1 octobre 2025 3 01 /10 /octobre /2025 07:39


 

 

LA BD:

 


C'est quoi : LA DANSEUSE AUX DENTS NOIRES

 


C'est de qui :  Truc  & Stalner



 

La Couv':


 




 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Stalner.



 

C’est édité chez qui?  Dupuis



 

Une planche: 

 


 

Ca donne Quoi ? Le Cambodge, sous protectorat français au début du XX° siècle, est une vraie poudrière coloniale. Hormis le fait qu’il intéresse l’Angleterre et l’Allemagne, des factions indigènes mènent également des actions contre le pouvoir en place.



 

C’est dans ce contexte géopolitique tendu qu’un ophtalmologue français de renom est envoyé par le gouvernement français pour opérer le roi Sisowath d’une cataracte qui le rend aveugle, l’enjeu en coulisses étant que le dirigeant reste en place pour éviter tout embrasement sur place.



 

La tâche du médecin sera rendue d’autant plus ardue par les nombreuses manigances et autres tentatives d'intimidation (voire pire !) dont lui et son assistant vont faire l’objet.

 

Cette histoire- véridique!- est celle de l’ancêtre des deux scénaristes de cette nouvelle parution chez Aire Libre qui ont eu à cœur de la cocher sur le papier.

De leur propre aveu, certains éléments ont été transformés ou ajoutés à des fins narratives mais l’ensemble reste assez fidèle à la réalité.

 

Pour la mettre en images, ils ont fait appel au talent d’Eric Stalner qui, de son trait réaliste soigné, fait revivre le Cambodge des années 1910 avec talent et propose un casting réussi et crédible.

 

Un one shot qui plaira aux amateurs d’Histoire et de destins hors du commun.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : A TOMBEAU OUVERT



 

C'est de qui ? Montgomery




 

La Couv':


 


 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter ?

 

 




 

Ca donne Quoi ? S'il a écrit essentiellement des B.O de comédies, Bruce Montgomery, avant d’être compositeur de musiques de film, est surtout auteur de romans noirs, peu étonnant donc, quand l’occasion lui était donnée, qu’il soigne ses partitions de polars.

 

 

 

A priori vous me direz, et vous n’aurez pas tout à fait tort, que choisir le score d’un scénario de vol de voitures qui tourne mal pour aller avec une biographie historique, peut paraître surprenant, à l’écoute de cette B.O on appréciera la dose de suspense et d’action que Montgomery propose, via des envolées de cordes et de cuivres notamment, avec de fausses accalmies toutes en tension où les instruments passent à la limite de l’underscoring pour repartir de plus belle.

 

L’ensemble, si parfois un brin déroutant, ne démérite à aucun moment sur l’intrigue de La Danseuse aux dents noires.

 

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5 juillet 2025 6 05 /07 /juillet /2025 11:38






 

LA BD:





 

C'est quoi ? OK CORRAL




 

C'est de qui ? Morvan, Tcherkézian, Scietronc & Macutay



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat




 

Déjà croisés sur le site? Oui pour au moins trois d’entre eux.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? J’ai littéralement grandi -et accessoirement appris l’anglais (enfin l'américain plutôt!)- avec les westerns.

Ceux qui passaient à la Dernière Séance et au Cinéma de Minuit  de FR3 il y a de ça…plus de 30 ans!

 

C’était l’époque où l’on enregistrait les films sur des K7 VHS et où l’on se les repassait des dizaines de fois (internet ou les téléphones portables  relevaient alors de la plus pure science fiction).



 

Règlement de comptes à OK Corral est probablement dans le top 5 de mes westerns favoris. L’opposition entre le jeu quasi monolithique de Burt Lancaster et celui à la limite du cabotinage de Kirk Douglas, l’imparable B.O signée Tiomkin, le suspense tendu de certaines scènes (et pas que celles de gunfight!)... Tout participe à faire du film de Sturges une réussite du genre).

 

J’ai par contre beaucoup moins aimé les versions suivantes, que ce soit  celle avec Val Kilmer ou celle avec Kevin “Danse avec les Dollars” Costner.

 

Mais une version en BD signée JD Morvan a bien entendu titillé ma curiosité.

 

Déjà, on sent le métier du scénariste qui, choisissant de faire raconter à Wyatt Earp, tout en flashbacks, le destin de la famille Earp et les évènements qui ont mené au célèbre gunfight, n’avait que la durée d’un album de 56 pages pour le faire, et pourtant s’en sort bien, évoquant même la fin de vie du légendaire pistolero et son rapport avec Hollywood (que je ne connaissais absolument pas pour le coup!).

 

Il est évident que, par exemple et même si les sujets sont forts éloignés, on n’est pas là sur le foisonnement de son évocation de la vie hors du commun de Madeleine Riffaud que Morvan a le loisir de développer sur -au moins- 4 ou 5 tomes, mais néanmoins je n’ai pas ressenti de sentiment de “trop peu, trop vite” en refermant ce Ok Corral comme cela peut être le cas de certaines “bio” en BD.

 

Alors certes c’est assez foisonnant côté infos et le rythme est soutenu mais sans pour autant que cela nuise à la lecture.

 

Coté graphismes, pas moins de 6 mains sont à l'œuvre sur ce one-shot!

Rey Macutay gère le storyboard tandis que Scietronc et Tcherkézian dessinent chacun une partie (“passé/présent”).

 

Morvan avait déjà expérimenté le procédé sur ses (fort bonnes) adaptations de Vian/Sullivan en BD -déjà chez Glénat- et le résultat reste convaincant de par une certaine originalité du trait même si certains choix de colo ne m’ont pas toujours emballé.

 

Les fans de western apprécieront également le dossier historique en fin de récit, toujours signé Farid Ameur, gage de rigueur comme on a pu le constater sur les autres ouvrages chroniqués chez nous.

 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : BADMAN TERRITORY



 

C'est de qui ?  R. Webb




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

Ca donne Quoi ? Dans ce western de seconde zone, on croise Jesse James, le brigand bien aimé, qui va sauver la vie à un homme de loi parti le traquer.

 

 

 

La musique est signée Roy Webb alors compositeur en résidence chez RKO pour lesquels il compose du score au kilomètre. 

On note finalement assez peu de western dans sa filmographie et l’on ne s’étonnera d’ailleurs pas qu’il reprenne des thématiques écrites deux ans auparavant pour Tall in the saddle un autre film du genre où John Wayne tient le rôle principal.

 

 

 

Badman territory souffre d’un problème de rythme au niveau du scénario et cela se ressent dans la partition de Webb, quasi entièrement dédiée à l’action et au suspense bon ton de l’époque avec tous les gimmicks du western en prime.

 

Cela étant pour ce Ok Corral c’est bien dans le ton et assez varié pour tenir tout l‘album sans souci.

 

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30 avril 2025 3 30 /04 /avril /2025 08:57


 

LA BD:





 

C'est quoi ? CHARLOTTE IMPERATRICE IV. 60 ANS DE SOLITUDE



 

C'est de qui ? Nury & Bonhomme



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Dargaud



 

Déjà croisés sur le site? Oui ensemble et séparément.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Ne reculant devant aucun sacrifice, Charlotte a pris le bateau pour la France afin de convaincre l’empereur de ne pas retirer ses soldats du Mexique.

 

Mais les dés étant lancés et la partie perdue, les réticences et oppositions des différents interlocuteurs de l'impératrice du Mexique vont lentement mais sûrement avoir raison de sa santé mentale.

 

Enceinte de son amant et dans un état déclinant, Charlotte va se retrouver cloîtrée avec une jeune servante qui devient à la fois sa confidente et sa souffre douleur et personne n'arrivera à empêcher son déclin.



 

Si les trois tomes précédents de la magnifique série de Nury et Bonhomme étaient riches en action, en scènes chocs et en répliques cinglantes, cet ultime volet vient rajouter une couche de glauque et de tragédie dans l’histoire en partie romancée de leur héroïne.



 

Graphiquement, après la moiteur torve de l’Amérique du Sud, Bonhomme se replonge avec tout le talent qu’on lui connaît dans l’Europe de la fin du XIX°.

Qu’il dessine les fastes du Vatican ou les intérieurs glauques des chambres où Charlotte est confinée et laisse cours à ses crises de démence, son trait est toujours virtuose et les couleurs de Delphine Chedru sont parfaitement choisies.



 

La narration est encore une fois un des grands atouts de cet album, que ce soit lors des interrogatoires des protagonistes ou des confrontations de certains des personnages clés de l’histoire.



 

Charlotte Impératrice, avec cette conclusion coup de poing, confirme tout le bien que l’on en a dit depuis que le premier volet est paru (7 ans déjà!) et restera, à mon sens, comme une référence dans le genre.





 

 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : PIANO TRIO N°2



 

C'est de qui ? Schubert




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 




 

Ca donne Quoi ?  Écrit sur la toute fin de sa -courte- vie (il est mort à 32 ans le trio en 4 parties de Schubert, composé pour violon, violoncelle et piano, est l’une de ses œuvres les plus connues, sinon parmi les plus réussies.



 

Connue notamment via son utilisation, plus de deux siècles après sa création, par l’un des plus grands réalisateurs de l’histoire du 7° art, Stanley Kubrick himself, dans son magistral Barry Lyndon (et par une grosse douzaines d’autres réals au fil des décennies).



 

La tonalité mineure et l’atmosphère lyrico-romantique de l’ensemble, qui flirte tout du long avec la tragédie, est très en phase avec cet ultime tome de Charlotte la malchanceuse impératrice. 





 

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22 avril 2025 2 22 /04 /avril /2025 08:39




 

LA BD:





 

C'est quoi ? STRANGE FRUIT



 

C'est de qui ? A. Dan & Hazard



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Dupuis



 

Déjà croisés sur le site? Oui plusieurs fois chacun même.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? A la fin des années 30, Abel Meeropol artiste aux multiples talents, tombe sur le cliché d’un lynchage de deux hommes de couleur par une foule en colère. Cette photo va lui inspirer les paroles de la chanson Strange Fruit, qu’il propose à Billie Holliday.

 

Si la “Lady Day” est un peu récalcitrante au départ elle va finir par accepter et le morceau devient un incontournable de son répertoire même si cela lui vaut parfois quelques soucis.



 

Le succès du titre va apporter beaucoup à la carrière de son auteur - Russe d’origine et aux affinités communistes mal vues en plein maccarthysme-  comme de son interprète -chanteuse Noire- mais leurs destins respectifs  vont connaître plus de bas que de haut dans une époque troublée d’une Amérique en proie à ses démons et se contradictions.



 

L’idée de départ de cet album vient d’un épisode de  l’émission Autant en emporte l’Histoire  diffusée sur France Inter. Vincent Hazard, son auteur, embarqué dans le monde du 9° art par le dessinateur A. Dan, y signe là son premier scénario.



 

Pour un galop d’essai on peut affirmer que c’est réussi, avec cette double biographie en flashbacks à la fois du compositeur de la chanson Strange Fruit et de son inoubliable interprète, la grande Billie Holiday.



 

Mais l’album exploite également bien ses différentes thématiques: le racisme malheureusement  indissociable et toujours ô combien d’actualité aux Etats Unis, les ravages de la Chasse aux Sorcières à Hollywood ou encore les hauts et -surtout- les bas du monde de la musique (là aussi un sujet intemporel!).



 

Pour la mise en image, A Dan comme à son habitude livre un dessin peu voire pas encré, avec un travail intéressant sur la matière et une colorisation dans les pastels. Habitué à la reconstitution historique, il propose des paysages états- uniens convaincants et réalistes. 



 

 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : THE HUSTLER



 

C'est de qui ?  K. Hopkins




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

Ca donne Quoi ? Il fallait la coolitude jazzy d’un Kenyon Hopkins (l’homme qui donna au Lolita de Kubrick son ambiance sulfureuse) pour accompagner comme il se doit cette histoire de joueur de billard arnaqueur, perdant magnifique et, accessoirement, sex-symbol vivant (Paul Newman au sommet de son art tout de même).

 

 

 

A l’époque on ne parle pas encore de Crime-Jazz pour le genre mais ce sont clairement les B.O comme celle ci qui l’ont défini. 

 

Hautbois, Cor Anglais et flûte sont les éléments prédominants d’un orchestre par ailleurs classique dans le jazz, le tout joué par la crème de la crème de l’époque, qui sait cependant se faire discret, voire faire dans l’underscoring quand c’est nécessaire.



 

Ajoutez-y la version de Strange Fruit de la Lady Day et vous avez la B.O toute trouvée de votre lecture!

 

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8 février 2025 6 08 /02 /février /2025 08:47




 

LA BD:





 

C'est quoi ? ELISABETH BATHORY. LA COMTESSE SANGLANTE.




 

C'est de qui ? Pécau & Pilipovic



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Delcourt.




 

Déjà croisés sur le site? Oui, peut-être même ensemble.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Si j’ai beaucoup aimé les premières sagas proposées dans la collection des Reines de Sang j’ai trouvé qu’ensuite l'intérêt (voir le niveau scénaristique et graphique) avait sensiblement baissé, avec des choix de personnages qui m’intéressaient bien moins.



 

Là, double dilemme: tout d’abord Elisabeth Bathory n’est pas une reine -bon ok je chipote mais cela montre tout de même qu’on exploite un peu le filon jusqu’à épuisement- et puis, surtout, le personnage a déjà eu droit à pas mal de déclinaisons en BD allant du réussi (le Erzsebet de Rassat et Ohrun ou la version de Crocy) au beaucoup moins (la déclinaison à la limite du porno crade de Caceres de chez Tabou).



 

Mais étant plutôt amateur de la légende de celle qui aurait été à l’origine du Carmilla de Le fanu et du Dracula de Stoker, deux pierres angulaires de la littérature vampirique et gothique, je me suis tout de même penché sur cette nouvelle proposition.



 

Si Pécau opte pour l’approche historique et restitue bien le contexte et si Pilipovic rend également une copie très satisfaisante au niveau reconstitution des décors et des costumes, le scénario tombe assez vite dans les travers de la surenchère.

L’héroïne se désappe toutes les 8 pages, tous les personnages féminins ont des mensurations de californiennes, les méchants sont très méchants et la violence est montrée sans fards.

 

Au final à mon sens un one shot qui, s’il possède quelques qualités, ne marquera pas ni la biographie du personnage ni la collection des Reines de Sang.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : HOUSE OF HORRORS



 

C'est de qui ?  E. Luytens




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si les studios de la Hammer ont trusté le marché du film d’horreur durant deux décennies, leurs concurrents quasi directs de chez Amicus étaient également pas mal actifs sur le même créneau (si ce n’est que la plupart des films Hammer étaient à background « historico-gothiques » tandis que ceux de chez Amicus étaient plutôt contemporains).

 

 

 

Pour ce film à sketches où l’on retrouve les incontournables Peter Cushing et Christopher Lee (acteurs fétiches de la Hammer par ailleurs), la compositrice Elisabeth Luyden, première femme à écrire de la musique de film mais qui, de son propre aveu, faisait ça plus pour payer les factures que par choix, écrit une partition assez passe partout, où elle laisse de coté le sérialisme dont elle s’est faite spécialiste outre-manche.

 

 

 

Néanmoins on reconnaîtra à son score des qualités manifestes dans l’évocation de l’épouvante subreptice, de l’illustration thématique simple mais efficace.

 

A l’opposé d’un James Bernard, compositeur attitré de la Hammer, Luyden fait dans l’underscoring si nécessaire et, par la même, rend ses compositions plus variées que la moyenne.

 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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