3 janvier 2023 2 03 /01 /janvier /2023 14:53

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE FEU AUX ENTRAILLES



 

C'est de qui ? Manara adapte Almodovar



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui au moins pour Manara



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Je dois avoir 14/15 ans quand je découvre, quasiment en même temps le Déclic de Manara et le cinéma de Pedro Almodovar via Attache-Moi puis un ou deux autres longs.

Si la BD de l’italien me marque plus que les films de l’espagnol, il est clair que les deux univers ont des thématiques et des obsessions en commun.



 

Il n’est donc pas étonnant que le dessinateur - qui a déjà mis en images deux scénarios d’un autre grand cinéaste en la personne de Fellini- se soit attelé à un scénario de jeunesse d'Almodovar, ce Feu aux entrailles donc, où l’on retrouve d’ailleurs quelques similitudes avec le Déclic cité plus haut, ne serait-ce que le fantasme de la Madame Tout le Monde qui devient la pire des nymphomanes.



 

Ici foin de docteur sadique, c’est un commerçant asiatique habitant Madrid qui, à sa mort, se venge des femmes qui ont parcouru sa vie.

Nous avons donc droit à une poignée de scènes souvent fort érotiques mais sans véritable fil conducteur si ce n’est le délire sensuel 

 



 

Paru en France il y a tout juste trente ans, rapidement devenu introuvable, l’album est réédité aujourd'hui par Glénat et témoigne de l’audace d’un jeune Almodovar déjà pétri de tout ce qui fera la renommée d’une grande partie de  sa filmographie, comme de la maîtrise d’un Manara fort à l’aise dans ce ballet voluptueux et érotique complètement débridé.

 

Les amateurs complétistes de l’un ou l’autre apprécieront.








 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :LO SCEICCO BIANCO



 

C'est de qui ? N. Rota



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Lo sceicco bianco est historique –cinématographiquement parlant of course- à plus d’un titre. 

 

Premier film pour Felini seul derrière la caméra et première B.O composée pour le réal’ par Nino Rota qui va devenir son fidèle collaborateur. Dans cette comédie enlevée, outre des « têtes » chères à Fellini, Giuletta Masina son épouse ou encore Alberto Sordi (très bon l’année suivante dans I Vitelloni ), on trouve déjà des thèmes qui lui seront familiers :  la critique de la religion, les amoureux volages, la comédie de mœurs…et surtout une certaine liberté dans la réalisation et la narration.



 

Autre constante du cinéma Fellinien, la musique de Rota, est déjà en substance tout ce qu’elle développera par la suite : humour fin, détournement de musiques populaire (du cirque notamment), thèmes légers mais jamais faciles, Rota qui a fait ses classes auprès de pointures comme Copland, Gershwin ou Porter (excusez du peu) sait comme personne marier les genres et passer du rire aux larmes avec la plus désarmante des facilités.

 

 

Une B.O peu connue mais ô combien classe qui met l’accent sur la comédie de ce Feu aux Entrailles.






 

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13 avril 2022 3 13 /04 /avril /2022 14:03

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LA DERNIERE COMEDIE DE PAOLO PINOCCHIO

 

 

C'est de qui ? L. Varela

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Tanibis

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? L’Ange déchu, jamais à cours de stratagème pour essayer de se venger de son Ancien Patron, cherche à récupérer la corne des muses qui lui redonnerait son antique pouvoir.

 

Hors il s’avère que l’artefact a été dissimulé là où on irait le moins le chercher, au beau milieu de la figure du prince des menteurs, Paolo Pinocchio.

 

Voilà notre dépravé bouffon objet des convoitises de puissances qui le dépassent, et obligé de naviguer entre poissons revanchards, créatures tentaculaires et autres dragon vengeur.

 

 

Perle de l’éclectique collection des éditions Tanibis, le Paolo Pinocchio de Varela revient aujourd’hui, quasiment une décennie après un premier tome déjà jouissif,  pour cette « dernière » comédie, encore joyeusement déjantée, où l’on découvre la genèse du pantin de bois trash.

 

 

Dans un style graphique qui est un peu le chainon manquant entre Hyeronimus Bosch et… Mike Mignola, et dont on a pu apprécier la belle évolution au fil des années sur B.O BD, Varela balade son anti-héros entre enfer de Dante et monde actuel sauce Matrix sur un ton aussi jubilatoire aussi rafraichissant que personnel.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : HUIT ET DEMI

 

 

C'est de qui ? N. Rota

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si l’on pourrait reprocher parfois à Nino Rota son obsession pour la musique de cirque et le fait qu’il en foute de partout chez son compère Fellini, force est de reconnaître que sur Huit et Demi, avec son cortège de femmes pour un seul homme, la bonne humeur est de rigueur.

 

Et d’une certaine bonhomie à une fanfare grand guignol, en passant par un peu de jazz racé, la partition de Rota n’en manque pas, de bonne humeur.

 

Si ce sont les cuivres qui sont évidement à la fête, le reste de l’orchestre n’est pas en reste : des hautbois guillerets, des cordes enjôleuses, ça virevolte et ça se bidonne à tous les étages, tout comme dans ce nouveau Pinocchio et sa cohorte de protagonistes déjantés, et ses rebondissements délirants !

 

 

 

 

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3 décembre 2021 5 03 /12 /décembre /2021 17:21

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? SOUS LES GALETS LA PLAGE

 

 

C'est de qui ? Rabaté

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Au début des années 60, trois jeunes hommes aux destins tout traçés, laissés seuls par leurs parents dans une station balnéaire bretonne, vont faire la connaissance d’Odette, une fille aux mœurs bien libres pour l’époque.

 

Tombés sous le charme, les 3 amis vont se laisser entraîner dans un chantage monté par un vieux briscard, antiquaire, cambrioleur et anarchiste, pour le compte duquel ils sont forcés de participer à un cambriolage.

 

L’affaire aurait pu s’arrêter là si l’un de nos jeunes héritiers n’était pas tombé amoureux d’Odette. Lui, futur élève officier de Saint Cyr décide de saboter son avenir pour rester avec elle, fille née du viol d’une colabo par des résistants, mais à l’époque on ne défie pas -encore- les convenances et les conséquences vont être dramatiques pour tout ce petit monde.

 

 

Pascal Rabaté revient en cette fin d ‘année avec cette histoire douce-amère à l’écriture aussi fine que son coup de crayon, sur fond de spectre de l’après-guerre et de destins que l’on choisit ou que l’on nous impose.

 

Son casting est sans faille, son scénario oscille entre romantisme bon ton et tragédie glaçante sans pour autant jamais tomber dans le pathos, d’un côté comme de l’autre.

 

Ajoutez à ceci une partie graphique tout en déliés avec de beaux jeux de couleurs pastels pour les scènes de jour et un chouette travail sur les ombres et les éclairages pour celles de nuit et vous obtenez un album assez admirable, dans le haut du panier de ce qu’a fait son auteur et l’un de mes coups de cœur de cette année, pas moins !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :ROCCO E I SUOI FRATELLI

 

 

C'est de qui ? N. Rota

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Souvent oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Visconti, sans tomber dans la crudité d’un Rosselini dépeint avec acuité dans Rocco et ses frères une certaine misère sociale italienne de l’épqoue, via le destin sordide d’une famille du sud montée chercher un avenir meilleur au nord.

 

Pour la B.O, Nino Rota fait une infidélité à Fellini mais reste dans la veine des scores écrits pour ce dernier.

 

En effet on retrouve ici son goût pour le pastiche classe de genres désuets et décalés : musiques de cirque ou de fanfare auxquelles il ajoute des arrangements inhabituels, thèmes à l’écriture ouvertement teinté de classique, mais le tout dans un esprit résolument cinématographique, avec une volonté marquée d’unité mélodique.

 

Si la B.O est assez enjouée au début elle se dirige rapidement vers quelque chose de plus sombre, avec des passages où les instruments laissent assez de respiration pour exprimer aussi bien le suspense que le drame.

 

Une bien belle compagne musicale au dernier Rabaté qui n’en n’est devenu que plus beau !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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13 juillet 2021 2 13 /07 /juillet /2021 08:02

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LE DIVIN SCENARIO

 

 

C'est de qui ?  Beneteaud & Dori

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Actes Sud/ L'An 2

 

 

Déjà croisés sur le site?Oui pour le dessinateur

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Gabriel n’est pas aux anges –même si c’en est un, un archange même !- voilà que le grand patron, Dieu himself, l’envoie sur Terre afin de trouver l’heureuse élue –hum !- qui aura la joie de porter son fils et représentant.

Mais avec l’information succincte qu’il doit trouver une femme lisant et un gps aux réglages douteux, notre messager angélique va erre d’époques en époques à travers la planète pour trouver la perle rare.

 

Il visite pèle mêle l’Italie de la Renaissance balbutiante, l’orient des Mille et une Nuits, l’Hollywood des stars de ciné ou encore la France du XVIII° siècle, croisant Emma Bovary, des héros d’un film de David Lynch et des Liaisons Dangereuses de Laclos, en profitant même pour « auditionner» d’éventuelles candidates.

 

Le tout poursuivi par Lucifer qui n’hésites pas à prendre les traits de Gloria Swanson ou du Joker de Batman  pour tromper Gabriel.

 

 

Vous l’aurez compris, ce Scénario est certes divin mais aussi jubilatoire et virtuose, plein d’humour et de finesse et a de plus l’énorme avantage d’être porté par le style graphique ô combien original de Fabrizio Dori dont nous avions déjà apprécié le talent sur le Dieu Vagabond et qui fait preuve ici d’une belle maestria, adaptant son trait aux époques et aux styles évoqués et donnant vie à ce fourmillant casting avec réussite.

 

Sans hésiter l’un des albums les plus originaux et réussis de cette première moitié de 2021 !

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : LES NUITS DE CABIRIA

 

 

C'est de qui ? N. Rota

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

Ca donne Quoi ? Les Nuits de Cabiria est la 5ème colaboration entre Nino Rota et Fellini,  film que le réalisateur décidera de faire suite à l’interprétation de Giulietta Masina, son actrice principale, et pour lequel il aura clairement eu le nez creux puisque le film récoltera pléthore de prix dont l’Oscar du film étranger en 1956 et trois prix d’interprétation pour Masina.

 

La B.O reprend les éléments qui ont fait la réussite des précédents scores, du Cheik Blanc à la Strada : une pincée de jazz easy listening de l’époque, quelques touches latines et un soupçon de burlesque.  Nino Rota écrit une composition colorée et entraînante où la bonne humeur est de rigueur même si quelques arrangements en tonalité mineure amène une ambiance mélo bienvenue.

 

Tout aussi riche et enthousiasmant que la bd du jour à laquelle il amène un (saint) esprit franchement décalé de par ses sonorités surannées !

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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13 juillet 2020 1 13 /07 /juillet /2020 09:32
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LE JOURNAL DE CLARA

 

 

C'est de qui ? Cherici & Xavier

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Actes Sud/L’An 2

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le scénariste.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Clara est encore une jeune fille aussi jolie que spontanée quand elle fait la connaissance de Mussolini, alors déjà engoncé dans le culte de la personnalité qu’il s’est lui-même forgé, Duce belliqueux et fanfaron d’une Italie qui se cherche.

Elle apporte au tyran une bouffée d’air frais dont il a bien besoin, et s’ils deviendront amants, ce sont bien plus que leurs jeux sexuels qui lient ces deux êtres diamétralement opposés puisque notre romantique héroïne suivra le monstre jusque dans sa déchéance ultime et son exécution publique.

 

Clémént Xavier, on l’a vu chez nous déjà, s’est fait une spécialité de la BD dite « docu » sur des sujets forts. Ici, au travers du journal de Clara Pettaci, il évoque les heures les plus sombres de l’Europe du siècle dernier, sans chercher à charger un tableau qui n’en n’a pas besoin. (même s’il profite là aussi pour faire passer une paire de théories aussi peu connues –de votre serviteur en tout cas-  qu’ intéressantes)

 

 

Mussolini et Hitler sont montrés comme les leaders extrémistes qu’ils étaient, cerveaux malades d’adultes qui comparent la taille de leurs sexes (littéralement !). L’entourage du Duce  n’est pas traité différemment, cour de politiques et de militaires attendant le faux pas de leur dirigeant et l’anticipant en coulisses (on pense un peu à la Mort de Staline de Nury et Robin).

Seule Clara tire à peu près son épingle du jeu, dépeinte comme une égérie quelque peu aveuglée par son adoré qui fait à la fois figure d’amant, de père de substitution et de mâle dominant.

 

Au dessin Pauline Cherici, pour sa première incursion dans la cour des grands livre une copie très réussie, dans un style délié en trichromie noire blanche et grise avec de jolis jeux sur les ombres. Son trait s’inscrit dans une certaine école indé franco-belge que l’on pourrait étendre d'Agnès Maupré à Catel (ce qui n’est pas dégeu comme références on en conviendra).

 

Un pavé qui se dévore plus qu’il ne se lit, un témoignage passionnant sur le pouvoir et ses dérives qui résonne durement encore de nos jours !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : ROMA

 

 

C'est de qui ? N. Rota

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Pas mal de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Quand Fellini propose Roma à Nino Rota, les deux compères viennent de passer 20 ans à collaborer aussi étroitement que fidèlement. Le maestro n’en n’est pas à sa première surprise avec son compatriote, la décennie précédente les ayant vus créer des choses aussi marquantes que 8et demi ou Satyricon.

 

La B.O de Roma, sorte de docu fantasmé sur la relation de Felini capitale italienne, s’étalant des années 40 aux années 70, entrecoupé d’interventions du réalisateur et de divers personnages réels, n’est cependant pas la plus barrée de son auteur.

Rota opte pour une approche monothématique, faisant quasiment dans l’underscoring sur une bonne partie de la pellicule, avec une guitare en instrument lead, bientôt rejointe par d’éparses cordes, le tout économe en notes mais pas en émotion.

 

Certaines séquences du film donnent heureusement l’occasion à Rota de revenir à ce qui a fait son succès, à savoir les mélodies plus entrainantes qui empruntent au répertoire du folklore comme à celui du cirque.

 

C’est tout un pan de l’histoire de la musique du film italien qui s’étale ici, et, d’une certaine manière, les confessions de Clara Pettaci sur sa relation avec le Duce le sont également, les deux media étaient fait pour s’entendre !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab


 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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