21 décembre 2022 3 21 /12 /décembre /2022 10:13

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY



 

C'est de qui ? E. Corominas adapte O. Wilde



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? D. Maghen

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Le portrait de Dorian Gray, seul roman d'Oscar Wilde, est l'un de mes livres de chevet, en tant qu'oeuvre qui marie le fond et la forme avec une rare réussite.

Si elle a connu quelques versions en BD, celle de Corominas, déjà chez Daniel Maghen, parue il y a tout juste 10 ans, est sans aucun doute la plus aboutie esthétiquement et niveau adaptation. 



 

Pile à temps pour être déposée au pied du sapin, voilà que l’éditeur nous propose le roman dans son intégralité, avec une nouvelle traduction en plus (excusez du peu!), agrémenté de nombreuses illustrations tirées en grande partie de la BD: cases agrandies, recadrage de planches mais aussi de dessins inédits.

 

Présenté dans un grand format de plus de 300 pages à la présentation soignée, avec dos cousu et apier de qualité,  l’album fait honneur au texte de Wilde.

 

  

 

Que ce soient les personnages plus expressifs et réussis les uns que les autres, les décors et paysages victoriens  détaillés et agréables, les changements de couleur au fur et à mesure de l'évolution de l'intrigue, les compositions et trouvailles graphiques, on (re) découvre sous le pinceau de l'artiste espagnol; avec un plaisir non dissimulé; ce roman qui n’a pas pris une ride (comme son héros!) et on a du mal à reposer l'album avant de l'avoir terminé. 

 

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7 novembre 2022 1 07 /11 /novembre /2022 09:04




 

LA BD:





 

C'est quoi ? POCAHONTAS



 

C'est de qui ? P. Prugne



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Daniel Maghen

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? En 1607, l’Angleterre conquérante, alors en perte de vitesse sur ses rivales européennes, envoie trois navires coloniser le Nouveau Monde.

 

C’est sur les rivages où vivent notamment les Amérindiens Powhatans que débarquent soldats et colons qui commencent à construire un fort.

 

La rencontre entre les deux ethnies, méfiantes au départ, va vite tourner à l’affrontement, attisé par la cupidité et la bétise des européens.

 

Et ce ne sont hélas pas les efforts du capitaine John Smith ni de la fille du chef des Powhatans, la jeune Pocahontas, qui arriveront à éviter la tragédie.



 

Continuant sa fort belle série sur les indiens d’Amérique du Nord, Patrick Prugne s’attaque, pour ce 6° album, à la légende de Pocahontas, rendue célèbre par la version Disney il y a …27  ans déjà !

 

Le scénariste s’attache à une version moins hollywoodienne/bon enfant de l’histoire, se basant notamment sur le récit de John Smith et réussit à la fois à s’approprier la légende mais aussi à rendre encore plus probant la thématique de l’homme blanc envahisseur avide et cruel.

 

La grande réussite de l’album est, comme pour les précédents, sa magnifique partie graphique, aux paysages bucoliques criants de vérité sous les pinceaux de Prugne.

Si le bestiaire est un peu moins fourni que sur certains des tomes déjà parus, le casting est varié et le scénario donne l’occasion à l’artiste de livrer de très belles planches.

 

Présenté dans le grand format -dont les éditions Maghen sont coutumières- qui permet d’apprécier le travail de Prugne à sa juste valeur, l’album est complété par un joli cahier graphique.

 

Amateurs de grands espaces et de westerns, voici une oeuve de plus à mettre dans votre bibliothèque.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :LE BISON BLANC



 

C'est de qui ? J. Barry



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Dans le score de ce western qui est en quelque sorte une adaptation de Moby Dick, on retrouve déjà les prémisses, bien des années avant, de ce que sera le score de Danse avec les loups. 



 

Des cordes luxuriantes, des cuivres plaintifs, l'ambiance est néanmoins plus sombre et introspective sur ce Bison Blanc, les passages au violoncelle et à la trompette donnent le ton, et la couleur de l'ensemble tombe souvent dans une certaine dissonance bienvenue et originale. 

 

Barry expérimente et le résultat est probant, cerise sur le gateau, sa partition, exacerbe le côté tragique et beau de l'aventure de Pocahontas et John Smith version Prugne.





 

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24 octobre 2022 1 24 /10 /octobre /2022 08:08

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LA DISPARTION DE JOSEF MENGELE.

 

 

C'est de qui ? Matz & Mailliet

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Les Arènes

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Matz

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? En pleine débâcle de l’Allemagne nazie, le docteur Mengele, médecin d’Auschwitz responsable, entre autres horreurs, de la mort de milliers de juifs, embarque pour l’Amérique du Sud où nombre de ses congénères se sont déjà réfugiés.

 

Sur place, avec en ligne de mire une hypothétique renaissance du reich, le scientifique va devoir se fondre dans le décor et exécuter entre autres des travaux agricoles, frayant avec d’autres expatriés revanchards.

Mais bientôt il va être traqué par les descndants de déportés et rien moins que le Mossad.

 

 

 

Monté en suite de séquences dans les années d’après-guerre et de flashbacks dans les camps (chaque époque ayant ses teintes de couleurs), l’adaptation du roman d’Olivier Guez par Matz se lit comme un thriller politique tout en tension.

Si d’aventure celle de l’ex nazi pourrait émouvoir le lecteur, les flashbacks sur ses exactions dans les camps remettront vite les pendules à l’heure.

 

 

Quelle que fut la déchéance de Mengele, ses rapports avec ses femmes et ses enfants, légitimes ou non, ce n’est rien à l’aulne des crimes de guerre commis, ce que Matz souligne toujours justement.

 

 

Graphiquement le trait de Mailliet, dans la (noble) lignée de celui d’un Pratt ou d’un Pellejero (avant que ce dernier singe le premier pour les besoins d’une reprise forcément un brin mercantile), est un vrai atout pour cette version en BD, le dessinateur apportant une touche d’originalité via un style graphique qu’on attendait pas forcément sur le genre aux couleurs magnifiques.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :VOYAGE AU PAYS DE LA PEUR

 

 

C'est de qui ? R. Webb

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? A l'époque de sa toute puissance -ou presque- à Hollywood, Orson Welles fait la pluie et le beau temps à l'usine à rêves sur les projets sur lesquels il est impliqué.

 

Pour ce film d'espionnage il implique donc divers artistes de son entourage dont Roy Webb, alors en contrat chez RKO et qui va entamer avec Journey Into Fear une fructueuse série de films noirs.

 

 

Et effectivement ses compositions pour ce long métrage - fort moyen au demeurant – font preuve d'une finesse et d'une palette de nuances qui enrichissent et intensifient le suspense comme les passages plus dramatiques.

 

Utilisant avec minutie les corps d'instruments, Webb sait se faire discret quand c'est nécessaire laissant sa partition respirer pour mieux relever les images à des moments cruciaux.

 

 

 

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22 octobre 2022 6 22 /10 /octobre /2022 09:54

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? DRACULA EDITION DEFINITVE

 

 

C'est de qui ? Bess

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Il y a 3 ans de ça George Bess se frottait au Dracula de Bram Stoker pour un résultat réjouissant.

Glénat propose en cette fin 2022 une version augmentée de l’album avec, outre quelques pages de recherches graphiques en fin de volume, l’adaptation -toujours signée Bess- de la nouvelle l’Invité de Dracula, écrite par Stoker mais dont l’auteur n’était pas assez satisfait pour l’inclure à son chef d’œuvre.

 

Reste que Bess en livre une adaptation graphiquement impeccable, aussi expressive que détaillée, et qui rend tout l’efrroi du texte d’origine (racontant la première rencontre entre Jonathan Harker et le monde du  surnaturel).

 

Voici ce que l’on disait du Dracula lors de la sa sortie.

 

 

Bess opte pour un noir et blanc expressif et réaliste, dans un style réaliste à la fois old school et hors du temps qui retranscrit à merveille toute l'horreur gothique, la sensualité et la tragédie du matériau d'origine. Sa mise en page et ses choix graphiques et narratifs sont impeccables, sa ré-écriture du style épistolaire du roman est fournie sans jamais être trop chargée et, à quelques infimes exceptions près, tout est là !

 

Allez, si je devais émettre une seule réserve sur ce magnifique travail c'est le choix, à certains moments de proposer un fond de page style décor abstrait photoshoppé qui jure quelque peu avec la beauté du trait de l'artiste.

 

 

L'histoire me direz-vous ? Si vous avez la chance de la découvrir, je ne vais pas trop vous la spoiler, je vous dirais juste que c'est celle d'un comte vampire de Transylvanie qui fait l'acquisition de propriétés dans le Londres Victorien, afin de propager le mal dans la capitale britannique, et du groupe d'hommes et femmes valeureux qui va lui tenir tête (oui, je sais, j'ai synthétisé au maximum!).

 

 

Et, du coup, je rajouterai que vous avez encore plus de chance de découvrir Dracula conté par Georges Bess !

 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :PARTITA

 

 

C'est de qui ? K. Penderecki

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Ce sont les similitudes de certaines mélodies, d'arrangements et autres atmosphères avec son contemporain Wojciech Kilar qui m'ont fait au départ m'intéresser à l’œuvre de Penderecki, en marge de celles, que nous évoquions il y a fort peu, utilisées au cinéma et pas toujours représentatives de l'étendue du talent du compositeur.

 

Celle qui nous intéresse présentement n'est, je vous l'accorde, pas d'une approche facile, et s'adresse à l'auditeur averti, amateur, ou, plus simplement, à celui qui va faire confiance au conseil du maître des lieux !

 

Violoncelles d'outre tombe, carillon frénétiques, basse et guitare électrique, cymbales malmenées, cuivres torturés... si les dissonances, et autre notes asynchrones ne rendaient pas déjà la pièce assez étrange comme cela, l'instrumentation panachée de Penderecki finit de faire de cette Partita une œuvre qui met mal à l'aise et a probablement été une source d'inspiration pour la génération de compositeurs de musiques de films actuelle, celle de la branche des Jed Kurzel, des Johann Johannsson et autres Hildur Guonadottir (comme il l' a été pour celle des films d'horreur des années 70 et 80).

 

Gageons que si ils avaient existé à l'époque Penderecki auraient utilisé lui aussi les sons de drones chers aux cœurs des artistes ci dessus.

 

Toujours est-il que la noirceur et le sentiment de malaise contant de cet opus fait un contrepoint idéal à la version inspirée de Georges Bess du roman mythique de Bram Stoker !

 

 

 

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10 octobre 2022 1 10 /10 /octobre /2022 15:39

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? SHIBUMI

 

 

C'est de qui ? Perna et Hostache

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Les Arènes

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, les 2.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Nicholaï Hel est l’archétype du parfait tueur à gages. Né et élevé en orient, initié au jeu de GO et à ses « applications » philosophiques sur l’existence, il a survécu entre autres à la destruction d’Hiroshima et aux interrogatoires musclés des services secrets américains.

 

Après s’être vengé de ses tortionnaires et avoir roulé sa bosse dans le monde entier il goute à une retraite quasi mystique dans la campagne française aux cotés de sa concubine.

 

 

C’est l’arrivée d’une jeune femme, fille d’un ami de Hel et survivante de l’élimination d’un groupuscule israélien par la Mother Company, une organisation qui opère en sous-marin sur l’échiquier international, qui va pousser notre héros à sortir de ses retranchements.

 

Si l’adaptation d’un roman culte signé d’un auteur à l’aura mystérieuse vous décontenance un peu ne soyez pas étonné, l’œuvre originale est tout aussi étrange, mélangeant avec science roman d’espionnage à la James Bond, récit initiatique et analyse socio-politique du Monde et de la politique.

 

Pat Perna et Jean Baptiste Hostache, deux auteurs parmi les plus intéressants et originaux de leur génération, que nous avons déjà croisé avec plaisir dans ces pages, livrent une version rythmée et tout aussi prenante de ce Shibumi, au scénario bien dosé et dans un style graphique racé cousin de celui d’un Mathieu Bonhomme, d’un Blain, d’un Alary voire même d’un Brüno parfois.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE CHASE

 

 

C'est de qui ? T. Mayuzumi

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Alors qu’ailleurs dans le monde l’année 1958 est synonyme de sorties prestigieuses pour le film noir : Sueurs Froides et la Soif du Mal aux States, Ascenseur pour l’échafaud chez nous, Yoshitaro Nomura propose un polar japonais à contrepied de ce qui se fait dans le genre.

 

Mystérieux jusqu’à l’hypnose parfois, volontiers contemplatif, sur une histoire assez lambda le film -un peu comme la BD du jour- se joue des codes pour aller fureter du coté d’autres thématiques : chronique sociale, comédie de mœurs.

 

Seule la musique est bien ancrée dans le noir, avec des accents Hermmaniens évidents quoique bien abordés.

Sur une rythmique qui flirte avec le jazz, les cordes jouent sur la tension, appuyant presque outrageusement les séances de suspense, poussant le vice à transformer l’atmosphère parfois.

 

Si un brin old school pour vraiment collet tout du long avec Shibumi, le décalage crée entre les médias s’est révélé très intéressant.

 

 

 

 

 

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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