Ca donne Quoi ? Chrysante est bien décidée à obtenir son affranchissement quoi qu’il en coûte.
Mais il va lui en coûter plutôt cher puisque d’aller se frotter à la noblesse romaine va l’envoyer directement dans l’arène, sans passer par la case départ.
Heureusement pour notre accorte héroïne le destin lui sourit à nouveau!
Suite et fin du troisième diptyque de la série historico-érotique Inguinis où les scènes d’action rivalisent avec celles toujours très présentes (mais bon en même temps c’est ce que le lecteur attend je dirais ^^) érotiques explicites.
Bon on passera sur quelques facilités de scénarios et une ou deux séquences un peu wtf (celle de la fin du combat dans l'arène par exemple!) pour apprécier l’ensemble de l’histoire qui tient la route et donne une origine intéressante aux précédents épisodes(enfin suivants chronologiquement mais…bon vous avez saisi!).
Côté graphismes, Nicolas Guénet soigne de nouveau sa copie où corps et décors rivalisent de réalisme et d'efficacité.
Je ne sais pas si les auteurs ont prévu de nouveau diptyque pour Inguinis mais dans l'état ils peuvent dores et déjà être satisfaits de leur création.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : LA TUNIQUE
C'est de qui ? A. Newman
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ? Un des films les plus chers de son époque, The Robe est mis en musique par le spécialiste du studio de l’époque, responsable de la plupart des B.O des grandes réussites précédentes.
Si le score de Newman, aussi magistral soit-il, n’a peut être pas le brio et l’originalité de ceux du genre qui suivront, les grands succès de Rozsa en tête, il est évident qu’il les a fortement inspirés. Ce qui rend ce score imparable c’est sa variété, outre les grands moments épico-bibliques, on a aussi droit, à quasi égale mesure, à des moments plus calmes voir des passages de suspense (léger certes, mais tout de même !).
Si il y a une discipline où Newman excellait au moins autant que l’écriture de score, c’était leur direction orchestrale. Inutile de dire que cette version, dirigée donc par le maestro en personne est une merveille de musicalité et de puissance.
Un grand score pour un album qui ‘en demandait sûrement pas tant mais qui s’en retrouve grandi !
Ca donne Quoi ? Suite du périple de ce pauvre Ulysse (enfin ”pauvre” vous verrez qu’ils profitent bien des plaisirs de la chair tout de même!) qui, dans son houleux retour à Ithaque, va aborder l’ile des lotophages, peuple de toxicos avant l’heure puis, deux salles deux ambiances, celle des cyclopes qui n’aiment pas trop qu’on joue avec la nourriture, avant de tomber de Charybde en Scylla (au figuré hein, au propre c’est pour un peu après) et d’affronter les Lestrygons et leurs détestables habitudes alimentaires pour enfin finir (dans cet album là en tout cas), dans les bras de Circée, une femme quelque peu possessive qui a pris l’adage “tous les hommes sont des porcs” un petit peu trop au pied de la lettre.
Heureusement tout ceci est raconté par la plume et le crayon de Cosimo Ferri qui sait rendre sa version de l’Odyssée fort coquine et, si ce n’est pas le premier à l’avoir fait, il y met du sien et les amateurs ne s’en plaindront pas (bon je dois tout de même avoué que j'ai moins aimé les couleurs sur celui ci mais c'est un bémol ...mineur)
A noter pour les plus chastes de nos lecteurs que, comme pour le premier tome, une version soft, est disponible chez Graph zepelin (c'est la même BD mais expurgée des scènes olé-olé).
LA MUSIQUE:
C'est quoi : BARBARES SAISON 2
C'est de qui ? V. Bertelmann
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Retour à Teutobourg pour nos barbares Vs. Romains dans la version teutonne de cette page peu connue de l’histoire antique (peut être parce que pas super intéressante remarquez, je ne sais pas je n’ai pas tenu plus loin que le premier épisode de la série)
Exit Ali Askin remplacé par son compatriote Volker Bertlemann qui livre une partiton toute aussi panachée, emballante quand il s’agit de suspense, d’action ou de bagarre et plus subtile sur les scènes de dialogues et intimistes.
Le compositeur reprend la formule et les arrangements soignés du précédent score, avec par exemple une bonne utilisation des percussions et des rythmiques.
Juste ce qu’il fallait de variété et d’épique pour les tribulations salaces du roi d’Ithaque!
Retour de congés...et de lecture avec lla chronique d'un "livre sans images" avant de repartir sur quelques BD:
C'est quoi? LES FRANCS ROYAUMES 1. PAR DEUX FOIS TU MOURRAS.
Le Pitch en deux phrases:La France du VIeme siècle, alors que les descendants de Clovis s’entredéchirent un royaume morcelé, un jeune érudit gallo-romain est projeté dans la tourmente géopolitique et les intrigues de cour par la reine Brunehilde afin de découvrir l’identité de l’assassin de sa sœur, meurtre qui a marqué un tournant dans l’opposition au sein de la fratrie.
En nageant au milieu des requins notre jeune enquêteur va découvrir de bien sombres manigances mais aussi des sentiments qui lui étaient jusqu’alors inconnus.
Ce que j'en pense: Si vous le connaissez pour sa série du Bureau des affaires occultes, vous ne saviez peut être pas qu’Eric Fouassier était également l’auteur d’une trilogie (malheureusement avortée semble t il et réduite à deux tomes) à l’époque des rois mérovingiens qui mêle avec savoir-faire événements historiques et enquête policière tendue.
Outre un rythme soutenu et une écriture soignée, Les Francs Royaumes bénéficient de l’érudition de son auteur qui a opéré un soigneux travail de reconstitution historique.
Les amateurs de polar historique au background aussi riche que bien exploité trouveront leur content avec cette série.
Ca donne Quoi ? Neuvième tome d’une série traitant de la Résistance et des grands personnages qui y ont participé -sur les 7 premiers- puis de lieux emblématiques - le précédent et, donc, celui-ci - Vassieux en Vercors évoque ce relief naturel où des maquisards de tous horizons se regroupèrent pour contrer l’ennemi.
Véritable guerre a l’intérieur de la guerre, ce bastion, carrément organisé en “république” connaîtra cependant un sort funeste quand les alliés opteront pour un renforcement des actions sur les débarquements en Normandie et en Provence, laissant les courageux maquisards de Vassieux face à la vindicte d’un ennemi en déroute.
La partie graphique semi réaliste classique mais détaillée m'a moyennement emballé mais possède un caractère passe partout qui peut attirer même des non lecteurs de BD.
Elle sert un scénario assez didactique voire un brin lambda avec cette histoire de grand père ancien résistant et de sa petite fille qui découvre son passé mais a le mérite de mettre en lumière un épisode finalement peu connu -en dehors de la région où il s’est déroulé en tout cas- de la Second Guerre Mondiale sur notre sol et, surtout, de participer à un devoir de mémoire de plus en plus nécessaire au fur et à mesure que cette période s’éloigne de nous.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :PARIS BRULE T--IL?
C'est de qui ? M. Jarre
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Pour ce film au casting impressionnant pour l’époque, grosse production française s’il en était, ce n’est pas Jarre, pourtant récemment auréolé de deux Oscars , qui avait été choisi pour composer la musique.
C’est la Paramount qui impose le compositeur à René Clément, et ce dernier ne le voit pas d’un très bon œil. Pourtant les doutes seront rapidement dissipés au vu du travail de Jarre. Il écrit pas moins de cinq thèmes qui sont déclinés tout au long de sa partition.
Tous à leur façon se révèlent très en phase avec ce tome des compagnons de la Libération.
Le motif Menace qui, comme son nom l'indique, joue sur la tension avec une ribambelle de pianos en mode rythmique (douze en tout !) est utilisé pour personnaliser les troupes en marche, appuyés par force percussions. L’autre motif est lui plus dédié à l’action avec une mélodie irrésolue aux cuivres particulièrement efficace.
Ca donne Quoi ? Eté 1944, alors que le 3° Reich vacille sur ses bases pourries, Hitler et quelques-uns de ses proches (des gradés, sa maîtresse, quelques filles de joie, son médecin personnel,...) se sont retranchés dans un bunker perché dans les Alpes.
Sachant leur fin proche cette brochette de dépravés s’oublie dans des soirées où alcool, sexe et drogues font bon ménage tandis que le fuhrer, ombre de lui même, abruti par les médicaments et la paranoïa, oscille entre colère sourde, cauchemars éveillés et décisions stratégiques aussi jusqu’au-boutiste qu’inutiles.
Etrange idée pour un premier album que de raconter les derniers jours de l’un des pires être humains que l’on ait connu.
A la manière d’un Fellini sous acide Marco Galli opte pour un graphisme décalé, qui n’est pas sans faire penser à celui de Gess dans ses personnages anguleux et expressifs, où couleurs vives et teintes blafardes se conjuguent pour évoquer ce crépuscule des démons dans un opéra orgiaque et déroutant.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :OPERATION VALKYRIE
C'est de qui ? J. Ottman
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? J’ai toujours du mal avec les fictions historiques quand on sait que ce qui s‘est passé restera comme tel …mouais, je reconnais que cette phrase n’est pas très explicite, clarifions:
Prenons l’exemple de ce Valkyrie qui relate un attentat contre Hitler qui, évidemment, a échoué.
Malgré tout le talent des scénaristes, réalisateurs et acteurs, la fin étant de toute façon inévitable je trouve que le film ne fonctionne pas comme il pourrait.
Cela étant son score, composé par Ottman, faiseur moyen dont les seuls coups d'éclat sont ses collaborations avec Brian Singer (et encore), est plutôt avenant et, de plus, sujets obligent, très en phase avec la bd de Marco Galli.
En effet, outre quelques pistes chargées en suspense, le lyrisme des morceaux phares de l'album- pompeux à souhaits à certains moments- font un intéressant contrepoint aux excès relatés dans l’album et lui donne une dimension encore plus grandiloquente et décrépite.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)