13 juillet 2020 1 13 /07 /juillet /2020 09:32
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LE JOURNAL DE CLARA

 

 

C'est de qui ? Cherici & Xavier

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Actes Sud/L’An 2

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le scénariste.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Clara est encore une jeune fille aussi jolie que spontanée quand elle fait la connaissance de Mussolini, alors déjà engoncé dans le culte de la personnalité qu’il s’est lui-même forgé, Duce belliqueux et fanfaron d’une Italie qui se cherche.

Elle apporte au tyran une bouffée d’air frais dont il a bien besoin, et s’ils deviendront amants, ce sont bien plus que leurs jeux sexuels qui lient ces deux êtres diamétralement opposés puisque notre romantique héroïne suivra le monstre jusque dans sa déchéance ultime et son exécution publique.

 

Clémént Xavier, on l’a vu chez nous déjà, s’est fait une spécialité de la BD dite « docu » sur des sujets forts. Ici, au travers du journal de Clara Pettaci, il évoque les heures les plus sombres de l’Europe du siècle dernier, sans chercher à charger un tableau qui n’en n’a pas besoin. (même s’il profite là aussi pour faire passer une paire de théories aussi peu connues –de votre serviteur en tout cas-  qu’ intéressantes)

 

 

Mussolini et Hitler sont montrés comme les leaders extrémistes qu’ils étaient, cerveaux malades d’adultes qui comparent la taille de leurs sexes (littéralement !). L’entourage du Duce  n’est pas traité différemment, cour de politiques et de militaires attendant le faux pas de leur dirigeant et l’anticipant en coulisses (on pense un peu à la Mort de Staline de Nury et Robin).

Seule Clara tire à peu près son épingle du jeu, dépeinte comme une égérie quelque peu aveuglée par son adoré qui fait à la fois figure d’amant, de père de substitution et de mâle dominant.

 

Au dessin Pauline Cherici, pour sa première incursion dans la cour des grands livre une copie très réussie, dans un style délié en trichromie noire blanche et grise avec de jolis jeux sur les ombres. Son trait s’inscrit dans une certaine école indé franco-belge que l’on pourrait étendre d'Agnès Maupré à Catel (ce qui n’est pas dégeu comme références on en conviendra).

 

Un pavé qui se dévore plus qu’il ne se lit, un témoignage passionnant sur le pouvoir et ses dérives qui résonne durement encore de nos jours !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : ROMA

 

 

C'est de qui ? N. Rota

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Pas mal de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Quand Fellini propose Roma à Nino Rota, les deux compères viennent de passer 20 ans à collaborer aussi étroitement que fidèlement. Le maestro n’en n’est pas à sa première surprise avec son compatriote, la décennie précédente les ayant vus créer des choses aussi marquantes que 8et demi ou Satyricon.

 

La B.O de Roma, sorte de docu fantasmé sur la relation de Felini capitale italienne, s’étalant des années 40 aux années 70, entrecoupé d’interventions du réalisateur et de divers personnages réels, n’est cependant pas la plus barrée de son auteur.

Rota opte pour une approche monothématique, faisant quasiment dans l’underscoring sur une bonne partie de la pellicule, avec une guitare en instrument lead, bientôt rejointe par d’éparses cordes, le tout économe en notes mais pas en émotion.

 

Certaines séquences du film donnent heureusement l’occasion à Rota de revenir à ce qui a fait son succès, à savoir les mélodies plus entrainantes qui empruntent au répertoire du folklore comme à celui du cirque.

 

C’est tout un pan de l’histoire de la musique du film italien qui s’étale ici, et, d’une certaine manière, les confessions de Clara Pettaci sur sa relation avec le Duce le sont également, les deux media étaient fait pour s’entendre !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab


 

 

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1 juillet 2020 3 01 /07 /juillet /2020 11:11

 

Dernier mercredi avant les vacances scolaires (sauf pour ceux - nombreux!- qui y sont déjà!), cela valait bien une double chronique jeunesse!

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? WONDERPARK 1

 

 

C'est de qui ? Colin et Brivet

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Jungle

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui il y a peu pour le scénariste mais aussi pour le dessinateur 

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Wonderpark est un concept de parc d’attractions géant qui n’a jamais ouvert et entretient, auprès des enfants de la ville voisine, divers fantasmes et racontars. Grace à Orage, la nouvelle de l’école qui possède un mystérieux bracelet d’invisibilité, Mervin, Jenn et Zoey vont pouvoir y pénétrer et découvrir un incroyable secret mais rapidement la petite Zoey est enlevée par un étrange individu.

 

Le parc d’attraction, pourtant propice, a finalement donné lieu a peu d’œuvres de ficition. Disney en avait fait le cadre d’un film fantastique il y a quelques décennies et Arthur De Pins une version fun pleine de créatures dans Zombillénium, aujourd’hui c’est Fabrice Colin qui s’y colle avec ce Wonderpark , adaptation en BD de son propre roman, où chacun des 6 mondes ludiques cache en fait un véritable univers où une fratrie de 3 enfants et leur étrange copine vont vivre de grandes aventures.

 

 

Rajoutez à ce postulat de départ un soupçon d’Harry Potter, et, pour ce premier volet, se déroulant à Libertad, une larme de Peter Pan voire une pincée de Pirates des Caraïbes et vous obtenez un mélange rythmé et bon enfant  dessiné dans un style coloré très axé jeunesse qui plaira beaucoup aux lecteurs jusqu’à 10-11 ans.

 

 

 

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LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LES VACANCES DE NOR

 

 

C'est de qui ? M& I Surducan

 

 

La Couv':

 

 

 

C’est édité chez qui ? Les Aventuriers de L’Etrange

 

 

Déjà lues chez nous? Oui pour Maria Surducan

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? On sait qu’une BD pour enfants (voire une BD tout court) est réussie quand ces derniers y reviennent alors même qu’ils l’ont déjà lue, même plusieurs fois.

Les Vacances de Nor traîne dans le salon depuis une poignée de jours et mon plus jeune, 5 ans et demi- ne se lasse pas de la parcourir, déchiffrant consciencieusement les phylactères, me commentant un extrait voire me spoilant la fin.

 

Du coup, forcément, je l’ai lu avec lui et force est de reconnaître que les sœurs Surducan ont fait mouche avec cette histoire d’un garçon obligé d’aller en vacances chez ses grands-parents dans un trou paumé où il est persuadé qu’il va s’ennuyer sans ses jeux vidéos mais va rapidement être confronté à un univers hors du commun où créatures fantastiques et nouveaux camarades vont rendre ces vacances inoubliables.

 

Les thématiques abordées le sont avec savoir-faire, on connaissait déjà le talent de Maria Surducan, (croisée à quelques reprises chez nous, déjà chez les Aventuriers de L’Etrange) il faut croire que c’est dans les gènes dans leur famille car cette association se révèle des plus efficace.

Coté graphismes, c’est Ilena qui est aux commandes et  là aussi on appréciera une certaine fraîcheur dans le traitement, où les influences sont multiples mais la personnalité indéniable et le tout est bien mis en couleurs par sa sœur.

 

 

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Deux Chroniques de Fab

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25 juin 2020 4 25 /06 /juin /2020 10:28

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  SAN ANTONIO. SI MA TANTE EN AVAIT

 

 

C'est de qui ? M. Sanlaville

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà lu chez nous? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Changement de décor pour notre flic beau gosse et son équipe de bras cassés puisque c’est sur les côtes de Bretagne qu’on les retrouve, embarqués par leur chef à l’affut d’une re-dorure de blason qui serait la bienvenue. Et il va être servi puisque une sombre affaire de bateau russe louche se pointe et avec elle son lot d’emmerdements dans lesquels nos émérites policiers vont foncer tête la première !

 

Si il y a bien une intrigue dans cette seconde adaptation des romans cultes de Dard chez Casterman, elle passe clairement à l’arrière-plan, derrière un second degré (de ton cul comme dirait Anouk Ricard) potache souvent à la limite d’une grossièreté assumée et qui, une fois acceptée, prête souvent à sourire.

 

 

On n’est ni chez Simenon ni chez Hammet mais bien dans du polar gras et sans filtres où les jeux de mots et autres scènes grivoises – les deux principales protagonistes féminines sont fort portées sur la chose chacun à sa façon !- sont légion (parfois un peu trop avouons-le). Si, comme moi, vous êtes déjà orphelins de l’excellent série Lastman, retrouver le trait caricatural à souhait et très coloré de Sanlaville vous fera chaud au cœur, emballage aussi criard que jouissif d’une version débridée de ce pan de la littérature de genre qu’est San Antonio.

 

A ne pas mettre entre les mains d’un sympathisant de la manif pour tous ‘quoique ça pourrait lui faire du bien !)

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : COMMENT TROUVEZ VOUS MA SŒUR ?

 

 

C'est de qui ? S. Gainsbourg

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? En marge de sa prolifique carrière de chanteur et parolier, l’homme à tête de choux n’a cessé d’écrire pour le grand écran.

En trois décennies et une grosse vingtaine de B.O Gainsbourg a composé des polars, de la comédie et même de l’érotique !

 

Souvent ancrées dans leurs époques ses musiques de film sont teintées des genres alors en vogue que ce soit le jazz, la pop le funk ou l’électro psyché.

 

Sur cette comédie légère du milieu des années 60 il s’amuse ici à singer Ennio Morricone injectant dans sa partition des cris hauts perchés,  là à faire du Michel Legrand à grands renforts de piano langoureux très décalé sur des nappes de violons enflammées.

 

L’ambiance générale oscille entre l’humour bon ton et la sensualité pleine de gouaille, le tout est foncièrement surannée mais sur du San Antonio le plaisir n’en est que meilleur !

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 


 

 

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13 mai 2020 3 13 /05 /mai /2020 15:00

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LE CŒUR REVELATEUR ET AUTRES HISTOIRES.

 

 

C'est de qui ? A. Breccia

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Quand l’un des artistes les plus doués et intéressants du medium s’attaquait à l’un de plus grands écrivains de fantastique !

 

De la vengeance mortelle et surnaturelle d’un chat maltraité à l’épidémie qui frappe sans discernement les pauvres abandonnés dehors  et les riches enfermés pour une orgie, en passant par cet homme mourant qui, hypnotisé, va tromper la Faucheuse, le potentiel horrifique des écrits d’Edgar Allan Poe n’a rien perdu de sa force !

 

Par delà l’intérêt intrinsèque de la vision de Breccia des récits de Poe, c’est tout un pan du talent du dessinateur argentin que l’on peut apprécier ici. Etalées sur une décennie, les histoires couvrent les styles majeurs auquel l’artiste s’est frotté.

 

 

D’un noir et blanc expressif à la narration répétitive innovante (je mettrais ma main à couper que le Cœur révélateur a été une source d’inspiration majeure de Frank Miller période Sin City !) aux expérimentations de matière que Breccia a développé sur ses adaptations magistrales de Lovecraft, en passant par des peintures colorées, burlesque,s osées et suggestives (Le Masque de la mort rouge et ses ambiances dignes du Fellini période Roma), ce recueil est un véritable catalogue du talent de Breccia et de son apport manifeste à la Bande dessinée mondiale.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : THE BLACK BELLY OF THE TARANTULA

 

 

C'est de qui ? E. Morricone

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Pas mal de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Au milieu d’une discographie pantagruélique, Ennio Morricone a su, entre gros projets et autres westerns spaghettis formatés, se faire plaisir sur des films moins importants dont une impressionnante collection de giallo.

 

Ce Ventre Noire de la Tarentule, thriller psychologique plutôt réussi avec au casting la superbe Barbara Bach, fraye par exemple avec le jazz fusion que des gens comme iles Davis explorait à l’époque, donnant naissance à des pistes où le suspense et la peur sont exprimés via des phrasés saccadés et assonants, à la limite de l’impro, qui leurs confère une ambiance aussi inattendue que malsaine.

 

Si les compositions du maestro italien peuvent sonner difficiles d’accès et peu écoutables en tant que telles, leur coté expérimental et dérangeant partage beaucoup de points communs avec les travaux graphiques de Breccia sur ses adaptations de Poe, faisant du duo BD/B.O du jour une expérience artistique des plus prenante !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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2 mai 2020 6 02 /05 /mai /2020 15:41
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  ENTREZ DANS LA DANSE

 

 

C'est de qui ? Guerineau

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà lu chez B.O BD? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Au début du XVI° siècle, en plein Strasbourg, parmi la population des gens sont pris d’un mouvement de  folie commune qui les fait entamer une sarabande endiablée menant certains jusqu’à l’épuisement et la mort et obligeant les autorités à prendre, en vain, des mesures aussi drastiques que l’événement !

 

Nouvelle adaptation dans la collection Mirages chez Delcourt d’un roman de Jean Teulé par Richard Guérineau, si Entrez dans la danse s’inspire d’un fait réel historique surprenant pour ne pas dire surréaliste, il m’a moins emballé que Charly 5, probablement de par son sujet même je dirais. Mais au delà du scénario on retiendra cette critique acerbe et fine de la religion, des choix du pouvoirs au détriment de la populace, (voire celle de la gestion d'une crise sanitaire d'ampleur!!) thèmes toujours ô combien d’actualité.

 

Guérineau rend aussi l’atmosphère burlesque et macabre de cette histoire tragi-comique grâce à son trait cartoony décalé et caricatural qui donne corps à ses danseurs frénétiques et aux personnages satellites, impuissants face à la folie.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :HOMBRES DE MAIZ

 

 

C'est de qui ? Ensemble Lucidarium

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé dans le coin? Une paire de fois.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Ce sont l’exode de paysans et navigateurs italiens au Mexique -apportant avec eux leurs airs folkloriques, leurs danses et leurs instruments

- durant les seizième et dix-septième siècles qui a accouché d’un certain mariage de cultures, dont celle de la musique.

 

Une partie des musiciens de l’Ensemble Lucidarium, groupe cosmopolite de recherche et d’interprétation de musique médiévale, avec en guest une artiste sud américaine, recrée ici cette osmose dans des conditions aussi proches que possibles du live.

Le résultat est des plus intéressant, d’un point de vue culturel comme musical, avec un mariage d’influences et de sons dansants et joyeux qui, malgré parfois un certain aspect folklorique marqué, se révèle être une bande son aussi burlesque que la bacchanale morbide d’Entrez Dans La Danse.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab


 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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