29 mars 2025 6 29 /03 /mars /2025 16:40




 

LA BD:





 

C'est quoi ? SPY SUPERB




 

C'est de qui ? M. Kindt



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Futuropolis




 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ?  Jay est un romancier raté, persuadé d’être un génie en devenir mais qui n’a jamais réussi à faire publier quoique ce soit.

Imbu de sa personne malgré sa nullité quasi générale, le jour où il est malencontreusement choisi pour servir d’homme de paille à une organisation gouvernementale, il se prend au jeu, mettant en jeu sa vie et celle de vrais espions à la recherche d’un téléphone compromettant.



 

Le pastiche de récit d’espionnage a ses “lettres de noblesse” que ce soit Outre atlantique ou chez nous et Matt Kindt, après s'être essayé au thriller avec une certaine réussite, notamment sur deux de ses premiers travaux, Pistolwhip et Super Spy, décide ici de prendre le contre-pied et nous pond une sorte de “grand blond avec une chaussure noire” version U.S convaincante.



 

Son anti-héros est tête à claques au possible et le récit est mené à 100 à l’heure.

Coté graphisme le style très particulier de Kindt pourra en rebuter certains (je dois vous avouer que je ne suis pas un grand fan) mais on le scénario emporte l’adhésion même si on est loin des grandes réussites de l’auteur.





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi ? LOGAN LUCKY



 

C'est de qui ? D. Holmes




 

La Couv':


 


 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Ce Logan Lucky marque la sixième collaboration entre Soderbergh et Holmes (dont trois Ocean, notons que pour la version féminine de la franchise, réduite à 8, les deux compères ne rempileront pas, gageons qu’ils ont eu du nez !), toutes placées sous le signe du groove classe hérité des B.O jazzy de pointures comme Lalo Schifrin et autre John Barry dans les années 60 /70.

 

 

 

Comme sur le reste de leur prod ensemble, Holmes et Soderbergh ont savamment mélangé musique illustrative écrite pour le film et morceaux pop-rock voire funk plus ou moins connu, choisis pour leurs ambiances cool et classe.

 

 

 

De son propre aveu Holmes, plus en retrait coté écriture que sur les autres longs métrages, a sélectionné des morceaux moins lambda que ceux qu’on entend d’habitude dans les grosses machines U.S du genre (le film de casse) histoire que, tout en imprégnant le film d’une identité musicale marquée, les chansons ne prennent pas le pas sur le reste.

 

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14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 14:52








 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE FANTOME DE L’OPERA




 

C'est de qui ? Les frères Brizzi




 

La Couv':




 





 

C’est édité chez qui? Futuropolis



 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

Une planche: 


 




 

Ca donne Quoi ? Au début du XX° siècle, à Paris, l’Opéra Garnier est réputé hanté par un fantôme qui …réclame de l’argent aux dirigeants du lieu et exige qu’on lui réserve une loge. 

Alors que la nouvelle direction ne souhaite pas faire cas de ce chantage et de ces élucubrations, plusieurs faits troublants surviennent: pendaison d’un machiniste, vol d’un cheval, sabotage du grand lustre…

 

Une jeune soprano, qui a remplacé au pied levé -et avec succès!- la chanteuse attitrée, va devenir l’objet de convoitise du mystérieux fantôme et le soupirant de la belle devra mobiliser tout son courage pour la tirer des griffes de cet inquiétant personnage.



 

Les frères Brizzi se sont fait depuis un certain temps une spécialité d’adapter de grands auteurs en BD.

Balzac ou Vian déjà chez Futuro, Dante chez Daniel Maghen…avec une réussite qui approche de l’idée que je me fais de la perfection dans le médium!

 

En effet, leurs versions de l’Enfer de Dante ou des Contes Drolatiques de Balzac m’ont littéralement ravies et ont placé leurs auteurs aux cotés de maîtres de la BD réaliste en noir et blanc dans un panthéon qui va du précursseur Gustave Doré aux américains Gary Gianni et Bernie Wrigthson, en passant par les italiens Battaglia ou encore Serpieri.



 

Leur maîtrise des ombres et de la lumière, des hachures et des déliés est un régal et magnifie leurs décors détaillés tout comme l'expressivité exacerbée de leurs protagonistes.

 

Là encore l'alternance de narration classique et de superbes planches pleines pages fonctionne à plein.



 

Cette relecture du Fantôme de l’Opéra confirme tout le talent du duo Brizzi et font attendre avec fébrilité leurs projets futurs!



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE COMTE DE MONTE CRISTO



 

C'est de qui ? J. Rebotier




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Non



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? C’est amusant car nous avons eu récemment un échange lapidaire (une suite de réponse à un post facebook pour être exact!) avec Lio, AKA Lionel Zehren, transfuge entre autre de B.O BD où il nous a régalé de chroniques pointues il y a quelques années et qui, depuis quelques temps, propose un podcast que je trouve fort intéressant (en même temps il parle de B.O de films, donc j’étais acquis à la cause d’emblée!), dans lequel (l’échange lapidaire, pas le podcast, pour ceux qui ont perdu le fil) nous évoquions succinctement la phrase de Lalo Schifrin sur le fait que la réussite d’un film tienne à 70% sur sa musique.



 

L'exemple du jour est, de façon quelque peu contradictoire, à mes yeux un contre exemple mais probablement pas pour les plus profanes dans le genre.



 

Je m’explique: le score de Jérôme Rebotier (que nous n’avions jamais croisé de par chez nous, ce qui, avec pourtant près de 3800 chroniques, laisserait d’ailleurs  penser que nous n'avons pas fait le tour de la question, et c’est tant mieux!) est redoutable d'efficacité dans des genres comme l’action musclée, le suspense tendu voire le fantastique mais, à mes oreilles en tout cas, ô combien anachronique avec cette version du Comte de Monte Cristo.



 

Pas que les décalages entre images et musique ne me gênent (sauf si l’on évoque des choses comme The keep par Tangerine Dream  ou Le Sixième Sens de Rubini où les B.O horriblement datées 80’s rendent aujourd’hui les longs métrages quasi inregardables ) mais ici on sent que Reboter chasse plus sur les terres d’un Bernard Herrmann que d’un Philippe Delerue.

 

Utilisation rythmiques d’instruments mélodiques, glissandos exacerbés de cordes ou encore répétitions de notes, le compositeur a choisi d’évoquer la tragédie de l’histoire plutôt que sa période.

Alors ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit, la partition fonctionne plutôt bien mais, du point de vue de l'aficionado que je suis de musique historique, je me suis senti un rien trompé sur la marchandise.



 

En tous les cas, pour l’admirable version du Fantôme de l’Opéra que nous chroniquons aujourd’hui, le score de Rebotier est fort intéressant. 

 

 

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30 décembre 2024 1 30 /12 /décembre /2024 07:30





 

LA BD:





 

C'est quoi ? POPEYE. SUNDAYS 1930-1933




 

C'est de qui ? E.C Segar



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Futuropolis




 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche: 

 

Ceci est une planche de la V.O mais le livre paru chez Futuropolis est bien en V.F



 

Ca donne Quoi ? Ma première rencontre avec l'acariâtre marin friand d’épinards (à tel point qu’aujourd’hui encore pour pas mal de générations le légume ne va pas sans l’image de Popeye!) remonte à mes 6 ou 7 ans , au travers de publications souples un rien cheap que l’on trouvait chez les marchands de journaux au début des années 80.

 

Mais le personnage créé par Segar avait déjà à l’époque…plus de 50 ans! Contemporain de quelques autres futurs grands classiques tels que Prince Valiant, Flash Gordon ou encore Mandrake -tous parus sous la houlette de King Features Syndicate, Popeye était bien moins policé et kids friendly à ses débuts comme on peut le (re) découvrir dans cette réédition classe de trois premières années des sundays strips (parutions du dimanche, pour ceux de nos lecteurs les moins familiers avec la langue de Shakespeare).



 

Irascible, bagarreur et, soyons honnêtes un peu simplet, Popeye ne rate jamais une occasion d’envoyer son poing dans la figure d’un quidam qui ne lui revient pas ou qui a le malheur de le défier, ni de faire du rentre dedans peu subtil à Olive qui, heureusement, a du répondant. 

Jusque dans son langage le marin à la mâchoire proéminente est une caricature qui gagnera rapidement en popularité (mais du coup perdra un peu en politiquement incorrect)



 

Toute une galerie de seconds rôles savoureux, rivalisant de bêtise ou de naïveté vient meubler des histoires courtes souvent très drôles dont la violence débridée -mais à prendre avec un certain second degré, comme c’était le cas par exemple du cinéma burlesque de l’époque- est une des composantes principales.



 

A l’instar d’un Tintin ou d’un Asterix, graphiquement aussi les débuts de Popeye paraîtront aujourd’hui assez bruts de décoffrage à ceux qui n’en n’ont connu que des versions ultérieures plus grand public et à qui cette réédition permettra de découvrir tout un pan de la BD américaine du début du siècle dernier.

 

Un album à l’italienne très réussi que les amateurs de BD pourront ranger aux cotés d'autres classiques de l'âge d’or, eux aussi réédités en VF ces dernières années, que ce soit chez Urban, Soleil ou, déjà chez Futuropolis! 





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : UN MAUVAIS PANTALON



 

C'est de qui ? J. Nott




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? On reconnaît souvent la qualité d’un dessin animé à sa B.O ; les vieux Walt Disney en sont un bon exemple. Outre l’humour omniprésent et la réalisation aux petits oignons tout en pate à modeler, Wallace et Groomit bénéficie de musiques d’accompagnement qui n’ont rien à envier aux grands classiques du genre.

 

 

 

S’il sacrifie quelque peu aux codes de l’animation, le britannique Julian Nott (depuis passé du coté obscur puisqu’il gère la musique de Peppa Pig !) opte souvent pour des instrumentations inhabituelles, avec par exemple sur ce Wrong trousers, une prédilection pour les cuivres imposants utilisés quasiment à contre emploi.

 

L’effet est assez surprenant, entre la fanfare et la parodie de musique de cirque. Le reste de la B.O de cet épisode du duo oscille avec réussite entre Danny Elfman période Tim Burton et Joseph Kosma époque Roi et l’Oiseau, excusez du peu !




 

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4 décembre 2024 3 04 /12 /décembre /2024 08:42





 

LA BD:





 

C'est quoi ? CRÉNOM, BAUDELAIRE! 2. LES FLEURS DU MAL.




 

C'est de qui ? Gelli d’après Teulé.




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Futuropolis




 

Déjà croisés sur le site? Oui sur le précédent.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Notre poète maudit vit jusqu’au bout ses passions, qu'elles soient littéraires, avec l’écriture cathartique et chaotique de son nouveau recueil de poèmes -celui qui passera à la postérité sous le titre des Fleurs du mal- ou charnelles dans sa relation avec Jeanne à la fois sa muse, sa victime et son bourreau.



 

Endetté, accro à la drogue et à l’alcool, Baudelaire brûle la vie par les deux bouts et en fait baver à tout son entourage, de sa compagne à son éditeur en passant par ses amis artistes et, last but not least, sa pauvre mère.



 

Voici donc le second tome de la biographie de l’un de nos plus célèbres poètes par l’un de nos plus acerbes romancier, spécialiste des bios historiques décalées.

Jean Teulé ayant disparu avant de voir son roman passer par la case BD on peut affirmer que les Gelli père et fils ont repris le flambeau avec un certain brio.

 

Dominique assure la partie BD à proprement parler, où il superpose à des décors réalistes des personnages souvent caricaturaux (dans le bon sens du terme) et son fiston propose des peintures pleines pages pour illustrer certains des poèmes.

 


 

On est ici vraiment dans le vif du sujet et l’on assiste avec une délectation mêlée d’une certaine mortification aux conséquences des affres de la création sur un Baudelaire souvent détestable notamment quand il met le couple d’imprimeur à l’épreuve en leur imposant des modifications aussi nombreuses que maniaques ou encore quand il se défoule sur Jeanne.



 

On croise également le gotha des artistes de l’époque et dieu sait qu’il y a un sacré panel de grands noms ici.

 

Vivement le troisième tome de ce Crénom Baudelaire qui, à mon sens, comptera parmi les biographies BD les plus intéressantes du genre.

 

 





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : POEME



 

C'est de qui ? M. Thiriet




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? S’il est l’auteur de plus de 150 musiques pour le cinéma, Maurice Thiriet restera surtout célèbre pour avoir co-écrit la bande originale des Enfants du Paradis…et ne pas en avoir tiré crédit, ce dernier étant revenu à Joseph Kosma.

 

Néanmoins la carrière de Thiriet, que ce soit pour le grand écran, la scène ou dans le répertoire classique, est un vivier de choses aussi réussies qui étonnantes parfois.

 

J’en prends à témoin ce poème, écrit en 36, et qui déjà, alors qu’il débute au cinéma, est une œuvre à la force descriptive manifeste, avec ses cordes sinueuses et ses vents en écho, le tout guidé par un piano saccadé en fond.

 

La mélodie hypnotise littéralement l’auditeur, accompagnant les dérives de notre poète maudit avec une mélancolie décalée bienvenue.



 

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23 septembre 2024 1 23 /09 /septembre /2024 09:01

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? NOSTROMO




 

C'est de qui ? Maël




 

La Couv':

 



 

C’est édité chez qui? Futuropolis



 

Déjà croisés sur le site? Oui 




 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Joseph Conrad, auteur majeur de la littérature américaine, n’avait pas son pareil pour marier le fond et la forme, exposant au travers de récits essentiellement tournés vers l'aventure avec un grand A, de grandes idées souvent philosophiques.



 

Cela étant, évidemment, et comme beaucoup de ses contemporains, beaucoup de ces écrits ont indubitablement vieillis ce qui est un peu le cas de Nostromo (qui n’a évidemment rien à voir avec le vaisseau de Ripley n’est ce pas), oeuvre foisonnante qui intime encore un certain respect au lecteur assez motivé pour s’y frotter.



 

Le roman évoque en effet un pays d’Amérique du Sud inventé pour l’occasion par Conrad où il évoque pêle mêle, au moyen de flashbacks et flashforwards, les aléas de la colonisation, l'appât du gain, l‘idéalisme face à l’égoïsme, la situation  géopolitique mondiale complexe à l'époque des faits, j’en passe et des meilleurs.



 

Adapter un tel magma sous la forme de deux albums de BD est vous vous en doutez une gageure que Maël, dessinateur talentueux que l’on avait adoré sur Notre Mère la Guerre (une de mes séries favorites de tous les temps pour info), n’a pas hésité à tenter de relever.



 

Le pari est-il réussi?

Nous attendrons d’abord la parution et lecture du second tome pour l’affirmer (ou non), mais dores et déjà on peut apprécier, après une introduction un brin longuette mais nécessaire, le rythme soutenu de la narration, la façon très expressive de croquer les protagonistes et l’ambiance des lieux, et une capacité à traduire certaines des thématiques phares du roman avec habileté.



 

Et, en bon (?) bibliothécaire, je ne peux qu’émettre le souhait que cette lecture donne envie à certains de se plonger dans l’oeuvre d’origine.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est Quoi ? DUEL DANS LE PACIFIQUE

 

 

C'est de Qui ?   L. Schifrin

 

 

La couv' 

 




 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 


 

Ca donne Quoi ?   Film peu connu du début de la carrière de John Boorman, il a la particularité de n'être joué que par deux acteurs, et non des moindres (Lee Marvin et Toshiro Mifune, les connaisseurs apprécieront), dont les personnages- ennemis-sont naufragés sur un île du Pacifique durant la Seconde Guerre Mondiale.

 

 

Pour ce huis clos qui comporte peu de dialogues et met l'accent sur la psychologie de l'humain face à l'adversité, Schifrin fait dans la discrétion, quasiment dans l'underscoring, soulignant les passages de tension à base d'instruments à vents sourds, souvent épaulés par les cordes, plus rarement par les cuivres.

 

 

Pas de fioritures rythmiques ou de thèmes trop développés mais une économie payante, intéressante en contrepoint de l’action de ce premier tome de Nostromo. 

 

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