25 mars 2022 5 25 /03 /mars /2022 13:00

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? PYGMALION ET LA VIERGE D’IVOIRE.

 

 

C'est de qui ? Le Tendre & Peynet.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le scénariste.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Dans la Grèce antique, Pygmalion, jeune homme fortuné dont le père a répudié la mère et voit d’un fort mauvais œil la passion que son fils entretient pour la sculpture, va avoir une révélation divine et se mettre à créer une statue de femme dont il tombe amoureux, et à qui Aphrodite va donner vie…pour le meilleur et surtout pour le pire !

 

Le Tendre nous avait emballé il y a déjà un bail  avec Tirésias et la Gloire d’Héra, où il revisitait la mythologie grecque de façon aussi inspirée que drôle. Ici il s’est penché sur l’histoire de Pygmalion, propice à la réflexion sur la condition de l’artiste et de ses muses, volontaires ou pas.

 

Ses protagonistes sont terriblement humains, jouets des dieux s’il en est, et si la end est plutôt happy, Pygmalion et la vierge d’ivoire a ce goût des tragédies grecques qu’ont rendues célèbres pléthore d’auteurs, de Sophocle à Cocteau en passant par Racine.

 

 

Le scénariste retrouve pour l’occasion Frédéric Peynet, un artiste qui se fait rare, alternant les genres avec une certaine réussite, même si je n’étais pas trop client des dernières séries qu’il a dessiné.

Il s’essaye ici au récit mythologique et le résultat est des plus convainquant, que ce soit dans l’expressivité de ses personnages aux visages semi réalistes ses femmes aux corps sensuels ou ses décors détaillés aux couleurs bien choisies.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LE ROYAUME OUBLIE

 

 

C'est de qui ? J . Savall

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Dans sa quête de (re)découverte des richesses de la musique médiévale au sens large du terme (historique comme géographique), le talentueux Jordi Savall accompagné de son combo Hesperion XXI a sorti, il y a maintenant une poignée d’années, ce recueil de 3 CD insérés dans un généreux bouquin (genreux car écrit en …sept langues !) qui retrace la tragédie cathare dans la France du moyen âge.

 

Alors, j’en vois déjà qui lève un sourcil circonspect vu le décalage historique entre l’action de l’album de Le Tendre et Peynet et l’époque des cathares.

Gens de peu de foi ! A moins d’être un fin connaisseur de la musique de la dite époque (comme l’est par exemple un de mes grands cousins italiens, sommité dans sa partie à qui je n’aurais pas fait l’offense de l’amalgame ici proposé), vous serez transportés par les émotions évoquées par les instruments d’époque utilisés par Hesperion XXI et la beauté des chants entendus sur certaines pistes. Une musique aussi universelle qu’intemporelle.

 

Avec la lecture de la tragédie de Pygmalion réinterprétée ici, ce Royaume Oublié traverse le temps pour n’exprimer plus que la beauté intrinsèque de ses mélodies.

 

 

 

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28 février 2022 1 28 /02 /février /2022 15:13

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? UN ENNEMI DU PEUPLE

 

 

C'est de qui ? J. Rey

 

 

La Couv':

 

 

 

C’est édité chez qui ? Dupuis

 

 

Déjà croisé sur le site? Non

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Sur une petite ile le maire local a fait construire une station thermale qui draine des centaines de touristes.

 

Bénéfique pour l’économie et le développement du lieu, le complexe aquatique  révèle néanmoins un problème majeur, l’eau draine des microbes dangereux pour la santé des baigneurs.

 

Le médecin de l’ile, frère du maire avec qui il ne s’entend pas du tout, va tenter d’alerter les autorités et la population sur le danger.

 

 

Quasiment 140 ans après sa création, le texte d’Ibsen adapté ici par Javi Rey de façon fort originale, frappe par ses thématiques toujours cruellement d’actualité avec notre époque.

 

Le pouvoir de l’argent, la corruption, l’apât du gain et le profit au détriment de la santé et de l’écologie, la manipulation de masse et, last but not least, le sort des lanceurs d’alertes, cassandre honnis par un certain establishment qui sait se mettre le peuple dans la poche quand ça l’arrange.

 

Un mot sur le graphisme tout de même, une sorte de ligne claire couplée à un style qui oscille entre la caricature et la BD jeunesse, une narration qui utilise à bon escient les travellings, l’alterna ce entre gros plans et plans d’ensemble ;  le tout mis en couleur de façon fort originale avec des choix de teintes souvent flashys intéressants.

 

Si le propos et les personnages peuvent paraître un brin manichéen le propos n’en n’est pas moins fort, et en ces périodes d’élection, cet Ennemi du peuple se révèle une lecture hautement recommandée !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :A BEAUTIFUL MIND

 

 

C'est de qui ? J. Horner

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? James Horner retrouve ici Ron Howard pour une B.O qui lui vaudra – à raison à mon sens- une nomination aux Oscars.

 

On le retrouve en effet  là où on ne l’attend pas forcément et pourtant dans ce qu’il fait quasiment de mieux : loin des blockbusters et des thrillers habituels, avec une musique cérébrale voire conceptuelle (le compositeur évoquait d’ailleurs l’idée d’un kaléidoscope musical pour sa partition), avec de belles parties chantées et des thèmes au piano solo aussi émouvants que captivants, le tout heureusement peu complété par l’électronique dont le compositeur a abusé la décennie précédente.

 

S’il reprend quelques idées de certains de ses scores précédents, Horner écrit ici une B.O qui évoque les tourments mentaux que rencontrent le personnage du film, des pistes qui jouent sur la psychologie et le psychisme des personnages, et qui, sur l’adaptation de Javi Rey appuient bien sur les dilemmes moraux et la diabolisation du personnage principal, victime de son honnêteté.

 

 

 

 

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29 janvier 2022 6 29 /01 /janvier /2022 18:04
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? CONAN LE CIMMERIEN. XUTHAL LA CREPUSCULAIRE.

 

 

C'est de qui ? Bec & Subic

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le scénariste mais pas le dessinateur.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Conan et Natala, une jeune femme que le Cimmérien a racheté sur un marché aux esclaves, sont perdus dans le désert, à deux doigts d’une mort certaine, quand apparaît sous leurs yeux une cité aussi improbable que mystérieuse.

 

Poussés par la soif et la faim ils pénètrent dans l’inquiétante construction mais vont rapidement regretter leur audace quand ils vont croiser ses habitants, humains ni morts ni vivants, complètement sous influence qui se révèlent soit amorphes soit hostiles.

Ils vont également rencontrer Thalis une superbe femme, reine des lieux, lascive et dangereuse et, last but not least, devoir affronter Thog une horrible créature géante qui hante les tréfonds de la cité  se nourrissant de ses habitants et à qui Thalis va livrer Natala.

 

Mais Thog n’a jamais rencontré d’adversaire comme Conan (et inversement me direz-vous) !

 

 

Une fois n’est pas coutume je conseillerais de lire les notes de Patrice Louinet avant cette adaptation d’une nouvelle mineure, pour ne pas dire alimentaire, de Howard. En effet, ayant compris que la nouvelle version de Weird Tales marchait sur l’érotisme de ses textes et de ses illustrations de couverture, le père de Conan creuse le filon et entoure ce dernier de deux protagonistes féminins aussi accortes que peu farouches et dont les atouts sont constamment mis en avant.

 

Ca donne l’occasion à Subic d’en faire beaucoup coté fan service quitte à être parfois limite coté faux raccord vestimentaires pour le plus grand plaisir des amateurs de fortes poitrines dénudées et autres sévices SM.

 

De son coté Conan se contente d’opérer un véritable génocide voire presque un déicide pour sortir sa copine du moment de ce traquenard glauque.

 

Bec est assez bavard  et je ne suis pas forcément très fan du style graphique du dessinateur Serbe. Jusqu’ici j’avais trouvé que la collection n’avait aucune anicroche, ce tome me ferait presque réviser mon jugement.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE CURSE OF LA LLORNA

 

 

C'est de qui ? J. Bishara

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Féru de films d’horreur avec des références dans le genre qui vont du classique Cabinet du Docteur Caligari aux longs de Carpenter, Bishara, après quelques passages dans divers groupes de métal, se spécialise dans la B.O de films d’épouvante.

 

Si jusqu’ici on attend encore qu’il soit impliqué dans un projet qui dépasse le stade de la série B, même friquée, il faut reconnaître que le compositeur propose souvent des partitions qui sortent des sentiers battus que ce soit par l’usage de dissonances et autres bruitages inattendus au milieu des habituels gimmicks du genre.

 

 C’est le cas d’ailleurs sur ce film parlant d’une créature coincée entre le monde des morts et des vivants (ou quelque chose dans le style, il y a bien longtemps que je n’approche plus- même de loin- les films d’épouvante réalisés ces deux dernières décennies tant les ersatz sont nombreux) où Bishara pioche dans ses multiples influences pour livrer une B.O clairement flippante bien qu’un peu épuisante sur la longueur mais avec assez de tensions et de morceaux de bravoure horrifique pour aller comme un gant à cette adaptation erotico-épouvante de Howard.

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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27 janvier 2022 4 27 /01 /janvier /2022 14:19
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? MONSIEUR LE COMMANDANT

 

 

C'est de qui ? Xavier Bétaucourt &Etienne Oburie

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Phileas

 

 

Déjà croisés sur le site? Non.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Ma première rencontre avec Romain Slocombe remonte à plus de 20 ans quand je suis tombé sur une de ses bd quasi expérimentales parues chez Futuro que  j’avais trouvée…intrigante !

 

Quelques temps plus tard, j’ai lu un bout d’un de ses romans d’où transpirait sa passion pour le Japon (enfin, certaines pratiques en cours là-bas à l’époque)…et puis plus rien - si ce n’est la découverte que sa fille s’était mise également à la traduction de mangas- jusqu’à ma découverte tout à fait inattendue de cette adaptation chez Philéas d’un de ses romans d’il y a une dizaines d’années.

 

 

Changement de registre radical puisque l’intrigue se déroule en France, alors que l’Allemagne nazie écrase les troupes françaises et que le vainqueur s’installe, débutant la sombre période de l’Occupation qui va voir fleurir beaucoup de colabos plus ou moins serviles, impliqués, voire les deux.

 

Paul Jean Husson, écrivain renommé, fait partie de ces derniers, convaincu du bien fondé de la doctrine d’Hitler sur les juifs et ne se privant pas de le faire savoir.

Quand son fils se fiance avec une jeune et belle allemande l’intellectuel, soupçonneux de nature, commande une enquête sur la famille de sa future belle fille et le doute plane…Ilse serait juive.

Mais Husson, homme déjà mur qui perd sa fille et dont la femme dépérit à vue d’œil, est tombé secrètement amoureux de sa bru.

 

 

Voila notre abject antisémite tiraillé entre ses convictions et sa libido, prêt à tout pour assouvir sa passion mais sans renier son idéal.

 

 

 

Annonçons le d’emblée, Monsieur le Commandant est une histoire dure et tragique, un coup qui menace constamment de vous étourdir jusqu’à son dénouement et que le duo derrière cette version BD a fort bien su rendre, surtout si l'on garde à l'esprit que le roman d'origine est sous la forme épistolaire. La tension et l'émotion jouent des coudes tout au long d'un déroulement implacable.

 

Le trait est certes particulier, mais sert fort bien le scénario, on pense parfois à Matt Kindt, autre auteur qui s’illustre dans des récits souvent très pessimistes.

 

Soyez avertis que cet album ne vous laissera pas indemne, à l’image du Seules à Berlin paru l’an passé, c’est le genre de lecture qui rappelle comme une gifle que l’homme peut parfois être le plus vil des êtres.

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : L’ARMEE DES OMBRES

 

 

C'est de qui ? E. Demarsan

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Coup d’essai-coup de maître pour Eric Demarsan qui, pour sa première incursion au cinéma écrit la B.0 de cette adaptation de Kessel par Jean Pierre Melville, à l’époque où le réal’ est au pic de sa carrière.

 

Le compositeur et le réal se connaissait car le premier était l’assistant de De Roubaix sur le Samourai, précédent film du second.

Leur collaboration ici accouche d’une partition à la force évocatrice manifeste, notamment par l’utilisation d’une paire de thèmes que Demarsan fait jouer par différents corps d’instruments selon le résultat recherché.

 

Idée asse géniale quand on etend la différence d’ambiance entre, par exemple, le piano à percussion ou les violons, ujouant pourtant les mêmes lignes.

Modèle de placement et de sobriété, le score a un impact majeur sur cette histoire qui se déroule durant l’occupation, tout comme il en a eu sur celle de Monsieur le commandant version Xavier Bétaucourt et Etienne Oburie.

 

 

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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13 janvier 2022 4 13 /01 /janvier /2022 08:57
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LA FERME DES ANIMAUX

 

 

C'est de qui ? Rodolphe et Le Sourd

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Rodolphe, il y a peu même!

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans une ferme, excédés des agissements de leur propriétaire, une troupe d’animaux se rebelle, se débarrasse de l’homme et entend gérer la place de manière la plus juste et équitable pour tous.

 

Mais bien vite, certains sont plus égaux que d’autres, s’approprient des possessions et des droits tandis que pour les autres c’est le retour désenchanté à la servitude et aux conditions de vie déplorables.

 

En filigrane, même ceux qui ne sont pas familiers avec le court roman d’Orwell, auront reconnu une critique aussi acerbe que juste de l’avènement des soviets et des décennies qui en suivirent, le communisme supposé débarrasser le peuple du joug des tsars ayant simplement placé d’autres maîtres aux commandes.

 

La Ferme des Animaux n’en n’est clairement pas à sa première adaptation puisque rien que l’an passé on a vu 3 albums tirés du roman garnir les étagères des libraires, dont cette version dans la collection Ex Libris de chez Delcourt, dédiée aux versions BD d’œuvres littéraires et qui a proposé de par le passé quelques titres très réussis.

 

Cette version reste assez classique, sachant tirer l’essence même du propos et c’est déjà très bien tant le texte d’Orwell reste, à mon avis, universel, même si les masques sont tombés, seuls les noms et le méthodes ont changés.

 

Coté dessin le trait fait un peu trop jeunesse à mon goût et, étant déjà un afficionado du roman, j’en ai préféré, en 9° art, la vision plus éloignée et pourtant fidèle de Dorison, magnifiquement illustrée par Delep.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LE JOUR SE LEVE

 

 

C'est de qui ? M. Jaubert

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si beaucoup des pairs de Maurice Jaubert sont venus au cinéma par nécessité ou par dépit, ce n’est pas le cas du compositeur qui a collaboré avec les plus grands de son époque, des frères Prévert à  Jean Vigo en passant, donc,  par Marcel Carné pour qui il compose quatre des plus beaux films du réalisateur.

Le Jour Se Lève, dernier film du duo, est un bijou de son temps, que ce soit coté réalisation, distribution ou, last but not least, musique.

 

Jaubert sait à la fois évoquer le drame social que la romance tragique du scénario par des procédés musicaux hérités aussi bien du classique que de son travail pour l’écran. Ses cordes sont soyeuses, ses cuivres gouailleurs, et le reste de l’orchestre est également à la fête dans un panaché d’ambiances délicieusement désuet.

 

Sa partition, si prépondérante dans le film, sait également lui laisser des moments de répits et en souligner ses moments importants.

 

 Une atmosphère à l’ancienne, très raccord avec cette version de la Ferme de Animaux dont tout l’absurdité et le sentiment de subir est réhaussé par les thème de Jaubert.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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