28 mars 2023 2 28 /03 /mars /2023 11:05

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LES ARCANES DE LA MAISON FLEURY 3.



 

C'est de qui ? G. Di Caro



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Tabou

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi Dernier tome de la trilogie érotico-victorienne de Gabriele Di Caro qui tient ses promesses marchant dans les pas de choses comme Jack L’Eventreur ou la série TV Ripper Street, une bonne grosse dose d’érotisme en plus. On y remonte à l'Egypte antique, on y croise une secte -peuplée de certaines personalités en vue!- mystique mal intentionnée (pléonasme?) une confrérie de femmes prêtes à se venger et, last but not least, notre héroïne, Pearl, se révèle avoir un bien étrange (et puissant!) pouvoir.


 

L’auteur italien prouve que l’on peut marier BD de genre et scénario intéressant tout en n’étant pas manchot un crayon (graphique) à la main.

 

Plastique des protagonistes et décors londoniens sont tout aussi réussis et l’on attend de pied ferme son futur projet (qu’il soit X ou as d’ailleurs!) histoire qu’il confirme tout le bien que l’on pense de son travail.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :LE RETOUR DE FRANKENSTIEN



 

C'est de qui ? J. Bernard



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ?  Ce " Retour de Frankenstein” est l’oeuvre de l'incontournable James Bernard, alors compositeur attitré des productions de la Hammer. 

 

Le studio britannique ponce littéralement à l”époque les filons Dracula et Frankenstein, et, dans le second cas, c'est du cinquième volet qu’il s’agit ici.



 

Film marquant puisqu'il réunit à nouveau Fisher (réal’), Cushing (rôle principal) et Bernard (musique) pour un des longs les plus abouti au regard de l’ensemble de ce que la Hammer a pu faire avec le personnage. 

 

James Bernard s’adapta à un scénario plus dur et horrifique que sur les précédents opus et s’en donne à cœur joie pour exprimer toutes sortes d’abominations, n’hésitant pas à rajouter des bruitages étranges au milieu d’une partition déjà riche en cordes oppressées et en rythmique stressantes.



 

 Si son score reste fondamentalement dans l’esprit du reste de sa prod pour le studio, il n’en n’est pas moins réussi.





 

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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 13:45


 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? L’ENFER DE DANTE



 

C'est de qui ? P & G Brizzi



 

La Couv':

 

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Les jumeaux Brizzi se sont depuis quelques années, en BD, spécialisés dans les adaptations d’oeuvres littéraires, que ce soit de manière classique comme avec Céline, ou dans l'illustration de texte (l’Ecume des jours de Vian).

 

Ici, après s’être frottés -avec réussite!- à Balzac, ils choisissent la difficulté en s’attaquant au monument qu’est l’Enfer de Dante, faisant pour l’occasion une infidélité à Futuropolis pour les éditions Daniel Maghen.



 

Pour ceux qui ne seraient pas familier du propos, Dante, abattu par la disparition de Béatrice, son aimée, va être guidé par l'âme du poète Virgile au travers des 9 cercles de l’Enfer afin de retrouver sa chère et tendre.




 

Mélangeant les parties cases/bulles et des pleines pages parfois muettes, ils s‘approprient avec maestria le texte d’origine (dans lequel ils ont cependant dû opérer quelques coupes, faute de se retrouver à avoir à dessiner des centaines de pages de plus que les 150 qu’ils nous offrent déjà).

 

Les détails des décors et la puissance du “bestiaire” n’ont d’égal que l’expressivité des visages des protagonistes qu’ils soient humains ou non.

 


 

On les savait déjà capables de manier avec talent le noir et blanc et les niveaux de gris mais ils passent à mon sens ici un cap -peut être diablement (!!) inspirés par leur sujet- et s’inscrivent dans la grande tradition des maîtres du genre, de Doré à Wrightson en passant par Gianni.

 

On pense même parfois sur certaines cases au Prince Valiant, chef d’oeuvre du médium, lui aussi pourtant hybride dans sa forme, de Hal Foster.



 

Si je ne devais émettre qu’un bémol concernant l’album se serait sur le choix du papier glacé, qui, à mon sens met un peu moins en valeur le trait imparable des frères Brizzi mais n’enlève rien à la beauté et à la réussite de leur adaptation.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :LA SORCIERE



 

C'est de qui ? M. Korven



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Lalo Schifrin aimait à dire que la B.O fait 70% du film. Et en effet, combien de longs métrages célèbres doivent en grande partie leur réussite à un thème et/ou une ambiance musicale ? De Star Wars à Il était une fois dans l’Ouest en passant par Le Parrain, 2001 ou Easy Rider, certains films ne seraient définitivement pas les même avec une autre B.O.

 

Mark Korven, enfant du rock et du jazz, connaît bien ses classiques et sait aller pêcher ses influences là où il faut. Pour mettre en musique ce fils fantastique se déroulant dans l’Amérique du XVII° siècle où une famille de colons isolée va être la proie d’une sorcière, le canadien fait appel au spectre de Ligeti et de Bartok mais c’est surtout l’ombre de Penderecki qui plane sur pas mal de pistes.

 

Combinant des voix éthérées quand elles ne semblent pas possédées à des stries de cordes parfois redoutables et des percussions quasi tribales, le compositeur livre une B.O habitée et entêtante, parfois extrême, parfois trop référencée mais d’une rare puissance évocatrice. Les 70% sont amplement remplis…dommage que les 30 autres aient fait défaut!

 

En tout cas, avec la superbe version de l'Enfer de Dante, c'est du pain béni!






 

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8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 17:51

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? L’OR DU TEMPS 2



 

C'est de qui ? Oriol & Rodolphe



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Daniel Maghen

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble sur le précédent.



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Nous retrouvons Théo en bien mauvaise posture puisqu’après avoir tenté de retrouver le sarcophage il est fait prisonnier dans un manoir à la campagne.

 

Sauvé par le malfrat qu’il n’avait pas dénoncé à la police, notre héros va retrouver ses amis et, de messes noires en cérémonies païennes en passant par des visites de cimetière, la rencontre d’androïdes ou encore celle du mystérieux Aleister Crowley, se rapprocher peu à peu du secret de l’or du temps.



 

Suite et fin du diptyque gothique signé Rodolphe et Oriol, dont on aurait bien aimé quelques albums de plus au vu de la teneur du scénario.

Alors certes c’est un hommage à peine déguisé à Belphégor (rien que la très belle couverture de ce second tome ) et autres feuilletons du début du siècle dernier mais Rodolphe en homme de métier, sait doser ses ingrédients pour livrer un récit fantastique riche en rebondissements et aux protagonistes accrocheurs.



 

Le trait d’Oriol est également en grande partie responsable de la réussite du titre. Le dessinateur espagnol, dont on a aimé et chroniqué tous les albums ici et que je trouve bien trop rare chez nous (5 albums en dix ans) propose un style à la fois volontairement flou par endroits et détaillé  à d’autres avec des personnages croqués dans le même esprit; c’est dynamique, cahotique quelquefois, les couleurs sont souvent volontairement tape à l’oeil (ces mauves!) et l’ensemble navigue avec maestra entre l’expressionisme et le pop-art décadent avec une bonne dose de gothique qui va bien.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :NOSFERATU



 

C'est de qui ? H. Erdmann



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Fort d’un bagage autant dans le classique, la direction d’orchestre que dans la théorie musicale, Hans Erdmann a cependant peu écrit pour le grand écran.



 

Sa partition pour le Nosferatu de Murnau, adaptation fidèle du Dracula de Stoker - qui, n'ayant pas acquis les droits du roman, devra changer les noms des personnages- est riche des connaissances de son auteur, alliant à merveille la composition classique et la force évocatrice de la musique d’illustration telle que pratiquée à l'époque pour le cinéma. 



 

Écrite sous deux formes- une pour orchestre symphonique et l’autre pour un ensemble plus restreint, orchestre de chambre- la musique de Nosferatu mélange les ambiances, avec des passages que l’on pourrait qualifier de primesautiers notamment au début du score, qui vont rapidement laisser la place à des pistes beaucoup plsu axées sur l’épouvante avec certes un brin de grandiloquence de ci de là mais rien qui soit too much, surtout sur cet hommage feuilletonnant qu’est l'Or du Temps! 





 

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6 février 2023 1 06 /02 /février /2023 10:13


 

LA BD:





 

C'est quoi ? SUC



 

C'est de qui ? Chéri



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Au cœur d’une majestueuse forêt, un peuple d’elfes vit d’amour et d’eau fraîche, se prélassant dans des étreintes intenses.



 

L’une d’entre eux, dont le liquide intime possède des propriétés quasi magiques, tombe sous le charme d’un bel elfe mystérieux qui va l’emmener dans les profondeurs du royaume et elle va découvrir avec stupeur que l’envers du décor est particulièrement sombre.



 

On reste dans l’érotisme et les fluides avec ce nouvel album de Chéri, une paire d’années après la Sève mais on change tout de même pas mal sur le fond comme sur la forme puisqu’il place son généreux nouvel album dans la fantasy et, surtout, propose un récit complètement muet.



 

Nous l’avons vu de par le passé chez nous, la BD sans parole peut être une gageure mais, réussie, est un exercice de style des plus agréables.

 


 

C’est le cas de Suc, qui sous couvert d’un conte léger aborde des thématiques intéressantes et toujours d’actualité comme le pouvoir de séduction et ce qu’il peut faire faire à ceux qui y succombent. 

 

Le trait est fin, les décors sont bucoliques et fourmillants et les scènes érotiques sont nombreuses et réussies car jamais vulgaires malgré quelques gros plan et détails explicites.

 

Un album qui prouve que le genre peut toujours surprendre et se renouveler et être coquin sans être salace.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :PINOCCHIO



 

C'est de qui ? A. Desplat



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.



 

On peut écouter ?

 

 


 

 

Ca donne Quoi ? Même s’il l’adapte plutôt librement, l’univers du conte de Carlo Collodi était destiné à être adapté par Guillermo Del Toro, l’homme au bestiaire aussi personnel que fantastique (à plus d’un terme).

 

Pour mettre en musique cette fable animée, le réal fait à nouveau appel au français Alexandre Desplats à qui il avait confié la B.O de la Forme de l’Eau, qui a d’ailleurs rapporté aux deux hommes un Oscar chacun.



 

Del Toro a présenté le film au compositeur comme une comédie musicale et cela s’entend à l’écoute le partition, ne serait-ce que via les chansons qui parsèment la B.O, en rapport avec certains des protagonistes.

 

Desplats reprend donc les thèmes de certaines pour le reste de sa musique qui pioche autant son inspiration dans la musique du film d’animation que dans le folklore italien comme américain des années 30 (l’action de l’histoire a été replacée dans l'Italie Fasciste sous Mussolini).

 

Un cocktail payant qui, à quelques exceptions près, se pose souvent fort bien sur Suc et son univers féérique qui bascule dans le cauchemar. 






 

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24 janvier 2023 2 24 /01 /janvier /2023 14:28

 

LA BD:





 

C'est quoi ? HISTOIRES COURTES



 

C'est de qui ? J. Itto



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Delcourt Tonkam

 

 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dérangeantes, malaisantes, terrifiantes, …les adjectifs qui s’appliquent aux histoires courtes présentes dans ce recueil. 



 

Qu’il s’agissent de gens retrouvés nus et cousus entre eux par un désaxé qui terrorise la population, d’un foetus sorti du corps d’une morte, d’une jeune femme amatrice d’ovnis qui disparaît mystérieusement aux yeux de ses amoureux, voire de l’admiration de l’auteur pour un mangaka célèbre, les scénarios des nouvelles de Itto sont tout aussi perturbants (tiens encore un adjectif) que leur desins, qui, sans crier gare, tombent dans l’horreur torve au détour d’une page.

 

On retrouve également deux adaptations de textes d’Edogawa Ranpo, l’un des maîtres de l’Ero-guro auquel d’autres mangakas se sont déjà frottés (dont certains croisés chez nous) sur lesquels Itto est clairement à son aise.



 

Panorama assez parlant du talent et de l'œuvre de l’auteur japonais, ces nouvelles dessinées, si un brin inégales (mais c’est souvent le cas dans ce genre d’anthologie) sont une excellente entrée en matière vers le reste de l'œuvre d’Itto disponible en VF, dont une grande partie chez Delcourt d’ailleurs.



 

Cerises sur le gâteau, l’édition proposée ici contient pas mal de pages en couleur et des illustrations originales, le tout sous format cartonné (dans le style des recueils luxe de Tezuka) et pourra -entre autre- faire un fort joli cadeau d’ici un gros mois au pied du sapin pour tout amateur de mangas adultes et/ou d’horreur gore et graphique.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :LO SPETTRO



 

C'est de qui ? De Masi



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ? Ce remake transalpin des Diaboliques de Clouzot version gothique, réalisé au début des années 60, à l’époque où la Cinecitta connaît l’effervescence d’une bouteille de champagne entre les mains du vainqueur d’un Grand Prix, possède une B.O qui allie le savoir faire italien et l’efficacité des classiques de la Hammer, avec force glissandos de cordes et alternance de passages romantiques et de pistes dédiées à l’épouvante.

 

 

Notons que la paternité de la partition reste floue, en effet si le générique du film l’attribue à Franco Manino, une réédition tardive en cd affiche Francesco de Masi comme auteur.

 

Les compositeurs, compatriotes, ayant été de vrais stakhanovistes de la discipline et comptant des centaines de scores à leur actif (avec parfois des dizaines de réalisations en une seule année), il y a fort à parier qu’à un moment donné, même les deux intéressés auraient été bien incapables de dire s’ils avaient écrit cette B.O de série B honnête, un rien lambda et surannée  mais, reconnaissons le, assez flippante par moments !






 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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