14 octobre 2024 1 14 /10 /octobre /2024 07:37

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LES CONTES DE LA PIEUVRE. FANNIE LA RENOUEUSE




 

C'est de qui ? Gess




 

La Couv':


 



 

C’est édité chez qui? Delcourt



 

Déjà croisée sur le site? Oui souvent même.




 

Une planche: 


 




 

Ca donne Quoi ?  Que le temps passe! Il y a déjà 7 ans de cela je m’enthousiasmais sur la qualité et le potentiel de la nouvelle oeuvre protéiforme et si personnelle de Gess,  et voici que sort ce quatrième tome toujours aussi (d)étonnant dans le paysage souvent formaté de la bande dessinée franco-belge.



 

Voici donc Fanny, une télépathe d’un genre un peu particulier car elle peut non seulement entrer dans l’esprit des gens mais en plus les aider à guérir de leurs traumas.

 

Malheureusement pour elle, son “talent” va la faire repérer par La Bouche, l’un des chefs de l’organisation la Pieuvre, dont la fille est devenue mutique.

Pour obliger Fanny à coopérer, la Bouche a fait accuser son frère de meurtre.

Un inégal bras de fer s’engage entre le mafieux et la jeune femme qui va trouver de l’aide là où elle l’attendait le moins.




 

On retrouve dans ce Fanny la Renoueuse des protagonistes plus ou moins importants de l’univers de la Pieuvre rencontrés dans les livres précédents, avec des continuités narratives intéressantes (je ne saurai que trop vous conseiller de relire les tomes précédents afin de savourer complètement celui- ci) et un éclairage sur l’origine des Talents ainsi qu’une dimension panthéonique jusque là inconnue.

 


 

Graphiquement là aussi l’originalité est le maître mot, que ce soit dans le trait comme dans la couleur ou les choix narratifs toujours payant.



 

Si je devais émettre une réserve je dirai que le découpage est un peu saccadé, notamment sur la fin avec une succession de scènes très courtes et, éventuellement mais c’est plus personnel, que l’on s’attache peut être moins aux héros de ce volume qu’à ceux des précédents.

 

Néanmoins ce quatrième volet est une de mes lectures les plus agréables de cette rentrée pourtant déjà chargée et confirme que Gess est bien l’auteur aussi à part qu’indispensable qu’il nous faut!






 

LA MUSIQUE:





 

C'est Quoi ? THE MURDERS IN THE RUE MORGUE

 

 

C'est de Qui ?   C. Gross

 

 

La couv' 





 

Déjà entendu chez B.O BD? Non



 

On peut écouter ?

 

 

 

 

 

Ca donne Quoi ?   Adaptation pour la TV de la nouvelle de Poe, ces Meurtres dans la Rue Morgue ont quelques beaux noms -à l’époque- au casting puisque l’on y retrouve entre autre Val Kilmer et rebecca de Mornay.



 

Tournée à Paris par Jeannot Szwarc, qui se spécialsiera ensuite dans la série TV avec quelques gros titres à son palmarès, cette version vaut plus pour sa reconstitution historique que pour son jeu d’acteur ou son suspense.



 

Néanmoins on notera un soin particulier apporté au score du téléfilm par son compositeur, Charles Gross, stakhanoviste du petit écran dont la carrière, sur plu de trois décennies, couvrira bon nombre de genres.



 

Ici, malgré l’époque (dévolue au synthétiseurs dégoulinants mis à toutes les sauces), il évité avec intelligence l’électronique pour proposer une musique certes assez calibrée fantastique à la Hammer mais de bonne facture et souvent efficace notamment dans ses montées en tensions via les cordes et les percussions.

 

De la B.O d’épouvante solide pour ces nouveaux Contes de la Pieuvre.




 

---------------

 

 

Repost0
10 octobre 2024 4 10 /10 /octobre /2024 09:07


 



 

LA BD:





 

C'est quoi ? MAGMA




 

C'est de qui ? N. Bastide




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat



 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Sur l'île -peut-être - britannique d’Horntown, la jeune Sarah est retrouvée inconsciente par ses parents alors qu’elle promenait au pied du volcan.



 

L’enfant, revenue à elle, témoigne de l’existence d’une sorte de monde parallèle et sera, plus tard, envoyée sur le continent rejoindre une communauté de religieux dans laquelle elle ne va pas trouver sa place (et c’est un euphémisme).

 

Quelques décennies plus tard, sur la même île, c’est au tour de Mary de sombrer dans un étrange coma.

 

Ayant appris l’histoire de Sarah, Asiel, l’époux de Mary, ne va pas hésiter à aller tenter de trouver l’autre monde pour en ramener sa chère et tendre.

 


 

Pour un premier album en tant qu’auteur complet, Nicolas Bastide choisit d’aller louvoyer dans les contes et légendes d’antan qu’il panache d’un soupçon de mythologie en ré-interprétant le mythe d’Orphée et Eurydice.



 

Son décor, gothique et bucolique à souhait, est juste parfait pour la teneur de ses deux histoires imbriquées qui, si elles ne renouvellent pas le genre, sont joliment narrées sur le fond comme sur la forme, dans un style graphique aux couleurs sombres qui mêle un trait old school et un traitement très actuel.

 

Un premier galop digne tout à fait  d'intérêt.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LA TOMBE DE LIGEIA



 

C'est de qui ? K. Jones




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Corman, Price, Poe, tiercé gagnant, pas forcément toujours à la hauteur des textes originaux du maître de l’horreur en littérature, mais gage d’un moment privilégié de cinéma gothique. 



 

Habitué des petites productions pas toujours très riches niveau budget musique, Jones privilégie les ambiances romantico gothiques (voire bucoliques !) et d’autres tout bonnement terrifiantes, les opposant constamment au fur et à mesure du scénario. Ce dernier (qui sera l’ultime adaptation de Poe par Corman) mélange allègrement les ingrédients de nouvelles de l’écrivain : on retrouve la figure du chat noir qui semble doué d’intelligence (pour ne pas dire possédé !), l’épouse disparue et regrettée qui hante le héros, j’en passe et des meilleurs. 



 

Une B.O bien réalisée, pas des plus originale mais très conseillée pour aller avec ce Magma.


 

Repost0
9 octobre 2024 3 09 /10 /octobre /2024 07:32

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? JOURNAL D'UN NAUFRAGE. 100 JOURS SUR UNE ÎLE DÉSERTE




 

C'est de qui ? Gozz




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Véga



 

Déjà croisé sur le site? Non 




 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Les passerelles entre les médias, notamment celles du jeu vidéo et de la création digitale avec celle de la Bande dessinée, ont fleuri ces dernières années, qu’il s’agisse d’ouvrages adaptés avec plus ou mois de bonheur de séries vidéoludiques ou d’animés voire plus récemment de webtoons ou, comme ce qui nous intéresse aujourd’hui, de suite de dessins parus sur les réseaux sociaux puis sélectionnés par les éditeurs au vu de l’engouement suscité.

 

Le Journal d’Un Naufragé de Gozz est le récit, jour après jour, du quotidien d’un être échoué sur une île qui va lui réserver maintes surprises.

Créatures lovecraftiennes, civilisations perdues, tentatives avortées de fuite et autre bestiaire décalé, les péripéties sont nombreuses et attisent constamment la curiosité du lecteur, même si je pense qu’il faut le lire par épisodes plutôt que d’une traite.



 

La grande originalité de ce Journal est qu’il est réalisé intégralement en 3D isométrique, Gozz ne se sentant pas assez légitime et adroit - de son propre aveu- pour dessiner un manga traditionnel. 

 

 

Chaque page représente en effet une entrée du journal /1 jour passé sur l’île et montre celle-ci en plan de coupe à la façon d’un écran de jeu vidéo, laissant apparaître à la fois la surface et les dessous du terrain.

 

Le style graphique de l’auteur, si très ancré dans une certaine mouvance vidéoludique, n’est pas sans faire penser à celui de Jim Woodring, surtout sur les décors.



 

Le rendu est surprenant, fourmille de détails et d’éléments plus ou moins importants de l’histoire et peut même parfois s’apparenter à une sorte de Cherche et Trouve pour les grands.



 

Alors certes on pourra ergoter que l’on n’est pas là face à un manga/une BD à proprement parler puisqu' il n’y a ni cases ni bulles et qu'évidemment la destination première de ce Journal était une publication quotidienne destinée à internet; néanmoins l’édition proposée par Véga-Dupuis rend honneur au boulot de l’artiste et, indubitablement, permet à toute une frange du lectorat, de découvrir cet ovni bédéphilique à côté duquel il serait très probablement passé autrement. 

 

 






 

LA MUSIQUE:





 

C'est Quoi ? WAYWARD PINES

 

 

C'est de Qui ?   C. Clouser

 

 

La couv' 


 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 

 

 

Ca donne Quoi ?   Après s’être fait les dents sur des films comme Saw ou Resident Evil qui, à défaut d’être des chefs d’œuvre sont des films de genre s’il en est, Charlie Clouser vient se frotter à la série prometteuse mais trop ambitieuse Wayward Pines.

 

 

Avec son atmosphère au lointain cousinage avec les cultissimes Prisonnier ou Twin Peaks de Lynch (entre autres choses) la série méritait une musique particulière. Clouser joue donc sur les ambiances en remplissant ses compositions de nappes brumeuses, de bourdonnements menaçants et autres parasites sonores intéressants. 

 

Utilisant divers ustensiles mécaniques pour compléter une orchestration déjà souvent lugubre, il apporte une vraie plus value (même si pas suffisante pour sauver la série de ses excès mais peu importe).

 

Repost0
25 septembre 2024 3 25 /09 /septembre /2024 12:44




 

LA BD:





 

C'est quoi ? FRIDAY 3




 

C'est de qui ? Brubaker & Martin




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat 



 

Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble sur le précédent entre autre.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Grâce à l’incroyable montre laissée par Lance, Friday est projetée dans le passé, juste avant qu’elle revienne chez elle (ce qui est raconté au début du premier tome en fait).



 

La voilà dans une véritable course contre la montre (et contre elle-même!) afin d’éviter la mort de son ami et de découvrir ce qui s’est passé et quelles sont les créatures qui semblent avoir envahi Kings Hill.

 

La trilogie de Brubaker et Martin, qui démarrait comme un polar puis avait fait pace au fantastique dans le tome précédent, invite ici la SF et même la fantasy sans pour autant tomber dans le grand n’importe quoi, prouvant s’il était encore nécessaire tout le métier de son scénariste qui s’amuse avec les codes du voyage spatio-temporel dans une conclusion haute en couleur.



 

Celles-ci sont d’ailleurs magnifiquement réalisées par Muntsa Vicente qui apporte au trait déjà old school de Martin une ambiance hors du temps originale et bienvenue dans un univers comics souvent très formaté.



 

Une mini série très agréable, une réussite de plus à mettre au compte de Brubaker qui décidément sait à la fois bien exploiter les genres auxquels il se frotte mais aussi le talent des artistes avec qui il choisit de collaborer! 




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : TRANSMUTATIONS



 

C'est de qui ? D. Shapiro




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 


 

Ca donne Quoi ?Plaisir coupable par excellence, cette série Z de la fin des années 80, sortie plutôt en catimini (en même temps vu le niveau de la pellicule on ne peut s’en étonner), Hell comes to Frogtown a surtout marqué les esprits pour ses scènes pseudo érotiques, ses hommes crapauds risibles et la sculpturale actrice de Conan le Barbare en petite tenue.



 

Sa musique cependant mérite que l’on s’y arrête, contrairement à ce que l’on aurait pu redouter en effet, elle évite tout sensationnalisme, et, surtout,  ne fait pas usage, comme c’était tristement la norme à l’époque, de synthés dans tous les sens.


La partition de David Shapiro, compositeur de seconde zone à la filmographie aussi obscure qu’oubliable et essentiellement dévouée aux films d’épouvante cheap, joue plutôt la carte de l’undescoring, de l’illustration musicale à base de percussions discrètes mais efficaces, de cordes hypnotiques et sourdes.

 

Les passages d’action sont, rassurez-vous, assez enlevés, fort rythmés et l’ambiance seventies colle forcément bien à cette conclusion de Friday.



 

Repost0
15 juillet 2024 1 15 /07 /juillet /2024 09:41

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? UN SOMBRE MANTEAU




 

C'est de qui ? J. Martin




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Dupuis



 

Déjà croisé sur le site? Oui.




 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Dans les Pyrénées espagnoles, Serena une jeune femme rousse en proie à ses démons, erre sans but avant de rencontrer une ermite qui vit seule dans une cabane où elle concocte potion et onguents à base de plantes qu’elle échange ou vend aux villageois du coin.



 

L’arrivée de Serena est vue d’un fort mauvais œil par les paysans qui n’apprécient déjà pas des plus la vieille guérisseuse et, bientôt, alors qu’une maladie frappe les bêtes et les gens, les bouc émissaires semblent tout trouvés!




 

Exit les chroniques historico familiales pour ce nouvel opus de Jaime Martin, même s’il est question de famille(s) et que le récit se déroule toujours en Espagne.

 

Ici l’auteur complet nous livre un conte aux accents fantastiques qui fleure bon le terroir, avec ses paysans soupçonneux et aigris, deux héroïnes aussi marginales qu’ atypiques et des thématiques fortes -et cruellement d’actualité- comme la peur de celui qui est différent et le rejet de l’autre.



 

Les graphismes du barcelonais se font plus anguleux, ses colo plus ocres, afin de servir son scénario pessimistes qui n’est pas sans faire penser  à des choses comme la Mare au Diable, aux nouvelles fantastiques de Maupassant ou, plus proche de nous à celles d‘un  Claude Seignolle.



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE PHARE



 

C'est de qui ? M. Korven

 

 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 


 

Ca donne Quoi ?  Après avoir mis un bon coup de pied dans la fourmilière de la musique de film d’épouvante grâce à son travail léché sur The Witch, le canadien Mark Korven collabore à nouveau avec le réalisateur du film sus-cité pour The Lighthouse, huis clos où Robert « Twilight » Pattinson affronte le monument Willem « Dernière Tentation du Christ, mais pas que » Dafoe, au sein d’un phare.

 

Spécialiste de la word music, Korven a poussé le vice jusqu’à créer un instrument spécifique, mélange de choses diverses (orgue indien, vielle à roue, sitar, teremin, violoncelle et j’en passe) qu’il a sobrement baptisé « The Arprehension engine ». Ce redoutable hybride dont aurait rêvé des gens aussi divers –et talentueux- que Gyorgi Ligeti,  Jimmy Page ou David Gilmour, crée des sons assez ahurissants, comme tout droit sortis d’un cauchemar musical.

 

Le compositeur a mis son invention à profit donc sur la musique de The Lighthouse, tissant des thèmes aux harmoniques aussi sombres que crispants parfois, des grincements sonores personnifiant le vent, la marée, les craquements du bois. Les cuivres quant à eux, nombreux et variés semblent imiter les sirènes de bateau, les hurlements des créatures marines étranges.

B.O quasi organique aux mélodies rares et arides, jouant plus sur la tension sonore que sur la musicalité, The Lighthouse traduit par ses atmosphères plaintives et menaçantes toute la noirceur et la mélancolie qui règne dans Un Sombre Manteau.

 

 

 

Repost0

Présentation

  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
  • Contact

Rechercher

Tags