28 mars 2024 4 28 /03 /mars /2024 13:55

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LA ROUTE




 

C'est de qui ? Larcenet


 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Dargaud


 

Déjà croisé sur le site? Oui.


 

Une planche: 

 

 

Ca donne Quoi ? A la lecture de l’adaptation de La Route par Manu Larcenet, je me suis souvenu pourquoi je n’avais jamais lu le roman -pourtant multi-récompensé- de Mc Carthy ni regardé son adaptation ciné par Hillcoat.



 

Le post-apo a tellement été surexploité depuis les premières oeuvres du genre (de celles que j’ai lu/vu je dirais que les premières étaient  “Je suis une légende”  et une de Stephen King dont j’ai oublié le titre) jusqu’à la hype Walking Dead (initiée par les séries B de Romero, rendons à César n’est ce pas), que je n’y adhère plus du tout.

 

Néanmoins, réduire le roman à ça ne serait pas lui rendre justice, les thèmes abordés étant, surtout, la relation père/fils dans une situation extrême et la nature humaine face à la dernière adversité.



 

On peut sans problème affirmer que Manu Larcenet a réussi à rendre ces deux aspects avec brio, tout comme, évidemment, l’oppressant décor de cette Amérique dévastée, polluée par des vents nocifs et envahie des ruines de l’ancien monde.

Les survivants sont rares et souvent féroces, voire cannibales. Le héros et son fils tentent de rejoindre l’océan en évitant au maximum les rencontres même si, inévitablement, certaines vont se produire et laisser des traces indélébiles.



 

Road-movie tragique plus que récit d’action, la Route trouve une véritable identité graphique sous la palette de Larcenet qui, tout comme dans son autre magistrale adaptation littéraire -le Rapport de Brodeck de Besson- opte pour des bichromies hautement  expressives traversées de rares touches de couleur.

 

On pourra tiquer sur une éventuelle répétitivité dans certaines séquences/planches mais rien qui ne vienne entacher la maîtrise de l’album. 




 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : COSMOGONIE



 

C'est de qui ? Penderecki



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ?  Presque 50 ans après sa création il est assez frappant de voir à quel point Kosmogonia est resté contemporain pour ne pas dire même d’avant-garde.

 

Porté par des chœurs mixtes imposants, dont les parties vont de la mélopée quasi religieuse aux chants d’opéra hystériques, ce long morceau d’une vingtaine de minutes capte son auditeur par l’opposition entre ses proportions épiques et son rythme fort  lent, voire hypnotique créant une sorte d’aura effrayante, qui rappellera aux cinéphiles éclairés les passages les plus  flippants du Shinning de Kubrick.

 

Contrepoint oppressant aux images de Larcenet, Kosmogonia l’accompagne avec tout l’effroi et l’emphase nécessaire.





 

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28 novembre 2023 2 28 /11 /novembre /2023 08:03

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? NOTRE DAME DE PARIS



 

C'est de qui ? G. Bess



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Jusqu’à quelles extrémités est-on prêt à aller par amour, par jalousie, par déception?

C’est, en filigrane, le thème de cet uber-classique de la littérature française qu’une immense majorité ne connaît qu’au travers de la version outrageusement  édulcorée de Disney voire -pire- la comédie musicale cringe d’il y a …25 ans déjà!

 

Et c’est ce qui ressort de cette adaptation signée de la main du grand Georges Bess qui, après Stoker et Shelley, s’attaque à un autre grand auteur en la personne de Victor Hugo.



 

On retrouve donc bien, dans le Paris du XV° siècle, le pauvre Quasimodo sourd et quasi bestial, plus proche de l’animal que de l’homme mais au coeur et à la fidélité au moins aussi grands que sa bosse; l'archidiacre Frollo dévoré par la concupiscence et torturé par sa condition jusqu’à en éprouver une haine fatale pour la belle et sauvage Esmeralda, victime des hommes, à commencer par le bellâtre Phébus qui n’avait à l’esprit que de profiter du corps de la gitane.

 


 

Bess rend à l’oeuvre sa dimension tragique et gothique, mettant en exergue des thématiques toujours d’actualité et une histoire éternelle.

 

Comme le bon vin, l’artiste se bonifie avec l’âge et, peut être plus encore que sur ses deux précédents opus, il propose ici des compositions picturales magnifiques avec un travail sur les noirs et les blancs digne des grands de la discipline (je pense notamment aux auteurs italiens et espagnols du siècle dernier).

 

Si, là encore comme sur les deux précédentes adaptations, j’ai regretté quelques ajouts informatiques à mon avis peu nécessaires (essentiellement sur des fonds et des trames), c’est clairement un des plus beaux albums de cette année, qui, espérons, le (mais je n’y crois pas trop cela dit!) en motivera certains à découvrir le magnifique texte d’origine, forcément raccourci ici. 







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :SYMPHONY N°3



 

C'est de qui ? K. Penderecki



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Pionnier de la musique avant-gardiste en Europe, l’oeuvre du compositeur polonais Krzysztof Penderecki a beaucoup été utilisé  au cinéma et par, excusez du peu, des pointures comme Stanley Kubrick ou Martin Scorcese.

 

Adepte à la fois du sérialisme et de la musique minimaliste ses compositions sont en effet souvent aussi difficiles d’accès qu’ expressives car pleines de tensions (au deux sens du terme!) et de suspense.



 

Il écrit ici pour un nombre très important d'instruments qui, sur certains passages, jouant à l'unisson, en canon ou, au contraire sur des thèmes décalés, provoquent des effets dramatiques et imposants.



 

Probable que ce Notre Dame de Paris en BD se serait accommodé d’une B.O plus classique pleine de romantisme et de bons sentiments, mais avec cette symphonie empreinte d’un élan dramatique et pleine d’un suspense constant ce n’en n’a été qu’une meilleure lecture. 






 

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22 octobre 2022 6 22 /10 /octobre /2022 09:54

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? DRACULA EDITION DEFINITVE

 

 

C'est de qui ? Bess

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Il y a 3 ans de ça George Bess se frottait au Dracula de Bram Stoker pour un résultat réjouissant.

Glénat propose en cette fin 2022 une version augmentée de l’album avec, outre quelques pages de recherches graphiques en fin de volume, l’adaptation -toujours signée Bess- de la nouvelle l’Invité de Dracula, écrite par Stoker mais dont l’auteur n’était pas assez satisfait pour l’inclure à son chef d’œuvre.

 

Reste que Bess en livre une adaptation graphiquement impeccable, aussi expressive que détaillée, et qui rend tout l’efrroi du texte d’origine (racontant la première rencontre entre Jonathan Harker et le monde du  surnaturel).

 

Voici ce que l’on disait du Dracula lors de la sa sortie.

 

 

Bess opte pour un noir et blanc expressif et réaliste, dans un style réaliste à la fois old school et hors du temps qui retranscrit à merveille toute l'horreur gothique, la sensualité et la tragédie du matériau d'origine. Sa mise en page et ses choix graphiques et narratifs sont impeccables, sa ré-écriture du style épistolaire du roman est fournie sans jamais être trop chargée et, à quelques infimes exceptions près, tout est là !

 

Allez, si je devais émettre une seule réserve sur ce magnifique travail c'est le choix, à certains moments de proposer un fond de page style décor abstrait photoshoppé qui jure quelque peu avec la beauté du trait de l'artiste.

 

 

L'histoire me direz-vous ? Si vous avez la chance de la découvrir, je ne vais pas trop vous la spoiler, je vous dirais juste que c'est celle d'un comte vampire de Transylvanie qui fait l'acquisition de propriétés dans le Londres Victorien, afin de propager le mal dans la capitale britannique, et du groupe d'hommes et femmes valeureux qui va lui tenir tête (oui, je sais, j'ai synthétisé au maximum!).

 

 

Et, du coup, je rajouterai que vous avez encore plus de chance de découvrir Dracula conté par Georges Bess !

 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :PARTITA

 

 

C'est de qui ? K. Penderecki

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Ce sont les similitudes de certaines mélodies, d'arrangements et autres atmosphères avec son contemporain Wojciech Kilar qui m'ont fait au départ m'intéresser à l’œuvre de Penderecki, en marge de celles, que nous évoquions il y a fort peu, utilisées au cinéma et pas toujours représentatives de l'étendue du talent du compositeur.

 

Celle qui nous intéresse présentement n'est, je vous l'accorde, pas d'une approche facile, et s'adresse à l'auditeur averti, amateur, ou, plus simplement, à celui qui va faire confiance au conseil du maître des lieux !

 

Violoncelles d'outre tombe, carillon frénétiques, basse et guitare électrique, cymbales malmenées, cuivres torturés... si les dissonances, et autre notes asynchrones ne rendaient pas déjà la pièce assez étrange comme cela, l'instrumentation panachée de Penderecki finit de faire de cette Partita une œuvre qui met mal à l'aise et a probablement été une source d'inspiration pour la génération de compositeurs de musiques de films actuelle, celle de la branche des Jed Kurzel, des Johann Johannsson et autres Hildur Guonadottir (comme il l' a été pour celle des films d'horreur des années 70 et 80).

 

Gageons que si ils avaient existé à l'époque Penderecki auraient utilisé lui aussi les sons de drones chers aux cœurs des artistes ci dessus.

 

Toujours est-il que la noirceur et le sentiment de malaise contant de cet opus fait un contrepoint idéal à la version inspirée de Georges Bess du roman mythique de Bram Stoker !

 

 

 

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22 octobre 2019 2 22 /10 /octobre /2019 14:51

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  TREMEN

 

 

C'est de qui ? Pim Bos

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Déjà lu par ici? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Ce qui frappe de prime abord à la lecture de cet intriguant Tremen (qui n’a rien à voir avec le délirium tremens comme je le supputais au départ mais qui vient en fait du breton), ce sont les influences aussi indéniables que bien assimilées, celle de Moebius en tête.

 

En effet ce nouvel opus dans la collection Visions du Futur chez Dargaud est avant tout une expérimentation graphique, un exercice de style pictural dont on ne connait pas les tenants et les aboutissants, on y débarque en cours de route et on en ressort sans beaucoup plus de pistes.

 

 

Certes le concept est original, mais le principe de la BD muette est, on l’a souvent vu chez nous, périlleux voire casse gueule et Pim Boss marche ici constamment sur un fil avec son histoire de voyageur errant dans un monde post apocalyptique ravagé aux habitants et aux créatures curieux quand ils ne sont pas hostiles.

 

Druillet dans sa préface encense l’album et son aura visionnaire qui,  je dirais, reste néanmoins plus une lecture pour les esthètes, les amateurs de curiosités que pour le lecteur de BD lambda (sans jugement de valeur aucun de ma part je précise) qui risque de n’y voir qu’une succession de superbes tableaux un peu froids.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :KOSMOGONIA

 

 

C'est de qui ? Penderecki

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé sur B.O BD? Oui, il y  a peu même.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Presque 50 ans après sa création il est assez frappant de voir à quel point Kosmogonia est resté contemporain pour ne pas dire même d’avant-garde.

 

Porté par des chœurs mixtes imposants, dont les parties vont de la mélopée quasi religieuse aux chants d’opéra hystériques, ce long morceau d’une vingtaine de minutes capte son auditeur par l’opposition entre ses proportions épiques et son rythme fort  lent, voire hypnotique créant une sorte d’aura effrayante, qui rappellera aux cinéphiles éclairés les passages les plus  flippants du Shinning de Kubrick.

 

L’écoute de Kosmogonia en lisant Tremen relèverait presque de  l’expérience métaphysique !

 

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

 

 

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17 octobre 2019 4 17 /10 /octobre /2019 09:14

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  DRACULA

 

 

C'est de qui ? G. Bess

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Non

 

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Personne n'est parfait, ainsi, en 8 ans de chroniques musicales je viens de réaliser que pas une fois nous n'avons croisé le grand Georges Bess, et je vais même vous dire mieux (enfin, pire plutôt), hormis une histoire jeunesse parue dans le journal de Mickey il y a plus de 30 ans et, peut être, le premier tome de Juan Solo, je n'ai même rien lu de lui.

 

Je réalise avec son excellente adaptation de Dracula que c'était probablement une erreur, aujourd'hui réparée.

 

Si le roman de Bram Stoker a connu déjà maintes versions en BD, dont certaines chroniquées chez nous, rares sont celles qui sont à la fois si fidèles et si personnelles. Bess opte pour un noir et blanc expressif et réaliste, dans un style réaliste à la fois old school et hors du temps qui retranscrit à merveille toute l'horreur gothique, la sensualité et la tragédie du matériau d'origine. Sa mise en page et ses choix graphiques et narratifs sont impeccables, sa ré-écriture du style épistolaire du roman est fournie sans jamais être trop chargée et, à quelques infimes exceptions près, tout est là !

 

 

Allez, si je devais émettre une seule réserve sur ce magnifique travail c'est le choix, à certains moments de proposer un fond de page style décor abstrait photoshoppé qui jure quelque peu avec la beauté du trait de l'artiste.

 

L'histoire me direz-vous ? Si vous avez la chance de la découvrir, je ne vais pas trop vous la spoiler, je vous dirais juste que c'est celle d'un comte vampire de Transylvanie qui fait l'acquisition de propriétés dans le Londres Victorien, afin de propager le mal dans la capitale britannique, et du groupe d'hommes et femmes valeureux qui va lui tenir tête (oui, je sais, j'ai synthétisé au maximum!).

 

Et, du coup, je rajouterai que vous avez encore plus de chance de découvrir Dracula conté par Georges Bess !

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

C'est quoi :PARTITA

 

 

C'est de qui ? K. Penderecki

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu dans le coin?

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Ce sont les similitudes de certaines mélodies, d'arrangements et autres atmosphères avec son contemporain Wojciech Kilar qui m'ont fait au départ m'intéresser à l’œuvre de Penderecki, en marge de celles, que nous évoquions il y a fort peu, utilisées au cinéma et pas toujours représentatives de l'étendue du talent du compositeur.

 

Celle qui nous intéresse présentement n'est, je vous l'accorde, pas d'une approche facile, et s'adresse à l'auditeur averti, amateur, ou, plus simplement, à celui qui va faire confiance au conseil du maître des lieux !

 

Violoncelles d'outre tombe, carillon frénétiques, basse et guitare électrique, cymbales malmenées, cuivres torturés... si les dissonances, et autre notes asynchrones ne rendaient pas déjà la pièce assez étrange comme cela, l'instrumentation panachée de Penderecki finit de faire de cette Partita une œuvre qui met mal à l'aise et a probablement été une source d'inspiration pour la génération de compositeurs de musiques de films actuelle, celle de la branche des Jed Kurzel, des Johann Johannsson et autres Hildur Guonadottir (comme il l' a été pour celle des films d'horreur des années 70 et 80).

 

Gageons que si ils avaient existé à l'époque Penderecki auraient utilisé lui aussi les sons de drones chers aux cœurs des artistes ci dessus.

 

Toujours est-il que la noirceur et le sentiment de malaise contant de cet opus fait un contrepoint idéal à la version inpirée de Georges Bess du roman mythique de Bram Stoker !

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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