LA BD:
C'est quoi : LE RAPPORT DE BRODECK. L’INDICIBLE
C'est de qui : M. Larcenet
La Couv':
Déjà croisé sur B.O BD? Oui
C’est édité chez qui ? Dargaud
Une planche:
Ca donne Quoi ? Dans ce second tome de l'adaptation du roman éponyme de Phillipe Claudel, en parallèle de la double rédaction du rapport sur la mort de l'étranger, on en apprend un peu plus sur ce qui est arrivé à Brodeck (la délation des villageois, le calvaire qui a causé le trauma de son épouse, ...), le drame qu'il est chargé bien malgré lui de relater faisant ressortir ses vieux démons. Via son récit et son enquête on découvre également la nature de la victime et les événements qui ont mené à la tragédie.
La force du récit de Claudel permet à Larcenet de livrer ce qui est probablement son œuvre la plus aboutie à ce jour autant sur le fond que la forme (bien plus que Blast à mon avis).
Que ce soit dans les trognes de ses villageois ou les faciès monstrueux des soldats, dans les inserts quasi naturalistes où les paysages très inspirés par Breccia, via une alternance des techniques, il donne à un texte déjà fort une nouvelle dimension.
On s'enfonce avec cette conclusion encore un peu plus, si c'était possible, dans une noirceur dont ni les protagonistes ni le lecteur ne ressortiront indemnes.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? YPRES
C'est de Qui ? Tindersticks
La couv'
Déjà rencontré chez nous ? Oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Les Tindersticks ne sont pas ce qu’on pourrait appeler un groupe de joyeux lurons, que ce soit leur discographie studio ou les quelques B.O qu’ils ont produit pour Claire Denis, l’ambiance n’est que rarement au beau fixe.
Avec ses nappes instrumentales que ce soit à tendance jazzy ou orchestrales, leur musique est souvent perçue comme très cinématique, Dickon Hinchliffe, leur multi-instrumentiste, quittera d’ailleurs le groupe et se spécialisera dans la musique de film (on l’a écouté une paire de fois chez nous).
Cela étant avec l’album qu’ils composent pour l’exposition permanente belge sur la bataille d’Ypres, le groupe passe clairement un cap. Foin d’instrumentation organique ici, d’instruments traditionnels, de batterie et, of course, de voix. Tout est froid et atmosphérique au possible, le paysage sonore des pistes évoque une sorte de symphonie électro hors du temps, souvent déprimante voire conceptuelle et jusqu’au-boutiste qui usera plus d’un auditeur à l’écoute seule.
Sur cette suite et fin du Rapport de Brodeck, c’est la déprime totale assurée en fin de lecture/écoute.
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Une chronique de Fab