16 décembre 2023 6 16 /12 /décembre /2023 10:30

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LA MAISON USHER



 

C'est de qui ? Dufaux et Calderon



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, les 2.



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Il y a fort peu une série TV intitulée La Chute de la maison Usher m’a donné de faux espoirs quant à une nouvelle adaptation de la nouvelle de Poe, déjà portée à l’écran au début des années 60 avec Vincent Price dans le rôle-titre.



 

La douche s’est vite révélée fort froide quand j’ai vu que c’était en fait une actualisation fort lointaine de la nouvelle (et de quelques autres, vite fait) qui ne se démarque guère de la production horrifique cheap à laquelle le petit (et le grand!) écran nous ont habitués ces 2 dernières décennies.

 

En voyant que Dufaux s’attaquait à son tour, hasard des calendriers, au texte de Poe, je me suis dit que je serais peut être plus emballé.



 

Bon, soyons francs, cela n’a pas été le cas.

Mais lui au moins a appelé son album La Maison Usher, se démarquant ainsi de la nouvelle. On reste dans l'époque et l’on retrouve l’imposante bâtisse, dot Dufaux fait, lui aussi, un personnage à part entière, mais il inclut également un héros un rien pathétique qui, ayant perdu au jeu et étant en danger de mort, se retrouve embarqué dans les histoires de famille glauque de Roderick et Madeline Usher.

 

L’ambiance gothique est bien là et le scénariste insuffle, pour les amateurs de gore et de suspense tendu, une paire de scènes chargées en adrénaline.

 


 

Là où j'ai été conquis par contre c’est sur la partie graphique.

Jaime Calderon, comme il l’avait fait sur ses séries historiques, rend à merveille l’atmosphère d’épouvante de l’album de son trait réaliste qui sait éviter l’écueil du photoréalisme figé et livre de magnifiques décors gothiques à souhait.








 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE RAYON INVISIBLE



 

C'est de qui ? F. Waxman



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Yep



 

On peut écouter ?

 

 


 

Ca donne Quoi ? Alors qu’il vient de connaître un franc succès avec le score de Bride of Frankenstein, déjà chez Universal, Waxman, dont l’heure de gloire n’arrivera que quelques années plus tard, récidive sur cette série B originale dont l’un des atouts est de réunir à l’écran les deux monstres sacrés du film d’épouvante : Bela Lugosi et Boris Karloff.

 

Malgré un postulat de départ plutôt SF, The Invisible Ray tourne vite au fantastique.  Waxman tire les cordes déjà bien éculées du genre mais dynamite sa partition en réutilisant des œuvres de Franz Liszt et en insufflant une dose d’exotisme dans ses thématiques (une partie du film se déroule en Afrique), notamment via les percussions.

 

Tous ces aspects font de la B.O du jour un condensé d’originalité qui a fait du bien à Usher version Dufaux.







 

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27 octobre 2023 5 27 /10 /octobre /2023 08:28
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  BLANCHE NEIGE ROUGE SANG

 

 

C'est de qui ? Neil Gaiman & Coleen Doran

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Pas mal de fois oui pour Gaiman.

 

 

C'est édité chez qui? Black River.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Neil Gaiman, auteur multi récompensé à la carrière aussi riche que marquante, dans le domaine du comics comme de la littérature fantastique, n’a pas son pareil pour s’approprier et réinventer les contes et histoires traditionnels.

 

 

Après le déjà très réussi Une Étude en Émeraude, Black River continue la traduction des comics de l'auteur avec aujourd'hui son adaptation, ô combien personnelle du conte popularisé par les frères Grimm puis, surtout (hélas) par Disney Blanche-Neige.

 

 

Exit les nains qui chantent et la méchante reine, Gaiman opte pour le parti pris original et payant de faire de la belle-mère la victime de l’histoire (mais pas la « gentille », attention!), transformant la pauvre héroïne de base, Blanche Neige donc, en vampire avide –et incestueuse même !- dont il va bien falloir se débarrasser !

Et l’intervention d’un jeune prince nécrophile ne va pas aider à la tache !

 

 

Si ce résumé peut vous faire hausser un sourcil et vous laisser attendre un énième remix à la mode féministe, dites-vous que la nouvelle d'origine date du milieu des années 90 et que l'auteur y livre plutôt sa vision érotico-gore, dans un esprit horrifique probablement bien plus proche du conte originel que la version Disney.

 

Le passage en comics bénéficie d'une partie graphique tout simplement somptueuse que l’on doit à l’artiste américaine Coleen Doran qui si elle se réclame, à raison des œuvres picturales de l’Irlandais Harry Clarke et de son contemporain britannique Aubrey Breadsley, a un style qui évoque toute la beauté de l’Art Nouveau - Mucha en tête- et du Symbolisme pour proposer des pleines pages aux compositions spectaculaires, gothiques à souhaits et chatoyantes de couleur.

 

Hormis quelques rares pages classiques faites de cases et bulles, ce petit album envoûtant pourrait s’apparenter, via ses pleines planches d'illustrations entremêlées inventives et sa narration savamment distillée, à un livre illustré plus qu’à un comics lambda mais peu importe les classifications, quand le vin est aussi bon, il faut le boire (même s’il a un goût de sang !).

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :MALEFICENT MISTRESS OF EVIL

 

 

C'est de qui ? G. Zanelli

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Probable

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? La paresse intellectuelle n’a décidément pas de limite à Hollywood et tout particulièrement chez Disney qui, dés qu’un film marche un peu, s’empresse d’enclencher une voire plusieurs suites.

 

C’est le cas pour la version « live » de La Belle au Bois Dormant, retitré à l’époque Maleficent histoire de mettre plutôt en avant le personnage Bad Ass de l’histoire, interprété par l’ex madame Brad Pitt, dont les joues n’en finissent plus de se creuser.

 

Rebelote donc avec cette fois çi l’arrivée d’une autre antiquité en la personne de Michelle Pfeifer –dont le plastique de Catwoman est décidément fort lointaine- encore plus méchante que Jolie (Angelina/Maléfique pour ceux qui n’auraient pas suivi).

 

Passons sur l’intérêt éventuel du…scénario (hum !) et intéressons-nous à la B.O.

L’un des élèves les moins doués de chez Remote Control, Geoff Zanelli, pour lequel j’ai beau chercher je ne vois pas de faits de gloire dans la filmographie, a la lourde tâche de succéder à James Newton Howard.

 

Heureusement (pour lui, pour nous) Zanelli, spécialiste des pistes additionnelles pour ses petits camarades sbires de Zimmer, est très fort dans le domaine du mimétisme. Ainsi sous couvert d’unité thématique et autre continuité musicale, le compositeur reprend une bonne grosse partie du matériel du premier film, retravaillant un thème ici, arrangeant (souvent en moins bien !) une mélodie ailleurs.

 

Les cuivres sont un peu plus appuyés, l’action plus tonitruante, les chœurs plus hystériques… bref, du score de fantasy calibré et rentre dedans mais dont l’aspect grand guignol a justement eu un effet des plus inespérés sur la relecture gore de Blanche Neige par Gaiman et Doran (heureusement que la lecture est tout de même assez brève par contre).

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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11 octobre 2023 3 11 /10 /octobre /2023 09:00

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? OUT OF BODY



 

C'est de qui ? Milligan & Miranda



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Black River

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui pour Miligan.



 

Une planche:

 

 

 

Ça donne Quoi ? Agressé à la sortie d’un bar, Dan Collins se retrouve à l'hôpital entre la vie et la mort, conscient mais ncapbale de bouger ou de s'exprimer.

Alors que ses proches se succèdent à son chevet, il va essayer de reconstituer ce qui lui est arrivé et, pour ce faire, va avoir recours à la projection astrale!

 

Entre sa maîtresse qui joue double-jeu, son frère looser ou encore cette jeune médium qui l’aide dans le plan astral, l’expérience de Dan va le conduire dans des extrémités qu’il n’avait pas envisagées.



 

S’il a bossé sur du super héros pour les Big Two, les séries que j’ai le plus apprécié de Milligan sont des choses plus personnelles comme Human Target ou Greek Street.

 

Pourtant certains de ses travaux plus récents ne m’ont pas forcément convaincus, mais j’étais curieux de lire ce Out Of Body, d’abord parce que c’est un récit court, ensuite parce qu’il est “inspiré” d’expériences vécues par le scénariste et, last but not least, parce qu’il vient de paraître en VF et que, même si je lis plus souvent les comics en V.O (enfin à une époque en tout cas), tant qu’à faire autant louer le travail des éditeurs français, surtout que Black River a eu l’excellente idée de traduire récemment l'Étude en Emeraude de Gaiman.



 

L’histoire est plutôt prenante et déroule bien, même si pas toujours foncièrement originale, j’ai juste un gros bémol sur l’utilisation de Dorian Gray en grand méchant mais bon, peut être que sans cette partie l’histoire était trop courte ou pas assez flippante pour Milligan.

 

Côté dessin on est sur du comics U.S assez classique, réaliste et détaillé avec des séquences dans l' ”autre monde”  parfois bien flippantes. 







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :LES NOUVEAUX MUTANTS



 

C'est de qui ? M. Snow



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 


 

 

Ca donne Quoi ? Pour cette adaptation alléchante sur le papier, tirée d’un comics signé Sienkiewicz tout de même!) mais décevante une fois à l’écran (peut être à cause des multiples retards et reports de tournage et de sorties, allez savoir), Mark Snow, plus connu pour l’emblématique B.o de la série X-Files montre qu’il a su traverser les époques et les modes en s’adaptant aux modes tout en gardant ce qui a fait son originalité.



 

Le vétéran (70 ans et toujours dans le game!), reste dans l'atmosphère électronique planante, n’hésitant pas à flirter avec l’expérimental parfois, mais a su adapter son approche aux nouveaux moyens. 



 

Son score des New Mutants est une suite de pistes assez brèves, qui enchaîne les ambiances anxiogènes, hypnotiques ou survitaminées, le tout parfois mâtiné d’une mélancolie glacée.






 

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8 octobre 2023 7 08 /10 /octobre /2023 13:26

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE FILS DE PAN



 

C'est de qui ? F. Dori



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Sarbacane

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ?Le temps ne passe pas vite quand on est un être divin séparé de ses pairs (qui cuvent une cuite de trop au fond d’un lac) et coincé à côté d’un terrain vague que viennent parfois visiter quelques marginaux. 

 

Mais quand la déesse de la Lune en personne lui confie (enfin, lui impose serait plus juste!) son fils afin qu’il fasse son éducation (ce qui est une drôle d'idée vu le lascar) Eustis n’en demandait sûrement pas tant.

 

Ajoutez à cela Zoé, jeune femme hystérico-surmenée à la recherche de son paternel, un vieil homme ami d'Eustis et notre satyre se dit qu’il a tiré le gros lot.

 

Il va donc narrer à cet auditoire hétéroclite, complété par un chat qui parle (tant qu’à faire!), ses pérégrinations pour essayer de se débarrasser du rejeton et retrouver le père de Zoé.

 


 

Quatre ans après le déjà très bon Dieu Vagabond, Fabrizio Dori revient avec son héros atypique, sorte de loser magnifique attachant dans une espèce de voyage initiatique qui donne l’occasion à l’auteur italien de faire à nouveau preuve de tout son talent que ce soit de narrateur, avec un humour et un poésie qui font mouche, mais aussi d’artiste avec des compositions graphiques grandioses aux couleurs éclatantes qui mélangent illustration traditionnelle et hommage aux impressionnistes et à l’Art Nouveau avec pêle mêle à Degas, Van Gogh, Monet ou encore, last but not least Mucha.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :THE FRENCH DISPATCH



 

C'est de qui ? A. Desplat



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ? Pour leur cinquième collaboration, Anderson et Desplat - qui collaborent étroitement sur la composition musicale- proposent une partition enjouée et panachée, très désinvolte mais dans le bon sens du terme, avec des emprunts au classique, notamment à la musique de chambre avec l’utilisation d’un clavecin, mais,  aussi à la musique sérielle et atonale.



 

Le compositeur français expérimente ici en multipliant les corps d’instruments mais en n’en n’utilisant qu’un seul à chaque fois, comme un ensemble de solistes.

De la valse gaillarde à la fanfare en passant par des choses plus nostalgiques, le tout agrémenté de clins d’oeils à Satie, on obtient un score du haut du panier dans la filmographie de son auteur et un bouquet d’atmosphères aussi originales que l’album de Fabrizio Dori.






 

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3 octobre 2023 2 03 /10 /octobre /2023 12:30

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? ALVA DANS LA NUIT



 

C'est de qui ? A. Studsgarth & D. Hansen 



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?Alva est une jeune femme qui a un don inné pour l’escalde, la voltige, l’équlibre…don que deux voleurs marginauxc mettent à profit quand ils ont un casse à réaliser, partageant les gains avec Alva.



 

Mais lors d’un de ces casses, ils découvrent une pièce cachée où est enfermée quelqu’un…qui s’avère être quelque chose: une créature géante, capable de cracher de l’or mais, surtout, de tuer violemment ceux qui se frottent à elle.



 

Alors que l’un de ses acolytes y laisse sa vie, Alva parvient à s’enfuir de l’immeuble avant d’être rattrapé par le monstre qui lui apprend qu’elles sont toutes deux des sorcières et que la jeune fille doit partir dans le nord retrouver ses origines, ce qu’elle fait en compagnie de son acolyte survivant.



 

Mais une sorte d’organisation criminelle qui bosse pour une entreprise pharmaceutique véreuse qui a capturé plusieurs sorcières et veut trouver les autres afin d'utiliser leurs pouvoirs, se lance à la poursuite des fugitifs.

 

Excellente surprise que ce one-shot qui nous vient du froid, album à la croisée des genres, empruntant au thriller ésotérique comme au récit d’épouvante et d’action, avec un casting original et bien campé, un bestiaire non moins réussi et un scénario travaillé qui prend son lecteur dès les premières pages pour ne plus lâcher jusqu’à la conclusion de l’histoire.

 

Ajoutez à cela un dessin en noir et blanc qui navigue lui aussi entre les influences, réalisant un grand écart quasi sans fautes entre bd européenne, manga et comics (on pense par exemple à Mike Mignola et son écurie du BPRD pour les monstres) et vous obtenez l’une de lectures fort recomandable de cet automne!  







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :THE LAST VOYAGE OF THE DEMETER



 

C'est de qui ? B. Mc Creary



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Faire tout un film sur la traversée de Dracula entre l’Europe de l’Est et Londres me semblait un peu cavalier (bien que la chose ait déjà été faite en comics mais bon); au vu de la bande annonce, et malgré ma grande passion pour le personnage et le roman de Stocker, j’ai décidé de passer mon tour.



 

Cela étant ce n’est pas une raison de se priver d’utiliser sa  B.O, même si elle est écrite par McCreary dont le prénom emblématique est à l’image de la sensibilité de compositeur (pour nos lecteurs peu familier de la langue de Shakespeare, Bear signifie Ours en VF).

 

L'intérêt de la partition de l’américain réside dans son utilisation de quelques instruments folkloriques de l’est (dont un violon) en complément de son orchestre symphonique qu’il n’hésite pas à amener dans les contrées certes rabattues de la musique d’épouvante, mais en les faisant jouer sur des modes atonals et autres harmoniques déstabilisants.

 

Rien de dingue non plus mais un résultat assez saisissant parfois -quand il ne tombe pas dans les clichés et qui conjugue quelques atmosphères que l’on retrouve également dans l’album du jour.

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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