Ca donne Quoi ? La tension est à son comble sur l’ile ! La carte de Flint est au centre de toutes les convoitises et Silver n’hésites pas à tenter de prendre le fortin d’assaut mais au prix de lourdes pertes.
De son côté Jim, avec l’aide de Ben a réussi à décrypter certaines des informations laissées par le pirate pour trouver son trésor.
L’heure des alliances et des règlements de comptes a sonné et tous, pirates comme matelots, vont payer leur tribut à l’Ile au Trésor !
Et de trois moussaillons ! Voici que 3 ans après un tome 2 riche en rebondissements Sébastien Vastra conclue avec brio son adaptation anthropomorphe de l’œuvre de Stevenson.
L’artiste se l’est approprié à merveille tout en en gardant la sève qui font de ce roman d’aventure et d’initiation le classique indémodable qu’il est (et c’est un amoureux du bouquin qui vous le dit).
Outre l’adaptation réussie du scénario, une fois encore on ne peut qu’être en admiration devant une partie graphique magnifique où le foisonnement des décors de l’île n’a d’égal que l’expressivité du bestiaire varié et inventif qui compose le casting haut en couleur de cette trilogie qui est d’ores et déjà un incontournable autant dans la BD d’aventure que dans le genre animalier, aux côtés de poids lourds comme Blacksad ou le récent Château des Animaux.
Chapeau monsieur Vastra, vivement le prochain projet !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : SON OF FURY
C'est de qui ?A. Newman
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Newman, l’un des chefs de file de l’Age d’Or hollywoodien, vient de passer une décennie à composer pour le grand écran une quantité assez impressionnantes de scores, allant jusqu’à plus de 10 par an, dans des genres aussi variés que la comédie, le noir ou encore le western.
Le film d’aventures ne lui est clairement pas inconnu non plus puisqu’il a déjà à son actif des adaptations du Prisonnier de Zenda et du Comte de Monte Cristo.
Pour cette adaptation d’un roman dont une grande partie se déroule dans les mers du sud il livre une partition assez attendue, pleine d’allant, qui alterne romance lyrique à grands renforts de violons, complétés par quelques cuivres –la trompette surtout- et des percussions pour les séquences d’aventure et suspense qui se disputent constamment la vedette.
Les chœurs sont la seule partie qui fera un peu trop vieillotte (le film date de 42 tout de même) mais apportent un faux air de long métrage Disney qui n’est pas –trop- incongru sur cette conclusion de Jim Hawkins.
Ca donne Quoi ? Conruty, un jeune homme de campagne transcendé par la lecture d’un recueil de poème de Verlaine monte à la capitale pour rencontrer son idole.
A 51 ans le poète en fait quinze de plus, perclus de maux, alcoolique au dernier degré, rosse et misogyne.
Si ses vers lui rapportent quelque renommée et autres espèces sonnantes il n’a cure de la première et dépense les secondes comme si elles lui brulaient les doigts.
Brulant la vie par les deux bouts, entourés d’une petite poignée de fidèles, dont notre campagnard transi, Verlaine vit ses derniers mois.
Thirault adapte un Teulé où l’on n’a pas encore l’humour noir et l’inspiration enflammée de ce qui reste à mes yeux ses œuvres les plus réussies (Charly 9, Je, François Villon) mais parvient à garder ce qui fait le sel de la bio irrévérencieuse d’un poète qui ne méritait pas mieux, un sentiment d’admiration teinté de dégout.
J’aurai aimé qu’il appuie un peu plus sur le fil rouge des morts violentes qui entourent le déclin de Verlaine mais passons.
Au dessin le trait semi réaliste de Deloye, influencé par la BD Jeunesse classique, rend bien l’ambiance glauque de ce Paris d’époque, en grande partie grâce à la colorisation de Marie Galopin.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : LE PAPILLON
C'est de qui ? Offenbach
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Quelques fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? S’il est surtout connu pour ses opéras et opérettes comiques, Offenbach étaient également un compositeur hors pair quand il s’agissait d’autres genres, comme le prouve sa première incursion dans le ballet.
Le Papillon, pantomime au livret à dominante fantastique et féérique – domaines chers à l’artiste- marie à merveille les ambiances alternant des passages aériens pleins de gaieté – dont une valse « molle » des plus agréables- et des moments plus solennels voire tragiques avec une utilisation assez magistrale du corps des cuivres et des cymbales.
Ce sont pourtant les cordes qui sont particulièrement à la fête ici, avec notamment une harpe discrète mais qui sait se rendre indispensable et le pas de deux est un modèle du genre.
Hoffenbach, qui affectionnait particulièrement cette pièce, probablement déçu de sa courte existence sur scène, reprendra des morceaux de sa partition qu’il réutilisera dans d’autres œuvres à venir dont ses célèbres Contes d’Hoffman et Orphée aux enfers.
Ca donne Quoi ? Dans un lointain futur, alors que l’humanité a poussé à son paroxysme l’absurdité des guerres de religion tout comme l’exploration de l’espace, une mission composée de religieux et de soldats mercenaires atterrit sur une planète où deux autres expéditions ont été envoyées mais semblent avoir disparu corps et biens.
Si l’objectif de cette nouvelle équipe est de découvrir ce qui s’est passé, officieusement, un des membres est chargé de retrouver Kurtz, un personnage énigmatique qui semble être primordial pour les dirigeants de la Terre.
Après son enthousiasmant Dracula, déjà chez Glénat, Bess adapte ici à sa sauce le Au Cœur des Ténèbres de Conrad, le déclinant à la sauce SF années 80 avec une variation qui louche aussi du coté du Aliens de Cameron.
Si le background scénaristique se veut détaillé, ce premier tome aurait à mon avis gagné à être allégé d’un ou deux flashbacks, voire –et ce même si c’était un peu le principe du roman d’origine- de cette voix off récitante omniprésente.
Pour la partie graphique, là aussi l’artiste opte pour un parti pris assez old school avec des décors souvent fournis à la limite du space opera baroque et des couleurs asses marquées qui devraient plaire aux amateurs des grandes heures des sagas futuristes des Humanos (entre autre).
La suite et fin, avec l’apparition de Kurtz personnage central de l’intrigue, devrait être forte en suspense, si tant est que l’on ne tombe pas dans la démesure à la Jodo.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :TRAPPED
C'est de qui ?Hildur Guðnadóttir, Rutger Hoedemaekers & Johann Johannsson
La Couv':
Déjà croisés sur B.O BD? Au moins deux d’entre eux.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Les scores islandais c’est comme les polars suédois, une fois que la hype a pris ça s’est décliné jusqu’à plus soif.
Reprenant les codes qui ont fait leur réussite jusqu’à présent, le trio de compositeurs qui œuvre sur ce polar nordique glauque en huis clos (dont le récemment disparu Johannsson) choisit le violoncelle comme instrument principal de leur froide B.O (hum !).
On alterne entre le chirurgical des nappes d’ambiances feutrées menaçantes en underscoring et pistes plus sombres où Guonadottir ressort quelques idées développées sur le second Sicario,Joker ou encore Chernobyl ; le mélange des cordes et de l’électronique se révélant encore une fois efficace.
Sur la démesure certaine de ce premier volet d’Amen probable qu’une musique plus rentre dedans fonctionnerait bien mais le couple proposé ici met l’accent sur le crépusculaire chemin de croix des héros de l’histoire et de l’inéluctable tragédie qui les attend.
Ca donne Quoi ? Si Benvenuto croyait avoir échappé au pire lors de la bataille navale qui lui a couté si cher, ce n’était rien à coté de ce qui l’attend de retour au port de Ciudalia ! Accueilli par la famille de sa victime à qui il arrive a faire gober qu’il s’est comporté en héros, notre spadassin défiguré va devoir composer avec les intrigues de cour, les ambitions démesurées, les coups bas politique et autres damoiseaux et damoiselles en chaleur. Pour couronner le tout voilà qu’une figure marquante de son passé dont il se serait bien passé fait sa réapparition.
Les rues de la cité se révèlent tout aussi dangereuses que les champs de bataille et Benvenuto va devoir la jouer fine (ou pas !) pour tirer son épingle du jeu et, surtout, rester en vie !
Troisième volet de l’adaptation du roman Gagner la Guerre (second du texte à proprement parler), cette Mère Patrie ne déçoit pas tant son intrigue est bien menée et son suspense entretenu tout du long grâce à un casting original et des retournements de situation bien amenés.
Coté dessin, si j’ai encore quelques petites réticences sur les visages des protagonistes, il faut reconnaître que Genet, outre un bon travail narratif, propose une partie graphique réussie, avec des planches détaillées et une intéressante dynamique générale.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :HARLOTS SEASON 2
C'est de qui ? Rael Jones
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Possible.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? L’anachronisme musical dans une B.O peut être aussi payant que casse gueule. Rael Jones, autodidacte doué, l’a bien compris, puisque de son propre aveu il a été embauché pour mettre en musique Harlots –série se déroulant au XVIII° siècle, dans un bordel !- parce que justement il avait dit ne pas vouloir écrire de musique d’époque.
Nous voici donc avec un score influencé par des choses aussi distantes de l’époque des Lumières que le grime ou le rock, très basé sur la rythmique et lourdement remixé. Pourtant, à quelques exceptions près, l’opposition fonctionne bien, Jones parvenant à faire oublier la diversité des sonorités par la force d’évocation de ses compositions.
Pour un peu de « couleur historique », le compositeur pose sur ses percussions électroniques et ses instruments distordus, des lignes de Nickelharpa, instrument à cordes scandinave et aux accents médiévaux, qu’il retravaille ensuite en post prod.
Une B.O originale et entrainante, qui s’est révélée tout aussi réussie sur ce troisième épisode de Gagner la Guerre et ses rebondissements multiples.
Ca donne Quoi ? On a toujours besoin de plus petit que soi ! C’est ce que va apprendre Napoléon, le lion chef de la résistance face aux envahisseurs extraterrestres quand ces derniers vont le faire prisonnier et que c’est une petite souris débrouillarde dont il s’était moqué qui va venir le délivrer.
Grace au courage de notre héroïne miniature les affreux Zurg n’ont qu’à bien se tenir surtout qu’elle va découvrir leur point faible !
Un soupçon de féminisme, une pincée d’esprit de rébellion, et une fable à la morale qui ne vieillit pas, Benjamin Harper imagine là une variation inspirée du Lion et le Rat de La Fontaine qu’il transpose dans un univers SF où les animaux sont sous le joug de vilains E.T.
Le scénario est dynamique et bien mené et il a trouvé un vecteur idéal dans le style graphique de Pedro Rodriguez, familier lui aussi des adaptations littéraires, qui livre ici comme à son habitude des graphismes cartoony et colorés et des personnages accrocheurs.
A noter également que l’éditeur, toujours soucieux de la qualité de ses ouvrages, a opéré une refonte de la version sortie aux States et propose une fois encore un bien bel album que les deux générations de lecteurs chez B.O BD ont beaucoup aimé partager !
LA MUSIQUE:
C'est quoi :BRISBY
C'est de qui ? J. Goldsmith
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Fort souvent oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Après deux décennies à animer certains des plus gros longs métrages de chez Disney, Don Bluth claque la porte des studios avec son projet rejeté sous le bras ; au vu du résultat de Brisby et le secret de N.I.M.H, on se dit que le film n’a rien à envier à ses comparses estampillés Disney.
Pour la musique, le réal va embaucher rien moins que Jerry Goldsmith qui, malgré une filmo aussi riche que diversifiée, ne s’est jamais frotté au monde de l’animation (il y reviendra d’ailleurs, chez Disney, pour Mulan).
Le compositeur, friand de nouveaux défis, envisage Brisby comme un film live plutôt qu’un dessin animé même s’il est vrai qu’il sacrifie quelque peu aux codes du genre. Ainsi l’influence est plus à aller chercher du coté des grands de l’age d’or hollywoodien, voire de leur prédécesseurs classiques avec notamment une richesse des textures et une maturité des thèmes qui feront école dans l’animation par la suite.
Si c’est une année chargée pour le compositeur (4 B.O dont Rambo 1 et Poltergeist) il n’en bâcle pas pour autant le travail et se fend d’une partition lyrique et variée qui est un modèle du genre.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)