7 mars 2023 2 07 /03 /mars /2023 15:42

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LA CHAMBRE DES OFFICIERS



 

C'est de qui ? P. Charlot & A. Grand



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Grand Angle

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Charlot.




 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?Les Gueules Cassées forment une page tragique de notre Histoire, élément marquant d’un conflit déjà traumatisant et hors normes qui ont connu un regain d'intérêt ces dernières années notamment grâce au très réussi Au revoir là Haut de Lemaître, lui aussi adapté en BD. 

 

Pourtant quelques années auparavant, Marc Dugain, pour son premier roman, écrit en un temps record, narrait l'histoire poignante de son grand père, gradé du Génie qui, alors que la Grande Guerre n’en n’est qu’à ses balbutiements, va être victime de l’explosion d’un obus qui lui emporte la moitié du visage.



 

Finie avant même d’avoir commencé, sa guerre va être toute autre, dans l’enceinte d’un hôpital militaire où, avec d’autres défigurés comme lui, il va réapprendre à vivre, nouer des amitiés et préparer son retour dans la vie normale.

 


 

Aujourd’hui Philippe Charlot s’attache à adapter en BD cette Chambre desd officiers, dont il parvient à rendre l’émotion et la tragédie, tout en coupant forcément un peu dans le texte de Dugain (mais le roman d’origine est relativement court cela dit).



 

Le style de Grand, semi réaliste coloré et un peu axé jeunesse rend l’album accessible à un public large, notamment les jeunes lecteurs, pour qui l’histoire de cette gueule cassée fournira un devoir de mémoire toujours indispensable dans notre époque incertaine.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :L’ADIEU AUX ARMES



 

C'est de qui ? M. Nascimbene



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

Ca donne Quoi ? 25 ans après le film de Borzage avec Gary Cooper, King Vidor (qui remplace au pied levé un John Houston en désaccord avec David Selznick) retrouve sa vedette de Duel au Soleil, pour cette nouvelle adaptation d’Hemingway.

 

C’est Mario Nascimbene, auréolé des récents Barefoot Comtessa et Alexander the Great,  qui est derrière le pupitre et qui, face à l’extravagance de la production, Selznick ayant quelque peu décidé d’occulter le côté récit de guerre pour se concentrer sur le spectacle, fait de son mieux pour sauver les meubles.

 

S' il inclut des percussions typiquement martiales, le compositeur n’hésite pas à agrémenter de passages au cordes très inspirés quoi que parfois un brin mélo.

 

Le drame est de mise dans ses thématiques et l’ensemble fait partie des canons holywoodiens du genre. L’échec plus ou moins annoncé du long métrage marquera la fin de la carrière du producteur nabab mais permettra à Nascimbene de continuer à pouvoir travailler avec les plus grands.

 

Une B.O luxuriante qui ajoute au côté très  humain de cette BD de guerre.






 

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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 13:45


 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? L’ENFER DE DANTE



 

C'est de qui ? P & G Brizzi



 

La Couv':

 

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Les jumeaux Brizzi se sont depuis quelques années, en BD, spécialisés dans les adaptations d’oeuvres littéraires, que ce soit de manière classique comme avec Céline, ou dans l'illustration de texte (l’Ecume des jours de Vian).

 

Ici, après s’être frottés -avec réussite!- à Balzac, ils choisissent la difficulté en s’attaquant au monument qu’est l’Enfer de Dante, faisant pour l’occasion une infidélité à Futuropolis pour les éditions Daniel Maghen.



 

Pour ceux qui ne seraient pas familier du propos, Dante, abattu par la disparition de Béatrice, son aimée, va être guidé par l'âme du poète Virgile au travers des 9 cercles de l’Enfer afin de retrouver sa chère et tendre.




 

Mélangeant les parties cases/bulles et des pleines pages parfois muettes, ils s‘approprient avec maestria le texte d’origine (dans lequel ils ont cependant dû opérer quelques coupes, faute de se retrouver à avoir à dessiner des centaines de pages de plus que les 150 qu’ils nous offrent déjà).

 

Les détails des décors et la puissance du “bestiaire” n’ont d’égal que l’expressivité des visages des protagonistes qu’ils soient humains ou non.

 


 

On les savait déjà capables de manier avec talent le noir et blanc et les niveaux de gris mais ils passent à mon sens ici un cap -peut être diablement (!!) inspirés par leur sujet- et s’inscrivent dans la grande tradition des maîtres du genre, de Doré à Wrightson en passant par Gianni.

 

On pense même parfois sur certaines cases au Prince Valiant, chef d’oeuvre du médium, lui aussi pourtant hybride dans sa forme, de Hal Foster.



 

Si je ne devais émettre qu’un bémol concernant l’album se serait sur le choix du papier glacé, qui, à mon sens met un peu moins en valeur le trait imparable des frères Brizzi mais n’enlève rien à la beauté et à la réussite de leur adaptation.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :LA SORCIERE



 

C'est de qui ? M. Korven



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Lalo Schifrin aimait à dire que la B.O fait 70% du film. Et en effet, combien de longs métrages célèbres doivent en grande partie leur réussite à un thème et/ou une ambiance musicale ? De Star Wars à Il était une fois dans l’Ouest en passant par Le Parrain, 2001 ou Easy Rider, certains films ne seraient définitivement pas les même avec une autre B.O.

 

Mark Korven, enfant du rock et du jazz, connaît bien ses classiques et sait aller pêcher ses influences là où il faut. Pour mettre en musique ce fils fantastique se déroulant dans l’Amérique du XVII° siècle où une famille de colons isolée va être la proie d’une sorcière, le canadien fait appel au spectre de Ligeti et de Bartok mais c’est surtout l’ombre de Penderecki qui plane sur pas mal de pistes.

 

Combinant des voix éthérées quand elles ne semblent pas possédées à des stries de cordes parfois redoutables et des percussions quasi tribales, le compositeur livre une B.O habitée et entêtante, parfois extrême, parfois trop référencée mais d’une rare puissance évocatrice. Les 70% sont amplement remplis…dommage que les 30 autres aient fait défaut!

 

En tout cas, avec la superbe version de l'Enfer de Dante, c'est du pain béni!






 

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14 janvier 2023 6 14 /01 /janvier /2023 16:47

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE MEILLEUR DES MONDES



 

C'est de qui ? Fordham



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Philéas

 

 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans une société futuriste en apparence idéale où les humains sont classés selon des castes aux rôles et fonctions bien définis, où chaque être est conditionné avant même sa naissance, dans des tubes,  à assumer les tâches  et la place qui lui sont attribuées, un homme va tenter de sortir du carcan formaté.

 

A la faveur d’un voyage dans la partie du monde restée à l'état “sauvage” il va ramener avec lui un jeune homme, fils caché d’un dirigeant, qui a appris à lire grâce à Shakespeare et va réaliser à quel point l’humanité s’est perdue.



 

Dire que quasiment un siècle après sa création Le Meilleur des Mondes de Huxley traite de thèmes toujours douloureusement d’actualité révèle de l’aphorisme.

 

Eugénisme, lutte des classes, lâché-prise face aux dirigeants,  refus de faire face à la réalité via la recherche du plaisir sous quelque forme que ce soit, ce récit de SF coche beaucoup (trop?) de cases de nos sociétés d’aujourd’hui mais, pour le coup, se révèle une lecture des plus salutaire

 

Graphiquement, Fordham, pour sa troisième adaptation littéraire en BD (dont Gatsby déjà chez Philéas), opte pour un style semi réaliste épuré qui donne une nouvelle fraîcheur au texte d’Huxley et pourra -faisons en le voeu pieux en tout cas!- attirer un lectorat pas forcément enclin à aller vers le roman d’origine.





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :EUPHORIA SAISON 2



 

C'est de qui ? Labyrinth



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.



 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Avant de signer les B.O des deux saisons de la série à succès Euphoria, Timothy McKenzie, alias Labyrinth, s’est fait un nom dans l’élecro-pop en collaborant entre autre avec Sia.

 

Avec un sens de la prod et de la mélodie certains, le britannique creuse ici un peu plus la veine de ce qu’il a proposé dans la saison 1, à savoir toujours ces atmosphères instrumentales appuyées et évolutives, avec des tempos qui font les montagnes russes  où il pose (trop?) souvent sa voix haut perchée.

 

A l’image de la série, la musique d’Euphoria est  à la fois référencée et inventive, elle surprend souvent son auditoire et, à l'exception de quelques pistes, ne s'écoute pas forcément bien en tant que telle.



 

Par contre, comme B.O de la vision de Fordham du Meilleur des Mondes, c’est assez clinique et barré pour compléter le nouveau tableau dystopique. 





 

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3 janvier 2023 2 03 /01 /janvier /2023 14:53

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE FEU AUX ENTRAILLES



 

C'est de qui ? Manara adapte Almodovar



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui au moins pour Manara



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Je dois avoir 14/15 ans quand je découvre, quasiment en même temps le Déclic de Manara et le cinéma de Pedro Almodovar via Attache-Moi puis un ou deux autres longs.

Si la BD de l’italien me marque plus que les films de l’espagnol, il est clair que les deux univers ont des thématiques et des obsessions en commun.



 

Il n’est donc pas étonnant que le dessinateur - qui a déjà mis en images deux scénarios d’un autre grand cinéaste en la personne de Fellini- se soit attelé à un scénario de jeunesse d'Almodovar, ce Feu aux entrailles donc, où l’on retrouve d’ailleurs quelques similitudes avec le Déclic cité plus haut, ne serait-ce que le fantasme de la Madame Tout le Monde qui devient la pire des nymphomanes.



 

Ici foin de docteur sadique, c’est un commerçant asiatique habitant Madrid qui, à sa mort, se venge des femmes qui ont parcouru sa vie.

Nous avons donc droit à une poignée de scènes souvent fort érotiques mais sans véritable fil conducteur si ce n’est le délire sensuel 

 



 

Paru en France il y a tout juste trente ans, rapidement devenu introuvable, l’album est réédité aujourd'hui par Glénat et témoigne de l’audace d’un jeune Almodovar déjà pétri de tout ce qui fera la renommée d’une grande partie de  sa filmographie, comme de la maîtrise d’un Manara fort à l’aise dans ce ballet voluptueux et érotique complètement débridé.

 

Les amateurs complétistes de l’un ou l’autre apprécieront.








 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :LO SCEICCO BIANCO



 

C'est de qui ? N. Rota



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Lo sceicco bianco est historique –cinématographiquement parlant of course- à plus d’un titre. 

 

Premier film pour Felini seul derrière la caméra et première B.O composée pour le réal’ par Nino Rota qui va devenir son fidèle collaborateur. Dans cette comédie enlevée, outre des « têtes » chères à Fellini, Giuletta Masina son épouse ou encore Alberto Sordi (très bon l’année suivante dans I Vitelloni ), on trouve déjà des thèmes qui lui seront familiers :  la critique de la religion, les amoureux volages, la comédie de mœurs…et surtout une certaine liberté dans la réalisation et la narration.



 

Autre constante du cinéma Fellinien, la musique de Rota, est déjà en substance tout ce qu’elle développera par la suite : humour fin, détournement de musiques populaire (du cirque notamment), thèmes légers mais jamais faciles, Rota qui a fait ses classes auprès de pointures comme Copland, Gershwin ou Porter (excusez du peu) sait comme personne marier les genres et passer du rire aux larmes avec la plus désarmante des facilités.

 

 

Une B.O peu connue mais ô combien classe qui met l’accent sur la comédie de ce Feu aux Entrailles.






 

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29 décembre 2022 4 29 /12 /décembre /2022 13:24

LA BD:




 

C'est quoi ? DINGO QUICHOTTE


 

C'est de qui ? Vitaliano et Sciarrone


 

La Couv':


 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Non


 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Et de trois! Après Dracula et Duckenstein, j’ai eu l’occasion de lire ce Dingo Quichotte, sorte de réécriture moderne du roman de Cervantes.


 

Don Quichotte est typiquement, probablement même plus que les deux cités ci dessus, le genre d’oeuvre que tout le monde pense connaître mais que peu ont lu, si ce n’est par bribes pendant le cursus scolaire.


 

Si j’avais un peu tiqué sur certaines libertés prises dans les adaptations précédentes, là on se retrouve tout de même fort éloigné de l’intrigue d’origine avec des éoliennes en guise de moulins qui se transforment en robots!

 

Du coup j’ai moins apprécié ma lecture mais, une fois encore, le public jeunesse y trouvera son compte, comme ce fut le cas de mon cadet qui a beaucoup aimé que ce soit le rythme, l’humour comme l’aventure en général.


 

Mention très bien par contre à la partie graphique, l’artiste italien Claudio Sciarrone prouvant, comme ses compatriotes responsables des autres albums, qu’il maîtrise le style Disney sur le bout des doigts et sait marier les influences d’hier avec la dynamique d’aujourd’hui; en même temps, après plus de 30 ans à bosser pour les studios aux grandes oreilles, le contraire eût été étonnant.





 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi :FANTOMES EN FETE


 

C'est de qui ? D. Elfman


 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui


 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si l’on s’est beaucoup intéressé aux grands succès de sa carrière on a finalement assez peu couvert les débuts de Danny Elfman.

Et c’est d’autant plus dommage que la décennie qui l’a vue s’imposer peu à peu au cinéma est également l’une de celle qui recèle les choses les plus intéressantes.

En effet, fort de déjà deux collaborations avec celui qui allait devenir son réal fétiche – Tim Burton- Elfman en est encore à rechercher ce qui va définir son style.

 

Dans cette comédie américaine où Richard Donner adapte le Conte de Noel de Dickens (tiens encore un conte), Elfman reprend les formules qui ont tant plus sur Pee Wee et, surtout, Beetlejuice : chœurs enfantins qui semblent tout droit sortis d’une chorale  d’halloween de noël, cuivres et cordes virevoltants dignes d’une bande son classe de film d’animation et parodie des B.O d’épouvante old school.

 

En substance ce sont déjà les thèmes de Batman (l’année suivante) ou encore Edward aux mains d’argent qui prennent forme ici et entendre le compositeur faire preuve d’une fraicheur encore intacte est un vrai plaisir, surtout pour lire ce Dingo Quichotte actualisé.





 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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