1 novembre 2023 3 01 /11 /novembre /2023 13:13

Edités par Button Shy aux States et localisés chez nous par Matagot, la série des Microgames est intéressante à plus d'un titre:

 

Jeux de 18 cartes tenant dans un portefeuille dont le prix avoisine les 8 euros dépendant là où vous les achetez, ils sont en général d'une durée assez courte et sont plutôt destinés à être joués en apéro, entre deux parties de plus gros jeux ou quand vous avez un quart d'heure à tuer0.

 

Les couleurs définissent le nombre de joueurs auxquels ils s'adressent: crème pour les solos, noir pour les duos verts pour les jeux en coopération et rouge pour les multi-joueurs.

 

Très différents dans leurs thématiques comme leurs mécanismes, s'ils sont forcément d'intérêt et de challenge inégaux certains se révèlent tout de même assez bluffant vu le concept minimaliste.

 

A noter aussi que certains d'entre eux, prévus au départ pour 2 joueurs ont vu paraître des règles pour jouer en solo sans pour autant perdre de leur intérêt, ce qui est, en soi, un autre petit tour de force.

 

Cette entrée en matière effectuée penchons nous sur l'un des derniers sortis:

 

LES BONS CONTES... FONT LES BONS ENNEMIS

 

Imaginez que les personnages des contes de notre enfance, du petit chaperon rouge aux 3 petits cochons en passant par Raiponce se retrouvent tous dans la même histoire.

 

Forcément certains s'entendent mieux que d'autres et certains ne peuvent pas se voir en peinture, à vous de les disposer au mieux pour vous faire marquer des points et en faire perdre à votre adversaire.

Mais attention aux retournements (au sens propre!) de situations!

 

Jeu de pose pour 2 joueurs qui se déroule en 3 manches, "Les Bons Contes..." demande un peu de roublardise, un rien de chance et de calcul et se révèle aussi fun que prenant.

 

L'auteur lui même a inventé une variante solo dans laquelle le joueur affronte le Nain Tracassin et qui, malgré une part de hasard forcément plus importante (l'adversaire virtuel pose forcément ses cartes au hasard mais commence avec un total de points) fonctionne ma foi plutôt bien.

 

 

Thématique sympa, illustration réussies et concept original, ce microgame est un de mes favoris.

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bobd - dans Jeux
31 octobre 2023 2 31 /10 /octobre /2023 08:44

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? CHASSÉ CROISÉ AU VAL DORE



 

C'est de qui ? Trondheim & Garcia Sanchez



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Dupuis

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui pour le scénariste



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?Il s’en passe des choses au Val Doré! On peut en effet y croiser pêle mêle un président de la République qui se faisait une fausse idée de son job qui consiste en fait à tabasser des monstres qui envahissent notre planète, une jumelle piquée par un serpent qui va hanter sa famille sans succès, un petit garçon qui aurait préféré un chien plutôt qu’un chat mais qui va découvrir que les chiens finalement ça peut être féroce, même si, et on a gardé le meilleur pour la fin, le canidé en question s’emballe pour sauver sa maîtresse…la soeur du fantôme.

 

Ouf! Je crois que l’on vient de battre le record de longueur de phrase pour une chronique! Mais rassurez-vous, toutes ces histoires, si elles sont bel et bien interconnectées, se lisent en fait séparément dans 4 petits albums carrés rangés dans un joli étui.

 

 

Trondheim se charge des scénarios, alternant la comédie douce amère et le burlesque décalé et laisse le soin à Sergio Garcia Sanchez de mettre tout ceci en images, avec, pour chaque récit, une approche graphique différente.

 

L’ensemble est très agréable à lire, même si un brin inégal et forme un concept amusant qui plaira autant aux petits qu’aux grands.

 

 

Si on peut attaquer ça dans n’importe quel ordre, mon cadet et moi avons une nette préférence pour l’histoire du chien, très fine et fun, que nous vous conseillons de garder pour la fin du coup!







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :THE SCIENCE OF SLEEP



 

C'est de qui ? Bernard



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non



 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Michel Gondry est clairement un cinéaste à part dans le paysage audiovisuel international. Si ses clips sont souvent des bijoux (ne serait-ce que certains de ceux qu'il a réalisés pour Bjork) sur ses longs métrages sa vision fonctionne à mon avis moins bien.

 

 

Néanmoins le décalage constant de ses réalisations appelle un accompagnement musical adéquat. Pour La Science des rêves Gondry fait appel à Jean Michel Bernard, instrumentiste compositeur a la carrière florissante dans le jazz comme dans le show-bizz, qui va lui écrire une partition chamarrée voire baroque où les instruments à cordes accompagnent le piano et la guitare en soliste passant d'un underscoring atmosphérique old school à un rock énervé, samplant des morceaux connus sur lesquels se superposent divers sons organiques et extraits sonores du film.

 

 

Un patchwork audacieux qui vaudra à son auteur quelques récompenses et une reconnaissance internationale et donnera une identité marquée au film, tout comme elle a apporté une couche supplémentaire d'originalité à ce Chassé Croisé 




 

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29 octobre 2023 7 29 /10 /octobre /2023 10:23

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? NOIR HORIZON



 

C'est de qui ? Pelaez & Blasco Martinez



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui pour les 2.



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que la Terre suffoque de sa surexploitation, l’Homme a commencé à coloniser l’espace.

 

Sur une planète hostile se dresse un mur opaque aux propriétés insondables que l’armée cherche à traverser et qui a coûté la vie a déjà pas mal de soldats.

On décide donc d’y envoyer des prisonniers qui n’ont plus rien à perdre et qui, nonobstant les risques encourus, ont bien l’intention de profiter de cette opportunité pour se faire la malle.

 

Mais personne n’est à même d'envisager le pouvoir maléfique de cette barrière et les conséquences que sa traversée va avoir.

 


 

Si le scénario du prolifique Philippe Pelaez n’évite pas quelques poncifs du genre (le “recrutement” de l’équipe parmi des repris de justice est un élément qui, depuis les 12 Salopards a été décliné à pas mal de sauces!) les amateurs de SF qui envoie du lourd seront servis ici avec des scènes d’action enlevées et un sous-thème métaphysique fort sombre. 



 

De son côté Benjamin Blasco Martinez prouve qu’il est aussi à l’aise dans les contrées du Far West que sur  les planètes futuristes avec des planches qui fourmillent parfois de détails et une narration graphique à l'efficacité redoutable. 






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :LE PIEGE DES PROFONDEURS



 

C'est de qui ? K. Badelt



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Après deux scores honorables, dans des genres différents, Badelt, protégé d'Hans Zimmer a le bon goût de s'éloigner des tics musicaux de son mentor et du studio Remote Control en préférant, aux percussions métallurgiques et à l'électronique froide, écrire pour un orchestre symphonique son troisième film en solo.

 

Il faut dire que l'évocation du drame (des drames même!) du sous-marin soviétique qui fournit le sujet au film de Kathryn Bigelow se prête bien à l'orchestration lyrico-martiale.

 

Si la B.O manque assez cruellement d'un thème réellement porteur et si l'action et le suspense sont les maîtres mots ici, Badelt sait rester dans le mélodique tout en évitant les clichés du genre.

 

Un score qui contient assez de pistes intéressantes et variées pour appuyer l'épouvante et la tension de ce premier tome de Noir Horizon.







 

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27 octobre 2023 5 27 /10 /octobre /2023 08:28
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  BLANCHE NEIGE ROUGE SANG

 

 

C'est de qui ? Neil Gaiman & Coleen Doran

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Pas mal de fois oui pour Gaiman.

 

 

C'est édité chez qui? Black River.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Neil Gaiman, auteur multi récompensé à la carrière aussi riche que marquante, dans le domaine du comics comme de la littérature fantastique, n’a pas son pareil pour s’approprier et réinventer les contes et histoires traditionnels.

 

 

Après le déjà très réussi Une Étude en Émeraude, Black River continue la traduction des comics de l'auteur avec aujourd'hui son adaptation, ô combien personnelle du conte popularisé par les frères Grimm puis, surtout (hélas) par Disney Blanche-Neige.

 

 

Exit les nains qui chantent et la méchante reine, Gaiman opte pour le parti pris original et payant de faire de la belle-mère la victime de l’histoire (mais pas la « gentille », attention!), transformant la pauvre héroïne de base, Blanche Neige donc, en vampire avide –et incestueuse même !- dont il va bien falloir se débarrasser !

Et l’intervention d’un jeune prince nécrophile ne va pas aider à la tache !

 

 

Si ce résumé peut vous faire hausser un sourcil et vous laisser attendre un énième remix à la mode féministe, dites-vous que la nouvelle d'origine date du milieu des années 90 et que l'auteur y livre plutôt sa vision érotico-gore, dans un esprit horrifique probablement bien plus proche du conte originel que la version Disney.

 

Le passage en comics bénéficie d'une partie graphique tout simplement somptueuse que l’on doit à l’artiste américaine Coleen Doran qui si elle se réclame, à raison des œuvres picturales de l’Irlandais Harry Clarke et de son contemporain britannique Aubrey Breadsley, a un style qui évoque toute la beauté de l’Art Nouveau - Mucha en tête- et du Symbolisme pour proposer des pleines pages aux compositions spectaculaires, gothiques à souhaits et chatoyantes de couleur.

 

Hormis quelques rares pages classiques faites de cases et bulles, ce petit album envoûtant pourrait s’apparenter, via ses pleines planches d'illustrations entremêlées inventives et sa narration savamment distillée, à un livre illustré plus qu’à un comics lambda mais peu importe les classifications, quand le vin est aussi bon, il faut le boire (même s’il a un goût de sang !).

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :MALEFICENT MISTRESS OF EVIL

 

 

C'est de qui ? G. Zanelli

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Probable

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? La paresse intellectuelle n’a décidément pas de limite à Hollywood et tout particulièrement chez Disney qui, dés qu’un film marche un peu, s’empresse d’enclencher une voire plusieurs suites.

 

C’est le cas pour la version « live » de La Belle au Bois Dormant, retitré à l’époque Maleficent histoire de mettre plutôt en avant le personnage Bad Ass de l’histoire, interprété par l’ex madame Brad Pitt, dont les joues n’en finissent plus de se creuser.

 

Rebelote donc avec cette fois çi l’arrivée d’une autre antiquité en la personne de Michelle Pfeifer –dont le plastique de Catwoman est décidément fort lointaine- encore plus méchante que Jolie (Angelina/Maléfique pour ceux qui n’auraient pas suivi).

 

Passons sur l’intérêt éventuel du…scénario (hum !) et intéressons-nous à la B.O.

L’un des élèves les moins doués de chez Remote Control, Geoff Zanelli, pour lequel j’ai beau chercher je ne vois pas de faits de gloire dans la filmographie, a la lourde tâche de succéder à James Newton Howard.

 

Heureusement (pour lui, pour nous) Zanelli, spécialiste des pistes additionnelles pour ses petits camarades sbires de Zimmer, est très fort dans le domaine du mimétisme. Ainsi sous couvert d’unité thématique et autre continuité musicale, le compositeur reprend une bonne grosse partie du matériel du premier film, retravaillant un thème ici, arrangeant (souvent en moins bien !) une mélodie ailleurs.

 

Les cuivres sont un peu plus appuyés, l’action plus tonitruante, les chœurs plus hystériques… bref, du score de fantasy calibré et rentre dedans mais dont l’aspect grand guignol a justement eu un effet des plus inespérés sur la relecture gore de Blanche Neige par Gaiman et Doran (heureusement que la lecture est tout de même assez brève par contre).

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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26 octobre 2023 4 26 /10 /octobre /2023 07:45

LA BD:




 

C'est quoi ? LES ILLUMINES


 

C'est de qui ? Bollee et Dytar


 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui.


 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Rimbaud, Verlaine, les poètes et amants maudits dont les fulgurantes carrières ne seront hélas reconnues que de façon posthumes, sont ici évoquées, sur une période de cinq années, alors que les deux hommes se sont séparés d’une façon des plus violentes - l’auteur des Illuminations  vient de tirer au pistolet sur celui d’une Saison en enfer, et va faire un séjour e prison tandis que son amant voyage au grès de ses errances.

 

C’est un troisième artiste, poète aussi mais également peintre, Germain Nouveau, qui “fera le lien” entre les deux hommes qu’il rencontrera à différents moments de ces fulgurantes fins de vie.


 

Et nous lecteurs, emportés par les 2, et même parfois 3 narrations simultanées et inventives de Laurent Frédéric Bollee, sommes témoins des passions et des tourments qui dirigent la vie de ces grands artistes, mises en images par le non moins grand artiste, du 9° art celui ci, qu’est Jean Dytar, qui de son trait charbonneux et expressif s’inspire de ses illustres sujets pour livrer un travail magnifique où il alterne les ambiances de couleurs pastels (des bleus et ocres forts réussis entre autre) et recrée quelques paysages bucoliques qui laissent rêveur.

 

 

Quand un art rend un si bel hommage à d’autres, on ne peut être qu’emballé!





 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi :GUY DE MAUPASSANT


 

C'est de qui ? G. Delerue


 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Souvent.


 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si vous voulez mon avis (et si vous ne le vouliez pas vous ne seriez pas là) le cinéma n’a pas assez rendu hommage au grand Maupassant.


 

Que ce soit à l’oeuvre comme à l’homme même si l’on pourra se consoler avec ce biopic où un Brasseur tout en moustache interprète l’auteur de Bel Ami.

 

La musique est signée Delerue. qui, alternant ton léger et enjoué et drame emprunt de mélancolie, s’en donne à cœur joie pour raviver l’époque évoquée tout en gardant une orchestration classique et une écriture formelle mais soignée. 


 

Une B.O qui bénéficie de la formation solide (et souvent récompensée) de son compositeur, où pas une note n’est en trop. Un bien bel ouvrage qui ajoute encore au charme et à la réussite de ces Illuminés.






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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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