3 mars 2022 4 03 /03 /mars /2022 16:53

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LES MYSTERIEUX VOYAGES DE CORNELIUS DARK

 

 

C'est de qui ? Breccia et Trillo

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui les deux.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Enfermé dans une prison pour on ne sait quelle raison, Cornélius Dark s’ « évade » par le rêve en imaginant un objet qui l’emporte dans une époque et un lieu à chaque fois différent : en France pendant la Terreur, en Chine, …

 

Ce nouvel album dessiné par un Breccia en pleine période de ras le bol du medium et scénarisé par un tout jeune Trillo désireux de plaire au maître, nous permet d’apprécier le graphisme hors norme du dessinateur, qui sort de sa version du mythe de Cthullhu et continue ici à explorer ses collages et autres expérimentations graphiques aussi surprenantes que puissantes.

 

Les scénarios, très courts, sont un peu anecdotiques et ne sont pas sans faire penser au Vagabond des étoiles de Jack London, dont Riff Rebs a donné une belle version l’an passé.

 

On tiquera un peu sur la qualité des originaux utilisés ici qui ne permettent pas à mon sens de prendre la juste mesure de la maîtrise artistique de l’argentin mais on ne va pas cracher dans la soupe non plus, vu le peu d’œuvres de l’auteur que l’on peut lire chez nous.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :WITCHFINDER GENERAL

 

 

C'est de qui ? P. Ferris

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Collaborateurs de longue date, le réalisateur Michael Reeves et le compositeur Paul Ferris se font mutuellement confiance et Ferris aura donc carte blanche pour mettre en musique ce film fantastique en costumes.

Optant pour un contrepied romantico-torve aux séquences souvent très graphiques du long métrage.

 

La musique de Ferris eut un tel succès que les studios ré-utiliseront d’ailleurs certaines pistes dans d’autres productions futures avec une réussite manifeste.

Etrangement, comme ça arrivait quelque fois à l’époque, les producteurs américains préfèreront sortir le film accompagné d’une musique plus psychédélique (nous sommes à la fin des années 60) et je vous conseille fortement de visionner plutôt la version anglaise du film !

 

Old school et effrayant juste ce qu’il faut  pour aller avec les expérimentations graphiques d’un Breccia en roue libre.

 

 

 

 

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13 mai 2020 3 13 /05 /mai /2020 15:00

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LE CŒUR REVELATEUR ET AUTRES HISTOIRES.

 

 

C'est de qui ? A. Breccia

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Quand l’un des artistes les plus doués et intéressants du medium s’attaquait à l’un de plus grands écrivains de fantastique !

 

De la vengeance mortelle et surnaturelle d’un chat maltraité à l’épidémie qui frappe sans discernement les pauvres abandonnés dehors  et les riches enfermés pour une orgie, en passant par cet homme mourant qui, hypnotisé, va tromper la Faucheuse, le potentiel horrifique des écrits d’Edgar Allan Poe n’a rien perdu de sa force !

 

Par delà l’intérêt intrinsèque de la vision de Breccia des récits de Poe, c’est tout un pan du talent du dessinateur argentin que l’on peut apprécier ici. Etalées sur une décennie, les histoires couvrent les styles majeurs auquel l’artiste s’est frotté.

 

 

D’un noir et blanc expressif à la narration répétitive innovante (je mettrais ma main à couper que le Cœur révélateur a été une source d’inspiration majeure de Frank Miller période Sin City !) aux expérimentations de matière que Breccia a développé sur ses adaptations magistrales de Lovecraft, en passant par des peintures colorées, burlesque,s osées et suggestives (Le Masque de la mort rouge et ses ambiances dignes du Fellini période Roma), ce recueil est un véritable catalogue du talent de Breccia et de son apport manifeste à la Bande dessinée mondiale.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : THE BLACK BELLY OF THE TARANTULA

 

 

C'est de qui ? E. Morricone

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Pas mal de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Au milieu d’une discographie pantagruélique, Ennio Morricone a su, entre gros projets et autres westerns spaghettis formatés, se faire plaisir sur des films moins importants dont une impressionnante collection de giallo.

 

Ce Ventre Noire de la Tarentule, thriller psychologique plutôt réussi avec au casting la superbe Barbara Bach, fraye par exemple avec le jazz fusion que des gens comme iles Davis explorait à l’époque, donnant naissance à des pistes où le suspense et la peur sont exprimés via des phrasés saccadés et assonants, à la limite de l’impro, qui leurs confère une ambiance aussi inattendue que malsaine.

 

Si les compositions du maestro italien peuvent sonner difficiles d’accès et peu écoutables en tant que telles, leur coté expérimental et dérangeant partage beaucoup de points communs avec les travaux graphiques de Breccia sur ses adaptations de Poe, faisant du duo BD/B.O du jour une expérience artistique des plus prenante !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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5 mai 2020 2 05 /05 /mai /2020 07:09
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  L’ETERNAUTE

 

 

C'est de qui ? H. G. Oesterheld et Francisco Solano Lopez, puis Breccia.

 

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Un soir, un auteur de bande dessinée reçoit la visite d’un homme étrange qui lui marre la terrible aventure qu’il a vécu. Un soir, alors qu’il jouait aux cartes avec des amis dans sa maison de Buenos Aires, une sorte de neige  mortelle s’est mise à tomber, empêchant les habitants de sortir de chez eux, bientôt suivie par une invasion d’e créatures extraterrestres hostiles.

Entre survie, dissimulation et résistance, la vie va s’organiser autour d’un groupe de survivants.

 

Au delà d’un feuilleton de SF ultra tendu au suspense constant, l’Eternaute est également un condensé de thématiques qui s’entrechoquent : l’individualisme, la lutte contre l’oppresseur, la réaction humaine face à un changement drastique.

Le noir et blanc de Solano Lopez, réaliste et expressif, un peu dans l'esprit des récits de genre style Creepy et Eerie, rend fort bien l'atmosphère anxiogène du scénario

Dans une osmose du fond et de la forme, les deux auteurs font de ce récit un modèle du genre qui, malgré son grand âge, n’a quasiment pas pris une ride.

 

 

Plus d’une décennie plus tard, dans des circonstances politiques dramatiques (qui lui couteront d’ailleurs la vie), Oesterheld reviendra par deux fois à L’Eternaute avec aux crayons rien moins que Breccia qui livrera une version complètement habitée du récit, même si bien plus condensée. Si graphiquement cette reprise est plus originale, une vision magistrale et personnelle qui fait partie des grandes réussites du dessinateur, j’ai néanmoins une préférence pour l’œuvre originale, plus complète, plus feuilletonnante et old school et, surtout,  très prenante.

 

 

On pourra aisément comprendre l’intérêt d’une telle lecture en cette période troublée, visionnaire s’il en est !

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :KISS OF THE TARANTULA

 

 

C'est de qui ? P. Bishop

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Un bon nombre de scores des années 50 à 70 peut aller accompagner l’Eternaute, du fait d’une certaine universalité du récit, dans son propos comme son déroulement.

L’aspect qui m’a fait arrêter mon choix sur celui de Kiss Of The tarantula, petit film d’horreur de série Z du début des années 70, est son ambiance électro expérimentale, l’une des toutes premières incursions d’une certaine musique d’avant garde au 7° Art.

 

Le composteur Phillip Bishop, obscur musicien de l’époque, mélange les sons fabriqués de toute pièce à partir de bruits divers et variés, à des bourdonnements , du larsen, ou encore des cris humains, le tout toujours sur la corde raide de la cacophonie bruitiste sans pour autant jamais y tomber.

 

L’atmosphère crée est terriblement efficace, stressante à souhait bin que, je vous l’accorde terriblement surannée. Néanmoins la BD – culte- du jour l’étant délicieusement aussi, le duo tourne à merveille ensemble.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

 

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21 août 2019 3 21 /08 /août /2019 07:57

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  MORT CINDER

 

 

C'est de qui ? Alberto Breccia & Héctor Oesterheld

 

 

La Couv':

 

 

 

 

Déjà croisés sur le site? Je dirais que oui pour les 2.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans une Amérique du sud à la situation politique tendue, qui leur causera d’ailleurs bien des problèmes (nous y reviendrons dans une chronique à venir de l’Eternaute), Breccia et Oesterheld inventent, en 1962, un anti-héros immortel, témoin privilégié de certaines époques marquantes de l’Histoire.

 

Ainsi dans le premier récit de cette série hélas trop courte, Ezra Winston, un antiquaire vieillissant, fait la connaissance de l’énigmatique Mort Cinder (au nom prédestiné, Cinder en anglais voulant dire « cendre ») qui, au fur et à mesure d’acquisitions d’objets par Ezra, va narrer ses expériences passées.

 

On parcourt avec lui les tranchées de la Première Guerre Mondiale, on côtoie les pharaons, on assiste à la construction de la Tour de Babel, on est témoin privilégié de la bataille de Thermopyles (histoire qui a du fortement influencer Frank Miller pour son 300 d’ailleurs)…

 

Le fantastique est le fil conducteur de ces récits dont la qualité scénaristique manifeste trouve un écho parfait dans une partie graphique en noir et blanc réaliste magistrale, où les clairs obscurs et le travail sur les masses d’ombres et de noirs est impressionnant.

 

 

Certaines cases et planches annoncent déjà de par leur composition les expérimentations à venir de l’Eternaute cité plus haut ou encore des adaptations de Lovecraft.

Fantagraphics a fait un super boulot de réédition qui rend hommage au boulot du dessinateur et dont on aurait juste aimé qu’elle soit un poil plus grande pour profiter pleinement de la qualité du trait et de la beauté des images.

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :CORRIDORS OF BLOOD

 

 

C'est de qui ? B. Orr

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ça donne Quoi ? Alliant à l’affiche deux figures légendaires du cinéma fantastique (Boris Karloff qui a déjà une palanquée de films à son actif, et Christopher Lee qui, après une décennie de seconds rôles vient de trouver la gloire avec celui de Dracula), Corridors of Blood marche allégrement sur les plates-bandes des productions de la Hammer, avec cependant un scénario un peu plus étoffé que ce qu’on voit habituellement dans le genre.

 

Pour sa B.O, la prod se paye le luxe (façon de parler le budget du tournage ayant été relativement revu à la baisse) de faire appel à Buxton Orr, dont les œuvres classiques, nombreuses et variées, flirtent souvent avec la musique sérielle.

Pourtant ici, peu de fantaisie la partition de l’écossais qui se cantonnent assez souvent dans les lieux communs du genre, avec cuivres sourds et menaçants et cordes hystériques.

On notera tout de même des incursions intéressantes des instruments à vents qui ne sont pas sans faire penser aux scores de Banjamin Frankel dont Orr était l’élève.

 

Une B.O à l’ancienne qui va très bien avec les aventures effrayantes de Mort Cinder qui elles n’ont pas pris une ride tant elles sont hors du temps à tout point de vue !

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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1 mai 2019 3 01 /05 /mai /2019 10:18
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  QUI A PEUR DES CONTES DE FEE ?

 

 

C'est de qui ? Trillo & Breccia

 

 

La Couv':

 

Qui craint le grand méchant conte?  /  Qui a peur des contes de fée?  Vs.  Toby Dammit

 

Déjà lus chez nous? Oui.

 

 

C’est édité chez qui ? Revival

 

 

Une planche:

 

Qui craint le grand méchant conte?  /  Qui a peur des contes de fée?  Vs.  Toby Dammit

 

Ça donne Quoi ? Fin des années 70, alors qu’en Argentine la dictature bat son plein, deux des grands maîtres de la BD sud-américaine (voir mondiale, soyons fous), surveillés par le régime en place, se lancent dans l’adaptation d’une poignée de contes traditionnels qu’ils vont remplir d’allusions dissimulées ô combien parlantes aujourd’hui.

 

Ajoutez à cela que Breccia et Trillo reprennent les textes d’origine et leur symbolique là où Disney l’avait honteusement cachée sous le tapis, et vous vous retrouvez avec des versions hautement subversives, déjantées au possible et politiquement incorrecte (en bref, ce qu’elles étaient supposées être dès le départ).

 

L’autre grand intérêt de ces cinq histoires courtes, parues à l’origine dans des périodiques spécialisés (et jamais traduites chez nous) réside dans sa partie graphique. Breccia, défricheur dans différents domaines, de la narration à la composition, et amateur passionnant de techniques iconoclastes, s’amuse à réaliser des collages de matières, de photos, de dessins et autres morceaux de tissus par-dessus lesquels il dessine des personnages ubuesques, plus grands que nature, le tout dans un feu d’artifice chatoyants de couleurs d’une autre époque.

 

Témoignage historique et culturel, expérimentation visuelle à une époque où photoshop relevait de la science-fiction, Qui a peur des contes de fée ? est un ouvrage qui devrait interpeller tout amateur de 9° art éclairé !

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : TOBY DAMMIT

 

 

C'est de qui ? Nino Rota

 

 

La Couv':

 

Qui craint le grand méchant conte?  /  Qui a peur des contes de fée?  Vs.  Toby Dammit

 

 

Déjà entendu sur le site? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Indissociable du nom de Federico Fellini, Nino Rota a composé quasiment toutes les B.O du réalisateur.

 

Dans Histoires Extraordinaires,  film à sketch datant de 68, adaptations de E.A. Poe par Louis Malle, Roger Vadim et, donc, Fellini, il réalise une version psychédélique de Ne Pariez jamais votre tête au diable où un acteur britannique adepte de paradis artificiels se voit embringué dans un tournage de western catho (sic !) et finit par y rester.

 

Fidèle à leurs habitudes musicales –les deux hommes travaillent ensemble depuis une quinzaine d’années déjà- Rota et Fellini optent pour une partition décalée - où l’on entend de l’orgue, un moog ou encore des bois groovys et joyeux -qui emprunte autant à la musique pop, qu’à celle du cirque, avec des réminiscences de jazz le tout non dénué, de çi de là, de touches plus sombres.

 

Une B.O aussi  délicieusement surannée que la BD de chez Revival.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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