20 mars 2017
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07:50
LA BD:
C'est quoi : NATURES MORTES
C'est de qui : Zidrou et Oriol
La Couv':
Ca donne Quoi ? Les deux précédentes collaborations du scénariste et du dessinateur de Natures Mortes m’avaient enchanté, c’est donc avec beaucoup d’attente que j’ai ouvert ce bel album à la couverture façon toile de peintre (de visu comme au toucher) qui raconte la vie – fantasmée- de Vidal Balaguer, artiste espagnol méconnu et pourtant talentueux.
Outre sa personnalité renfermée Balanguer est triste, Mar, belle jeune femme qui lui servait de modèle, a disparu le laissant malade d ‘amour et déprimé, ajoutons au tableau (facile) qu’il a également beaucoup de mal à se séparer de certaines de ses œuvres, ce qui n’aide pas ses finances chancelantes, au grand dam de son créancier.
Alors qu’un inspecteur de police vient l’interroger sur la disparition de sa « muse », notre artiste maudit va réaliser que les sujets de ses derniers tableaux, qu’ils soient vivants ou non, disparaissent mystérieusement après avoir été peints. Il lui vient alors une idée stupéfiante.
Natures Mortes est, d’un point de vue graphique, une vraie réussite. Oriol modifie son style en fonction des scènes, avec plus ou moins de réalisme qu’il s’agisse du récit, des tableaux ou des « disparus » ; je trouve que le dessinateur/peintre a encore franchi un cap dans la maîtrise de son art.
Coté scénario, si l’idée est intéressante à plus d’un titre et que les spectres de Maupassant, Poe ou encore Perez-Reverte planent sur l’histoire, j’aurais peut être aimé que la partie fantastique/policière prenne justement plus le pas sur l’aspect romantique et artistique. Cela étant, comme avec leurs deux œuvres précédentes, Oriol et Zidrou réalisent encore un album aussi original que beau.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? MODIGLIANI
C'est de Qui ? Guy Farley
La couv'
Déjà entendu chez nous? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Mine de rien, il fallait que ce soit dit, Andy Garcia a raté sa carrière. Bien parti sur la première décennie de cette dernière, quelques choix de tournages hasardeux l’ont ensuite cantonné à des rôles sans saveurs et répétitifs.
Mais le bonhomme reste un bon acteur quand il est bien dirigé et qu’il trouve composition à sa mesure. J’en veux pour preuve cette bio de Modigliani où, loin des gangsters et autres mafieux, il propose une interprétation habitée du peintre.
Bon, c’est bien joli tout ça, mais la musique me demanderez-vous ? (parce que tout de même c’est un peu pour ça qu’on est là).
Et bien c’est probablement l’effort le plus notable et réussi du britannique Guy Farley qui s’est imprégné de l’époque et de l’ambiance du scénario pour composer sa partition. Les thématiques, si parfois un peu attendues, sont néanmoins distinctes et soignées.
Au sein d’un score riche de belles compositions symphoniques, les passages plus dépouillés, notamment les soli de violons, avec une touche très Europe de l’Est par moments, sont du plus bel effet dans un registre dramatique certes un peu appuyé mais efficace. L’atmosphère générale de la musique de Modigliani a probablement renforcé le sentiment que j’évoquais à la fin de la chronique de la BD sur les genres abordés, mais je ne pouvais pas décemment vous proposer une B.O de film noir pour cet album !
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Une chronique de Fab
12 mars 2017
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13:34
LA BD:
C'est quoi : GANT BLANC
C'est de qui : Chabaud et Monier
Une Couv':
Déjà croisé sur le site? Non.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Tout ceci ne partait pas trop mal, avec cette histoire de naufragé au corps recouvert de signes étranges, recueilli par un navire dont l'équipage va être possédé par les signes en question et dont seul notre héros réchappe, non sans avoir eu la main frappée de la malédiction.
Usurpant l'identité de son défunt employeur, il va alors chercher à découvrir la nature du mal qui l'habite.
Et c'est à partir de là que ça se gâte. On sent que le scénariste avait envie d'une saga pleine de ramifications mystiques mais qu'il a peut être eu les yeux plus gros que le ventre et qu'à vouloir tout condenser et mélanger sur moins de 80 pages il rend son intrigue limite confuse mais surtout trop pleine de voyages et rebondissements pour qu'on y adhère vraiment.
A la manière de ces séries B américaines des années 50/60, le scenar de Gant Blanc enchaîne péripéties et scènes choc d'un bout à l'autre de la planète (ou presque) sans toujours se soucier de réalisme voire simplement de logique.
Côté dessin c'est également parfois un peu bancal, certaines planches sont très soignées tandis que d'autres font plus hésitantes, pas toujours aidées par les choix de couleurs.
Au final je sors assez déçu de ce premier tome au pitch pourtant intéressant et ne serait probablement pas de la suite.
LA MUSIQUE:
C'est Quoi ? LA BETE AUX CINQ DOIGTS
C'est de Qui ? M. Steiner
La couv'
Déjà entendu chez nous? Pas mal oui.
On peut écouter ? Dans un extrait du film oui:
Ca donne quoi? Je vous avouerai que j’ai, au départ, retenu le score de ce film de genre plutôt réussi pensant que la BD focalisait son intrigue sur la main de son héros (ce qui est en grande partie le cas remarquez), et, aussi tout de même hein, parce que Max Steiner sur du film d’épouvante psychologique, ça vaut le détour.
Il s’avère que ce choix fût plus que judicieux puisqu’il a permis, grâce aux variations constantes de la Chaconne de Bach opérées par le compositeur, de mettre l’emphase sur le trouble psychologique du personnage principal victime de sa malédiction. Le pathos un peu grandiloquent des compositions de Steiner a également conforté cette impression de scénario à l’ancienne où l’ambiance et le suspense prenait souvent le pas sur le réalisme.
Comme cela arrive plus souvent que vous pourriez le penser, l’association du score de La Bête aux Cinq Doigts et de Gant Blanc a rendu la lecture de ce dernier plus attrayante qu’elle ne l’aurait été seule.
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Une chronique de Fab
8 mars 2017
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14:50
LA BD:
C'est quoi : AGNES. LES MYSTERES DE PLANCTONVILLE
C'est de qui ? Kati Närhi
La Couv':
Déjà croisé sur le site? non
C’est édité chez qui ? Jungle
Une planche:
Ca donne Quoi ? Agnès est une cousine finlandaise de Mercredi Addams. Elles ont autant de cynisme et de froideur l'une que l'autre. Mais Agnès a perdu ses parents archéologues qui ont péri dans les catacombes de Paris et a été recueillie par sa grand-mère.
Ce 1e tome d'une trilogie nous présente les divers protagonistes de la série : Agnès, sa grand-mère, Julia (la petite fille riche) et sa famille, Mme Bobine la vendeuse de lingerie, Rex l'amour (temporaire) d'Agnès, Mme Rune et sa gouvernante Mme Commode…
C'est la 1e œuvre de Kati Närhi parue en France. Ses graphismes simples et efficaces, soutenus par un noir et blanc très gris, sont plutôt agréables et les personnages sont expressifs et bien campés.
Jungle l'a classé en album jeunesse, mais l'histoire et son contexte m'incité à le déconseiller avant 10-12 ans.
Vivement le 2e!
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? THE ADDAMS FAMILLY
C'est de Qui Marc Shaiman
La couv'
Déjà entendu chez nous? non
On peut écouter?
Ça donne Quoi ? Marc Shaiman est surtout connu pour ses BO de comédies, le plus souvent conduites sur un rythme d'enfer. Il a beaucoup travaillé pour le cinéma et la télévision dans les années 1990 et a un peu réduit sa production après. C'est le réalisateur Rob Reiner qui lui a demandé sa première BO pour Quand Harry rencontre Sally et qui a continué à travailler avec lui sur ses autres films. Il faut noter que Marc Shaiman joue lui-même le rôle du chef d'orchestre dans la scène du bal dans La famille Addams.
La suite tirée de la BO du film La famille Addams est une évidence pour accompagner l'album : vigueur du thème avec claquements de doigts pour accompagner le début, suivi de la valse et de quelques marches plutôt rythmées. La partition s'appuie sur un orchestre symphonique classique avec quelques ajouts d'instruments inhabituels. Une musique imagée qui convient parfaitement à la lecture d'un album très "addamsien".
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Une chronique de Gen
7 mars 2017
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12:15
LA BD:
C'est quoi : GEIS
C'est de qui : A. Deacon
La Couv':
Déjà croisé sur le site? Jamais.
C’est édité chez qui ? Galllimard
Une planche:
Ca donne Quoi ? Dans un royaume médiéval une souveraine vient de rendre l’âme et se pressent à son chevet cinquante personnes, appâtées par le concours pour sa succession. La –mauvaise-surprise est de taille quand cette hétéroclite assemblée va découvrir qu’une sorcière s’est joué d’eux et les éparpille à divers endroits du pays en leur intimant d’être de retour avant l’aube s’ils veulent avoir une chance de continuer son petit jeu et, surtout…de rester en vie.
Récit de quête et d’initiation (la jeune héroïne n’hésite pas à braver le danger quitte à aider des concurrents pourtant déloyaux), ce premier tome de Geis (trilogie annoncée) avec ses multiples protagonistes loin des clichés héroïques du genre, ne manque ni de rythme ni de charme.
Outre une action bien dosée et un scénario empruntant à la fantasy comme aux contes traditionnels, le gros point fort de l’album du londonien Alexis Deacon est sa partie graphique ; tout en peinture aux couleurs savamment choisie dont le style rétro n’est pas sans rappeler une certaine période des œuvres de Gustave Doré (qui, souvenez-vous en, a fait de la BD avant l’heure), ce qui, vous en conviendrez, n’est pas la pire des références !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? TINTAGEL
C'est de Qui ? A. Bax
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Je ne pense pas.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Inspiré à son auteur par une visite au château du même nom, en Cornouailles, le poème symphonique Tintagel – poème tout court au départ- est une célébration de la légende arthurienne associée au lieu tout autant qu’une évocation passionnée de la géographie de l’endroit.
Bax, via des thèmes imposants joués notamment par les cuivres a essayé d’être le plus expressif et descriptif possible, quitte parfois à manquer un peu de subtilité, et livre une œuvre aussi épique que cinématique qui, en étant probablement sa pièce la plus connue a du inspirer plus d’un auteur de B.O de fantasy et de films historiques durant le siècle dernier.
Si parfois un peu trop héroïque pour l’ambiance de Geiss, Tintagel, de par ses cotés mélodramatiques où ferveur et mélancolie font bon ménage, a été un accompagnement
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Une chronique de Fab
1 mars 2017
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12:34
Allez, c'est mercredi: un album pour les plus (ou moins) jeunes qui aiment le frisson:
LA BD:
C'est quoi : LA PENSION MOREAU
C'est de qui : Lizano et Broyart
La Couv' :
Ca donne Quoi ? Inspiré par Chasse à l’enfant de Prévert, poème lui-même inspiré d’un fait divers du début du siècle dernier, la Pension Moreau est certes un titre axé jeunesse mais relativement sombre.
Dans ce pensionnat à l’ancienne sont envoyés les enfants dont les parents –prêts à payer des sommes parfois colossales- ne veulent plus. Une fois entre les murs de cette prison à peine déguisée, les jeunes gens sont forcés de s’acquitter de tâches parfois ingrates, de suivre des cours stricts, le tout sous le joug de professeurs tyranniques à tête d’animaux.
Quatre des pensionnaires, dont Emile jeune garçon renfermé et amateur de dessin, vont néanmoins commencer à s’élever contre cette situation intenable.
Entre ce postulat de départ et le dessin certes axé jeunesse mais dans des teintes sombres, avec force gros plan sur les faciès expressifs des protagonistes, le premier volet de la Pension Moreau est un mélange de genres intéressant et maitrisé, à ne peut être pas mettre entre les mains de lecteurs (lectrices!) trop émotifs ou pas préparés (croyez-moi, j’ai tenté l’expérience).
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? THE WOMAN IN BLACK
C'est de Qui ? R. Portman
La couv'
Déjà entendu chez nous? Oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Avant de percer au cinéma avec des réussites diverses et variées, Rachel Portman a fait ses armes sur pas mal de boulots pour la BBC.
Parmi eux une version un brin cheap mais fidèle de The Woman In Black (histoire que la mythique Hammer choisira pour tenter de relancer les studios, sans succès) pour laquelle la compositrice fait dans l’économie avec une utilisation aussi simple que puissante de cordes, avec des motifs lancinants et répétitifs.
Si le procédé peut faire penser parfois à certains gimmicks d’Herrmann (Psycho en tête), ici on frôle parfois le minimalisme à la Phillip Glass, voire même le « bruitage », l’effet spécial tant le leitmotiv sait devenir entêtant.
Là encore, gardez l’expérience pour vous, l’effet sur des lecteurs trop jeunes et influençables étant probablement limite traumatisant !
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Une chronique de Fab