C'est quoi? SPARTACUS
C’est de qui? H. Fast
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Le Pitch en (un peu plus de) deux phrases: La révolte des esclaves menée par le gladiateur Spartacus a fait trembler Rome la toute puissante sur ses bases.
Mais les légions, commandées par Crassus, ont finalement mis un terme aux victoires des révoltés et des milliers d’entre eux jalonnent dorénavant la route qui mène de Capoue à Rome, crucifiés pour l’exemple.
Un groupe de romains parmi lesquels Crassus, victorieux mais fatigué, Gracchus un sénateur parvenu blasé et influent, le futur grand auteur Cicéron en personne et un trio de jeunes nobles, dissertent sur les raisons et les conséquences de ce soulèvement sans précédent, que ce soit sur la République ou sur leur propre existence.
Ce que j'en pense: Comme pas mal de grandes figures, qu'elles soient historiques, littéraires ou les deux (comme c’est le cas ici par exemple), le personnage de Spartacus est connu d’un grand nombre mais a rarement été lu.
Oubliez donc le péplum grand spectacle mis en scène par Kubrick avec Kirk Douglas en jupette et plus encore la série télé bodybuildée d’il y a quelques années, et plongez vous sans à-priori dans ce magnifique (si, si !) roman d’Howard Fast, écrivain américain victime de la Chasse aux sorcières au tout début des années 50 qui débutera d’ailleurs la rédaction de son roman en prison.
Fast, sous couvert de narrer l’épisode historique marquant qu’ a été la révolte mené par Spartacus et une poignée de gladiateurs, évoque surtout de grands thèmes cruellement d’actualité comme la suprématie injuste des plus riches, fruit du labeur des plus défavorisés, l’oppression des dictatures et le pouvoir qu’elles ont bâti sur la souffrance des faibles, les inégalités sociales criantes, responsables de tant de maux et, last but not least, la manipulation des masses par la soi-disant élite au moyen des “jeux et du pain”, allégorie de l’abrutissement du peuple qui laisse aux nantis le pouvoir de décision…toujours à leur avantage.
Vous l’aurez compris sous couvert d’évoquer la figure de Spartacus (fort peu présent dans les quasi 500 pages du roman au final) Fast écrit un brûlot plus puissant encore que la version de Koestler que j’avais lu il ya une vingtaine d’années et qui, si déjà pétrie de thèmes forts, se penchait plus sur les dérives du communisme que sur tout ce qu’aborde Fast.
70 ans après sa première (et chaotique!) parution, ce Spartacus est aujourd'hui une lecture essentielle pour comprendre la société dans laquelle nous vivons (et que, plus les choses changent plus elles restent les mêmes)
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