10 juin 2024 1 10 /06 /juin /2024 08:19

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? ULYSSE




 

C'est de qui ? Pratt et Paladini




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Casterman





 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Pratt




 

Une planche: 


 


 

Ca donne Quoi ? Au début des années 60, alors qu’il sort du dessin de Ticonderoga, Hugo Pratt s’attaque pour le compte du Corriere dei Piccoli à l’illustration d’un des classiques parmi les classiques: l’Odyssée d’Homère.



 

Sobrement intitulée Ulysse, l’adaptation est signée Fabrizio Paladini (les textes ont été ensuite repris par Marco Steiner dont l’épouse Patrizia Zanotti assure la colorisation des dessins, le couple a beaucoup collaboré avec le papa de Corto ) et opte pour deux récits en alternance: l’interminable tentative de retour d’Ulysse à Ithaque et la quête de Télémaque pour retrouver son père tandis que les prétendants assiègent Pénélope de leurs voeux de remariage.

 


 

Pratt ne réalise pas ici une bande dessinée mais dessine des illustrations pour accompagner le texte. 

On pense pas mal au travail d’un René Follet par exemple, avec cette version destinée à la jeunesse qui permet de découvrir une version abrégée du pavé d’Homère, ici débarrassé de ses longues tirades poétiques un peu désuètes (si, si, je vous assure, réessayez de lire l’original si vous ne me croyez pas!).



 

Tous les épisodes marquants de l’oeuvre d’Homère sont cependant  bien là, et les amateurs du travail de Pratt prendront beaucoup de plaisir à découvrir cette réédition dans un format à l’italienne original qui trouvera naturellement sa place à côté par exemple des rééditions de Sandokan, déjà chez Casterman, ou de Fanfulla, chez Rue de Sèvres.





 

 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :IL GIGANTE DI METROPOLIS



 

C'est de qui ? A. Trovajoli



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Comme nombre de ses compatriotes compositeurs de l’époque, Morricone en tête,  Armando Travajoli a une activité des plus soutenue en cette période fertile pour le cinéma bis transalpin.

 

Rien que sur cette année 1961 il écrit pas moins de 7 scores, dont 3 pour des péplums et assimilés.

 

La B.O de ce Géant de Métropolis résonne d’accords issus du  répertoire classique habilement contrebalancés par des phrasés de violons et hautbois mystérieux et quelques effets sonores au xylophone et au thérémine.

 

L’aventure est le maître mot de la partition de l’italien qui va fort bien avec cette version de l’Odyssée.





 

 


 

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2 mai 2024 4 02 /05 /mai /2024 13:02

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? DRACULA. L’ORDRE DU DRAGON




 

C'est de qui ? Roi & Cannavo




 

La Couv':

 



 

C’est édité chez qui? Glénat



 

Déjà croisé sur le site? Oui pour Roi.



 

Une planche: 


 


 

Ca donne Quoi ? Je dois être un peu maso…ou trop confiant…ou un peu des deux.

Je m’explique: j’ai déjà probablement dit au milieu de ces plus de 3600 chroniques musicales que le Dracula de Bram Stoker était l’un de mes romans favoris, découvert à la prime adolescence et relu maintes fois.

 

Je sais que, dans la grande majorité des cas, lire ou voir une adaptation de Dracula me déçoit, à quelques notables exceptions près; le film de Coppola et son pendant graphique signée Mike Mignola, la version BD de Bess, le Nosferatu de Murnau -mais as son remake de Herzog et…c’est à peu près tout.

 

Alors me direz vous, pourquoi continuer à me flageller en lisant de nouvelles versions? Et bien parfois parce que j’espère une bonne surprise et d’autres, comme c’est le cas de l’album du jour, parce que je suis très amateur du style graphique. 

 

En effet, pour l'avoir croisé sur du Dylan Dog entre autre, je sais que le trait en noir et blanc uber expressif de Roi, directement hérité d'illustres prédécesseurs tels que Toppi, Breccia ou Bataglia (excusez du peu!) suffit quasiment à lui seul à sortir un scénario d'une éventuelle banalité, au mieux.

 

Las ici, pour ma part, la sauce n'a pas pris. Maintenant, soyons honnêtes, si cette resucée (oui je sais elle est facile) de la pierre d'angle de la littérature gothique prend à mon goût trop de libertés avec le matériau d'origine pour que j'y adhère, elle n'est pas mauvaise, loin s'en faut et plaira probablement aux amateurs de récits d'épouvante classique moins tatillons que votre serviteur.



 


 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LA NUIT DES MALEFICES



 

C'est de qui ? Mark Wilkinson



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ? A la fin des années 60 les studios Trigon faisaient compétition avec ceux de la Hammer sur le créneau des films d’horreur de série B à faibles budgets, scénars sanguinolents et autres starlettes dénudées.

 

Pour ce film de possession satanique, devenu un classique du genre au fil des années, Wilkinson panache son instrumentation avec des choses diverses et variées comme un cymbalum et un Onde Marthenot qui créent une ambiance décalée de tension et de peur palpable au sein de cordes hystériques et percussions sourdes.

 

Si Wilkinson n’est pas un nom très connu de la musique de cinéma, son influence s’étendra néanmoins à des pointures à venir telles que Bernard Herrmann ou, plus proche de nous, Danny Elfman.

 

Score qui se démarque quelque peu de la production de l’époque de par son originalité musicale, Blood on satan’s claw est un accompagnement certes un brin old school mais assez lugubre pour accompagner cette variation draculesque. 







 

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8 avril 2024 1 08 /04 /avril /2024 08:54

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? ELRIC LE NECROMANCIEN.




 

C'est de qui ? Blondel, Cano & Secher




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat





 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? La capitale des Empereurs Dragons est tombée et son souverain déchu, le prince albinos, tente de noyer son désarroi dans les bouges des Jeunes Royaumes.

 

C’est la rencontre avec une jeune guerrière et Tristelune l’aventurier destiné à devenir son compagnon de fortune (enfin, si l’on peut dire!) qui va le ramener sur le chemin de l’aventure.

 

Chemin où il croise la reine de Jarkhor qui a besoin de lui pour se débarrasser d'une mystérieuse tour soudainement apparue aux abords de sa citée.



 

Une fois de plus, Arioch est derrière cet enchantement et c’est grâce à Stormbringer, la buveuse d’âmes, que le Melnibonéen se tirera de ce mauvais pas.



 

Cinquième tome de l’adaptation en BD de la saga culte de Michael Moorcock avec cette version d’une longue nouvelle qui voit arriver un nouveau dessinateur sur la série.

Ce dernier s’en sort avec les honneurs tant son style flamboyant est à la fois dans la continuité des tomes précédents mais aussi à la hauteur de l’univers baroque et épique d’Elric.



 

Après dans cette aventure tout va très vite, voire est un brin expédié malgré les 70 pages mais il est clair que l’on a pas le temps de s’ennuyer.

 

J’ai toujours eu plus de mal avec la saga d’Elric et son deus ex-machina que représente l ‘épée de l’anti-héros, aspect que l'on retrouve clairement ici.



 

Cela étant, rendons à César…, la version zen cases et bulles de l’oeuvre de Moorcock ne déçoit pas et attirera probablement même un nouveau lectorat sur une série phare du genre.



 

 

 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : BATTLEBORN



 

C'est de qui ? 2 steps from hell



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Une poignée de fois oui.



 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si je dois avouer que je ne suis pas un grand amateur du style parfois pompier (pour ne pas dire Zimmerien) du combo de Thomas Bergersen et Nick Phoenix (et des différents musiciens qu’ils emploient en fonction de leurs compositions), il faut reconnaître que cet opus, abreuvé qu’il est aux scores de genre de ces dernières années, ne démérite pas en accompagnement de fantasy dark comme l’est Elric (et sa version BD).



 

Les amateurs de Henry Jackman, de H. G . Williams ou encore de Martin Tillman, tous issus de chez Remote Control (studios du marteau piqueur cité en introduction) ne seront pas dépaysés : chœurs mixtes enflammés mais attendus, montées en puissance de cordes jusqu’à quasi saturation et rythmiques souvent pilonnées, j’en passe et des meilleurs. 



 

L’ensemble ne surprend guère, fatigue voire même au bout d’un moment, même s’il n’est pas mal composé. Du « score » fantasy lambda et efficace qui, donc, se prête bien à illustrer une quête mystérieuse et merveilleuse.








 

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28 mars 2024 4 28 /03 /mars /2024 13:55

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LA ROUTE




 

C'est de qui ? Larcenet


 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Dargaud


 

Déjà croisé sur le site? Oui.


 

Une planche: 

 

 

Ca donne Quoi ? A la lecture de l’adaptation de La Route par Manu Larcenet, je me suis souvenu pourquoi je n’avais jamais lu le roman -pourtant multi-récompensé- de Mc Carthy ni regardé son adaptation ciné par Hillcoat.



 

Le post-apo a tellement été surexploité depuis les premières oeuvres du genre (de celles que j’ai lu/vu je dirais que les premières étaient  “Je suis une légende”  et une de Stephen King dont j’ai oublié le titre) jusqu’à la hype Walking Dead (initiée par les séries B de Romero, rendons à César n’est ce pas), que je n’y adhère plus du tout.

 

Néanmoins, réduire le roman à ça ne serait pas lui rendre justice, les thèmes abordés étant, surtout, la relation père/fils dans une situation extrême et la nature humaine face à la dernière adversité.



 

On peut sans problème affirmer que Manu Larcenet a réussi à rendre ces deux aspects avec brio, tout comme, évidemment, l’oppressant décor de cette Amérique dévastée, polluée par des vents nocifs et envahie des ruines de l’ancien monde.

Les survivants sont rares et souvent féroces, voire cannibales. Le héros et son fils tentent de rejoindre l’océan en évitant au maximum les rencontres même si, inévitablement, certaines vont se produire et laisser des traces indélébiles.



 

Road-movie tragique plus que récit d’action, la Route trouve une véritable identité graphique sous la palette de Larcenet qui, tout comme dans son autre magistrale adaptation littéraire -le Rapport de Brodeck de Besson- opte pour des bichromies hautement  expressives traversées de rares touches de couleur.

 

On pourra tiquer sur une éventuelle répétitivité dans certaines séquences/planches mais rien qui ne vienne entacher la maîtrise de l’album. 




 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : COSMOGONIE



 

C'est de qui ? Penderecki



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ?  Presque 50 ans après sa création il est assez frappant de voir à quel point Kosmogonia est resté contemporain pour ne pas dire même d’avant-garde.

 

Porté par des chœurs mixtes imposants, dont les parties vont de la mélopée quasi religieuse aux chants d’opéra hystériques, ce long morceau d’une vingtaine de minutes capte son auditeur par l’opposition entre ses proportions épiques et son rythme fort  lent, voire hypnotique créant une sorte d’aura effrayante, qui rappellera aux cinéphiles éclairés les passages les plus  flippants du Shinning de Kubrick.

 

Contrepoint oppressant aux images de Larcenet, Kosmogonia l’accompagne avec tout l’effroi et l’emphase nécessaire.





 

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16 février 2024 5 16 /02 /février /2024 09:15

 

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE MEUNIER HURLANT




 

C'est de qui ? Dumontheuil




 

La Couv':


 



 

C’est édité chez qui? Futuropolis





 

Déjà croisé sur le site? Oui.




 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Nicolas Dumontheuil nous ramène ici avec bonheur dans l’univers complètement décalé de l’écrivain Aarto Paasilina où il s’était déjà aventuré il y a une poignée d’années pour le  très réussi Forêt des renards pendus.

 

Le Meunier Hurlant est encore plus loufoque, son héros est un illuminé épris de nature dont l’un des plaisirs dans la vie et d’imiter les animaux sauvages à grands renforts de cris et de mimiques.

 

Si ça a eu le don d’amuser au départ les habitants du patelin où notre homme est venu s’installer, et où il a retapé un vieux moulin, rapidement, les villageois vont prendre peur et finir par faire enfermer cet énergumène à l’asile.

 

Sans trop vous en dévoiler plus sachez qu’il s’échappera, trouvera l’amour, tentera de se venger de ses persécuteurs …le tout avec bien des péripéties.



 

Dépaysement garanti avec cette aventure nordique et bucolique qui oscille sans cesse entre comédie et tragédie avec, en trame de fond, la cruauté des hommes et leur rejet de tout ce qui ne correspond pas à une certaine norme et qu’ils ont tendance à vouloir ranger dans des cases, bien souvent au détriment de ceux qui sont différents.



 

Un mot évidemment sur la forme, Dumontheuil utilise à nouveau ici ses lavis et cette trichromie noire blanche et bistrée qui va bien aux paysages forestiers enneigés de la Finlande rurale.

Si la verve de Paasilina est un plaisir, sous les pinceaux de Dumontheuil c’est un régal!









 

 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : BRANDY FOR THE PARSON



 

C'est de qui ? J. Moross



 

La Couv':


 


 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.



 

On peut écouter ?

 

 


 

Ca donne Quoi ?  Cette B.o est une des premières de Georges Addison, annonciatrice d’une carrière aussi marquante que longue au cinéma, qui, si elle a un côté suranné manifeste, n’en reste pas moins riche à bien des égards.

 

Fort de sa formation initiale et de son expérience de professeur de composition, Addison puise savamment dans un répertoire classique sautillant ; il enchaîne des thèmes où les vents soufflent un air de fantaisie bientôt rejoints par cuivres et percussions plus imposants tout en gardant un certain humour musical.

 

C’est ce  coté à la fois désuet et primesautier qui m’a attiré pour écouter avec le Meunier Hurlant, la partition du compositeur britannique ajoutant au décalage de l’adaptation de Dumotheuil.





 

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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