24 avril 2023 1 24 /04 /avril /2023 09:00

 

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? MUSEE



 

C'est de qui ? Chabouté



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Depuis pas mal d'années, BD et monde de l’art, et tout particulièrement des musées, font bon ménage.

 

Après les collections conjointes du Louvre et de Futuropolis/Delcourt, voici que nous arrive un album ô combien original sur un autre des magnifiques musées parisiens: Le Musée d’Orsay (bon quand je dis un “autre”, je vous avoue que j’arrache un peu, c’est le seul que je sois allé visiter à Paname, mais quelle claque!).



 

Chabouté, imagine une histoire où les œuvres d’art, une fois le musée fermé au public la nuit, prennent vie et sacrifient à d'immuables habitudes.



 

Les bustes de plâtres se répandent en commérages, une statue d’Hermès vient se disputer avec le portrait peint d’une femme, une statue féminine et celle d’un gladiateur échangent sur leur condition ou encore une femme dans un tableau prend plaisir à regarder un humain promener son chien sur le parvis du musée.

 


 

Et chaque matin le ballet incessant des visiteurs, tous différents et pas toujours tous passionnés, reprend devant nos oeuvres d’art qui n’ont qu’une envie: que les gardiens signalent la fin des visites et que les lieux retrouvent leur calme pour recommencer leur rituel. 



 

Un récit doux-amer sur la relation de l’homme à l’art, sur la sensibilité, parcouru de quelques running-jokes amusantes (Héraclès continuellement circonspect face aux toilettes du musée, les réactions des visiteurs face à l’Origine du Monde…), que l’auteur illustre de son noir et blanc profond, optant pour une opposition saisissante entre des humains forts expressif parfois à la limite de la caricature (dans leurs physiques comme leur comportement) et un rendu des oeuvres et du musée très réaliste.



 

Un album que je ne saurais que conseiller à ceux qui iront visiter l’un des plus beaux (oui, oui, je sais!) musée français mais évidement aussi à tous les amateurs d’art, de BD poétique et, last but not least, de lecture de qualité.





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : CONCERTO EN RE



 

C'est de qui ? Vivaldi



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Compositeur surdoué, violoniste virtuose, touche à tout passionnant, Vivaldi a composé ce concerto –genre dans lequel il était passé maître-  pour  deux mandolines en le faisant débuter et finir par des allegro aux thèmes jouant sur la répétition de motifs, avec une partie soliste où il exploite avec science toute l’étendue mélodique de l’instrument (à noter que la pièce rend également fort bien à la guitare, si tant est que l’on ait un interprète chevronné).

 

 

Malgré les changements de tonalité et des passages en mineur, ce Concerto , qui est d’une grande richesse musicale et reste l’un des plus connus de son auteur, est de nature générale assez gai, grâce notamment aux ritornello et aux cordes qui se répondent.

 

 

Si l’on fait abstraction d’un « fond » orchestral un brin baroque parfois, et malgré son éloignement dans le temps, cette pièce fait fort bonne figure avec cette visite impromptue du musée d’Orsay signée Chabouté.






 

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5 juillet 2021 1 05 /07 /juillet /2021 09:45


LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  BUZZELLI. OEUVRES 3.

 

 

C'est de qui ? Buzzelli

 

 

La Couv':

 

 

 

 

Déjà lu chez nous? Oui sur les précédent.

 

 

C’est édité chez qui ? Les Cahiers Dessinés.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Troisième et dernier tome des oeuvres du trop peu connu transalpin Buzzelli, où sont réunies divers illustrations et dessins réalisés entre autre pour une revue subversive des années 70 en Italie.

 

On y retrouve tout le génie cynique et sexy des histoires des précédents tomes, via des personnages plus grands que natures, des tranches de vies dignes d’un Fellini époque Satyricon ou d’un Pasolini goguenard.

 

Brocardant la société italienne de l’époque à grands coup de caricatures appuyées, n’épargnant personne du petit bourgeois à l’intellectuel, du monsieur tout le monde aux retraités, tous passent sous le crayon ravageur du maestro.

 

Foin d’histoires ici, si ce n’est deux très courtes, mais une conclusion intéressante du panorama de l’œuvre de Buzzelli que les esthètes apprécieront.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : LE TRIO INFERNAL

 

 

C'est de qui ? E. Morricone

 

 

La Couv':

 

 

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Souvent oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Pour un premier film Francis Girod frappe fort avec cette comédie noire où Piccoli incarne un avocat véreux qui forme avec deux sœurs allemandes (dont Romy Schneider excusez du peu) un trio lié par la luxure et le crime.

 

Ennio Morricone de son côté est en pleine effervescence avec, rien que pour cette année 1974, pas moins de 16 B.O à son actif.

 

Délaissant les gimmicks de westerns et autres giallos qui ont fait sa renommée, il joue ici plutôt la carte de l’humour grinçant en détournant de façon quelque peu grandiloquente certains de ses thèmes de films de gangsters (on pense parfois au Clan des Siciliens) qu’il panache de pistes plus romantiques classes.

 

 

Le tout est parfois déroutant passant d’une ambiance à une autre, souvent aux antipodes, mais porte la marque du talent de son auteur et est aussi jouissif et décalé que les Buzzeliades de ce troisième tome édité par les Cahiers Dessinés.

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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2 mai 2021 7 02 /05 /mai /2021 13:43

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  MADEMOISELLE BAUDELAIRE

 

 

C'est de qui ? Yslaire

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dupuis

 

 

Déjà lu chez nous? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Yslaire est un amateur de romances tragiques et de symbolisme, chaque page de son œuvre phare, Sambreet ses spins offs- en est empreinte que ce soit coté scénario comme visuellement.

 

Grand amateur, de son propre aveu, des écrits de Baudelaire, il se frotte ici à son idole en composant un bio semi romancée qui évoque la vie de bohème dissolue de l’artiste aux cotés de sa muse Jeanne Duval, mettant en exergue les faiblesses et les addictions du poète, la relation conflictuelle avec sa mère et son beau-père, les affres de la création qui l’assaillent et le groupe d’artistes qui gravitent dans son entourage.

Ainsi aux détours des pages de ce magnifique album on croise Balzac, Delacroix, Hugo ou encore Nadar l’un des pionniers de la photographie d’art.

 

Yslaire ne cherche pas à donner une image positive de Baudelaire, exacerbant même ses failles, faisant quasiment même de la belle « mulâtresse » le personnage principal de son récit, avec ce que cela implique d’érotisme troublant.

 

 

Diablement inspiré par son sujet, le dessinateur livre un travail qui impose le respect que ce soit dans sa retranscription souvent glauque du Paris de l’époque, de ses troquets et de ses mansardes, tout comme dans les délires baudelairiens sous l’emprise de l’alcool, du haschisch ou de l’extase, grandioses compositions picturales où les influences des peintres romantiques de l’époque (Delacroix en tête) se font sentir.

 

 

Une bio-hommage en tout point superbe qui vient fêter comme il se doit le bicentenaire de la naissance de Baudelaire.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE WIFE

 

 

C'est de qui ? Jocelyn Pook

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Une fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Auréolée d’un BAFTA l’année précédente et forte d’une réputation grandissante –et méritée- dans le monde de la B.O, Jocelyn Pook écrit en 2018 la musique de The Wife où l’on retrouve la toujours parfaite Glenn Close.

 

Explorant un peu plus avant la veine minimaliste qu’elle a déjà abordée dans ses scores précédents, son travail ici se rapproche clairement de celui d’un Phillip Glass, ce qui, les amateurs le confirmeront- n’est pas rien coté comparaison.

 

De par ses ondulations hypnotiques et dramatiques la partition de Pook, toute en cordes aussi aériennes que langoureuses, ponctuées de notes de piano éparses, souligne le drame et la tension sous-jacents du scénario, devenant un élément à part entière du film comme c’était déjà le cas sur les séquences du Eyes Wide Shut de Kubrick où apparaissaient des compositions de l’artiste.

 

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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12 avril 2021 1 12 /04 /avril /2021 09:46

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : LES QUATRE DETOURS DE SONG JIANG

 

 

C'est de qui ? Alex Chauvel (scénario) – Guillaume Trouillard (dessins et couleurs)

 

 

La Couv': 

 

 

Déjà croisés sur BO BD ? non

 

2 premiers carrés:

 

 

Ça donne Quoi ? C'est un livre un peu particulier que celui-ci. D'abord c'est un leporello de 24 volets et de grande taille : 28cm x 28 cm fermé et 28cm x 336cm déployé. C'est un hommage aux rouleaux traditionnels chinois.

 

Le sage Song Jiang habite au centre du pays. Il reçoit la visite de quatre amis qui ont fait de longs voyages pour le voir. Chacun arrive d'un point cardinal et va repartir vers un autre au gré des réflexions qu'ils échangent. Le 1e vient du Sud et a pris le temps d'apprendre la peinture, il repart vers l'Est pour voir un cousin. Le 2e vient de L'Ouest chercher des conseils car il est désabusé par tout ce qu'il a fait de sa vie, il repart vers le Sud pour méditer. Le 3e vient du Nord lui aussi à la recherche de conseils et repart vers l'Ouest chercher la sérénité. Le 4e fuit l'Est où sa nature belliqueuse lui a fait ruer 3 hommes, il repart vers le Nord en quête de batailles.

 

Il semble qu'Alex Chauvel se soit inspiré du taoïsme puisque 8 cartes inspirées des trigrammes sont jointes au leporello. Les trigrammes symbolisent le Ciel, la Terre, le Vent, le Tonnerre, le Feu, l'Eau, la Montagne et le Lac. Il a glissé dans son conte philosophique une allusion au roman classique Au bord de l'eau via des personnages cités par le 1e visiteur… et peut-être aussi une allusion au roman Voyage vers l'Ouest puisque le 2e va chercher la sérénité à l'Ouest.

 

 

Mais c'est un vrai bonheur d'admirer les splendides peintures de Guillaume Trouillard qui s'est inspiré des peintres chinois (et peut-être un peu aussi japonais) surtout du passé lointain. Il y a des montagnes bleues et arrondies où poussent des pins aux branches tordues ou d'autres arbres aux hauts troncs droits, des villages aux maisons basses avec les toits foncés entourant des belles villas (ou temples?) aux tuiles vernissées, des rivières où l'eau s'écoule en générant des petits tourbillons… Le moindre petit détail est travaillé et admirable. J'espère simplement qu'il a réalisé ses originaux dans des tailles plus conséquentes.

 

Mon amour de la peinture asiatique ne me rend pas totalement objective vis-à-vis de cet œuvre qui sort vraiment de l'ordinaire et que je vous conseille… mais attention à manipuler l'objet avec précautions!

 

Un exemple de peinture ancienne avec cet extrait d'un rouleau de Wen Zhengming (1548) trouvé sur l'article de Wikipedia : Peinture chinoise — Wikipédia (wikipedia.org)

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? HERO

 

 

C'est de Qui ?  Tan Dun

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous ? oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ça donne Quoi ? Le mélange d'orchestre symphonique (enfin, surtout les pupitres des cordes) et d'instruments traditionnels chinois donne une douceur et une mélancolie parfaitement adapté à la contemplation (je n'ose dire lecture) du leporello cité plus haut.

 

Tan Dun est un compositeur chinois reconnu dans le monde du cinéma depuis l'oscar reçu pour Tigre et Dragon en 2000, mais son travail musical ne se limite pas à la musique de films car il écrit aussi des symphonies ou concertos, de la musique de chambre… et même des opéras. Mais cela n'a pas toujours été facile pour lui puisque, en pleine Révolution Culturelle, il avait dû abandonner la musique pour travailler aux champs comme beaucoup d'étudiants en disciplines artistiques.

 

 

 

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Une Chronique de Gen

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21 décembre 2020 1 21 /12 /décembre /2020 12:41
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  MIRAGES ET FOLIES AUGMENTEES

 

 

C'est de qui ? Druillet

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà lu sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? En cette période où l’on a plaisir à offrir de beaux livres, Glénat a pensé aux amateurs de l’un des plus grands auteurs de SF de BD français, Druillet himself, en proposant une version enrichie de Mirages.

 

Sous la couverture argentée, le lecteur explore, par thèmes, des périodes clés du tout début de la carrière de l’auteur, commentées par lui-même. Si les premiers font hésitants, pour ne pas dire amateur, avec une première aventure de Lone Sloane qui a fort mal vieillie, dès la partie sur les hommages à Lovecraft, on retrouve toute la folie et la maestria graphique du dessinateur. Ses quelques pages du Necronomicon sont saisissantes, on peut sans peine comparer ses visions du mythe de Cthullu à celle d’un Breccia, les deux auteurs partageant une approche visuelle unique.

 

 

La –grosse- part sur les récits courts est, à mon sens, à réserver aux afficionados du maître tant certains sont anecdotiques, exutoires voire outranciers ou simplement trop datés (et je ne parle même pas des graphismes de certains).

 

On retrouvera pèle mêle dans le reste de ce Mirages des collaborations intéressantes, avec des accents très Metal Hurlant de l’époque, dont un sympathique Firaz et la ville fleur avec Picotto aux crayons, le Mage Acrylic, un peu daté et deux récits avec Gotlib (dont un bien décalé, où l‘on reconnaît bien la patte du papa de Gai Luron).

 

 

Une somme d’œuvres qui ont plus de 40 ans au compteur, embryons prometteurs d’une carrière magistrale s’il en est.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :IN DEN GARTEN PHARAOS

 

 

C'est de qui ? Popol Vuh

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si pour moi les teutons de Popol Vuh sont indissociables de l’œuvre barrée du cinéaste Werner Herzog (et de la tronche hallucinée de Klaus Kinsky), la douzaine de galettes qu’ils ont sorties en marge de leurs B.O sont au moins autant, si ce n’est plus, digne d’intérêt pour tout auditeur qui ne serait pas allergique à l’expérimentation psyché coté obscur de la force du début des seventies.

 

A la croisée des chemins musicaux du Miles Davis de Bitches Brew, des Pink Floyd, du MahaVishnu Orchestra ou, évidement, de Tangerine Dream, Popol Vuh explore les plages planantes, défrichant les espaces encore inexplorés à la limite du free jazz et de la New Age naissante.

 

Alternant, d’une piste à l’autre, entre piano solo simplement accompagné de percussions tribales hypnotiques,  orgue spectrale ponctuée de grands coups de cymbales gothiques, électro avant-gardiste pointue ou encore cuivre arabisant plein de reverb, le groupe livre un bel échantillon de ses expériences sonores dans cet album qui, tout aussi marqué que Mirages et Folies Augmentées, a cependant mieux vieilli, si l’on peut toutefois avancer cette comparaison.

 

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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