6 décembre 2022 2 06 /12 /décembre /2022 10:56

 

LA BD:





 

C'est quoi ? HYPERICON



 

C'est de qui ? M. Fior



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? A la fin des années 90 une jeune étudiante en archéologie italienne se retrouve à Berlin où elle fait un stage sur une exposition consacrée à Toutankhamon.

 

Son livre de chevet est le récit d’Howard Carter sur la découverte du tombeau du pharaon en question, qu’elle déviore lors de ses nombreuses nuits d’insomnies, tandis que dort à coté d’elle Ruben, un compatriote fils à papa aux idées libertaires  qui chamboule les idées préconcues de la jeune femme.



 

En parallèle,  nous suivons l’expédition de Carter, dans les années 20, alors qu’il met à jour le temple inviolé de Toutankhamon.

 


 

Manuel Fior, fidèle à ses habitudes, livre ici un album très personnel, poétique et contemplatif, où les époques et les thèmes s’entrecroisent, deux pages d’Histoire se tournant, l’une portant sur l’une des plus garndes découvertes archéologiques, l’autre se fermant sur les attentats du 11 septembre qui changeront la face du monde actuel.



 

Si souvent touchant et juste dans les scènes avec Teresa et Ruben, et prenantes dans celles avec les explorateurs, le scénario peine cependant à relier vraiment ces deux temporalités et malgré une étude de caractères intéressantes, j’ai eu du mal à accrocher à l’histoire des amoureux à la fin du XX° siècle.



 

Reste un dessin toujours aussi abouti, qui magnifie les scènes égyptiennes et rend tout le côté doux amer des scènes berlinoises grâce à un trait délié et de très beaux choix de colorisation.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :THE MERCHANT OF VENICE



 

C'est de qui ? J. Pook



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Quand on débute sa carrière au cinéma en composant pour Stanley Kubrick, forcément ça impose sur le CV.

Bon en même temps il faut dire que Jocelyn Pook s’était fait un nom à la fois dans le néo classique avec maints projets ambitieux et réussis, mais aussi dans le monde de la pop/rock/électro avec des collaborations avec des gens comme MAssive Attack ou Peer Gabriel.

 

Pour cette adaptation de Shalespeare en demi-teinte, elle choisit, outre son instrument de prédilection, le violoncelle, de faire la part belle aux ambiances historiques et folkloriques, piochant à la fois dans le répertoire italien de l'époque mais aussi dans la musique traditionnelle juive.

 

Les chœurs sont trs réussis, qu’il s’agisse de voix féminines hautes perchées où de basses masculines presque gutturales qui ne sont pas sans faire penser au ténébreux Masqued Ball entendu dans Eyes Wide Shut.

 

Un panaché d’ambiances oscillant entre mélancolie et sévérité qui a bien accompagné le nouvel album de Manuel Fior.





 

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23 novembre 2022 3 23 /11 /novembre /2022 15:15

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? MEMOIRES D’ALEXANDRIE 1

 

 

C'est de qui ? C. Raimondi

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Ankama

 

 

Déjà croisée sur le site? Non

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Alexandrie, vers 300 av JC, la bibliothèque de la cité est l’une, sinon LA, des plus riche du monde civilisé d’alors.

Le graal pour tout scientifique qui a l’occasion d’y étudier les milliers d’ouvrages qui s’y trouvent.

 

C’est la chance qu’a Hérophile, apprenti médecin invité par le roi en personne. Le jeune homme a des idées et concepts révolutionnaires qui font rire ses pairs mais se révèleront les bases de la médecine moderne puisque, plutôt que de se contenter de théorie, il suggère d’ausculter les malades.

 

Si l’homme fait preuve de génie il va surtout s’attirer l’inimitié de certains et son séjour à Alexandrie pourrait s’avérer plus dangereux que prévu.

 

Avec ce premier volet consacré à la Bibliothèque d’Alexandrie, l'auteure décide d’évoquer un personnage historique important mais dont on sait fort peu de choses et donc la part de fiction est importante.

 

 

Nous l’avons déjà dit en ces pages quand il s’agit de BD historique, et même si certaines sont fort bien faits et documentées, elles n’ont pas comme rôle de remplacer un manuel d’Histoire ou – époque aidant- des recherches approfondies sur la Toile, sur des sites sérieux et avérés (j’insiste sur les termes).

 

 

Néanmoins ne serait-ce que pour une évocation réussie de l’époque, la mise en lumière d’Hérophile (et de la bibliothèque d’Alexandrie of course), et le trait original et stylisée de l’auteure, ce premier tome est une lecture que je recommande aux amateurs du genre.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :JULES CESAR

 

 

C'est de qui ? M. Rozsa

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Rozsa, qui sort de la B.O du colossal Quo Vadis, retrouve (véridique !) les décors de ce dernier sur le set de ce Jules César, réalisé par Mankiewicz avec un casting hors pair en tête duquel Marlon Brando inattendu dans le rôle de Marc Antoine qui lui vaudra sa 3° nomination aux Oscars d’affilée.

 

Rozsa est, disons-le, un spécialiste du genre puisqu’il a également à son palmarès les musiques de Ben Hur ou encore King of Kings.

 

Si l’on certains de ses gimmicks, voire même des passages entendus ailleurs dont il remplace simplement quelques notes, l'ensemble reste de haute volée avec notamment l’alternance entre deux  thèmes principaux ; l’un en mode mineur et l‘autre plus martial où les cuivres s’en donnent à cœur joie.

 

C’est la déclinaison de ces deux pistes qui rend l’ensemble aussi intéressant et en fait un écrinb de choix sur le premier tome des Mémoires d’Alexandrie.

 

 

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21 novembre 2022 1 21 /11 /novembre /2022 10:51

 

LA BD:





 

C'est quoi ? 1629



 

C'est de qui ? Dorison & montaigne



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Pays Bas, le XVII° siècle. Lune -sinon LA- des plus puissante compagnie maritime du monde missione Fransisco Delsaert subrécargue du navire le Jakarta. Il sera maître à bord, au-dessus même du capitaine, Arian Jakob, avec qui il a eu des différends.

Leur mission: transporter jusqu’à Sumatra d’importantes quantités d’argent et de bijoux pour s’assurer un accès à la cour du grand Moghol.

Pour compléter ce duo mal assorti, Jeronimus Cornelius, un étrange apothicaire, fait office de second à Delsaert mais semble avoir ses propres motivations.

 

Ils disposent d’un délai serré pour rejoindre leur but et auront fort à faire pour maîtriser un équipage composé de ce que la société compte de pires éléments.

 

Rajoutez à cela la présence d’une belle noble réclamée par son mari et qui n’a clairement pas sa place sur ce cloaque flottant où les tensions vont très rapidement s'exacerber jusqu’à atteindre un point de non-retour.

 


 

S’emparant d’un  fait divers historique le doué Xavier Dorison, Midas du scénar de la BD Franco-Belge nous emmène dans un récit en huis clos sous haute tension, à la narration percutante, au casting impeccable et varié et riche en scènes fortes et aux dialogues ciselés.

 

Si son histoire se déroule il y a plusieurs siècles les thématiques restent hélas fort d’actualité: réflexion sur le pouvoir et ses abus, sur les inégalités et ce qu’elles peuvent pousser les hommes à fier et, last but not least, sur ce sentiment de puissance que procure l’appartenance à un groupe même si les actions du groupe en question deviennent hautement répréhensibles. 



 

Coté dessin Timothée Montaigne n’a, n’ayons pas peur de l’affirmer, plus grand chose à envier à l’un de ses principaux mentors, Mathieu Lauffray, tant son style et son coup de crayons se sont affirmés pour livrer ce qui reste à mon sens le travail le plus abouti de sa carrière à ce jour.

 

Alors certes la filiation est plus qu' évidente, surtout si l’on pense aux séries maritimes de Lauffray (le récent diptyque Raven ou Long John Silver dont le scéanrio était signé…Dorison!) mais sur 1629 Montaigne s’affirme comme un compositeur graphique hors pair, proposant des paysages de haute mer saisissants, des scènes de bateau réalistes (on sent le repérage sur place!) ou encore des personnages aux visages frappants d’expressivité.

 

Le tout est magnifiquement rehaussé par les couleurs de Clara Tessier qui, pour un premier pas dans le 9° art, se positionne déjà comme une future référence de la colorisation.



 

Bref vous l’aurez compris ce premier tome de 1629 coche quasi toutes les cases de l’album parfait et, pour ne rien gâcher, est proposé dans une belle édition grand format avec l’une des couvertures les plus belles de l’année. 






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :1899



 

C'est de qui ? Ben Frost



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ? Décidément les séries maritimes marquantes de cette fin d’année ont opté pour la facilité coté titre; quatre chiffres et c’est emballé!

 

Remarquez si c’est pour être au niveau de réussite des deux oeuvres en question (1629 et 1899 pour ceux qui sont déjà perdus!) je veux bien que ça devienne une norme!

 

Les créateurs de la série Dark, pépite de récit jouant sur les temporalités imbriquées, jouent maintenant dans la cour des grands, grace au succès mérité de Dark, et viennent de s’embarquer (facile oui!) sur un navire peuplé de personnages aussi multiples que variés (et qu’étranges!) qui, au crépuscule du XIX° siècle, retrouve un autre bateau disparu dans un état catastrophique et qui va enclencher des situations et réactions inattendues. 

 

Si les moyens sont largement plus conséquents que pour leur série précédente coté musique ils ont à nouveau confié la tâche au brillant Ben Frost, et ils ont bien fait, aucun des compositeurs US actuels oeuvrant d’habitude sur ce genre de production n’ayant l’inventivité de l’islandais d’adoption.



 

On pour reprocher à ce dernier de reprendre quelques formules qui ont fait la réussite de la B.O de Dark, force nappes de synthés vrombissant plein de menaces en tête, mail il y ajoute pas mal de choses, notamment toute une palette de percussions jouées “live” qu’il n’oublie pas de triturer électroniquement ensuite.

 

Un peu de sons distordus par ici, de chœurs éthérés par là, des faux cuivres et de l’écho… un cocktail oppressant au possible, certes assez  anachronique sur ce premier volet de 1629 mais tellement complémentaire côté tension, efficacité et suspense!






 

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9 novembre 2022 3 09 /11 /novembre /2022 14:16

 

LA BD:




 

C'est quoi ? UNE ROMANCE ANGLAISE


 

C'est de qui ? Fromental & Hyman


 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Dupuis

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui.


 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans le Swinging London Stephen Ward, ostéopathe qui soigne le gratin, s’entiche d’une danseuse qui a la moitié de son âge.

Si leur relation est platonique il va la présenter à quelques uns de ses patients hauts placés parmi lesquels rien de moins qu’un espion d’URSS et le ministre de la guerre.


 

Rapidement les choses vont échapper à Ward qui va se retrouver dans l’oeil du cyclon de l’un des plus gros scandales sexuels de l’époque.


 

Longtemps avant les frasques du Prince Andrew et de son rabatteur Jeffrey Epstein (et dans une moindre mesure of course) la société britannique avait été secouée de ce premier gros tapage sur la vie dissolue de certains de ses nantis.


 

Jean Luc Fromental en tire un récit à la manière d’un film noir d’antan tout en flashback et raconté en voix-off (on pense par exemple à un Sunset Boulevard) qui, grace au talent de son dessinateur (avec qui il avait déjà pondu un très réussi Coup de Prague) et de son style pictural semi réaliste, lui aussi volontairement old school, analyse les relations entre sexe et pouvoir et les moeurs de la société des puissants qui, l’Histoire n’en finit pas de nous le montrer, ne font que répeter les mêmes erreurs.







 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi :LA VEUVE NOIRE


 

C'est de qui ? L. Harline


 

La Couv':

 

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.


 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Avant de composer la  B.O de ce film noir du début des années 50, Leigh Harline a éssentiellement oeuvré dans l’animation ou le film jeunesse, chez Disney, alors au pinacle de sa réussite, artistique comme commerciale.

 

Néanmoins le compositeur livre une partition luxuriante, où les cordes sont à l’honneur dans des thématiques complexes, et sa B.O flirte autant avec le mélodrame racé que le film de suspense.

 

Un cocktail tout à fait de rigueur avec l’album de Fromental et Hyman avec qui il partage classe et passion.





 

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4 novembre 2022 5 04 /11 /novembre /2022 08:00

LA BD:




 

C'est quoi ? BURN, BABY, BURN.


 

C'est de qui ? L. Palloni


 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Sarbacane

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui


 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? En moins de 3 décennies la ville de L.A s’est embrasée violemment par deux reprises avec à chaque fois une bavure de policiers blancs à l’encontre d’afro-américains. 

 

Sanglantes émeutes aux bilans humains comme matériels particulièrement élevé, ces drames ont un autre point commun macabre: un tueur en série immole par le feu des victimes triées sur le volet: des prostituées et leur souteneur en 65 et des policiers ayant joué un rôle dans les premières émeutes en 92.


 

Deux générations d’une famille d’enquêteurs, loin d’être blanc comme neige pour certains, vont tenter d’élucider ces crimes tout en essayant de survivre au chaos des affrontements.

 

A la manière d’une série américaine sous haute tension, Lorenzo Palloni - qui aime décidément changer de thèmes même si les travers des rapports humains restent son fond de commerce- invente ici une enquête touffue, avec en background deux périodes historiques brulantes qu’il exploite fort bien, et livre un polar historique aussi plein de suspense que d’action. On regrettera éventuellement un casting un peu trop fourni qui demandera au lecteur une attention soutenue pour bien comprendre qui fait quoi et quand (et aussi une poignée de cases un peu petites pour bien discerner ce qui s’y passe).


 

Son trait très inspiré du comics U.S (j’ai parfois pensé au regretté Darwyn Cooke par exemple) est un support parfait pour ce généreux one shot, avec une colo différente par époque, le tout fort bien présenté en format à l’italienne par Sarbacane, éditeur français de Paloni.





 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi :THE TAKING OF PELHAM 123


 

C'est de qui ? D. Shire


 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Probable


 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Pour cette B.O qui a - en partie à raison - souvent été encensée David Shire piétine cependant assez largement les plates bandes plantées par un certain Lalo Schifrin sur des petis chefs d’oeuvre comme Bullit ou les premiers volets des Dirty Harry.


 

Funk urbain sauvage aux rythmiques entrainantes, jouées par des basses saturées plutôt lourdes, une batterie groovy et quelques cuivres flirtant avec le jazz et le jazz rock, le tout en restant assez descriptif pour sonner comme une bande son de film de genre.


 

Belle réussite du coup pour le score de ce Taking of Pelham 123 (qui ne sortira en galette que 20 ans après le film!) au sujet presque aussi tendu que celui de Burn, Baby Burn pour lequel il n’a pas démérité.




 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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