3 avril 2025 4 03 /04 /avril /2025 14:36





 

LA BD:





 

C'est quoi ? ELECTRIC MILES




 

C'est de qui ? Nury & Brüno



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat




 

Déjà croisés sur le site? Oui



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ?  S’il a connu son “âge d’or” en tant qu’auteur de récits pulps W H Arbogast n’est plus que l’ombre de lui-même et vivote dans sa caravane essayant de joindre les 2 bits avec sa maigre pension.

 

Quand il croise la route d’un jeune agent littéraire un peu trop enthousiaste, s’il est d’abord réticent, Arbogast voit bientôt une occasion en or de mettre en marche, tel un messie des temps modernes, la psychologie: un plan démentiel  de domination des masses grâce à ses écrits.



 

Fabien Nury, Brüno: pour bon nombre de lecteurs de BD franco-belge (votre serviteur y compris) il n’y a pas besoin d’en dire plus, c’est un gage de qualité!

 

Electric Miles est né il y a une quinzaine d’années dans les cerveaux de ses deux papas qui se sont mis à travailler dessus il y a 7 ans.

 

Ils ont mis là dedans beaucoup de choses qu’ils aiment et partagent: le fantastique, le pulp, le cinéma B voire Z…tout en les mélangeant avec le métier et le talent qu’on leur connaît.

 


 

Il en ressort un premier tome étonnant, hypnotique, qui déroule quelques fils rouges prometteurs: réalité parallèle, difficulté d’un auteur à écrire, rapport aux religions et croyances,  cynisme du business du cinéma … 

 

Mise en abyme et influences communes réinterprétées avec originalité sont le sel du scénario de Nury, pour lequel Brüno, son complice de Tyler Cross (entre autres), propose une mise en image toujours aussi atypique et à la hauteur des ambitions du récit.



 

Si ce premier tome peut décontenancer par son côté mise en  place de ce maelstrom d’idées et d’images, il donne clairement envie de lire la suite!





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi ? A BEAUTIFUL DAY



 

C'est de qui ? J. Greenwood




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 




 

Ca donne Quoi ? Autre œuvre noire et particulière, le thriller You were never really here part quant à lui d’un scénar lambda mais souffre d’un traitement jusqu’au boutiste.

 

 

 

A l’image de la B.O, signée par le génial guitariste de Radiohead qui retrouve là à la fois la flamboyance de There will be blood et l’expérimentalisme de Body Song.

 

 

 

Partition hallucinée passant d’un formalisme noir glaçant à des expériences sonores à cheval entre sérialisme et improvisation, l’ensemble, malgré une diversité déroutante, fait preuve d’une unité rare et diablement prenante.

 

 

 

Grennwood torture ses instruments, tape dans les mains, désaccorde sa guitare,  soigne sa post prod, lèche ses arrangements et propose au final une musique aussi barrée et déprimante que le film qu’elle illustre.

 

 

 

Un bel effort d’un artiste toujours passionnant qui a apporté une belle dimension à ce premier volet d’Electric Miles.




 

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19 mars 2025 3 19 /03 /mars /2025 15:57




 

LA BD:





 

C'est quoi ? CORSO




 

C'est de qui ? D. Beyruth



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Soleil




 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ?  Dans un monde futuriste un pilote canin s'écrase sur une planète inconnue peuplée uniquement par des chats, race ennemie s’il en est.

 

Capturé par les félins, notre héros se rend compte qu’ils n’utilisent que des technologies anciennes.

 

Au fil des jours, alors que l’on en apprend un peu plus sur son passé par des flashbacks,  il va gagner leur confiance mais continue secrètement à vouloir rentrer chez lui.



 

Ce récit de SF animalier  condense beaucoup de choses déjà vues ou lues dans le genre (survie en milieu hostile et inconnu, héros qui fraternise avec l'ennemi, acceptation de la différence, personnage principal tête brulée et dur à cuire, rites d’initiations, …), sans forcément trop les creuser.



 

Si le rythme est soutenu et le scénario truffé de scènes d’action bien amenées, on reste un peu sur notre faim et ce malgré une partie graphique soignée, aux décors fouillés et au casting dynamique et bien campé, un peu dans l’esprit de la saga Solo d’Oscar Martin.



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi ? TERMINATOR VI



 

C'est de qui ? T. Holkenborg




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ? 

 


 

Ca donne Quoi ? Malgré la présence de Linda Hamilton, David Goyer et même James Cameron au générique, cette énième suite de Terminator n’est hélas pas la réussite que les fans de la première heure ne verront sans doute jamais.

 

 

 

Il en va de même pour sa B.O, Tom Holkenborg succède à Lorne Bafle (il y a au moins une cohérence dans la filiation) mais peine autant que son prédécesseur à rivaliser avec les scores des deux premiers opus, signés Brad Fiedel.

 

Fiedel avait compris qu’il fallait une musique aussi agressive que synthétique, certes difficile à appréhender en tant que telle, mais au service des images et de la noirceur du propos.

 

 

 

Holkenborg retient le côté rentre dedans et l’exacerbe jusqu’à quasi plus soif. Gros roulements de batteries synthétiques, cuivres dignes d’une battue au sanglier, drones menaçants récurrents dans les B.O d’action de ces deux dernières décennies (merci qui ?!) et même une sirène d’alarme sur quelques pistes…

 

 

 

L’ensemble est assez harassant mais se pose là en tant que B.O de SF agressive et pessimiste.

 

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17 février 2025 1 17 /02 /février /2025 08:22



 

LA BD:





 

C'est quoi ? SEVEN




 

C'est de qui ? C. Ung



 

La Couv':

 



 

C’est édité chez qui? Glénat




 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Ca y est, nous avons réussi à complètement déglinguer notre planète et la société telle que nous l’avons connue n’est plus. Les quelques survivants tentent de s’organiser au mieux, méfiants les uns des autres.

 

C’est le cas de la jeune Seven  et de ses parents, qui chassent pour se nourrir, maîtrisent de nombreuses techniques de survie en milieu hostile dont la première règle est d’éviter le contact avec les autres humains.



 

Pourtant le jour où le portable de l’adolescente se casse, cette dernière va chercher par tous les moyens à le faire réparer, même si cela implique de tirer un scientifique  farfelu des griffes d’un groupe agressif, quitte à devoir ensuite échapper à la vindicte de ses poursuivants.

 

L’improbable duo va trouver refuge dans un ancien parc d’attraction dédié aux dinosaures où ils vont être aidés par le vieux râleur qui squatte les lieux.



 

Si les récits post-apocalyptiques sont légions, mis en avant par de gros succès publics comme The Walking Dead, La Route, la série des 28…plus tard ou encore The Last of Us, rares sont ceux qui arrivent à vraiment faire preuve d’originalité.



 

En se positionnant sur le créneau de la BD ado, déjà bien représentée par des choses comme Seuls par exemple, Seven emprunte à bien d’autres genres et styles pour proposer un one shot mené tambour battant au casting accrocheur et à la touche graphique incontestablement originale.



 

Certes l’on pourra reprocher au scénario de laisser pas mal de zones d’ombres, ne serait-ce que sur l’origine de la catastrophe (mais c’est une composante assez habituelle au genre) et au dessin -qui oscille entre animation, manga ou encore 3D- d’être parfois un brin chaotique , mais l’ensemble devrait emporter l’adhésion d’un public friand de ce genre d’histoires.

 

 





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi ? KRAVEN THE HUNTER



 

C'est de qui ? Benjamin Wallfisch, Evgueni Galperine et Sacha Galperine




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui pour Wallfisch



 

On peut écouter ? 


 




 

Ca donne Quoi ? Pourquoi, mais pourquoi Hollywood s’entête à systématiquement défoncer les licences qu’elle adapte sans aucun respect du matériau d’origine ou du spectateur?

 

Pourquoi neuf adaptations sur dix de comics sur grand écran se solde par un four à la fois artistique  et commercial et, surtout, pourquoi au vu des sommes englouties dans ces  navets, les studios n’essayent pas d’apprendre de leurs erreurs?



 

Tout ceci me laisse perplexe mais, à chaque chose malheur étant bon, certaines catastrophes sonnent le glas -au moins temporaire- d’autres tentatives vouées à l’échec. C’est le cas avec ce Kraven dont la sortie a été maintes fois repoussée et, au vu du résultat, on peut comprendre pourquoi tant celui ci, et malgré moult remaniements, reste une purge à quasiment tous les niveaux.



 

Coté B.O on retrouve le faiseur Benjamin Wallfisch dont la spécialité n’est pas de faire dans la subtilité mais qui sait -ici en tout cas- adapter les codes de la musique de super héros pour les détourner en quelque chose de plus sombre qu’à l’accoutumée. Il utilise surtout l’orchestre symphonique mis à sa disposition pour le faire sonner comme une machine de guerre, ce que son utilisation des rythmiques vient encore appuyer.



 

Pour faire un peu couleur locale (les héros ont des origines slaves, oui, je sais, c’est light) le duo Galperine parsème la partition rentre dedans de Wallfisch de pistes plus mélodiques aux accents folkloriques pas trop basiques.



 

Rien de fou à se mettre sous la dent mais comme musique survivaliste ça fait le taff et c’est déjà pas mal.


 

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13 février 2025 4 13 /02 /février /2025 10:07




 

LA BD:





 

C'est quoi ? L’ARPENTEUR



 

C'est de qui ? V. Hachmang



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Casterman



 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Nous voilà de nouveau dans un monde post-apocalyptique ravagé par les abus de l’homme. La Terre est devenue quasi invivable et le reste de l’humanité vit dans une espèce de structure flottante au-dessus de la planète.

 

Geo, un éboueur, se retrouve, à la suite d’une panne de son engin de travail, échoué sur la Terre et va tenter de retourner sur la plateforme avant d’être irradié par  l’atmosphère viciée de l’ex planète Bleue.

 

Lors de son périple il trouve sur un cadavre la pièce la Tempête de Shakespeare; délire de son imagination déjà embrumée par les effluves toxiques ou manifestation paranormale, le texte  du Barde et les étapes de son errance commencent à se mélanger.

 

 

Coté graphismes on nage ici en plein revival 80’s avec des compositions graphiques  qui font beaucoup penser à la grande école SF franco belge de l’époque, mais pas que, car si les choix de couleurs très flashys sont quasi psychédéliques, côté casting les visages des protagonistes sont clairement influencés par le trait d’Otomo.

 

Au final on obtient un one shot post apo qui détonne dans la production actuelle et plaira sans aucun doute aux amateurs du genre, toutes générations confondues.



 

 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : TRAPPED



 

C'est de qui ?  Hildur Guðnadóttir, Rutger Hoedemaekers & Johann Johannsson




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? Les scores islandais c’est comme les polars suédois, une fois que la hype a pris ça s’est décliné jusqu’à plus soif.

 

 

 

Reprenant les codes qui ont fait leur réussite jusqu’à présent, le trio de compositeurs qui œuvre sur ce polar nordique glauque en huis clos (dont le récemment disparu Johannsson) choisit le violoncelle comme instrument principal de leur froide B.O.

 

 

 

On alterne entre le chirurgical des nappes d’ambiances feutrées menaçantes en underscoring et pistes plus sombres où Guonadottir ressort quelques idées développées sur le second Sicario,  Joker ou encore Chernobyl ; le mélange des cordes et de l’électronique se révélant encore une fois efficace.

 

 

 

Une B.O assez adéquate pour le crépusculaire chemin de croix du héros de cette Tempête psyché.

 

 

 

 

 

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bobd - dans SF Casterman Hachmang
20 janvier 2025 1 20 /01 /janvier /2025 09:18




 

LA BD:





 

C'est Quoi ? SHIN ZERO

 

 

C'est de Qui ?   Bablet & Singelin

 

 

La couv' 


 



 

Déjà lus chez B.O BD? Oui, les deux, souvent.




 

C’est édité par? Rue de Sèvres



 

Une planche

 

 

 

Ca donne Quoi ? Dans un Japon uchronique, des compagnies de sentai -justiciers incarnés par monsieur et madame tout le monde et affublés de costumes bariolés-- proposent leurs services pour toutes sortes de missions, des plus dangereuses aux plus anodines.

Si deux décennies plus tôt les sentais combattaient les kaijus (monstres gigantesques et dévastateurs) ils sont aujourd’hui une pâle copie de leur ancienne gloire, ce qui n’empêche pas les jeunes ayant besoin d’argent ou de reconnaissance de s'engager dans le métier.

 

C’est le cas de cinq d'entre eux, trois filles et deux garçons, qui vivent en coloc et remplissent différents jobs tout en essayant de se découvrir eux même et de trouver leur place dans une société en perpétuel changement.

 

Les exemples de manfra n’ayant pas à rougir de la comparaison avec leurs cousins orientaux ne manquent pas. Ces dernières années, des œuvres réussies, chacune dans leur genre, comme Lastman, Radiant ou encore Save me Pythie ont prouvé que les auteurs français avaient parfaitement assimilé les codes du manga et pouvaient proposer des choses fort intéressantes.



 

Shin Zéro, que l’on doit à deux des wonder boys du label 619, transfuge d’Ankama passé il y a peu et avec réussite sous la houlette de Rue de Sèvres, vient enfoncer le clou de la réussite du manga/hommage à la française en allant s’aventurer avec talent sur le territoire des Sentais, ce genre à lui tout seul dont l’exemple le plus parlant en France est probablement la série déjà kitchissime à l’époque Power Rangers.



 

Alors pour être tout à fait franc je dois tout de même vous avouer que si le premier tome - sur trois- de Shin Zéro est pétri de qualités, j’ai tout de même eu du mal à y adhérer. Je ne saurais dire si c’est générationnel ou culturel (j’ai quand même un gros doute sur ce dernier point et pencherais donc plutôt pour le premier) mais je n’ai pas réussi à ressentir de l’empathie pour ce quintet de jeunes héros, post-ados en recherche d’eux même au sein de leur monde uchronique.



 

Mathieu bablet est plus ici dans la veine de The Midnight Order / Midnight Tales que de ses ambitieux Shangri-La ou Carbonne et Silicium mais arrive à proposer un équilibre entre tranche de vie introspective et action débridée.



 

De son coté Guillaume Singelin, s’il sacrifie à quelques codes du shonen (avec de -rares- visages et expressions kawai/chibi qui sont à mon sens plus à prendre comme un clin d’oeil) ne se départit pas de son style si personnel, à la fois dynamique et détaillé.



 

Au final j’ai trouvé que ce tome prenait peut être un peu trop son temps côté introduction de l’univers et des personnages, qu’il est difficile de dire à qui il s’adresse vraiment (je dirais grands ados/ jeunes adultes, une paire de scènes impliquant l’héroïne bleue le faisant déconseiller à un public plus jeune) mais qu’il est cependant réussi grâce à la somme des talents de ses deux auteurs.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : OUT FROM OUT WHERE



 

C'est de qui ? A. Tobin




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Après quatre albums faits de bricolage (c’est le cas de le dire et titre de son premier d’ailleurs), et une aura et une reconnaissance publique et critique grandissante le brésilien magicien des platines et autres bidouillages sonores produit son premier LP tout en studio.

 

 

Avec Out From Out Where s’annoncent déjà les prémices de l’excellent Foley Room, avec entre autres ambiances anxiogènes et rythmiques syncopées, un vrai sens de la mélodie triturée mais descriptive, viscérale mais illustrative.

 

 

Ce n’est pas un hasard si deux des pistes de cet album seront employées pour des B.O de jeux vidéo, ouvrant à Tobin les portes de cet univers qui lui permettra de développer à loisir ses possibilités tout en faisant ses armes sur de la musique en tant que bande originale de …quelque chose.

 

 

Un univers délicieusement panaché qui passe d’un froid chirurgical à une langoureuse chaleur hypnotique, un vrai bain sonore qui a beaucoup aidé ma lecture de ce premier volet de Shin Zero.



 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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