8 février 2025 6 08 /02 /février /2025 08:47




 

LA BD:





 

C'est quoi ? ELISABETH BATHORY. LA COMTESSE SANGLANTE.




 

C'est de qui ? Pécau & Pilipovic



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Delcourt.




 

Déjà croisés sur le site? Oui, peut-être même ensemble.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Si j’ai beaucoup aimé les premières sagas proposées dans la collection des Reines de Sang j’ai trouvé qu’ensuite l'intérêt (voir le niveau scénaristique et graphique) avait sensiblement baissé, avec des choix de personnages qui m’intéressaient bien moins.



 

Là, double dilemme: tout d’abord Elisabeth Bathory n’est pas une reine -bon ok je chipote mais cela montre tout de même qu’on exploite un peu le filon jusqu’à épuisement- et puis, surtout, le personnage a déjà eu droit à pas mal de déclinaisons en BD allant du réussi (le Erzsebet de Rassat et Ohrun ou la version de Crocy) au beaucoup moins (la déclinaison à la limite du porno crade de Caceres de chez Tabou).



 

Mais étant plutôt amateur de la légende de celle qui aurait été à l’origine du Carmilla de Le fanu et du Dracula de Stoker, deux pierres angulaires de la littérature vampirique et gothique, je me suis tout de même penché sur cette nouvelle proposition.



 

Si Pécau opte pour l’approche historique et restitue bien le contexte et si Pilipovic rend également une copie très satisfaisante au niveau reconstitution des décors et des costumes, le scénario tombe assez vite dans les travers de la surenchère.

L’héroïne se désappe toutes les 8 pages, tous les personnages féminins ont des mensurations de californiennes, les méchants sont très méchants et la violence est montrée sans fards.

 

Au final à mon sens un one shot qui, s’il possède quelques qualités, ne marquera pas ni la biographie du personnage ni la collection des Reines de Sang.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : HOUSE OF HORRORS



 

C'est de qui ?  E. Luytens




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si les studios de la Hammer ont trusté le marché du film d’horreur durant deux décennies, leurs concurrents quasi directs de chez Amicus étaient également pas mal actifs sur le même créneau (si ce n’est que la plupart des films Hammer étaient à background « historico-gothiques » tandis que ceux de chez Amicus étaient plutôt contemporains).

 

 

 

Pour ce film à sketches où l’on retrouve les incontournables Peter Cushing et Christopher Lee (acteurs fétiches de la Hammer par ailleurs), la compositrice Elisabeth Luyden, première femme à écrire de la musique de film mais qui, de son propre aveu, faisait ça plus pour payer les factures que par choix, écrit une partition assez passe partout, où elle laisse de coté le sérialisme dont elle s’est faite spécialiste outre-manche.

 

 

 

Néanmoins on reconnaîtra à son score des qualités manifestes dans l’évocation de l’épouvante subreptice, de l’illustration thématique simple mais efficace.

 

A l’opposé d’un James Bernard, compositeur attitré de la Hammer, Luyden fait dans l’underscoring si nécessaire et, par la même, rend ses compositions plus variées que la moyenne.

 

 

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5 janvier 2025 7 05 /01 /janvier /2025 15:45


 

LA BD:




 

C'est quoi ? LA DERNIÈRE NUIT DE MUSSOLINI



 

C'est de qui ? Chapuzet et Girard


 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat



 

Déjà croisés sur le site? Non


 

Une planche: 

 


 

Ca donne Quoi ? Ne vous fiez pas à la couverture faussement grotesque de cette Dernière Nuit de Mussolini au risque de rapidement tomber de haut.

 

En effet, si on a souvent dressé un portrait du Duce comme un  bouffon, surtout face à son allié de l’Axe de l’époque, cette bio incisive, toute en flashbacks et forwards, signée Chapuzet et Girard, nous rappelle que Mussolini était avant tout un homme politique frustré, avide de femmes et de pouvoir.


 

Tout d’abord très “à gauche”, prônant la révolution contre le pouvoir, et plein d’idées libertaires comme le vote des femmes ou l’anticapitalisme, il va vite verser dans un nationalisme exacerbé suite à son éviction du parti socialiste, fondant ce qui va devenir la base du fascicsme italien.


 

Mégalomane et dominateur, collectionneur de maîtresses, Mussolini va suivre l’Allemagne Nazie dans la seconde guerre mondiale jusqu’à cette fameuse dernière nuit relatée ici,  quatre journées en fait, où le Duce tente d’échapper à la vindicte des vainqueurs et de ses opposants.

 

Après maintes péripéties sa maîtresse et lui seront finalement pris puis exécutés avant d’être pendus par les pieds sur la place même où des soldats de son éphémère République de Salo avaient exécuté des partisans.


 

 

Le scénario est fort documenté, bien servi par le trait semi-réaliste de Christophe Girard (avec qui j’avais eu un intéressant échange à l’époque de son  adaptation de Métropolis, ça ne nous rajeunit pas!) qui propose des personnages volontairement caricaturaux sur des décors détaillés et alterne les colorisations selon les époques: trichromie parcourue de couleurs pour les derniers jours, pleines couleurs pour les flashbacks.


 

La dernière nuit de Mussolini est un album qui sert l’essentiel devoir de mémoire, en mettant bien en lumière tous les aspects de la vie du tyran ainsi que ses multiples tares, et qui rappelle au lecteur, via notamment une séance sur l’assassinat de Pasolini (qui venait de réaliser un film sur Salo) et une dernière page où l’on reconnait les “héritiers” du Duce, que le fascisme et ses dérives sont semble t-il intrinsèquement liés aux sociétés humaines, et qu’il est impératif de ne jamais laisser la bête prendre le dessus.  








 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi : ENNEMY AT THE GATES


 

C'est de qui ? J. Horner



 

La Couv':

 


 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui


 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si une fois encore, on pourra reprocher à Horner, pour cette nouvelle collaboration avec Annaud, de réutiliser sans vergogne certains motifs et phrases de travaux précédents, on lui reconnaîtra tout de même un sens du grandiose et de l’imposant.

 

En effet même si on trouve bien un thème romantique dans la partition, il est quasi complètement noyé dans la masse de suspense, de froideur et de dureté du reste.

 

Pourtant n’allez pas me faire dire ce que je n‘ai pas dit, l’émotion est bien là, sous l’agressivité feinte, et si la tension, construite par les cordes, et le motif principal à quatre notes répété presque jusqu’à la nausée, mettent les nerfs de l’auditeur à rude épreuve, la force d’expression du score est indéniable.

 

Une musique martiale et puissante juste ce qu’il fallait à l’évocation de la fin du Duce (mais pas du fascisme hélas!)



 

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4 décembre 2024 3 04 /12 /décembre /2024 08:42





 

LA BD:





 

C'est quoi ? CRÉNOM, BAUDELAIRE! 2. LES FLEURS DU MAL.




 

C'est de qui ? Gelli d’après Teulé.




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Futuropolis




 

Déjà croisés sur le site? Oui sur le précédent.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Notre poète maudit vit jusqu’au bout ses passions, qu'elles soient littéraires, avec l’écriture cathartique et chaotique de son nouveau recueil de poèmes -celui qui passera à la postérité sous le titre des Fleurs du mal- ou charnelles dans sa relation avec Jeanne à la fois sa muse, sa victime et son bourreau.



 

Endetté, accro à la drogue et à l’alcool, Baudelaire brûle la vie par les deux bouts et en fait baver à tout son entourage, de sa compagne à son éditeur en passant par ses amis artistes et, last but not least, sa pauvre mère.



 

Voici donc le second tome de la biographie de l’un de nos plus célèbres poètes par l’un de nos plus acerbes romancier, spécialiste des bios historiques décalées.

Jean Teulé ayant disparu avant de voir son roman passer par la case BD on peut affirmer que les Gelli père et fils ont repris le flambeau avec un certain brio.

 

Dominique assure la partie BD à proprement parler, où il superpose à des décors réalistes des personnages souvent caricaturaux (dans le bon sens du terme) et son fiston propose des peintures pleines pages pour illustrer certains des poèmes.

 


 

On est ici vraiment dans le vif du sujet et l’on assiste avec une délectation mêlée d’une certaine mortification aux conséquences des affres de la création sur un Baudelaire souvent détestable notamment quand il met le couple d’imprimeur à l’épreuve en leur imposant des modifications aussi nombreuses que maniaques ou encore quand il se défoule sur Jeanne.



 

On croise également le gotha des artistes de l’époque et dieu sait qu’il y a un sacré panel de grands noms ici.

 

Vivement le troisième tome de ce Crénom Baudelaire qui, à mon sens, comptera parmi les biographies BD les plus intéressantes du genre.

 

 





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : POEME



 

C'est de qui ? M. Thiriet




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? S’il est l’auteur de plus de 150 musiques pour le cinéma, Maurice Thiriet restera surtout célèbre pour avoir co-écrit la bande originale des Enfants du Paradis…et ne pas en avoir tiré crédit, ce dernier étant revenu à Joseph Kosma.

 

Néanmoins la carrière de Thiriet, que ce soit pour le grand écran, la scène ou dans le répertoire classique, est un vivier de choses aussi réussies qui étonnantes parfois.

 

J’en prends à témoin ce poème, écrit en 36, et qui déjà, alors qu’il débute au cinéma, est une œuvre à la force descriptive manifeste, avec ses cordes sinueuses et ses vents en écho, le tout guidé par un piano saccadé en fond.

 

La mélodie hypnotise littéralement l’auditeur, accompagnant les dérives de notre poète maudit avec une mélancolie décalée bienvenue.



 

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22 octobre 2024 2 22 /10 /octobre /2024 08:57

 

LA BD:





 

C'est quoi ? ORSON WELLES L’ARTISTE ET SON OMBRE




 

C'est de qui ? Y. Daoudi




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Delcourt




 

Déjà croisé sur le site? Non.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Orson Welles est unanimement reconnu -pour ceux à qui son nom dit encore quelque chose- comme une figure majeure du cinéma mondial.

Si, en tant qu’acteur, il a - à l’instar d’un Marlon Brando pour citer un autre monstre sacré- fait parfois des choix de carrière hasardeux, sa filmographie comme réal en impose avec une poignée de chefs d’oeuvre, à commencer par son Citizen Kane, exemple parfait du coup d'essai/coup de maître.

 

Tout ce succès montera cependant vite à la tête de Welles qui, devenu mégalo (mais n’est ce pas l’excuse de tout génie), ira de projets avortés en flops commerciaux en passant par quelques coups d’éclats retentissants.

S’il a élargi le champ des possibles en innovant constamment dans sa discipline, Welles s’attirera rapidement l’inimitié d’une partie de la profession jusqu'à devenir quasiment un paria à Hollywood. 

 


 

Orson Welles je connais un peu sous toutes les coutures, avant d'avoir eu Citizen Kane au programme du Bac audiovisuel, j'avais étudié, entre autre, la vertigineuse séance d'intro de la Soif du Mal en long en large et en travers et décortiqué quelques unes de ses adaptations de Shakespeare.

 

 

Pas facile d’évoquer la carrière d’un artiste aussi démesuré et Youssef Daoudi opte pour une approche quelque peu ambitieuse: le récit est raconté par Welles himself, avec force flash backs et forwards, le scénariste/dessinateur enchaînant des effets de narrations intéressants mais peut être trop nombreux, entre mise en abyme, fracas du quatrième mur et autres mises en scène mixtes qui, si originales, peuvent nuire à la lecture de ce pavé de presque 300 pages très documenté.



 

Un hommage très (trop?) personnel à une légende qui a le mérite de remettre (espérons le) quelque peu en lumière  un artiste qui a marqué le 7° Art d’une empreinte indélébile. 





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE BRUIT ET LA FUREUR



 

C'est de qui ? A. North




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 




 

Ca donne Quoi ? Dans The Sound and the Fury, adatatée d’un roman de Faulkner Alex North, dans la lignée d’œuvres comme Un Tramway nommé Désir ou The Rose Tatoo, développe son sens de l’illustration musicale et des thèmes psychologiques.

 

 

 

Le compositeur qui a marqué le cinéma de sa patte musicale (son fabuleux thème d’Amour pour le Spartacus de Kubrick est un sommet rarement égalé) n’a pas son pareil dans le registre dramatique (peut être même plus que dans le grand spectacle où pourtant il n’était pas manchot), et a le chic pour insuffler du modernisme dans ses partitions (c’est un des premiers par exemple à avoir marié jazz et musique de film).



 

Ici c’est la trompette qui est à l’honneur, même si le reste de l’orchestre n’est pas en reste. La rythmique est particulièrement mise en avant et certaines pistes ont des structures empruntées à la musique populaire, le rock (de l’époque s’entend) en tête.



 

Une partition peu connue d’un auteur majeur de la B.O qui ne démérite pas sur l’hommage décalé à Orson Welles.

 

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18 janvier 2024 4 18 /01 /janvier /2024 10:00




 

LA BD:





 

C'est quoi ? LES DERNIERS JOURS DE ROBERT JOHNSON



 

C'est de qui ? F. Duchazeau



 

La Couv':


 


 

C’est paru chez qui?  Sarbacane



 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Plus de 15 ans après avoir évoqué la figure mythique du blues qu’est Robert Johnson dans Meteor Slim, Franz Duchazeau clôt la boucle en ce début d’année avec ce biopic généreux qui, avec force flash backs, raconte la courte et bien remplie existence du guitariste célèbre pour avoir soi-disant signé un pacte avec le diable.



 

Enfance difficile avec un beau père à la main leste, amour de la musique et des femmes et penchant bien trop prononcé pour les boissons alcoolisées, Robert Johnson connaîtra une célébrité fugace avant de passer l’arme à gauche de bien triste façon, laissant à la postérité une grosse poignée de morceaux qui influenceront des générations de bluesmen.



 

On suit ici, une sorte de double roadtrip, celui de Johnson et d’un de ses potes qui traversent une partie du sud des Etats unis, vivant d’expédients et faisant la manche, et de deux envoyés d’un producteur de maison de disque qui veut que Johnson se produise sur la scène du Carnegie Hall.



 

Comme une improvisation à la guitare, l’album de Duchazeau se joue de la temporalité, tord quelque peu le cou à la légende du crossroad et le trait charbonneux uber expressif de l’auteur, toujours aussi puissant, rend un bel hommage à celui qui ouvrira bien malgré lui le tristement célèbre Club des 27!



 

Pour les plus curieux d'entre vous, vous pouvez retrouver une interview “Musique et BD” que Franz Duchazeau avait accordé à B.O BD à l’époque de la sortie de La Main Heureuse, son album sur son adolescence et les années Mano Negra, par ici.



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : BLACK SNAKE MOAN



 

C'est de qui ? Divers



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Certains oui.



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Musicien et producteur basé à Memphis, Scott Bomar collabore de nouveau avec le réal de Hustle And Flow sur ce film où un Samuel Jackson vieillissant et acariâtre décide de sauver une Christina Ricci chaude comme la braise d’une vie de perdition. 



 

Le tout se déroule, géographie oblige, sur fond de blues suave et sensuel.

 Outre une poignée de compositions personnelles très dans le ton, Bomar est allé s’imprégner, en compagnie de Jackson, de l’esprit des vieux bluesmen de sa région et a remanié quelques classiques à qui il a appliqué un lifting bien senti. 



 

Coté nom connu on retrouve Son House ou R.L Burnside parmi quelques artistes plus obscurs du delta blues anciens et plus actuels, le tout proposant une B.O toute trouvée pour cette bio inspirée de Robert Johnson.

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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