18 avril 2023 2 18 /04 /avril /2023 07:54

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? L’ESCADRON DE CATHERINE DE MEDICIS. LA FILLE SAGE



 

C'est de qui ? M. Textoris



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Déjà croisée sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que le Duc de Guise vient d’être assassiné, acte qui jette de l’huile sur le feu de la discorde entre catholiques et protestant, Gabrielle, jeune noble d’une quinzaine d’années, vit dans son monde idyllique dans son château lyonnais, entourée de sa famille et de ses rêves de romance.

 

Notre héroïne candide va  être propulsée en plein jeu politique par l'entremise de sa marraine qui la présente à Catherine de Médicis, mère du Roi, qui tient tant bien que mal les reines du pays.

 

Elle intègre  bientôt la suite de la régente, l’”escadron”, et va prendre part aux intrigues de cour, aux manigances internationales et autres entremises de couloirs et de boudoirs qui dirigent à la destinée de la France et des puissances voisines.

 


 

On le sait, l’Histoire avec un grand H n’est jamais mieux racontée qu’en passant par le biais de la petite, tant est que celle-ci soit aussi bien racontée que documentée.



 

C’est heureusement le cas dans ce premier tome de l’Escadron de Catherine de Medicis où Manon Textoris exploite avec talent un background historique que l’on sent fort maîtrisé et qu’elle nous conte avec savoir faire, évitant constamment l'écueil du didactisme  grace à un scénario bien pensé.

 

Sa protagoniste principale, si inventée, nous guide dans cette page de l’Histoire de France aussi riche que tragique sans jamais nous perdre ni nous lasser.



 

De plus on peut saluer la volonté de redonner au personnage de Catherine de Médicis, trop souvent présentée comme une sorte de dragon faite femme, une humanitée bien venue.



 

Si la narration est aboutie, les graphismes ne le sont pas moins, avec un parti-pris intéressant que ce style hybride aux couleurs douces qu’on pourrait assimiler à de la BD jeunesse et qui permet d’apporter une jolie touche d’originalité dans un genre trop souvent traité avec réalisme.

Cependant que les amateurs d’Histoire n’aient pas d'inquiétude, les décors et costumes sont aussi détaillés que réussis.

 

Une des jolies surprises de ce printemps.





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :ANNE OF THE THOUSAND DAYS



 

C'est de qui ? Delerue



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Alors que sa carrière et sa renommée en Europe sont déjà bien établies, Georges Delerue qui a pour la première fois traversé l’Atlantique en cette année 1969 pour composer pour John Huston, écrit l’une de ses première B.O historique pour le grand écran pour ce Anne des 1000 Jours.

 

Delerue s’est fait la main sur le genre avec des téléfilms mais ici on est clairement sur un registre supérieur.

Ecriture dans le respect d’une réalité historique, arrangements et rythmiques qui empruntent autant au répertoire médiéval qu’aux codes de la musique de film, le compositeur tisse une toile musicale soyeuse et chatoyante où alternent pistes d’illustrations et musique diégétique sur des instruments d’époque.

 

L’ensemble est d’une beauté solennelle manifeste et, pour ce premier tome de l’Escadron de Catherine de Médicis, fait un magnifique accompagnement.






 

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29 mars 2023 3 29 /03 /mars /2023 15:16


 

LA BD:





 

C'est quoi ? HÉRAUTS 2. LE GRIFFON



 

C'est de qui ? Corbeyran & Begue



 

La Couv':

 



 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Alors qu’ils font escale chez le seigneur d’un fief où ils continuent leur mission royale d’héraldique, Mayeul et Landri, accompagnés par la jeune Marie, sont sollicités pour une histoire de blason identique entre les voisins.

 

Si le fait n’est pas rare, il l’est cependant sur une distance si courte et ne manque pas d’intriguer Landri qui débute une enquête tandis que Marie disparaît.



 

Suivant sa trace, nos héros découvrent une grotte macabre pleine d’ossements et vont mettre à jour une affaire vieille de plusieurs générations et qui serait la source des blasons communs.



 

Ce second tome de la série moyenâgeuse de Corbeyran, avec sa particularité qui en fait l’originalité, confirme le bien qu’on en pensait à la sortie du premier.

 

L’intrigue et son déroulé sont prenants, les personnages crédibles et bien campés et le scénariste (s’il semble un peu trop soucieux de montrer qu’il s’est documenté) exploite son background avec métier.



 

Côté dessin là aussi j’avais été emballé par le premier et cette seconde enquête permet à l’artiste de proposer à nouveau une galerie de portraits dans des paysages bucoliques, villages et autres intérieurs moyenâgeux des plus convaincants et aux couleurs réalistes.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :TRISTAN ET ISEULT



 

C'est de qui ? A. Dudley



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ?  Anne Dudley a une carrière  cinématographique qui s’étend sur plus de deux décennies.

 

Riche d’une solide formation dans le classique, elle a été musicienne de session pour des artistes aussi connus qu’Elton John, Mc Cartney ou Robbie Williams, et a également fait partie du groupe Art of Noise, combo synth pop des années 80. On imagine donc bien que sa culture musicale est aussi vaste que variée. 



 

Ici elle conjugue influences et instruments des cultures anglaises et irlandaises et les marie avec tact à un orchestre plus classique. 

Le sujet pourrait faire redouter un romantisme exacerbé, que nenni, on est plutôt dans le Dark Medieval, avec des pistes parfois fort sombres et des musiques d’action quasi épiques, rien que du tout bon pour ce tome de 2 de Hérauts.





 

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1 mars 2023 3 01 /03 /mars /2023 09:04

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LES ZAZOUS



 

C'est de qui ? Rubio & Danide



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le scénariste.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?Alors que Paris subit le joug des nazis, toute une communauté de jeunes gens fans de jazz et de vêtements colorés, dénommés Zazous, continuent de céder à leurs passions sous l'œil réprobateur des nouveaux maîtres de la capitale et de leurs servants collabos.

 

Frankie, orphelin qui doit veiller sur sa petite sœur et n'hésite pas à faire le pickpocket pour y arriver, se fait pincer par la police. Alors qu’il devait être envoyé en prison, il accepte d’infiltrer un groupe de zazous avec qui la propre fille du commissaire s’est acoquinée.

 

Mais bien vite il se prend d’amitié pour ces esprits libres et joue sur les deux tableaux tandis qu' au sein même des différents groupes zazous,et alors que les allemands commencent à mettre en place la solution finale et les rafles, pointant également le mouvement zazou, les discordes naissent et l’insouciance fait place à la dure réalité.

 

Quand un de leurs camarades est arrêté et fusillé et qu’une autre est enfermée au Vel d’Hiv’ avec la propre sœur de Frankie, nos jeunes héros prennent les choses en mains.

 

 

Si les séries BD sur la 2° Guerre mondiale foisonnent, ce triptyque dont le second volet vient de paraître a - entre autres! -le mérite d’évoquer un phénomène peu connu des non historiens, à savoir le “mouvement” zazou et, surtout, son action sous l’Occupation.



 

Sans être des résistants acharnés, couteau entre les dents et dynamite à la main, les jeunes français qui se réclamaient de ce courant artistique, venu des Sates et prohibé par l’occupant allemand, protestaient à leur manière, d'abord dans leurs tenues et leurs rencontres clandestines où ils s’adonnaient à la danse malgré l'interdiction puis, quand le ton de l’ennemi s’est durci -c’est un euphémisme!- envers eux, certains n’ont pas hésité à passer à une résistance plus musclée.



 

Avec un sens du mélange de la petite et la grande Histoire, procédé souvent payant quand il est bien employé, comme c’est donc le cas ici, Salva Rubio propose un récit bien mené où suspense et émotions se partagent la vedette, avec un casting sans fautes, un rythme bien maîtrisé et un respect du contexte historico-politique (d’ailleurs expliqué dans un cahier historique informatif à la fin des deux volumes sortis).

 

Découverte perso du dessinateur des Zazous dont le  style graphique qui conjugue réalisme poussé des décors et expressionnisme quasi cartoon des personnages fonctionne à merveille et est à mon avis plus efficace et adapté au sujet que l’aurait été un trait photo-réaliste comme on en voit souvent dans les BD historiques.

 

On attendra le dénouement de cette trilogie avec impatience!







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :LES BOURREAUX MEURENT AUSSI



 

C'est de qui ? H. Eisler



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Le script de Hangmen also die ! est la seule contribution de Bertolt Brecht pour le 7°Art. Co écrit avec Fritz Lang, le film suit la cavale d’un résistant tchèque, responsable de l’assassinat d’un dignitaire nazi. 

 

Brecht débauche Hanns Eisler, qui a déjà écrit pour lui des musiques de scène, et ce dernier, inspiré par le sujet (on le serait à moins, lui, Lang et Brecht sont tous trois des réfugiés allemands ayant fui le 3° reich), compose une partition aussi chargée en émotion qu’en tension. 



 

Elève de Schonberg, Eisler a un solide bagage classique (il est notamment  adepte de la dodécaphonie) et maîtrise les codes de la musique d’illustration;  adaptée au cinéma, sa partition est un parfait mélange de genres, aussi évocative que formelle.



 

 Un bien bel atout pour une BD qui n’en manquait clairement pas !


Notons qu'à la fin de chaque volume les auteurs proposent une playlist de morceaux de jazz de l'époque qui vous remettront dans l'ambiance mais, pour certains, s'avèrent un peu trop enjoués selon l'action.


 

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5 février 2023 7 05 /02 /février /2023 07:45


 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? INGUINIS ORIGINES



 

C'est de qui ? Even & Guenet



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Tabou BD

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui sur les précédents.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Chrysante est une esclave dans la Rome Antique; elle s'occupe de la fille d’un sculpteur le jour et danse - et plus si affinités- pour les nobles romains la nuit.

 

Désireuse d’être affranchie afin de devenir rethor, elle espère que son maître accédera à son souhait mais c’est sans compter sans les vues du sculpteur et, en coulisses, des intrigues politiques et un sombre traffic de jeunes filles.



 

Nouveau diptyque de la série historico-érotique Inguinis avec ce Origines, qui, comme son nom l’indique, se déroule avant les deux déja parus.

 

Si la qualité de l’ensemble est toujours au rendez-vous, j’ai trouvé que les nombreuses scènes érotiques parasitaient peut être un peu plus le scénario que sur les précédents volets, même si l’on saisit la trame sans trop de peine, on a parfois du mal à se “concentrer” sur le noeud de l’intrigue - à savoir le pourquoi des enlèvements- et je suppose que tout sera donc dévoilé dans le second et dernier tome, au risque que ce dernier soit peut être un peu déséquilibré.

 

Mais je ne demande qu’à être agréablement surpris.



 

Quant à Nicolas Guénet il cultive sa filiation assumée et maîtrisée avec le maître Richard Corben, et livre une copie sans fautes où la richesse des reconstitutions historiques n’a d’égale que la volupté des corps féminins, montrés sous toutes leurs coutures dans des situations et étreintes fort hot.



 

Avec ce nouvel épisode Inguinis confirme son statut de “BD de cul avec un scénario” qui allie le fond et la (les!) forme (s).







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : ANNO DOMINI



 

C'est de qui ? L. Schifrin



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ?  Difficile de retrouver la patte du maestro sud américain dans le score de cette série made in BBC, se déroulant à  Rome juste après la Crucifixion. 



 

Il faut dire qu’on est loin des cocottes funky des longs qui ont fait sa renommée.

Pourtant Schifrin maîtrise son sujet et livre une musique bien en accord avec le scénario, à l’emphase certaine, naviguant entre le romantisme sirupeux et l’héroïsme épique. 



 

Un travail solide mais qui déçoit un peu par son aspect passe-partout surtout de la part d’une légende comme Schifrin, mais qui remplit bien son office sur ce premier volet d’Inguinis Origines.





 

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31 janvier 2023 2 31 /01 /janvier /2023 10:55

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? VISAGES- CEUX QUE NOUS SOMMES.



 

C'est de qui ? Ponsard-Gutknecht, Beausang-O'Griafa et Morinière



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Non.



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ?Georg, jeune orphelin allemand abandonné à la naissance dans un orphelinat, découvre que son père était un héros de la Première Guerre mondiale mais dans le camp ennemi.

Il s’enfuit et, plus tard, s’engage dans la Wafen-SS afin d’accomplir le but qu’il s’est fixé: retrouver et tuer son père.



 

En parallèle de ce récit, on découvre le destin hors du commun de Louis, un poilu de la Grande Guerre élevé au rang de héros grâce à ses missions de reconnaissance desquelles il revient toujours indemne.

Il fait un jour la rencontre d’une infirmière allemande dont il tombe amoureux et qu’il va mettre enceinte …vous aurez deviné qui est l’enfant né de cette liaison!

 



 

Bon, le pitch de cette énième saga familiale commence de façon assez convenue, avec une histoire d’amour entre deux ennemis sur fond de conflits généralisés, et des thèmes porteurs comme les êtres de tous les jours qui se dépassent, la  recherche du père et le poids du passé …


 

Le récit est plutôt bien déroulé, malgré quelques flashbacks/forwards imprécis parfois, et les héros assez convaincants.

Côté graphisme, l'ensemble tient bien la route aussi, dans un style semi réaliste avec des figures charismatiques et des décors de guerre, de tranchées et d'hôpitaux de fortune bien rendus (on sent que Morinière a déjà fait ses armes -sic!- dans la BD historique)

 

 

Cela étant, et malgré ses qualités, l’ensemble n’a pas réussi à m’accrocher, peut être par un manque d’originalité ou un lyrisme qui n’est pas pour moi, et je ne pense pas être des -3- suites prévues dans la série.








 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :YPRES



 

C'est de qui ? Tindersticks



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

Ca donne Quoi ? Il y a un peu plus d’une décennie,  les Tindersticks, groupe britannique des années 90/2000  se sont vus commander la création d’un paysage musical pour l’exposition permanente du centenaire de 14-18 au musée d’Ypres (en Belgique). 

 

Rompus à l’exercice de la B.O, Outre Atlantique comme chez nous (pensons par exemple au prenant Trouble Every Day de Claire Denis) ici il était plutôt question d’accompagner les déambulations des visiteurs parmi les réminiscences d’un conflit ô combien meurtrier.



 

Les musiciens ont crée un concept musical original via des boucles orchestrales sans début ni fin marqués, la musique est basée sur la personnalité du lieu (Staples et McKinna ont par exemple choisi une tonalité en Fa par rapport entre autres à la résonance du bâtiment, c’est dire !) et inspirée par les horreurs de la Guerre via certains monuments commémoratifs. 



 

L’ensemble est évidemment empreint d’une poésie tragique, mélancolique voir dépressive à force et accompagne plutôt bien le destin de nos 3 malheureux héros.





 

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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