissez pas cette sombre page de l’Histoire. 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : THE MAN BEETWEEN



 

C'est de qui ? J. Addison




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si la plus grande partie de la filmographie – bien chargée au demeurant- de John Addison se décline en scores de films de guerre et d'espionnage, le compositeur, de formation classique solide, ne démérite pourtant pas dans d’autres registres.

 

 

 

Ainsi pour ce film de commande sur une chasse à l’homme dans Berlin en ruines, s’il cède à la tentation d’utiliser les cordes à l’unissons en montées lyriques pour exprimer les montées de suspense, il peaufine ses thèmes de constructions qui sonnent parfois jazzy et de percussions et autres motifs rythmiques appuyés assez inhabituels pour l’époque comme pour le genre.

 

 

 

Une partition à l’écriture certes ouvertement surannée mais aux sonorités originales et bien pensées.

 

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10 octobre 2022 1 10 /10 /octobre /2022 15:39

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? SHIBUMI

 

 

C'est de qui ? Perna et Hostache

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Les Arènes

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, les 2.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Nicholaï Hel est l’archétype du parfait tueur à gages. Né et élevé en orient, initié au jeu de GO et à ses « applications » philosophiques sur l’existence, il a survécu entre autres à la destruction d’Hiroshima et aux interrogatoires musclés des services secrets américains.

 

Après s’être vengé de ses tortionnaires et avoir roulé sa bosse dans le monde entier il goute à une retraite quasi mystique dans la campagne française aux cotés de sa concubine.

 

 

C’est l’arrivée d’une jeune femme, fille d’un ami de Hel et survivante de l’élimination d’un groupuscule israélien par la Mother Company, une organisation qui opère en sous-marin sur l’échiquier international, qui va pousser notre héros à sortir de ses retranchements.

 

Si l’adaptation d’un roman culte signé d’un auteur à l’aura mystérieuse vous décontenance un peu ne soyez pas étonné, l’œuvre originale est tout aussi étrange, mélangeant avec science roman d’espionnage à la James Bond, récit initiatique et analyse socio-politique du Monde et de la politique.

 

Pat Perna et Jean Baptiste Hostache, deux auteurs parmi les plus intéressants et originaux de leur génération, que nous avons déjà croisé avec plaisir dans ces pages, livrent une version rythmée et tout aussi prenante de ce Shibumi, au scénario bien dosé et dans un style graphique racé cousin de celui d’un Mathieu Bonhomme, d’un Blain, d’un Alary voire même d’un Brüno parfois.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE CHASE

 

 

C'est de qui ? T. Mayuzumi

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Alors qu’ailleurs dans le monde l’année 1958 est synonyme de sorties prestigieuses pour le film noir : Sueurs Froides et la Soif du Mal aux States, Ascenseur pour l’échafaud chez nous, Yoshitaro Nomura propose un polar japonais à contrepied de ce qui se fait dans le genre.

 

Mystérieux jusqu’à l’hypnose parfois, volontiers contemplatif, sur une histoire assez lambda le film -un peu comme la BD du jour- se joue des codes pour aller fureter du coté d’autres thématiques : chronique sociale, comédie de mœurs.

 

Seule la musique est bien ancrée dans le noir, avec des accents Hermmaniens évidents quoique bien abordés.

Sur une rythmique qui flirte avec le jazz, les cordes jouent sur la tension, appuyant presque outrageusement les séances de suspense, poussant le vice à transformer l’atmosphère parfois.

 

Si un brin old school pour vraiment collet tout du long avec Shibumi, le décalage crée entre les médias s’est révélé très intéressant.

 

 

 

 

 

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29 octobre 2021 5 29 /10 /octobre /2021 09:32

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi ? KOSMOS

 

 

C'est de qui ? Bedouel & Perna

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble même.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? En pleine Guerre Froide, alors que les Etats Unis sont persuadés d’avoir mis un coup décisif au bloc de l’Est en envoyant le premier homme sur la lune, qu’elle n’est pas la stupéfaction de Neil Armstrong quand, une fois sur place,  il réalise que les soviétiques les ont devancé.

 

Passé la surprise, l’astronaute découvre que son homologue russe est…une femme, et qu’elle git inconsciente sur le sol lunaire à quelques mètres de son lieu d’alunissage.

 

 

Kosmos nous raconte, en flashback, la destinée hors du commun de cette jeune femme russe qui fut la première à mettre le pied sur l’astre lunaire, auteure de la phrase célèbre attribuée ensuite à Armstrong, qui n’hésitera pas à sacrifier sa vie pour la grandeur de l’URSS… sauf que tout ceci est bien évidemment faux !

 

 

Pat Perna, utilisant avec brio le fléau actuel des fake news et autres manipulations de masse par les médias, propose une uchronie saisissante, fort documentée, ce qui la rend d’autant plus crédible dans l’absolu. Cerise sur le gâteau, sur ce contexte géopolitique manipulé, il dresse des portraits de protagonistes convainquant

 

 

Son compère Fabien Bedouel fait à nouveau montre de son talent graphique dans des décors spatiaux dépouillés où gravitent des fusées au réalisme poussé. Le choix audacieux du noir et blanc permet à l’artiste de réaliser certaines cases assez impressionnantes où sa maitrise des masses d’ombres et de lumière fait mouche.

 

Il rend encore plus stressant ce thriller politico-spatial réalisant une sorte de huis clos aussi anxiogène sur le fond que sur la forme.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :HORROR VACUI

 

 

C'est de qui ? J. Greenwood

 

 

La Couv':

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si pour le fan de Radiohead basique, l’influence de Giorgy Ligeti sur Jonny Greenwood -gratteux du groupe anglais- n’est pas forcément évidente (encore faut-il que le fan en question connaisse Ligeti, certes), dans le travail de composition solo de Greenwood, et notamment sur ses B.O de films, la filiation saute déjà plus aux oreilles.

 

Sur cette pièce classique écrite il y a une paire d’année, le compositeur rend clairement hommage à son homologue austro-hongrois, explorateur éclairé du sérialisme, du dodécaphonisme, ou encore, de la musique sérielle.

Lui aussi défriche le peu de domaines encore laissés vacant en musique en imaginant comment rendre par les instruments classiques des effets de réverb et d’échos crées électroniquement.

 

Les aspérités et les dissonances des 68 cordes utilisées ici rendent l’ensemble souvent angoissant (on pense entre autres aux pièces de Ligeti utilisées par Kubrick dans Shining ou 2001) et font de cette pièce une œuvre qui abat les barrières entre classique et électronique, entre musique de film imaginaire ou de …BD uchronique !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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27 janvier 2021 3 27 /01 /janvier /2021 10:49
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  VALHALLA HOTEL

 

 

C'est de qui ? Perna et Bedouel

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat / Comix Buro

 

 

Déjà lus chez nous? Perna il y a peu et Bedouel également (déjà avec Perna).

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Sur la route des qualifs de ping-pong  aux prochains  JO, Coach Malone et son poulain Lenny tombent en rade  près du patelin de Flatstone, le plus mauvais endroit possible où ils auraient pu atterrir. En effet après quelques démêlées avec la police locale les voilà coincé au Valhalla Hotel, établissement tenu par une sorte de communauté teutonne aux pratiques plus que dérangeantes. Pour notre improbable duo c’est le début d’un véritable cauchemar.

 

 

Les influences de ce premier tome complètement déjanté sont à aller chercher dans la culture « bis » US à commencer par les films et séries TV de genre de ces dernières décennies.

Si le sujet et l’ambiance sont forts éloignés de l’autre titre proposé par le scénariste ce mois-ci, c’est en grande partie car le dessinateur, Fabien Bedouel, est à l’origine du projet. On est là sur un registre donc plus léger, à base d’ingrédients assez typique de l’Amérique dans ce qu’elle a d’extrême, de dérangeant, (grosses bagnoles, flics bas du front, villes hors du temps, motel louche…) le tout traité sur le ton d’un humour aussi corrosif que communicatif.

 

 

Au dessin Bedouel donc avec son style semi réaliste qui picore autant Outre Atlantique que dans le manga,  fait dans le découpage dynamique hautement cinématographique avec force scènes chocs aux effets visuels appuyés. Ses protagonistes ont tous des gueules et des looks volontairement caricaturaux et les couleurs sont souvent flashys.

 

 

Une lecture pop-corn slash poing dans la gueule à mi-chemin de Banshee et du Doggy Bags de Run et sa clique.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :FROM DUSK TILL DAWN

 

 

C'est de qui ? G. Revell

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà croisé dans le coin? Une paire de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si il a en règle générale un talent certain, il est un peu regrettable que Graeme Revell, suite à une paire de scores réussis, ait été cantonné dans la musique de films de genre, oscillant du thriller au fantastique avec peu d’exceptions à la règle.

 

Il faut dire que le bonhomme n’a pas son pareil pour vous asseoir une atmosphère tendue à base de cuivres profonds, de cordes hérissées et autres effets de manches bien trouvés en post prod.

 

Si l’originalité n’est pas toujours au rendez-vous, voire si l’on peut déceler des redites ou des broderies de phrases déjà utilisées au fil de sa discographie, Revell sait être efficace dans le suspense comme dans l’action.

 

Ce n’est peut-être pas flagrant au visionnage du film de Rodriguez, pas mal plombé par des morceaux de rock texan/mexicain lambda, mais il est évident que certaines scènes du long fonctionne bien mieux sur les thèmes du compositeur, et ce malgré la grandiloquence de certaines (avec des chœurs que l’on dirait directement piqué au Dracula de W. Kilar).

 

Un score un tantinet pompier mais qui ajoute au décalage délirant de ce premier volet de Valhalla Hotel.  

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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20 janvier 2021 3 20 /01 /janvier /2021 10:42

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LA PART DE L’OMBRE. IL FAUT TUER HITLER

 

 

C'est de qui ? Perna et Ruizge

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà lus dans le coin? Oui pour le scénariste et oui aussi pour le dessinateur.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Comment, et surtout pourquoi, peut-on tenter par trois fois de tuer Adolf Hitler sans y parvenir et se retrouver condamné à mort par les nazis, abandonné par son propre pays ? C’est ce que vont tenter d’élucider deux reporters, longtemps après les faits, dans un Berlin en proie aux agissements secrets des deux grandes puissances.

 

Perna en choisissant d’évoquer le destin de Maurice Bavaud, ce Suisse qui, par foi en dieu et l’humanité, tenta d’assassiner Hitler, livre un thriller historique aussi documenté que prenant, où il mêle avec habileté petite et grande Histoire dans un contexte ô combien tendu (l’Allemagne de l’Est durant la Guerre Froide), propice à moult intrigues.

 

 

Le trait réaliste du dessinateur Ruizge, si pas forcément mon style de prédilection, se prête aussi bien à l’évocation historique qu’au polar, les couleurs rendent également plutôt pas mal l’atmosphère glauque du Berlin post Seconde Guerre Mondiale. Si certains des protagonistes sont un peu classiques, la narration est rythmée comme du papier à musique, avec un entrelacs de flashbacks et forwards qui soutient l’intérêt du lecteur.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE MANCHURIAN CANDIDATE

 

 

C'est de qui ? R. Portman

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisée chez nous? Une paire de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? S’il a fallu quasiment quinze ans et un Oscar à Rachel Portman pour qu’Hollywood reconnaisse son talent, on peut dire qu’elle s’est bien rattrapé ensuite et dans des genres aussi différents que possible.

 

J’en veux pour preuve l’extrême maîtrise de la B.O de ce thriller, remake d’un long de Frankenheimer remis au gout du jour à l’époque, où, en évitant tout sensationnalisme, elle sait poser une ambiance tendue à grands renforts de montées de cordes maitrisées et autre piano avare en notes.

 

On pourra certes trouver que l’absence d’un thème principal fort ou le recours aux assonances fréquentes ne rend pas l’ensemble des plus mélodieux mais si l’on s’en tient à l’effet recherché, il est évident qu’il est largement atteint et le premier tome de La Part de l’Ombre s’en accommode d’ailleurs très bien.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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