28 novembre 2023 2 28 /11 /novembre /2023 08:03

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? NOTRE DAME DE PARIS



 

C'est de qui ? G. Bess



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Jusqu’à quelles extrémités est-on prêt à aller par amour, par jalousie, par déception?

C’est, en filigrane, le thème de cet uber-classique de la littérature française qu’une immense majorité ne connaît qu’au travers de la version outrageusement  édulcorée de Disney voire -pire- la comédie musicale cringe d’il y a …25 ans déjà!

 

Et c’est ce qui ressort de cette adaptation signée de la main du grand Georges Bess qui, après Stoker et Shelley, s’attaque à un autre grand auteur en la personne de Victor Hugo.



 

On retrouve donc bien, dans le Paris du XV° siècle, le pauvre Quasimodo sourd et quasi bestial, plus proche de l’animal que de l’homme mais au coeur et à la fidélité au moins aussi grands que sa bosse; l'archidiacre Frollo dévoré par la concupiscence et torturé par sa condition jusqu’à en éprouver une haine fatale pour la belle et sauvage Esmeralda, victime des hommes, à commencer par le bellâtre Phébus qui n’avait à l’esprit que de profiter du corps de la gitane.

 


 

Bess rend à l’oeuvre sa dimension tragique et gothique, mettant en exergue des thématiques toujours d’actualité et une histoire éternelle.

 

Comme le bon vin, l’artiste se bonifie avec l’âge et, peut être plus encore que sur ses deux précédents opus, il propose ici des compositions picturales magnifiques avec un travail sur les noirs et les blancs digne des grands de la discipline (je pense notamment aux auteurs italiens et espagnols du siècle dernier).

 

Si, là encore comme sur les deux précédentes adaptations, j’ai regretté quelques ajouts informatiques à mon avis peu nécessaires (essentiellement sur des fonds et des trames), c’est clairement un des plus beaux albums de cette année, qui, espérons, le (mais je n’y crois pas trop cela dit!) en motivera certains à découvrir le magnifique texte d’origine, forcément raccourci ici. 







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :SYMPHONY N°3



 

C'est de qui ? K. Penderecki



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Pionnier de la musique avant-gardiste en Europe, l’oeuvre du compositeur polonais Krzysztof Penderecki a beaucoup été utilisé  au cinéma et par, excusez du peu, des pointures comme Stanley Kubrick ou Martin Scorcese.

 

Adepte à la fois du sérialisme et de la musique minimaliste ses compositions sont en effet souvent aussi difficiles d’accès qu’ expressives car pleines de tensions (au deux sens du terme!) et de suspense.



 

Il écrit ici pour un nombre très important d'instruments qui, sur certains passages, jouant à l'unisson, en canon ou, au contraire sur des thèmes décalés, provoquent des effets dramatiques et imposants.



 

Probable que ce Notre Dame de Paris en BD se serait accommodé d’une B.O plus classique pleine de romantisme et de bons sentiments, mais avec cette symphonie empreinte d’un élan dramatique et pleine d’un suspense constant ce n’en n’a été qu’une meilleure lecture. 






 

---------------

 

Repost0
7 novembre 2023 2 07 /11 /novembre /2023 10:37

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? BOUNCER. HECATOMBE



 

C'est de qui ? Boucq & Jodorowski



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? oui, les 2, souvent.



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Comme tout les héros tragiques, le Bouncer ne connaîtra probablement jamais la paix et la tranquillité!

 

Alors qu’il attend un régiment de cavalerie qui doit venir convoyer son or vers le Mexique, retardé par les pluies torrentielles qui noient Barrio-City, notre manchot voit débarquer dans son saloon-maison close une troupe de soldats hétéroclites et violent on ne peut plus louches et un prestidigitateur et son assistante.



 

Si l’eau va bientôt s'arrêter de tomber sur la ville, elle va être remplacer par un torrent de haine et de feu dont peu sortiront indemnes et qui va, de nouveau, abimer le destin du Bouncer.



 

Dix ans après avoir laissé la série entre les mains de son dessinateur, qui pondra deux très bons albums ensuite, le vétéran Jodorowski - 94 ans au compteur tout de même!- reprend le scénario de Bouncer pour livrer un album généreux -plus de 140 pages, bravo à l’éditeur de ne pas l’avoir saucissonné en 2 tomes d’ailleurs- qui renoue avec les excès des premiers tomes.



 

Ce sont d’ailleurs ces excès qui m’avaient fait quelque peu snober la série dans laquelle je retrouvais trop des outrances des travaux du scénariste pendant les années 2000. 

 

Ce douzième volet, s’il part un peu dans les extrêmes parfois (une des scènes finales devrait d’ailleurs faire lever un sourcil aux plus cartésiens d’entre nous!) tient son lecteur en haleine avec des rebondissements à répétitions, des scènes de gunfight et autres tueries bien sanglantes et autres morceaux de bravoure.



 

De son coté Boucq est toujours aussi à l’aise dans le far-west glauque du Bouncer et s’en donne à coeur joie pour mettre en scène les trouvailles de son co-auteur, mariant à merveille l’ambiance et les couleurs du western classique franco-belge et son trait si particulier.



 

C’est bel et bien dans les vieilles marmites…







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : 7 WINCHESTER PER UN MASSACRO



 

C'est de qui ? De Masi



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ? Si, comme beaucoup de ses collègues – compatriotes de l’époque, De Masi est un véritable stakhanoviste de la B.O de film (il a composé plus d’une centaine de B.O en l’espace de trois décennies) il n’en fera pas moins une brillante carrière de chef d’orchestre de classique en marge de ces travaux disons « alimentaires ».

 

Et c’est ce bagage solide que l’on apprécie dans les compositions de l’italien. Arrangements riches, mélodies et thèmes souvent plus fouillés que ceux d’un Morriconne au détriment certes de quelque chose de plus accrocheur mais qui possède néanmoins tous les ingrédients nécessaires à un bon plat de (western) spaghetti : harmonica, guitare, quelques percussions imitant la cavalcade des sabots, une section de cordes un rien grandiloquentes, des cuivres comme à la fanfare… bref certes rien de bien original mais de la bonne musique de films de cow-boys, et c’est bien là tout ce que l’on cherchait pour écouter en lisant ce nouveau Bouncer.







 

---------------


 

Repost0
19 octobre 2023 4 19 /10 /octobre /2023 09:37

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LES PILIERS DE LA TERRE



 

C'est de qui ? Alcante et Dupré



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans l’Angleterre du XII° siècle se croisent les destins des petites gens et des puissants, tous emportés par les aléas du destin.

Intrigues de successions au sein de l’église comme dans les couloirs des châteaux royaux, espoir de survie et luttes quotidiennes pour la famille de ce bâtisseur de cathédrales  qui, après avoir vu son épouse mourir en couches et avoir du abandonner son nouveau né va retrouver l’amour auprès d’une veuve qui élève seule son fils et cherche à venger la mort de son ancien compagnon.



 

Nous évoquions plus tôt dans le mois l’ambition de Milo Manara de s’attaquer au Nome de la Rose, chef d’œuvre mais néanmoins pavé littéraire de son compatriote Umberto Eco, et des difficultés de rendre un roman en -beaucoup- moins de pages de BD.



 

Chez nous les auteurs sont encore plus courageux (voire téméraires!) puisque Alcante et Dupré se frottent aujourd’hui à la saga des best seller Les Piliers de la Terre du romancier Ken Follett.

La “franchise” serait plus juste tant les  6 romans ayant la ville fictive de Kingsbridge en toile de fond ont déjà connu de déclinaisons et non des moindres. 

Le 9° art en était étrangement absent, la série qui paraît chez Glénat vient combler ce manque.

 


 

Les spécialistes du texte de base noterons les inévitables ellipses et coupes que le scénariste a dû opérer mais, en l'état, l’esprit de l’oeuvre est fort bien rendu et la double narration (l’histoire de la famille de bâtisseurs et celle des manigances de religieux) est agréablement présentée.



 

Côté graphismes, Steven Dupré livre un travail d’orfèvre avec des décors détaillés et une ambiance générale qui m’a pas mal fait penser à elle des séries historiques (à plus d’un titre!) d’Hermann.

On sent que la documentation (fournie entre autres par son scénariste) a dû être aussi copieuse que bien exploitée.

 

Le seul reproche que je pourrais adresser à la partie graphique est la présence de très nombreux “fonds vides” sur certaines cases, simplement rempli de couleur, qui, en comparaison avec les arrières plans hyper travaillés de cases voisines, choquent quelque peu.

 

Mais rien qui ne vienne gêner la lecture de ce premier volet (sur 6 qui devraient couvrir les 2 premiers tomes de la saga) des Piliers de la Terre.









 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :LA REINE VIERGE



 

C'est de qui ? Phips



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Pas sur



 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Après une poignée de scores pour le petit écran (dont un remake de Nord et Sud plutôt convaincant) c’est avec cette énième évocation du règne d’Elisabeth 1ère que Phipps fait son entrée dans la cour des grands (enfin, façon de parler, des grands du « petit » pour le coup mais ne nous égarons pas).

 

 

Minisérie de 4 épisodes de la BBC, The Virgin Queen permet au compositeur britannique de marier historique et modernisme et de collaborer avec le groupe Medieval Babes qui, comme son nom l’indique, est un combo de vocalistes féminines chantant exclusivement ou presque de la musique à tendance médiévale.

 

Si leurs voix se marient bien à la partition de Phipps c’est  cependant les pistes instrumentales que l’on   conservera pour aller avec cette conclusion des 5 Terres.

 

 

L’utilisation, à la fois folklorique et anachroniques des cordes et des percussions,  l’ambiance solennelle et lyrique en opposition aux passages plus enlevés de la B.O, vont en effet comme un gant de velours aux manigances politiques et aux rebondissements tragiques de ce premier volet des Piliers de la Terre.







 

---------------

 

Repost0
18 octobre 2023 3 18 /10 /octobre /2023 05:06

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LA SOURIS DU FUTUR. 



 

C'est de qui ? Divers auteurs italiens.



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Certains oui.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?Dans ce nouveau tome de la collection Disney de chez Glénat ce n’est pas une mais quatre histoires de la célèbre souris -et du non moins célèbre canard!- qui nous sont proposées.

 

Enfin, histoires, le mot est bien grand. Historiettes serait plus juste. En effet, nous avons là des récits qui reprennent les scénarios de courts métrages en dessins animés plus ou moins emblématiques.



 

Nous retrouvons donc Donald en vacances que Tic et Tac rendent fou, Mickey, Dingo et Donald en chasseurs de fantômes pas très efficaces, Mickey, encore, aux prises avec Pluto en contrôleur de train alors que Pat Hibulaire lui a dérobé son ticket et enfin, Mickey, toujours, à nouveau avec ses fidèles copains, en pompiers débutants qui vont se révéler plus aptes à éteindre les incendies qu’à traquer le revenant.

 

La particularité de ces adaptations étant qu’elles se déroulent dorénavant dans le futur et donnent l’occasion aux artistes italiens présents ici (on sait que Topolino -nom de notre souris de l’autre coté des Alpes- est au moins aussi lu et apprécié là bas que chez nous) de proposer des planches riches en détails, chacun dans leur style graphique, avec une mention spéciale à l’histoire de Donald et ses pleines pages très réussies.



 

Après coté portée scénaristique c’est tout de même l’un des albums de la collection les moins intéressants à mon goût mais les fans de ces personnages là de Disney seront ravis.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :CES MERVEILLEUX FOUS VOLANTS DANS LEURS DROLES DE MACHINES



 

C'est de qui ? Goodwin



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Yep



 

On peut écouter ?

 

 


 

Ca donne Quoi ? Avec un titre aussi explicite que farfelu, qui doit probablement être l’un des plus longs sinon le plus long de toute l’histoire du 7° Art, ces Merveilleux fous Volants est un des fleurons de la comédie britannique décalée, toutes époques confondues.

 

On y assiste à une course de divers engins volants (enfin en théorie) plus improbables les uns que les autres, dirigés par des pilotes de toute nationalité.

 

A comédie endiablée musique de rigueur et il va s’en dire qu’avec ses mélodies digne des plus enjouées fanfares, ses thèmes très « années folles », ses emprunts à des choses aussi inattendues que les hymnes nationaux de certains des pays représentés dans la course ou à des œuvres classiques détournées avec humour, le score de Ron Goodwin fait une B.O idéale pour ces remakes spatiaux !

 







 

---------------


 

Repost0
13 octobre 2023 5 13 /10 /octobre /2023 08:11


 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE NOM DE LA ROSE



 

C'est de qui ? Manara adapte Eco



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Au XIV° siècle, Guillaume de Baskerville et son disciple Azio arrivent dans une abbaye italienne pour enqûeter sur un meurtre.

Sur place ils vont se rendre rapidement compte que certains religieux ont des choses à se reprocher et vont se retrouver pris dans une sorte de mystification aux origines sombres.


 

Pour un premier roman, il est indéniable qu’Umerto Eco réussit un véritable coup de maître en narrant avec un talent qui impose le respect une enquête à suspense au sein d’un monastère moyenâgeux.


 

Oeuvre érudite et foisonnante, abordant entre autres des questions théologiques profondes, le Nom de la Rose marie à merveille le fond et la forme et a immédiatement  connu un franc succès critique et public qui a évidemment rapidement intéressé le 9° art.

 

Longtemps  réputé inadaptable, le livre sera pourtant porté à l’ écran par Jean Jacques Annaud avec brio, même si Umberto Eco sera au départ plus que sceptique sur le choix de Sean “007” Connery pour jouer le personnage principal.

Il aurait été amusant de voir ce que le regretté auteur transalpin aurait pensé du choix de son compatriote Milo Manara d’avoir, quant à lui, casté une autre légende du cinéma pour le rôle de Guillaume de Baskerville, à savoir Marlon Brando!



 

En effet, après un Caravage plutôt réussi, l’un des maestros de la BD érotique continue de se racheter en quelque sorte une conduite dans le monde de ses pairs (ce n’est pas comme s’il y avait vraiment eu besoin cela dit) en adaptant à son tour le Nom de la Rose.



 

Si le choix de 2 volumes -pour un peu moins de 150 pages en tout- fera lever un sourcil circonspect aux connaisseurs du roman original (qui lui en fait plus de 600), force est de reconnaître que Manara s’en sort pour l’instant bien sur le premier volet, avec une narration que les incontournables ellipses ne viennent pas entacher.

 


 

Côté dessin l’artiste n’a rien perdu de son talent et s'amuse même ici à varier les colorisations et les styles en fonction des temporalités, allant même jusqu’à composer des séquences entières à la manière des enluminures des livres de l’époque évoquée dans le Nom de la Rose.

 

Notons que la colo est assurée par la fille de Manara qui s’en tire ma foi plutôt pas mal.



 

Nous attendrons de lire la suite et fin de cette version avant de se prononcer sur le fait qu’elle fasse date dans le monde de la BD mais ce qui est dores et déjà sûr c’est qu’elle rend un bel hommage à son modèle.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :DOUTE



 

C'est de qui ? H. Shore



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 


 

 

Ca donne Quoi ? S’il y a bien un compositeur des années 90/2000 qui a su adapter son travail aux films sur lesquels il a oeuvré, sans jamais perdre ni de son efficacité ni de sa qualité (quelques statuettes confirment d’ailleurs ces propos), c’est bien Howard Shore.



 

Vous le connaissez sûrement pour ses B.O de la trilogie du Seigneur des Anneaux et si ce n’est que le cas vous serez surpris de la sobriété du score du jour.

 

Ici, avec un orchestre réduit, Shore compose en effet un score intimiste et discret où les cordes, les vents et le piano sont mis en avant pour traiter un sujet grave. 

Si une guitare vient faire de timides apparitions, notamment sur le thème principal, l’ensemble reste volontairement à la limite de l’austère et en tout cas clairement pessimiste.



 

 Shore prouve avec de tels travaux qu’il est tout à fait capable de rester sagement au second plan, de faire de l’ « underscoring »quand la pellicule le nécessite.



 

Sa partition est toute empreinte d’une noirceur pénétrante qui est de mise sur ce premier volet du Nom de la Rose.






 

---------------

 

Repost0

Présentation

  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
  • Contact

Rechercher

Tags