LA BD:
C'est quoi ? ORSON WELLES L’ARTISTE ET SON OMBRE
C'est de qui ? Y. Daoudi
La Couv':
C’est édité chez qui? Delcourt
Déjà croisé sur le site? Non.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Orson Welles est unanimement reconnu -pour ceux à qui son nom dit encore quelque chose- comme une figure majeure du cinéma mondial.
Si, en tant qu’acteur, il a - à l’instar d’un Marlon Brando pour citer un autre monstre sacré- fait parfois des choix de carrière hasardeux, sa filmographie comme réal en impose avec une poignée de chefs d’oeuvre, à commencer par son Citizen Kane, exemple parfait du coup d'essai/coup de maître.
Tout ce succès montera cependant vite à la tête de Welles qui, devenu mégalo (mais n’est ce pas l’excuse de tout génie), ira de projets avortés en flops commerciaux en passant par quelques coups d’éclats retentissants.
S’il a élargi le champ des possibles en innovant constamment dans sa discipline, Welles s’attirera rapidement l’inimitié d’une partie de la profession jusqu'à devenir quasiment un paria à Hollywood.
Orson Welles je connais un peu sous toutes les coutures, avant d'avoir eu Citizen Kane au programme du Bac audiovisuel, j'avais étudié, entre autre, la vertigineuse séance d'intro de la Soif du Mal en long en large et en travers et décortiqué quelques unes de ses adaptations de Shakespeare.
Pas facile d’évoquer la carrière d’un artiste aussi démesuré et Youssef Daoudi opte pour une approche quelque peu ambitieuse: le récit est raconté par Welles himself, avec force flash backs et forwards, le scénariste/dessinateur enchaînant des effets de narrations intéressants mais peut être trop nombreux, entre mise en abyme, fracas du quatrième mur et autres mises en scène mixtes qui, si originales, peuvent nuire à la lecture de ce pavé de presque 300 pages très documenté.
Un hommage très (trop?) personnel à une légende qui a le mérite de remettre (espérons le) quelque peu en lumière un artiste qui a marqué le 7° Art d’une empreinte indélébile.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : LE BRUIT ET LA FUREUR
C'est de qui ? A. North
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Dans The Sound and the Fury, adatatée d’un roman de Faulkner Alex North, dans la lignée d’œuvres comme Un Tramway nommé Désir ou The Rose Tatoo, développe son sens de l’illustration musicale et des thèmes psychologiques.
Le compositeur qui a marqué le cinéma de sa patte musicale (son fabuleux thème d’Amour pour le Spartacus de Kubrick est un sommet rarement égalé) n’a pas son pareil dans le registre dramatique (peut être même plus que dans le grand spectacle où pourtant il n’était pas manchot), et a le chic pour insuffler du modernisme dans ses partitions (c’est un des premiers par exemple à avoir marié jazz et musique de film).
Ici c’est la trompette qui est à l’honneur, même si le reste de l’orchestre n’est pas en reste. La rythmique est particulièrement mise en avant et certaines pistes ont des structures empruntées à la musique populaire, le rock (de l’époque s’entend) en tête.
Une partition peu connue d’un auteur majeur de la B.O qui ne démérite pas sur l’hommage décalé à Orson Welles.