28 avril 2025 1 28 /04 /avril /2025 15:27




 

LA BD:





 

C'est quoi ? KRIMI



 

C'est de qui ? Inker & Vermot



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Sarbacane



 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le dessinateur.



 

Une planche: 

 


 

Ca donne Quoi ? Berlin, les années 30. Fritz Lang est déjà un réalisateur reconnu et travaille sur un film quand il est accosté par un inspecteur de police.

Ce dernier était chargé de l’enquête sur le suicide supposé de la femme de Lang qu’il avait suspecté.

 

Mais c’est pour tout autre chose qu’il vient rencontrer le réalisateur. Il souhaite évoquer avec lui l’affaire sordide qu’il couvre, celle d’un tueur en série dont il pense que Lang pourrait s’inspirer pour sa prochaine réalisation.

 

Dans une Allemagne tiraillée entre la montée du nazisme, le crime et le chômage omniprésent, “M Le Maudit” va faire l’effet d’une bombe et définitivement placer son créateur au firmament des réalisateurs de cinéma.



 

Que ce soit le contexte géopolitique comme cinématographique, on peut difficilement trouver plus riche que ceux évoqués dans Krimi.

 

Il a été évoqué que l’affaire du Vampire de Dusseldorf avait pu être une des sources de Fritz Lang sur M le Maudit; le scénariste part de ce présupposé et évoque à la foi le Berlin malfamé - mégapole du vice sous toutes ses formes et qui touche toutes ses couches- et le milieu du 7° Art, en pleine expansion alors que Lang et Murnau viennent d’inventer l'expressionnisme au cinéma.

 

Graphiquement, Alex W. Inker, qui n’en n’est pas à sa première BD “historique”, loin s’en faut, s’inspire de l’esthétisme du film de Lang et propose, une fois encore, un travail d’une originalité manifeste avec une maîtrise du noir et blanc qui impressione.



 

Krimi est un régal de lecture pour tout amateur de BD, de cinéma voire des deux qui bénéficie en plus d’une édition très soignée (dos toilé, grand format…)





 

 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : BABYLON BERLIN S 3



 

C'est de qui ?  Klimek 1 Tykwer




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter ?

 

 

 

 

 

 

Ca donne Quoi ?  La troisième saison adaptée des romans de Kutscher, qui a d’ailleurs récemment annoncé écrire le dernier volet des aventures de son héros, a confirmé tout le bien que l’on pensait des précédentes (et la 4° n’a pas démérité, par contre il semblerait qu’il faille s’armer de patience avant de pouvoir visionner la 5°)

 

 

 

Coté B.0 on y retrouve avec joie les compositions de l’ecceltique duo Klimek/ Tykwer, complémentaires s’il en est, qui continuent de mélanger avec métier  les styles musicaux directement hérités  des années 30 (époque de l’intrigue) et une musique d’illustration où le suspense et la tension sont omniprésents.



 

Malgré l’emploi d’un orchestre fourni avec toujours ces ajouts bénéfiques  du piano mécanique et autres instruments folkloriques inattendus, les deux compositeurs excellent tout autant dans l’illustration de scènes d’action que dans l’underscoring menaçant.

 

Une musique adéquate à bien des niveaux pour ce Krimi réussi!

 

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7 mars 2025 5 07 /03 /mars /2025 16:04




 

LA BD:





 

C'est quoi ? L’ENFER




 

C'est de qui ? N. Badout



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Sarbacane




 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ?  J’ai un assez net souvenir  de l’Enfer, film sorti au début des années 90 où Cluzet cabotinait beaucoup et où Emmanuelle Béart, avant ses errances chirurgico-esthétiques, emportait l’adhésion de par  sa beauté  et son jeu.

Chabrol s’était fait plaisir en auto-assumant la filiation avec Clouzot auteur du scénario original dont la tentative de mise en scène, trois décennies plus tôt, s’était soldée par un échec cuisant, entraînant, entre autre chose, la défection de son principal interprète masculin (Regianni fait une dépression  suite à la pression de son réal’) et l’infarctus du metteur en scène.



 

Sur un sujet assez classique (un mari maladivement jaloux sombre dans une paranoïa aigue et fait vivre à sa jeune épouse…un enfer!) Clouzot avait choisi de privilégier la forme sur le fond en utilisant des méthodes alors assez inédites dans le cinéma mainstream français, à base entre autres de traitements en post-prod, de colorisations psychédéliques et autres effets stroboscopiques.

 

La version de Chabrol est bien plus lambda et, par bonheur, un documentaire sur le tournage d’origine est sorti à la fin des années 2000, montrant notamment quantité de rushes où la magnifique Romy Schneider est “retouchée” de maintes sortes (et, procédé moins pertinent à mon sens, des scènes jamais tournées jouées en face à face et sans décors par deux acteurs de l’époque dont la très belle -décidément!- Bérénice Béjo). Je suis de bonne, je vous met

 

A noter qu’un peu après la sortie en DVD est également paru un très beau bouquin qui présente nombres de photos du film et de son tournage.

 

Cette interminable remise en situation nous amène à l’album d’aujourd’hui, dans lequel Nicolas Badout, dont c’est la première incursion dans le 9° art, reprend le scénario originel de Clouzot.

 

Au début des sixties, Odette et Marcel sont un jeune couple qui tient un hôtel- restaurant au bord du lac de Grandval. Au bout de quelques années, Marcel commence à avoir des troubles du sommeil qui vont le conduire à des sautes d’humeur et, de fil en aiguille, à développer une paranoia sur le fait que sa femme le trompe, jusqu’à dépasser les limtes.



 

Badout adapte le texte fidèlement, essayant de recréer visuellement les désidératas de Clouzot, notamment des passages en couleurs étranges pour les séances où le mari s’imagine des choses et un noir et blanc pour le reste  de la narration.



 

Côté graphismes l’auteur s’inscrit dans la tradition de gens comme Charles Burns outre Atlantique ou Mezzo chez nous, avec des effets d’ombres et d'encrages quasi expressionnistes parfois.

 

Récit noir classique mais solide, bien narré et à la fois hommage à un géant du cinéma français et à son film maudit, L’Enfer est un album qui ravira plus d’un amateur!



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi ? LE CRIME ETAIT PRESQUE PARFAIT



 

C'est de qui ? D. Tiomkin




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ? 

 


 

Ca donne Quoi ? Quatrième et dernière B.O composée par Tiomkin pour Sir Alfred Hitchcock, le Crime était presque parfait débute faussement avec un thème principal aux airs de valse avant de glisser vers un suspense appuyé, à base de motifs intriqués joués par des instruments aussi variés qu’une trompette étouffée, des trémolos de flûte traversière, un cor dans les graves ou encore des timpani et autre vibraphone.



 

Jamais dissonante malgré la richesse voire la complexité de ses thèmes ; la partition de Tiomkin construit peu à peu une tension quasi constante que certaines pistes viennent quelque peu contrebalancer (on notera un clin d’œil  à  Moussorgsky des plus inattendus).

 

Surannée juste ce qu’il faut pour coller à l’époque de l’Enfer, la B.O de Tiomkin en souligne à la fois les passages psychologiques et le lent mais inexorable glissement  de l’intrigue vers la tragédie.


 

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18 janvier 2024 4 18 /01 /janvier /2024 10:00




 

LA BD:





 

C'est quoi ? LES DERNIERS JOURS DE ROBERT JOHNSON



 

C'est de qui ? F. Duchazeau



 

La Couv':


 


 

C’est paru chez qui?  Sarbacane



 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Plus de 15 ans après avoir évoqué la figure mythique du blues qu’est Robert Johnson dans Meteor Slim, Franz Duchazeau clôt la boucle en ce début d’année avec ce biopic généreux qui, avec force flash backs, raconte la courte et bien remplie existence du guitariste célèbre pour avoir soi-disant signé un pacte avec le diable.



 

Enfance difficile avec un beau père à la main leste, amour de la musique et des femmes et penchant bien trop prononcé pour les boissons alcoolisées, Robert Johnson connaîtra une célébrité fugace avant de passer l’arme à gauche de bien triste façon, laissant à la postérité une grosse poignée de morceaux qui influenceront des générations de bluesmen.



 

On suit ici, une sorte de double roadtrip, celui de Johnson et d’un de ses potes qui traversent une partie du sud des Etats unis, vivant d’expédients et faisant la manche, et de deux envoyés d’un producteur de maison de disque qui veut que Johnson se produise sur la scène du Carnegie Hall.



 

Comme une improvisation à la guitare, l’album de Duchazeau se joue de la temporalité, tord quelque peu le cou à la légende du crossroad et le trait charbonneux uber expressif de l’auteur, toujours aussi puissant, rend un bel hommage à celui qui ouvrira bien malgré lui le tristement célèbre Club des 27!



 

Pour les plus curieux d'entre vous, vous pouvez retrouver une interview “Musique et BD” que Franz Duchazeau avait accordé à B.O BD à l’époque de la sortie de La Main Heureuse, son album sur son adolescence et les années Mano Negra, par ici.



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : BLACK SNAKE MOAN



 

C'est de qui ? Divers



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Certains oui.



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Musicien et producteur basé à Memphis, Scott Bomar collabore de nouveau avec le réal de Hustle And Flow sur ce film où un Samuel Jackson vieillissant et acariâtre décide de sauver une Christina Ricci chaude comme la braise d’une vie de perdition. 



 

Le tout se déroule, géographie oblige, sur fond de blues suave et sensuel.

 Outre une poignée de compositions personnelles très dans le ton, Bomar est allé s’imprégner, en compagnie de Jackson, de l’esprit des vieux bluesmen de sa région et a remanié quelques classiques à qui il a appliqué un lifting bien senti. 



 

Coté nom connu on retrouve Son House ou R.L Burnside parmi quelques artistes plus obscurs du delta blues anciens et plus actuels, le tout proposant une B.O toute trouvée pour cette bio inspirée de Robert Johnson.

 

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8 octobre 2023 7 08 /10 /octobre /2023 13:26

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE FILS DE PAN



 

C'est de qui ? F. Dori



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Sarbacane

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ?Le temps ne passe pas vite quand on est un être divin séparé de ses pairs (qui cuvent une cuite de trop au fond d’un lac) et coincé à côté d’un terrain vague que viennent parfois visiter quelques marginaux. 

 

Mais quand la déesse de la Lune en personne lui confie (enfin, lui impose serait plus juste!) son fils afin qu’il fasse son éducation (ce qui est une drôle d'idée vu le lascar) Eustis n’en demandait sûrement pas tant.

 

Ajoutez à cela Zoé, jeune femme hystérico-surmenée à la recherche de son paternel, un vieil homme ami d'Eustis et notre satyre se dit qu’il a tiré le gros lot.

 

Il va donc narrer à cet auditoire hétéroclite, complété par un chat qui parle (tant qu’à faire!), ses pérégrinations pour essayer de se débarrasser du rejeton et retrouver le père de Zoé.

 


 

Quatre ans après le déjà très bon Dieu Vagabond, Fabrizio Dori revient avec son héros atypique, sorte de loser magnifique attachant dans une espèce de voyage initiatique qui donne l’occasion à l’auteur italien de faire à nouveau preuve de tout son talent que ce soit de narrateur, avec un humour et un poésie qui font mouche, mais aussi d’artiste avec des compositions graphiques grandioses aux couleurs éclatantes qui mélangent illustration traditionnelle et hommage aux impressionnistes et à l’Art Nouveau avec pêle mêle à Degas, Van Gogh, Monet ou encore, last but not least Mucha.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :THE FRENCH DISPATCH



 

C'est de qui ? A. Desplat



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ? Pour leur cinquième collaboration, Anderson et Desplat - qui collaborent étroitement sur la composition musicale- proposent une partition enjouée et panachée, très désinvolte mais dans le bon sens du terme, avec des emprunts au classique, notamment à la musique de chambre avec l’utilisation d’un clavecin, mais,  aussi à la musique sérielle et atonale.



 

Le compositeur français expérimente ici en multipliant les corps d’instruments mais en n’en n’utilisant qu’un seul à chaque fois, comme un ensemble de solistes.

De la valse gaillarde à la fanfare en passant par des choses plus nostalgiques, le tout agrémenté de clins d’oeils à Satie, on obtient un score du haut du panier dans la filmographie de son auteur et un bouquet d’atmosphères aussi originales que l’album de Fabrizio Dori.






 

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17 juin 2023 6 17 /06 /juin /2023 08:35

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE NID



 

C'est de qui ? Marco Galli



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Sarbacane

 

 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Eté 1944, alors que le 3° Reich vacille sur ses bases pourries, Hitler et quelques-uns de ses proches (des gradés, sa maîtresse, quelques filles de joie, son médecin personnel,...) se sont retranchés dans un bunker perché dans les Alpes.



 

Sachant leur fin proche cette brochette de dépravés s’oublie dans des soirées où alcool, sexe et drogues font bon ménage tandis que le fuhrer, ombre de lui même, abruti par les médicaments et la paranoïa, oscille entre colère sourde, cauchemars éveillés et décisions stratégiques aussi jusqu’au-boutiste qu’inutiles.



 

Etrange idée pour un premier album que de raconter les derniers jours de l’un des pires être humains que l’on ait connu. 

 

A la manière d’un Fellini sous acide Marco Galli opte pour un graphisme décalé, qui n’est pas sans faire penser à celui de Gess dans ses personnages anguleux et expressifs, où couleurs vives et teintes blafardes se conjuguent pour évoquer ce crépuscule des démons dans un opéra orgiaque et déroutant.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :OPERATION VALKYRIE



 

C'est de qui ? J. Ottman



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 


 

Ca donne Quoi ?  J’ai toujours du mal avec les fictions historiques quand on sait que ce qui s‘est passé restera comme tel …mouais, je reconnais que cette phrase n’est pas très explicite, clarifions:

Prenons l’exemple de ce Valkyrie qui relate un attentat contre Hitler qui, évidemment, a échoué.

Malgré tout le talent des scénaristes, réalisateurs et acteurs, la fin étant de toute façon inévitable je trouve que le film ne fonctionne pas comme il pourrait.



 

Cela étant son score, composé par Ottman, faiseur moyen dont les seuls coups d'éclat sont ses collaborations avec Brian Singer (et encore), est plutôt avenant et, de plus, sujets obligent, très en phase avec la bd de Marco Galli.



 

En effet, outre quelques pistes chargées en suspense, le lyrisme des morceaux phares de l'album- pompeux à souhaits à certains moments- font un intéressant contrepoint aux excès relatés dans l’album et lui donne une dimension encore plus grandiloquente et décrépite. 




 

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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