16 septembre 2024 1 16 /09 /septembre /2024 07:46


 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? GROSSIR LE CIEL




 

C'est de qui ? Bouysse & Borris




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Delcourt 



 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le dessinateur.




 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ?  Je pense que pas mal de lecteurs, à force, deviennent exigeants pour ne pas dire difficiles.

C’est en tout cas le cas de votre serviteur, en BD déjà avec les milliers d’albums lus au fil de 4 décennies mais aussi, un plus récemment certainement, (et dû en partie à mon boulot de bibliothécaire) en roman.

 

Par exemple, pas plus tard que ce matin, deux auteurs pourtant réputés importants dans leurs domaines, me sont quasiment tombés des mains.



 

Malgré une bonne volonté manifeste, je n’ai pas réussi à dépasser la page 180 du quatrième volet de l’ambitieux projet d’Eric Emmanuel Schmitt qui consiste en 8 tomes gargantuesques à retracer l’Histoire de l’humanité.

Prenant comme postulat de départ un trio de héros immortel qui traversent le temps, l’auteur les fait côtoyer dans cette Lumière du Bonheur, les personnalités historiques des époques concernées à la manière quasiment d’un conte (et faisant fi donc d’un certain réalisme même si l’on est d’accord que le “genre” aidant on pourrait passer là dessus…mais non)

 

Bon, en étant -très- sévère, je dirais que j’avais presque l’impression de lire un épisode de Mickey à travers les âges, mais avec certes beaucoup plus de style mais, surtout, beaucoup (beaucoup!) plus de bla-bla.

 


 

Mais ne nous égarons pas trop et revenons à l’album du jour. J’ai lu les 3 derniers romans de Bouysse, l’Homme Peuplé ne m’a pas emballé et son diptyque en forme d’hommage/pastiche au western slash polar américain tient la route même si pas fondamentalement révolutionnaire.



 

Je pense que dans le cas de ce Grossir le Ciel, adaptation du roman du même nom, le passage en BD handicape pas mal le scénario.



 

On y suit Gus, un jeune gars taciturne qui vit avec son chien depuis que sa mère a abattu un père violent et alcoolique puis s’est pendue après sa sortie de prison.

 

Il côtoie un peu son voisin Abel avec qui les rapports sont étranges surtout depuis que Gus a entendu un coup de fusil un matin où il chassait et que le comportement de son voisin s’est altéré.

 

Arrivent là dessus des évangélistes dont une des membres a disparu…



 

Rien de bien original donc dans ce polar du terroir contemplatif, on manque un brin de repères quand à certains liens entre les protagonistes, leurs motivations et leur passé, même si la narration réussit parfois à éclairer une partie de ces pans et que Borris, dont on avait beaucoup aimé le boulot sur Lutte Majeure il y a fort longtemps, propose de belles compositions, notamment quelques séances muettes très “parlantes” et donne bien corps à l’ambiance glacée de la région où se déroule l’action.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE REVE DE CASSANDRE



 

C'est de qui ? P. Glass




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Unique collaboration entre Woody Allen et Phillip Glass sur ce film assez mineur du premier pour une partition plutôt réussie du second.

 

Loin des leitmotiv au piano solo qui font les belles heures de sa discographie perso, Glass utilise en effet  ici toute une batterie de cordes à qui il fait jouer des mélopées grondantes à l’unisson et dans un registre assez bas et n’hésites pas à ajouter même un peu de harpe et de hautbois de ci de là.

 

Le résultat est probant puisque toute la tension et l’intensité dramatique du film repose justement sur sa B.O.

 

Œuvre tout à fait écoutable en tant que telle, la musique de Cassandra’s Dream fait également un écrin sonore intéressant à l’atmosphère glaciale de Grossir le Ciel.

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12 septembre 2024 4 12 /09 /septembre /2024 07:22

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? L’AVENTURIER




 

C'est de qui ? Tota & Settimo




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat



 

Déjà croisés sur le site? Oui.




 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Pour écrire L’Aventurier Alessandro Tota est parti d’un texte inachevé d’Arthur Schnitzler que vous connaissez au moins indirectement puisqu’il est l’auteur de “La Nouvelle Rêvée” qui a inspiré le Eyes Wide Shut de Kubrick.



 

On est pas du tout dans le même registre ici puisque l’action de l’Aventurier se déroule dans l’Italie du début du XVI° siècle frappée par la peste qui permet à Anselmo Ringardi, dont la famille a été entièrement décimée, de s’enfuir du carcan qui l’étouffait.

 

Le voilà sur les routes côtoyant des malandrins qui profitent de la catastrophe, jusqu’à ce qu’il croise la route de Géronte, un homme vivant en autarcie dans son jardin palais et peut prédire la date de mort des gens.

Il tombe amoureux de la fille de Géronte mais ce dernier le considère indigne de l’épouser.

 

Au courant de son destin, Anselmo va mettre à profit l’année qui lui reste et, par le plus grand des hasards, se retrouver roi d’un pays et partir dans une guerre sanguinaire.

 


 

Fresque épique à laquelle le scénariste a dû inventer une fin en s’aidant des notes de l’auteur, l’Aventurier est une histoire captivante sur les choix qui mènent notre existence et le poids de la destinée fort bien enrobée dans un récit  médiéval qui emprunte au conte, traité ici de façon assez hallucinante, avec des pleines pages aux compositions travaillées et une narration originale.

On pense parfois à certains longs de Werner Herzog ou de Coppola …

 

Le trait d’Andréa Settimo qui a d’ailleurs bien évolué depuis que nous l’avons croisé ici, il y a presque une décennie, y est évidement pour beaucoup, glissant vers l’épure esthétique d’artistes comme Merwan ou Vives avec des personnages aux traits à la fois esquissés (parfois sans yeux) mais très expressifs et des décors baroques.



 

Au milieu de pas mal de sorties bien trop lambda à mon goût, voici une des belles surprises de cette rentrée BD.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est Quoi ? ALCHEMY

 

 

C'est de Qui ?   Third ear Band

 

 

La couv' 

 



 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Imaginez l’alchimie entre le free jazz, domaine de l’improvisation par excellence, et la musique médiévale européenne. Vous aurez alors peu ou prou une idée de ce que produisait Third Ear Band, combo éclectique qui sévit sporadiquement entre la fin des années 70 et le début des années 90.

 

Leur premier opus, entièrement acoustique, évolue en volutes hypnotiques avec des rythmiques aux percussions omniprésentes, des mélodies aux phrases qui peuvent sembler décousues, jouées par le hautbois, la viole, la flûte, et des incursions surréalistes et lointaines de guitare électrique.

 

Le concept est poussé assez loin mais reste fort dans son expressivité. 

 

 

Si les errances sonores de Third Ear Band peuvent parfois déstabiliser l’auditeur d’aujourd’hui, elles sont assez inventives et originales pour être utilisées comme B.O de ce conte halluciné. 








 

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10 juin 2024 1 10 /06 /juin /2024 08:19

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? ULYSSE




 

C'est de qui ? Pratt et Paladini




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Casterman





 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Pratt




 

Une planche: 


 


 

Ca donne Quoi ? Au début des années 60, alors qu’il sort du dessin de Ticonderoga, Hugo Pratt s’attaque pour le compte du Corriere dei Piccoli à l’illustration d’un des classiques parmi les classiques: l’Odyssée d’Homère.



 

Sobrement intitulée Ulysse, l’adaptation est signée Fabrizio Paladini (les textes ont été ensuite repris par Marco Steiner dont l’épouse Patrizia Zanotti assure la colorisation des dessins, le couple a beaucoup collaboré avec le papa de Corto ) et opte pour deux récits en alternance: l’interminable tentative de retour d’Ulysse à Ithaque et la quête de Télémaque pour retrouver son père tandis que les prétendants assiègent Pénélope de leurs voeux de remariage.

 


 

Pratt ne réalise pas ici une bande dessinée mais dessine des illustrations pour accompagner le texte. 

On pense pas mal au travail d’un René Follet par exemple, avec cette version destinée à la jeunesse qui permet de découvrir une version abrégée du pavé d’Homère, ici débarrassé de ses longues tirades poétiques un peu désuètes (si, si, je vous assure, réessayez de lire l’original si vous ne me croyez pas!).



 

Tous les épisodes marquants de l’oeuvre d’Homère sont cependant  bien là, et les amateurs du travail de Pratt prendront beaucoup de plaisir à découvrir cette réédition dans un format à l’italienne original qui trouvera naturellement sa place à côté par exemple des rééditions de Sandokan, déjà chez Casterman, ou de Fanfulla, chez Rue de Sèvres.





 

 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :IL GIGANTE DI METROPOLIS



 

C'est de qui ? A. Trovajoli



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Comme nombre de ses compatriotes compositeurs de l’époque, Morricone en tête,  Armando Travajoli a une activité des plus soutenue en cette période fertile pour le cinéma bis transalpin.

 

Rien que sur cette année 1961 il écrit pas moins de 7 scores, dont 3 pour des péplums et assimilés.

 

La B.O de ce Géant de Métropolis résonne d’accords issus du  répertoire classique habilement contrebalancés par des phrasés de violons et hautbois mystérieux et quelques effets sonores au xylophone et au thérémine.

 

L’aventure est le maître mot de la partition de l’italien qui va fort bien avec cette version de l’Odyssée.





 

 


 

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2 mai 2024 4 02 /05 /mai /2024 13:02

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? DRACULA. L’ORDRE DU DRAGON




 

C'est de qui ? Roi & Cannavo




 

La Couv':

 



 

C’est édité chez qui? Glénat



 

Déjà croisé sur le site? Oui pour Roi.



 

Une planche: 


 


 

Ca donne Quoi ? Je dois être un peu maso…ou trop confiant…ou un peu des deux.

Je m’explique: j’ai déjà probablement dit au milieu de ces plus de 3600 chroniques musicales que le Dracula de Bram Stoker était l’un de mes romans favoris, découvert à la prime adolescence et relu maintes fois.

 

Je sais que, dans la grande majorité des cas, lire ou voir une adaptation de Dracula me déçoit, à quelques notables exceptions près; le film de Coppola et son pendant graphique signée Mike Mignola, la version BD de Bess, le Nosferatu de Murnau -mais as son remake de Herzog et…c’est à peu près tout.

 

Alors me direz vous, pourquoi continuer à me flageller en lisant de nouvelles versions? Et bien parfois parce que j’espère une bonne surprise et d’autres, comme c’est le cas de l’album du jour, parce que je suis très amateur du style graphique. 

 

En effet, pour l'avoir croisé sur du Dylan Dog entre autre, je sais que le trait en noir et blanc uber expressif de Roi, directement hérité d'illustres prédécesseurs tels que Toppi, Breccia ou Bataglia (excusez du peu!) suffit quasiment à lui seul à sortir un scénario d'une éventuelle banalité, au mieux.

 

Las ici, pour ma part, la sauce n'a pas pris. Maintenant, soyons honnêtes, si cette resucée (oui je sais elle est facile) de la pierre d'angle de la littérature gothique prend à mon goût trop de libertés avec le matériau d'origine pour que j'y adhère, elle n'est pas mauvaise, loin s'en faut et plaira probablement aux amateurs de récits d'épouvante classique moins tatillons que votre serviteur.



 


 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LA NUIT DES MALEFICES



 

C'est de qui ? Mark Wilkinson



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ? A la fin des années 60 les studios Trigon faisaient compétition avec ceux de la Hammer sur le créneau des films d’horreur de série B à faibles budgets, scénars sanguinolents et autres starlettes dénudées.

 

Pour ce film de possession satanique, devenu un classique du genre au fil des années, Wilkinson panache son instrumentation avec des choses diverses et variées comme un cymbalum et un Onde Marthenot qui créent une ambiance décalée de tension et de peur palpable au sein de cordes hystériques et percussions sourdes.

 

Si Wilkinson n’est pas un nom très connu de la musique de cinéma, son influence s’étendra néanmoins à des pointures à venir telles que Bernard Herrmann ou, plus proche de nous, Danny Elfman.

 

Score qui se démarque quelque peu de la production de l’époque de par son originalité musicale, Blood on satan’s claw est un accompagnement certes un brin old school mais assez lugubre pour accompagner cette variation draculesque. 







 

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8 avril 2024 1 08 /04 /avril /2024 08:54

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? ELRIC LE NECROMANCIEN.




 

C'est de qui ? Blondel, Cano & Secher




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat





 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? La capitale des Empereurs Dragons est tombée et son souverain déchu, le prince albinos, tente de noyer son désarroi dans les bouges des Jeunes Royaumes.

 

C’est la rencontre avec une jeune guerrière et Tristelune l’aventurier destiné à devenir son compagnon de fortune (enfin, si l’on peut dire!) qui va le ramener sur le chemin de l’aventure.

 

Chemin où il croise la reine de Jarkhor qui a besoin de lui pour se débarrasser d'une mystérieuse tour soudainement apparue aux abords de sa citée.



 

Une fois de plus, Arioch est derrière cet enchantement et c’est grâce à Stormbringer, la buveuse d’âmes, que le Melnibonéen se tirera de ce mauvais pas.



 

Cinquième tome de l’adaptation en BD de la saga culte de Michael Moorcock avec cette version d’une longue nouvelle qui voit arriver un nouveau dessinateur sur la série.

Ce dernier s’en sort avec les honneurs tant son style flamboyant est à la fois dans la continuité des tomes précédents mais aussi à la hauteur de l’univers baroque et épique d’Elric.



 

Après dans cette aventure tout va très vite, voire est un brin expédié malgré les 70 pages mais il est clair que l’on a pas le temps de s’ennuyer.

 

J’ai toujours eu plus de mal avec la saga d’Elric et son deus ex-machina que représente l ‘épée de l’anti-héros, aspect que l'on retrouve clairement ici.



 

Cela étant, rendons à César…, la version zen cases et bulles de l’oeuvre de Moorcock ne déçoit pas et attirera probablement même un nouveau lectorat sur une série phare du genre.



 

 

 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : BATTLEBORN



 

C'est de qui ? 2 steps from hell



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Une poignée de fois oui.



 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si je dois avouer que je ne suis pas un grand amateur du style parfois pompier (pour ne pas dire Zimmerien) du combo de Thomas Bergersen et Nick Phoenix (et des différents musiciens qu’ils emploient en fonction de leurs compositions), il faut reconnaître que cet opus, abreuvé qu’il est aux scores de genre de ces dernières années, ne démérite pas en accompagnement de fantasy dark comme l’est Elric (et sa version BD).



 

Les amateurs de Henry Jackman, de H. G . Williams ou encore de Martin Tillman, tous issus de chez Remote Control (studios du marteau piqueur cité en introduction) ne seront pas dépaysés : chœurs mixtes enflammés mais attendus, montées en puissance de cordes jusqu’à quasi saturation et rythmiques souvent pilonnées, j’en passe et des meilleurs. 



 

L’ensemble ne surprend guère, fatigue voire même au bout d’un moment, même s’il n’est pas mal composé. Du « score » fantasy lambda et efficace qui, donc, se prête bien à illustrer une quête mystérieuse et merveilleuse.








 

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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