6 novembre 2019 3 06 /11 /novembre /2019 09:55

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  BARRIER

 

 

C'est de qui ? B.K Vaughan & Martin

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Urban Comics

 

 

Déjà lu par ici? Oui, sur leur précédent projet.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Exaspérée des exactions commises sur ses terres, à la frontière du Mexique, Liddy est à deux doigts de tirer sur Oscar, un homme venu du Honduras, qu'elle découvre chez elle quand soudain une lumière venue du ciel les enveloppe et les attire vers une étrange structure organique non identifiée.

 

Les voilà tous les deux prisonniers dans ce qui semble être un vaisseau face à de gigantesques créatures agressives. Malgré le fait qu'ils ne se comprennent pas, ils vont devoir se serrer les coudes pour survivre.

 

Vaughan et Martin enfoncent le clou de leur concept Panel Syndicate, site internet où ils proposent les épisodes de leurs séries (et de celles d'autres artistes également) au prix choisi par les internautes.

Quand l'histoire est terminée elle voit le jour en version papier, et Urban a la bonne idée de la proposer au public français !

 

 

La Barrier dont il s'agit ici est celle du langage entre les deux principaux protagonistes qui, immergés dans un environnement aussi inconnu qu'hostile, vont faire fi de ; leurs différences afin de s'entraider.

En partant d'un scénario tout ce qu'il y a de classique (l'enlèvement par des ET) Vaughan livre une profonde réflexion sur l’intolérance, l'individualisme voire le racisme, ce nouvel opus est parfois déconcertant mais dans le bon sens du terme !

 

Comme dans le très intéressant Private Eye, ici fond et forme sont étroitement liés ; les dialogues en espagnol ne sont pas traduits, les créatures parlent en « couleurs », la compagne de Martin, responsable de ces dernières, apporte une énorme plus value au dessin de l'artiste qui propose des planches hypnotiques et/ou vertigineuses (même si, cela étant, il ne faut pas être allergique au tout numérique) … ah oui, et le bestiaire aurait rendu un Lovecraft jaloux à mort.

 

Vaughan est comme le bon vin, en prenant de l'âge il se bonifie et a – encore-trouvé un artiste hors normes pour mettre ses délires en images,

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :FEAR THE WALKING DEAD

 

 

C'est de qui ? Dany Bensi & Saunder Jurriaans

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? N'ayant pas regardé la série d'origine, je n'ai évidement jamais essayé de visionner le spin off Fear the walking dead, je présume qu'il y est question d'Amérique post apocalyptique et de survivants aux prises avec des hordes de zombies.

 

Étrangement nous n'avons jamais rien entendu du duo responsable de la B.O alors qu'ils ont été fort actifs notamment sur petit écran. Il me faudra me pencher sur leur œuvres au vu de l’intérêt de celle ci.

La variété de leurs expériences a semble t-il beaucoup apporté à Bensi et Juriaans qui ne font pas ici comme on aurait pu le craindre dans le sensationnalisme, préférant un underscoring constamment en tension avec, of course, des pistes bien plus énervées.

 

Une atmosphère à la croisée des genres, pas foncièrement originale mais assez variée et intense pour faire l'affaire avec Barrier.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

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31 octobre 2019 4 31 /10 /octobre /2019 08:34

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  UMBRELLA ACADEMY. HOTEL OBLIVION.

 

 

C'est de qui ? Way & Ba

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt comics

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Après leurs récentes mésaventures les héros de l’Umbrella Academy se sont séparés, Alison se remet mal de sa séparation et tente d’oublier en aidant une Vanya  on ne peut plus réfractaire à récupérer. Spaceboy, obèse et barbu, noie sa rancœur en combattant les super vilains japonais, tandis que Klaus dilapide son pouvoir pour ses doses de drogues.

 

Un problème à l’Hôtel Oblivion, sorte de prison cosmique où Sir Reginald avait fait enfermer tout ce que le monde comptait de bad guys, va réunir la famille.

 

Succès de la série tv Netflix aidant (succès mérité si vous voulez mon avis, et si vous ne le vouliez pas je gage que vous ne seriez pas en train de lire ces lignes), Umbrella Academy, le comics, concept atypique en forme de variation inspirée de l’équipe de super héros, connaît un troisième épisode avec cet Hotel Oblivion.

 

Si le plaisir de retrouver notre famille atypique et dysfonctionnelle reste intact, Il manque néanmoins à mon sens à ce troisième arc certaines des qualités qui ont fait la réussite des deux précédents.

En cause notamment  un scénario un brin alambiqué malgré une simplicité évidente, peu aidé par un découpage trop haché qui ne prend pas de gants du coté des transitions entre les différents arcs narratifs. On sait Gérard Way fan de Grant Morisson mais n'est pas l'écossais qui veut n'est ce pas!

 

Cela étant le dessin si personnel de Ba reste très réussi, avec de belles couleurs de Nick Filardi, faisant de la partie graphique (dont on peut profiter encore un peu en fin d’album avec un cahier spécial) l’atout majeur de ce troisième volet.

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LONG STORIES

 

 

C'est de qui ? Amon Tobin

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Retour vers le passé pour le défricheur électro brésilien Amon Tobin, musicien et producteur de génie toujours à la pointe des genres avec  ce Long Stories, 8° opus pour lequel il a utilisé quasi exclusivement un Omnichord, instrument du tout début des années 80 qui, vous vous en doutez, produit des sons qui semblent d’un autre.

 

Le talent du compositeur a été de bidouiller ensuite ses compositions en post prod via des machines d’aujourd’hui.

 On se souvient que Tobin a composé des scores de jeu vidéo entre autre et l’ensemble des pistes de Long Stories sonnent comme la musique d’un film intemporel, un portail entre le passé et le présent ; dans la lignée de choses comme les B.O des récents Drive ou Stranger Things, l’étrangeté et l’originalité en plus.

 

De quoi accompagner au mieux les intrigantes aventures de la famille Umbrella (même si ça manque un peu d’action parfois je le reconnais).

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

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28 octobre 2019 1 28 /10 /octobre /2019 13:19

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? MECANIQUE CELESTE

 

 

C'est de qui ? Merwan

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Déjà lu sur B.O BD ? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans le futur, un futur plus ou moins éloigné dans lequel la planète aura bien morflé, avec montée des eaux, dérèglement de la température et tout le toutim, on règlera les problèmes à…la balle au prisonnier !

Enfin une version un peu plus élaboré qu’un bête terrain rectangulaire avec des camps hein, mais peu ou prou le principe reste le même.

 

C’est en tout cas ce futur là que Merwan, dont la maîtrise et le trait évoluent au fur et à mesure de ses réalisations, imagine dans Mécanique Céleste (l’étrange nom de cette nouvelle version de la balle au prisonnier), que des sortes de gang ont pris le pouvoir et commercent, échangent et s’influencent dans divers domaines.

Au sein de cette nouvelle organisation des forces en présence, Aster, une petite rouquine au caractère bien trempé, va changer la donne en intégrant une équipe de Mécanique Céleste et se révéler pleine de ressources face aux puissants nouveaux dirigeants.

 

 

Récit fun et dynamique, ce one shot surprend par son sujet et régale par son traitement. Rendant hommage à ses maîtres à penser, Ottomo en tête, Merwan livre un récit aux personnages originaux, aux scènes d’action –sportive- bien découpées, le tout dans un style graphique hybride original et réussi.

 

Certes c’est pas de la SF catégorie Blade Runner mais c’est rafraichissant !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : SPACE 1999

 

 

C'est de qui ? B. Gray & divers

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé dans le coin? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Série de SF des années 70 culte, Space 99 a son lot de détracteurs comme de fans ; si Barry Gray a été choisi par le producteur pour la B.O, des magouilles du syndicat des compositeurs de l'époque l'oblige à « partager » le gâteau et Gray n'écrira finalement que 5 épisodes de la première saison (la série n'en connaîtra que deux d'ailleurs).

 

 

C'est d'autant plus dommage que ses pistes sont clairement au dessus du lot, écrites et jouées par un grand orchestre digne de productions pour le grand écran avec de belles envolées lyriques.

 

Le reste de la B.O fait plus dans l'électronique, voire le psychédélique et le rock et sonne à mon avis trop sixties pour faire l'affaire sur Mécanique Célèste.

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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22 octobre 2019 2 22 /10 /octobre /2019 14:51

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  TREMEN

 

 

C'est de qui ? Pim Bos

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Déjà lu par ici? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Ce qui frappe de prime abord à la lecture de cet intriguant Tremen (qui n’a rien à voir avec le délirium tremens comme je le supputais au départ mais qui vient en fait du breton), ce sont les influences aussi indéniables que bien assimilées, celle de Moebius en tête.

 

En effet ce nouvel opus dans la collection Visions du Futur chez Dargaud est avant tout une expérimentation graphique, un exercice de style pictural dont on ne connait pas les tenants et les aboutissants, on y débarque en cours de route et on en ressort sans beaucoup plus de pistes.

 

 

Certes le concept est original, mais le principe de la BD muette est, on l’a souvent vu chez nous, périlleux voire casse gueule et Pim Boss marche ici constamment sur un fil avec son histoire de voyageur errant dans un monde post apocalyptique ravagé aux habitants et aux créatures curieux quand ils ne sont pas hostiles.

 

Druillet dans sa préface encense l’album et son aura visionnaire qui,  je dirais, reste néanmoins plus une lecture pour les esthètes, les amateurs de curiosités que pour le lecteur de BD lambda (sans jugement de valeur aucun de ma part je précise) qui risque de n’y voir qu’une succession de superbes tableaux un peu froids.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :KOSMOGONIA

 

 

C'est de qui ? Penderecki

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé sur B.O BD? Oui, il y  a peu même.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Presque 50 ans après sa création il est assez frappant de voir à quel point Kosmogonia est resté contemporain pour ne pas dire même d’avant-garde.

 

Porté par des chœurs mixtes imposants, dont les parties vont de la mélopée quasi religieuse aux chants d’opéra hystériques, ce long morceau d’une vingtaine de minutes capte son auditeur par l’opposition entre ses proportions épiques et son rythme fort  lent, voire hypnotique créant une sorte d’aura effrayante, qui rappellera aux cinéphiles éclairés les passages les plus  flippants du Shinning de Kubrick.

 

L’écoute de Kosmogonia en lisant Tremen relèverait presque de  l’expérience métaphysique !

 

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

 

 

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15 octobre 2019 2 15 /10 /octobre /2019 09:52
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LEONARD 2 VINCI

 

 

C'est de qui ? S. Levallois

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Futuropolis

 

 

Déjà lu chez B.O BD? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Des milliers d’années après que la race humaine ait finalement anhiliée toute possibilité de vie sur Terre, les rares descendants encore vivants errent dans l’espace infini à bord d’un gigantesque vaisseau nommé le Renaissance.

Poursuivis par des ennemis extra terrestres, nos lointains descendants décident d’envoyer une mission sur les reste de la Planète Bleue afin de récupérer une emprenite digitale de Léonarde De Vinci afin de le cloner et de créer un être de génie capable d’inventer des armes à la hauteur de leurs adversaires.

 

Dans cet ambitieux album au format adéquat pour apprécier la beauté des compositions de Stéphane Levallois, ce dernier nous donne à suivre en parallèle les dernières heures du génie de la Renaissance en proie aux doute, et les premières heures de cette créature née de l’adn de l’artiste/inventeur, véritable humain 2.0.

 

 

Alliant avec une rare maestria fond et forme, pour ce récit entre biographie et SF - avec en fil conducteur de nombreuses œuvres de De Vinci - Levallois alterne les atmosphères et les techniques en fonction des époques évoquées, passant d’un noir et blanc parfois rugueux que n’auraient pas renié les grands auteurs latins du médium (Breccia en tête) à un sépia réaliste expressif détaillé.

 

Si la narration peut parfois s’avérer un rien brusque dans ses transitions, Léonard 2 Vinci est un exercice de style étonnant, se plaçant parmi les meilleurs opus de la collection des Bandes dessinées du Louvre qui comptait déjà quelques très bons titres.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :CELLO CONCERTO N°2

 

 

C'est de qui ? Penderecki

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé dans le coin? Une fois ou deux.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? C’est enfoncer des portes ouvertes que de dire qu’aujourd’hui le monde du cinéma n’arrive pas à se réinventer, préférant utiliser ad-nauséam les même recettes éprouvées (et parfois pas forcément réussies) du passé.

 

J’en veux pour nouvel exemple l’utilisation faite, au fil des années et dans des genres aussi multiples que divers, d’une ou deux œuvres de Krystof Penderecki, révélées avec brio par deux monuments du cinéma fantastique, à savoir l’Exorciste de Friedkin et Shining de Kubrick,  et que l’on va ré entendre jusqu’à plus soif durant les quatre décennies suivantes.

 

Et pourtant le reste de la discographie du compositeur polonais est au moins aussi riche et intéressante, d’un point de vue musical comme « illustratif ».

Le concerto pour violoncelle que j’ai choisi pour accompagner Léonard 2 Vinci est de nature à enterrer bien des B.O de film d’épouvante de ces dernières années.

 

Avec ses glissandi de cordes donnant aux instruments une stridence parfois insoutenable, ses micro-intervalles inventives, ses résonnances en canon, ses alternance de calme et de fureur musicale le tout porté par une unité thématique et mélodique forte, il donne à l’album conceptuel de Levallois une dimension épique qui, surtout sur les séances du futur, est tout à fait intéressante.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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