24 octobre 2022 1 24 /10 /octobre /2022 08:08

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LA DISPARTION DE JOSEF MENGELE.

 

 

C'est de qui ? Matz & Mailliet

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Les Arènes

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Matz

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? En pleine débâcle de l’Allemagne nazie, le docteur Mengele, médecin d’Auschwitz responsable, entre autres horreurs, de la mort de milliers de juifs, embarque pour l’Amérique du Sud où nombre de ses congénères se sont déjà réfugiés.

 

Sur place, avec en ligne de mire une hypothétique renaissance du reich, le scientifique va devoir se fondre dans le décor et exécuter entre autres des travaux agricoles, frayant avec d’autres expatriés revanchards.

Mais bientôt il va être traqué par les descndants de déportés et rien moins que le Mossad.

 

 

 

Monté en suite de séquences dans les années d’après-guerre et de flashbacks dans les camps (chaque époque ayant ses teintes de couleurs), l’adaptation du roman d’Olivier Guez par Matz se lit comme un thriller politique tout en tension.

Si d’aventure celle de l’ex nazi pourrait émouvoir le lecteur, les flashbacks sur ses exactions dans les camps remettront vite les pendules à l’heure.

 

 

Quelle que fut la déchéance de Mengele, ses rapports avec ses femmes et ses enfants, légitimes ou non, ce n’est rien à l’aulne des crimes de guerre commis, ce que Matz souligne toujours justement.

 

 

Graphiquement le trait de Mailliet, dans la (noble) lignée de celui d’un Pratt ou d’un Pellejero (avant que ce dernier singe le premier pour les besoins d’une reprise forcément un brin mercantile), est un vrai atout pour cette version en BD, le dessinateur apportant une touche d’originalité via un style graphique qu’on attendait pas forcément sur le genre aux couleurs magnifiques.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :VOYAGE AU PAYS DE LA PEUR

 

 

C'est de qui ? R. Webb

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? A l'époque de sa toute puissance -ou presque- à Hollywood, Orson Welles fait la pluie et le beau temps à l'usine à rêves sur les projets sur lesquels il est impliqué.

 

Pour ce film d'espionnage il implique donc divers artistes de son entourage dont Roy Webb, alors en contrat chez RKO et qui va entamer avec Journey Into Fear une fructueuse série de films noirs.

 

 

Et effectivement ses compositions pour ce long métrage - fort moyen au demeurant – font preuve d'une finesse et d'une palette de nuances qui enrichissent et intensifient le suspense comme les passages plus dramatiques.

 

Utilisant avec minutie les corps d'instruments, Webb sait se faire discret quand c'est nécessaire laissant sa partition respirer pour mieux relever les images à des moments cruciaux.

 

 

 

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26 septembre 2022 1 26 /09 /septembre /2022 08:11

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? BETA ...CIVILISATIONS VOL. 2

 

 

C'est de qui ? Jens Harder

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Actes Sud/ l’An 2

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si cinq ans « seulement » avaient séparés les deux premiers volets de ce Grand Récit, il en aura fallu huit à Jens Harder pour accoucher de ce Beta, deuxième du nom (mais troisième de la série donc, vous suivez toujours ?).

 

L’attente en valait la peine et le contenu, l’Histoire -enfin une vision forcément tronquée et partielle/partiale- de l’Humanité, de l’avènement de Jésus Christ à nos jours, justifie évidement le temps passé sur l’ouvrage, la somme de l’iconographie et des recherches associées devant être colossale.

 

 

Car, pour ceux qui n’auraient pas eu la chance ou la curiosité de lire les précédents, le principe du concept est d’évoquer l’évolution de l’Homme via une suite d’images tirées, entre autres, de livres d’Histoire, d’images d’archives, de photos documentaires, mais aussi de BD, de films, de photos d’actualité, etc… le tout monté de façon essentiellement chronologique mais qui n’hésites pas parfois à être anachronique, histoire d’appuyer une idée ou un propos, sans pour autant que cela ne gêne la compréhension.

 

 

Au vu de la période couverte, l’accent est évidement mis sur la montée en puissance des diverses religions, souvent mises en oppositions avec des images en vis-à-vis voir en opposition, mais aussi sur les différences d’évolution des modes de vie, des coutumes, de l’architecture…des diverses civilisations.

 

 

L’ensemble, soyons clairs, n’a pas vocation à remplacer un livre d’Histoire, l’artiste le précise lui-même en fin d’ouvrage, mais apporte au contraire un autre point de vue sur des évènements et des pages de notre vécu qui, surtout au vu des évènements de ces dernières décennies (années, mois !) et de l’état actuel du Monde, sont souvent éclairants et montre à quel point l’homme, s’il a pu faire preuve d’un génie hors norme, capable d’aller explorer l’espace par exemple ou d’inventer des outils surprenants, a surtout été depuis l’aube des temps, l’artisan de sa propre perte, que ce soit dans son désir constant d’expansion aux dépends du monde qui l’entoure ou dans sa pugnacité à exterminer son prochain.

 

 

Concluons sur la forme tout de même, Jens Harder reproduit méticuleusement sa documentation, y apportant tout de même sa touche personnelle et traitant le tout dans une trichromie noir-blanc et soit doré soit argenté d’un effet saisissant.

 

 

Les amateurs de culture pop souriront souvent en tombant sur une vignette de Prince Valiant, Schwarzenegger en Conan le Barbare, un extrait d’Astérix ou encore une poignée de références de pop-culture bien placées car souvent aussi insolites qu'inattendues.

 

Un grand'oeuvre à n'en point douter dont on espère voir la conclusion dans un ultime tome qui devrait évoquer le futur de l'Humanité (si d'ici là elle ne s'est pas auto-détruite of course!) 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :MOUNT ANALOGUE

 

 

C'est de qui ? J. Zorn

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Sorti il y a tout juste dix ans, Mount Analogue a été une étape marquante dans la recherche continuelle de la polymorphie musicale par son auteur, le toujours surprenant John Zorn.

 

On retrouve dans cet album concept des ingrédients qui ont fait la réussite d’autres œuvres marquantes de l’artiste : le mélange de jazz et de musique folklorique des Masada, le coté illustratif de ses fausses B.O de films, l’expérimentation instrumentale, mélodique et rythmique de certains de ses opus moins accessibles…

 

 

Mount Analogue, pour l’auditeur qui se laisse happer et n’a pas peur d’entrer dans des territoires musicaux inhabituels, voire surnaturels parfois, c’est une œuvre d’art à part entière, au sens premier du terme, des instruments comme le guembri, l'oud et la calebasse cotoient un vibraphone, une guimbarde, un piano et j'en passe, le tout dans un maelstrom hypnotique de sons. 

 

La richesse et la variété de cette œuvre s’apprécie d’autant plus en lisant le livre 2 de Beta auquel les multiples influences et autres atmosphères font un écho certes un brin surréaliste mais à l’impact d’autant plus éclatant.

 

 

 

 

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31 août 2022 3 31 /08 /août /2022 07:39

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LE DOSSIER THANATOS

 

 

C'est de qui ? Seiter et Thouard

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Robinson

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui ; le scénariste comme le dessinateur.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? L’Angleterre, fin du XIX° siècle, alors que le cadavre d’un lord est retrouvé dans une maison inhabitée, les cas de décès liés à un cercle spirite intrigue Claton McRae, inspecteur de la police d’Edimbourg.

 

 

Son enquête va le mener sur la piste de Millicent Kirkham et Allie Duncan, un duo de femmes qui, en plus de faire parler les esprits, font dans le social en aidant des femmes dans le besoin via leur institution Sainte Marie.

 

Cette dernière est financée par les mécènes crédules qui assistent aux séances de spiritisme, qui ont en commun d’avoir été de mauvais époux et sont assaillis de visons cauchemardesques depuis qu’ils fréquentent les deux femmes qui leur prescrivent d’ailleurs d’étranges potions pour les calmer.

 

 

Heureusement pour McRae ; Arthur Conan Doyle, alors étudiant, accompagné de son ami Alvuin et suivi par l’imminent Professeur Bell, s’intéressent aussi à l’affaire et vont découvrir le pot aux roses.

 

 

Retour de Roger Seiter au fantastique Victorien qu’il avait abordé entre autre dans la très réussie série Fog, pour ce polar sombre qui convoque à la fois l’esprit du père de Sherlock Holmes mais aussi l’épouvante gothique d’un Poe ou d’un Stevenson.

 

 

Il retrouve pour l’occasion le trop rare Jean Louis Thouard (en BD en tout cas !) – avec qui ils avaient adapté des nouvelles d’E.A Poe d’ailleurs- qui, de son trait hachuré voire torturé, donne corps avec réussite à cette enquête glauque ; alternant les ambiances au gré de couleurs aussi éloignées que parfois inattendues (ces mauves !) et rendant aussi bien la géographie fogy d’Edimbourg que le charisme du casting.

 

 

Une réussite du genre à mettre à l’actif de ce duo de choc.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : RIPPER STREET S 3

 

 

C'est de qui ? D. Scherrer

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Il est tout de même étonnant que le compositeur suisse-britannique Dominik Scherrer n’ait pas été beaucoup sollicité tant son travail sur Ripper Street est intéressant.

 

Série se déroulant dans le Londres Victorien alors que l’ombre des exactions de Jack L’éventreur plane encore sur Withechapel, Riper Street a bien failli être avortée après sa seconde saison mais c’était sans compter sans l’engouement de son public qui, via les réseaux sociaux entre autres, a motivé la naissante chaine amazon Prime à l’époque, de financer la suite (la série ira jusqu’à 5 saisons, comme quoi amazon ce n’est pas que le mal !).

 

C’est la B.O de la « ° saison que j’ai retenu pour aller avec le Dossier Thanatos, les deux médias étant tous deux chargés de tension et d’émotion, partageant la même époque historique, que Scherrer évoque notamment grâce à une mandoline et un violon norvégien, instruments des plus inhabituels dans le domaine de lu score.

 

Un soupçon de folklore britannique pour la couleur locale, pas mal de montées de cordes qui surprennent l’auditeur : le tableau est complet et, à la lecture de l’album de Seiter et Thouard, des plus satisfaisant !

 

 

 

 

 

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3 juin 2022 5 03 /06 /juin /2022 15:32

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LES PIONNIERS. LA MACHINE DU DIABLE.

 

 

C'est de qui ? Maric, Dorison, Hostache.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le dessinateur.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? A la toute fin du XIX° siècle dans un Paris en pleine effervescence, différents personnages venus d’horizons divers engagent une course effrénée dans a découverte de l’une des inventions qui va changer la face du monde : le Cinéma !

 

Ce premier tome, sur 2, des Pionniers a été un véritable régal de lecture pour l’amateur de 7° Art que je suis ! En effet, on retrouve au fils des pages d’un album superbement édité (Rue de Sèvres soigne de plus en plus ses bouquins !) le « who’s who » des premiers pas du cinéma : les frères Lumière, Pathé, Gaumont, mais aussi Louis Feuillade ou Georges Méliès.

 

Naissance dans la douleur pour cette révolution artistique puisque les premiers essais auront, pour certains, des conséquences désastreuses (l’incendie du Bazar de la Charité, évoqué il y a peu dans une minisérie TV française) mais aussi la ruine et les drames personnels pour certains des protagonistes.

 

Le scénario, écrit à 4 mains par Damien Maric et Guillaume Dorison (frère de qui vous savez) profite des diverses expériences des deux hommes, qui ont bossé dans des choses aussi diverses que le jeu vidéo, l’édition ou encore le cinéma et sait être passionnant sans jamais tomber dans le didactisme ou l’accumulation de faits.

 

Au dessin, Hostache, dans un style graphique expressif, aux visages anguleux et aux décors bien rendus, qui n’est pas sans faire penser à celui de Servain, donne vie au Paris d’antan avec réussite, retranscrivant également les diverses étapes du développement du procédé cinématographique de façon convaincante.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LES MISERABLES

 

 

C'est de qui ? G. Van Parys

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Christian Jacques, Verneuil, René Clair,… George Van Parys durant les 3 décennies qu’il consacre à la musique de film, a écrit pour les plus prestigieux réalisateurs.

 

Il a marqué le cinéma par son sens imparable de la mélodie, une orchestration sophistiquée tout en restant très accessible et des arrangements hérités de la chanson qui font l’universalité de ses thèmes.

 

Œuvrant dans tous les genres ou presque, c’est son travail sur cette adaptation des Misérables, où Gabin campe Jean Valjean,  que j’ai choisi pour accompagner le premier volet des Pionniers.

 

La partition, où les vents et les cordes ont le beau rôle, harpe en tête,  possède en effet le même élan d’évocation grandiose que la BD, qui fait la part belle aux drames, communs comme personnels, emportés par la marche de l’Histoire.

 

 

 

 

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30 mai 2022 1 30 /05 /mai /2022 07:32

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? T’ZEE

 

 

C'est de qui ? Appollo & Brüno

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, les deux, ensemble même.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans un pays d’Afrique Centrale, le dirigeant, T’Zee, un dictateur mégalo et cruel comme le continent en a, hélas, trop connu, vient d’être arrêté, laissant place au chaos.

 

Dans son palais et dernier bastion, Bobbi sa -trop- jeune femme accompagnée de sa suite d’un côté, et, de l’autre, Hippolyte, son fils, plus attiré par les études et la culture que par la politique, flanqué de deux amis, cherchent comment se sortir de cette situation catastrophique.

 

Entre les deux jeunes gens, opposés depuis des années, un amour impossible se révèle, mais probablement bien trop tard, surtout, que, plus grand que sa légende, T’Zée revient dans son palace, bien décidé à ne pas partir sans un dernier sursaut.

 

 

Prenant comme sujet les multiples dictatures africaines, le Zaïre et Mobutu en tête, Appolo, familier de l’Histoire de son pays, écrit avec T’zée  une fiction qui mixe avec brio la tragédie grecque (intéressante construction en 5 actes, quoiqu’un brin déséquilibrée parfois), le vaudou, le catch, et la géopolitique, influences affirmées et assumées.

 

On pense aussi, bien sur, au Cœur des Ténèbres de Conrad et, si la romance entre les deux jeunes gens est finalement un peu mise de côté au profit des évènements, plus grands que les hommes il faut dire, le mélange des genres fonctionne à merveille.

 

 

Pour mettre en image son histoire sauvage il retrouve Brüno, son collaborateur sur Commando Colonial entre autres, qui met toute sa science des cadrages cinématographiques et de la narration au cordeau, le tout dans son style graphique inimitable, magnifié par les couleurs de la toujours talentueuse Laurence Croix, donnant vie avec force à cette évocation fictionnelle mais ô combien ancrée dans une réalité immuable.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :MISSISSPI BURNING

 

 

C'est de qui ? T.Jones

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? S’il y a bien une expression qui peut décrire la filmographie de Trevor Jones c’est « en dent de scie ».

En effet, le compositeur d’origine sud-africaine a, au milieu de séries B voire Z, une grosse poignée de pépites musicales qui font partie de modèles du genre (quel qu’il soit).

Citons au hasard Excalibur, Angel Heart, Le Dernier des Mohicans, ou encore Dark City.

 

Mississippi Burning est sa seconde collaboration avec Alan Parker, après le très sombre Angel Heart, et Jones y reprend certaines des bonnes idées de ce précédent score : nappes synthétiques menaçantes rythmées par une batterie électronique syncopée, solo déchirant de saxo très jazzy et, underscoring incisif.

 

Il piochera encore une fois, peut être par facilité, dans ce registre pour le thriller pseudo-érotique Sea Of Love l’année suivante, mais avec moins de réussite.

 

L’ambiance générale oscillant entre mélancolie noire, suspense et tragédie de la B.O de Mississippi Burning est de fort bon ton avec ce brulot africain sauce grecque !

 

 

 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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