27 janvier 2022 4 27 /01 /janvier /2022 14:19
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? MONSIEUR LE COMMANDANT

 

 

C'est de qui ? Xavier Bétaucourt &Etienne Oburie

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Phileas

 

 

Déjà croisés sur le site? Non.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Ma première rencontre avec Romain Slocombe remonte à plus de 20 ans quand je suis tombé sur une de ses bd quasi expérimentales parues chez Futuro que  j’avais trouvée…intrigante !

 

Quelques temps plus tard, j’ai lu un bout d’un de ses romans d’où transpirait sa passion pour le Japon (enfin, certaines pratiques en cours là-bas à l’époque)…et puis plus rien - si ce n’est la découverte que sa fille s’était mise également à la traduction de mangas- jusqu’à ma découverte tout à fait inattendue de cette adaptation chez Philéas d’un de ses romans d’il y a une dizaines d’années.

 

 

Changement de registre radical puisque l’intrigue se déroule en France, alors que l’Allemagne nazie écrase les troupes françaises et que le vainqueur s’installe, débutant la sombre période de l’Occupation qui va voir fleurir beaucoup de colabos plus ou moins serviles, impliqués, voire les deux.

 

Paul Jean Husson, écrivain renommé, fait partie de ces derniers, convaincu du bien fondé de la doctrine d’Hitler sur les juifs et ne se privant pas de le faire savoir.

Quand son fils se fiance avec une jeune et belle allemande l’intellectuel, soupçonneux de nature, commande une enquête sur la famille de sa future belle fille et le doute plane…Ilse serait juive.

Mais Husson, homme déjà mur qui perd sa fille et dont la femme dépérit à vue d’œil, est tombé secrètement amoureux de sa bru.

 

 

Voila notre abject antisémite tiraillé entre ses convictions et sa libido, prêt à tout pour assouvir sa passion mais sans renier son idéal.

 

 

 

Annonçons le d’emblée, Monsieur le Commandant est une histoire dure et tragique, un coup qui menace constamment de vous étourdir jusqu’à son dénouement et que le duo derrière cette version BD a fort bien su rendre, surtout si l'on garde à l'esprit que le roman d'origine est sous la forme épistolaire. La tension et l'émotion jouent des coudes tout au long d'un déroulement implacable.

 

Le trait est certes particulier, mais sert fort bien le scénario, on pense parfois à Matt Kindt, autre auteur qui s’illustre dans des récits souvent très pessimistes.

 

Soyez avertis que cet album ne vous laissera pas indemne, à l’image du Seules à Berlin paru l’an passé, c’est le genre de lecture qui rappelle comme une gifle que l’homme peut parfois être le plus vil des êtres.

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : L’ARMEE DES OMBRES

 

 

C'est de qui ? E. Demarsan

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Coup d’essai-coup de maître pour Eric Demarsan qui, pour sa première incursion au cinéma écrit la B.0 de cette adaptation de Kessel par Jean Pierre Melville, à l’époque où le réal’ est au pic de sa carrière.

 

Le compositeur et le réal se connaissait car le premier était l’assistant de De Roubaix sur le Samourai, précédent film du second.

Leur collaboration ici accouche d’une partition à la force évocatrice manifeste, notamment par l’utilisation d’une paire de thèmes que Demarsan fait jouer par différents corps d’instruments selon le résultat recherché.

 

Idée asse géniale quand on etend la différence d’ambiance entre, par exemple, le piano à percussion ou les violons, ujouant pourtant les mêmes lignes.

Modèle de placement et de sobriété, le score a un impact majeur sur cette histoire qui se déroule durant l’occupation, tout comme il en a eu sur celle de Monsieur le commandant version Xavier Bétaucourt et Etienne Oburie.

 

 

 

 

 

 

 

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13 janvier 2022 4 13 /01 /janvier /2022 08:57
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LA FERME DES ANIMAUX

 

 

C'est de qui ? Rodolphe et Le Sourd

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Rodolphe, il y a peu même!

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans une ferme, excédés des agissements de leur propriétaire, une troupe d’animaux se rebelle, se débarrasse de l’homme et entend gérer la place de manière la plus juste et équitable pour tous.

 

Mais bien vite, certains sont plus égaux que d’autres, s’approprient des possessions et des droits tandis que pour les autres c’est le retour désenchanté à la servitude et aux conditions de vie déplorables.

 

En filigrane, même ceux qui ne sont pas familiers avec le court roman d’Orwell, auront reconnu une critique aussi acerbe que juste de l’avènement des soviets et des décennies qui en suivirent, le communisme supposé débarrasser le peuple du joug des tsars ayant simplement placé d’autres maîtres aux commandes.

 

La Ferme des Animaux n’en n’est clairement pas à sa première adaptation puisque rien que l’an passé on a vu 3 albums tirés du roman garnir les étagères des libraires, dont cette version dans la collection Ex Libris de chez Delcourt, dédiée aux versions BD d’œuvres littéraires et qui a proposé de par le passé quelques titres très réussis.

 

Cette version reste assez classique, sachant tirer l’essence même du propos et c’est déjà très bien tant le texte d’Orwell reste, à mon avis, universel, même si les masques sont tombés, seuls les noms et le méthodes ont changés.

 

Coté dessin le trait fait un peu trop jeunesse à mon goût et, étant déjà un afficionado du roman, j’en ai préféré, en 9° art, la vision plus éloignée et pourtant fidèle de Dorison, magnifiquement illustrée par Delep.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LE JOUR SE LEVE

 

 

C'est de qui ? M. Jaubert

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si beaucoup des pairs de Maurice Jaubert sont venus au cinéma par nécessité ou par dépit, ce n’est pas le cas du compositeur qui a collaboré avec les plus grands de son époque, des frères Prévert à  Jean Vigo en passant, donc,  par Marcel Carné pour qui il compose quatre des plus beaux films du réalisateur.

Le Jour Se Lève, dernier film du duo, est un bijou de son temps, que ce soit coté réalisation, distribution ou, last but not least, musique.

 

Jaubert sait à la fois évoquer le drame social que la romance tragique du scénario par des procédés musicaux hérités aussi bien du classique que de son travail pour l’écran. Ses cordes sont soyeuses, ses cuivres gouailleurs, et le reste de l’orchestre est également à la fête dans un panaché d’ambiances délicieusement désuet.

 

Sa partition, si prépondérante dans le film, sait également lui laisser des moments de répits et en souligner ses moments importants.

 

 Une atmosphère à l’ancienne, très raccord avec cette version de la Ferme de Animaux dont tout l’absurdité et le sentiment de subir est réhaussé par les thème de Jaubert.

 

 

 

 

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7 janvier 2022 5 07 /01 /janvier /2022 10:46

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LA NUIT DES TEMPS.

 

 

C'est de qui ? De Metter

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Phileas

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans l’étendu glacée et désertique de l’Antarctique un signal étrange émet sous des tonnes de glace.

 

Persuadé que c’est la preuve d’une présence (humaine !) une équipe internationale de scientifique va se pencher -dans le plus grand secret (enfin le pensent-ils !) – sur cette découverte.

Le forage révèle une immense sphère faite d’or qui renferme un couple en hibernation avancée.

 

 

Lorsque la femme se réveille elle révèle aux scientifiques qu’elle vient d’une civilisation ayant peuplé la planète il y a des milliers d’année qui a été décimée par une nation ennemie. Son compagnon d’infortune serait en possession d’un savoir ultime ; mais déjà la convoitise humaine fait que la découverte a été révélée au reste du monde !

 

 

Si jusqu’à présent l’éditeur Philéas s’était essentiellement spécialisé dans l’adaptation de romans à succès récents, voici qu’il aborde un répertoire plus classique avec La Nuit des Temps de Barjavel.

 

Aux manettes c’est rien moins que Chrisitian de Metter qui, après un polar sombre chez Soleil, s’approprie  ce texte marquant de la SF francophone auquel il donne même un coup de jeune en le resituant de nos jours sans pour autant le dénaturer tant le propos et le sujet sont tristement d’actualité.

 

Les amateurs du style en couleurs directes de De Metter devraient apprécier cette première incursion de l’auteur dans le genre qui lui permet d’explorer de nouvelles facettes de son talent même s’il reste souvent assez sobre, pour le bien de l’intrigue.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :SOLARIS

 

 

C'est de qui ? Artemiev

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Une fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Prenant le contre-pied de Kubrick et de ses emprunts célèbres au répertoire classique dans 2001 l’Odyssée de l’Espace, Tarkovsky, pour son adaptation du roman futuriste de         fait appel au pionnier russe de la musique électronique, Eduard Artemiev.

 

Ce dernier, défricheur du genre dans son pays (et ailleurs !) opte pour une approche plus sonore que musicale, reflétant par les nappes de synthétiseurs et autres sons étranges l’aspect souvent contemplatif voire introspectif du long métrage.

 

Bien que parcimonieuse, voire faisant dans l’underscoring, la musique d’Artemiev se révèle souvent déroutante pour ne pas dire dérangeante, traversée par de rares moments d’emballements et la reproduction incongrue d’un morceau de Bach sur des instruments aussi loin du style que possible.

 

L’atmosphère aussi particulière que surannée de cette B.O a fait une compagne idéale à la version de la Nuit des Temps de De Metter, elle aussi naviguant entre les époques et les ambiances.

 

 

 

 

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7 décembre 2021 2 07 /12 /décembre /2021 14:38

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? CONAN. L’HEURE DU DRAGON.

 

 

C'est de qui ? Blondel & Secher

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Le scénariste oui, le dessinateur c’est moins sûr.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Jalousé par les royaumes voisins et au sein même du sien, Conan, devenu un peu à son corps défendant souverain du plus puissant royaume d’Hyborée, va être victime d’une conspiration et devoir affronter un fléau du passé en la personne de Xaltotun, sorcier ressuscité par une poignée d’intrigants qui n’ont pas bien réalisé la portée de leurs actes.

 

Si la sorcellerie reste sa plus grande crainte, le cimmérien, même enchainé au fond d’une oubliette humide, va pouvoir compter sur ses alliés de toujours et sur une nouvelle et non des moindres.

 

 

Après s’être frotté au Elric de Moorcock, Julien Blondel s’attaque à un autre monument de la fantasy, et non des moindres !

 

Cependant il n’a, à mon avis, pas choisi la fidélité en choisissant d’adapter le seul roman écrit par Howard, aventure riche en rebondissements qui nous fait suivre un Conan déjà sur le trône d’Aquilonie, vieillissant et prenant d’autant plus conscience que les intrigues de cour et autres ambitions de pouvoir ne sont pas faites pour lui.

 

 

Pari en grande partie réussi même si, sur la longueur d’un seul album, même de presque 90 pages -le mythique trio Thomas/Buscema/Kane avait consacré à leur version quasiment le triple- il y a toujours quelques obligations de raccourcis de narration.

 

Cela étant l’esprit du texte d’origine est bien là et cette Heure du Dragon n’a pas à rougir de se retrouver aux cotés des autres réussites de cette collection aussi hétéroclite que passionnante.

 

 

Si d’habitude je ne suis pas un grand fan de style trop réaliste il faut reconnaître que le trait de Valentin Sécher a la puissance nécessaire pour coller à la fureur fantasy de ce Conan version 2021.

 

Que ce soit dans la richesse et le détail de ses décors ou dans le dynamisme des poses de ses personnages le dessinateur/coloriste donne vie à l’univers d’Howard de façon convaincante qui devrait plaire aux amateurs du genre

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :BLOOD OF ZEUS

 

 

C'est de qui ? Paul E Francis

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Les créateurs de la série animée Blood of Zeus ont imaginé un pan de la mythologie grecque inconnu, auquel ils ont insufflé une bonne grosse dose d’horreur gore et visuelle (euphémisme ?!) le tout dans un esprit manga à l’occidentale.

 

 

Peu attiré par la débauche de violence et d’hémoglobine inhérente, j’ai néanmoins été assez agréablement surpris par la B.O, signée par Paul Francis, inconnu au bataillon jusqu’ici.

 

 

Le compositeur, s’il abuse peut être un peu des chœurs enflammés, sait néanmoins faire la part des choses entre une ambiance épique voire chaotique où les cuivres et les vents sonnent comme écrits  Poledouris réactualisé et des passages plus posés où les mélodies  invitent à une médiation inspirée et, souvent, de courte durée, les thèmes étant plein de menace sous-jacente.

 

On louera l’écriture de Francis, qui lorgne plutôt vers un Howard Shore que vers Remote Control et soigne ses transitions de l’action à la tragédie en passant par le suspense.

Une B.O tout aussi rentre-dedans que le Conan de Blondel & Sécher.

 

 

 

 

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1 décembre 2021 3 01 /12 /décembre /2021 09:47

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? FRANKENSTEIN

 

 

C'est de qui ? G. Bess

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Victor Frankenstein, un jeune homme épris de sciences aussi bien physiques qu’ésotériques décide de créer un être humain à partir de cadavres. Si son expérience fonctionne le résultat est fort loin de ses attentes puisque la créature à laquelle il a donné vie est difforme et monstrueuse.

 

Cette dernière s’enfuit du laboratoire et découvre la cruauté des hommes au fur et à mesure de ses errances. Après avoir appris à lire et à parler la créature va retrouver son créateur et lui demander de lui créer une compagne.

 

Quand Victor échoue dans cette voie la créature décide de faire de son existence le même enfer qu’a été la sienne.

 

C’est assez bizarre de résumer Frankenstein, l’une des clés de voute de la littérature fantastique, que Mary Shelley a écrit il y a déjà plus de deux siècles,  dont tout le monde ou presque connaît l’histoire.

 

 

Ca n’a pas empêché pourtant Georges Bess, après d’être admirablement frotté au Dracula de Bram Stoker, de se lancer dans une nouvelle adaptation de ce classique.

 

Si, comme c’était déjà le cas dans son œuvre précédente, Bess se permet quelques modifications coté scénario (mais rien de fou non plus, ne vous attendez pas à voir la Créature faire de la moto ou utiliser un portable), c’est une fois encore la partie graphique qui se révèle une réussite assez magistrale.

 

 

Maître des noirs et des blancs, le dessinateur se hisse ici au panthéon des spécialistes de la discipline, les maestro Toppi et Breccia en tête. Entre les personnages tous plus expressifs les uns que les autres, les paysages bucoliques ou enneigés saisissants ou les nombreux animaux qui parcourent le récit, le lecteur reste admiratif de tant de talent!

 

Le tout  dans des compositions en pleine page, des trouvailles narratives ingénieuses et une utilisation des masses et des à-plats qui font honneur à l’œuvre originelle tout en se l’appropriant, comme Bernie Wrightson ou, dans une moindre mesure, Crepax, l’avaient fait en leur temps.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :MYSTERIUM

 

 

C'est de qui ? Scriabin et Nemtin.

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Œuvre posthume de Scriabin, ambitieux jusqu’à la déraison qui voulait écrire une partition durant plusieurs jours, Mysterium fut terminée par l’un des fidèles élèves du compositeur russe, Alexander Nemtin, qui y consacra une grande partie de sa carrière.

 

Le résultat force l’admiration de par ses élans grandioses que ce soit dans l’épique comme dans le fantastique avec des thèmes polymorphes aussi différents que possible et où pourtant l’auditeur attentif arrive à décèler une unité ténue.

L’orchestre est souvent bouillonnant, les chœurs –partie la plus impressionnante de l’œuvre- chantent des mélodies sans paroles, parfois transpercées d’une voie stridente.

 

On peut déceler dans cet opus hors normes une influence certaine sur certains compositeurs de B.O du XX° siècle, à commencer par John Williams, amateur de classique s’il en est.

 

Le magma musical de ce Mystère possède la force d’évocation nécessaire à rivaliser à Bess et son Frankenstein gothique.

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

 

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