20 décembre 2021 1 20 /12 /décembre /2021 16:49

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LE SANG DES VALOIS

 

 

C'est de qui ? Decoin, Clément et Jailloux.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site?Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Au lendemain de sa victoire à Marignane, François 1° se sent poussé des ailes mais va vite retomber sur terre quant il goutera aux geôles de son ennemi Charles Quint. Il payera le prix fort pour en être libéré puisque ses deux fils seront envoyés comme « otages » en Espagne.

 

A leur retour ils sont sauvés par un honnête artisan, Tassin, dont la famille va être prise sous la protection royale et sera témoin des grands changements de l’époque.

 

On l’a souvent vu chez nous à l’occasion de chroniques du genre, la BD historique ne fonctionne jamais aussi bien que quand le scénario évoque la grande histoire par le prisme d’une petite.

Un peu à la manière des Piliers de la Terre de Follet, Didier Decoin et Jérome Clément -auteurs aux CV impressionnants, Goncourt et collaboration prestigieuses au cinéma pour le premier ;  directeur du CNC, initiateur d’Arte entre autre pour le second- évoquent une page importante de l’Histoire de France : les prémices des Guerres de Religion.

 

Si l’on sent que, malgré leur talent et leur érudition, les auteurs pour leur première incursion dans 9° Art, manquent un peu de fluidité et de punch dans un scénario dense qui couvre une période et des évènements riches, l’ensemble tient bien la route, aidé par le trait réaliste  de Marc Jailloux.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : ANNE DES MILLE JOURS

 

 

C'est de qui ? G. Delerue

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que sa carrière et sa renommée en Europe sont déjà bien établies, Georges Delerue qui a pour la première fois traversé l’Atlantique en cette année 1969 pour composer pour John Huston, écrit l’une de ses première B.O historique pour le grand écran pour ce Anne des 1000 Jours.

 

Delerue s’est fait la main sur le genre avec des téléfilms mais ici on est clairement sur un registre supérieur.

Ecriture dans le respect d’une réalité historique, arrangements et rythmiques qui empruntent autant au répertoire médiéval qu’aux codes de la musique de film, le compositeur tisse une toile musicale soyeuse et chatoyante où alternent pistes d’illustrations et musique diégétique sur des instruments d’époque.

 

L’ensemble est d’une beauté solennelle manifeste et, si elle manque peut être un peu d ‘allant pour ce premier tome du Sang des Valois, elle n’en reste pas même un magnifique accompagnement.

 

 

 

 

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7 décembre 2021 2 07 /12 /décembre /2021 14:38

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? CONAN. L’HEURE DU DRAGON.

 

 

C'est de qui ? Blondel & Secher

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Le scénariste oui, le dessinateur c’est moins sûr.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Jalousé par les royaumes voisins et au sein même du sien, Conan, devenu un peu à son corps défendant souverain du plus puissant royaume d’Hyborée, va être victime d’une conspiration et devoir affronter un fléau du passé en la personne de Xaltotun, sorcier ressuscité par une poignée d’intrigants qui n’ont pas bien réalisé la portée de leurs actes.

 

Si la sorcellerie reste sa plus grande crainte, le cimmérien, même enchainé au fond d’une oubliette humide, va pouvoir compter sur ses alliés de toujours et sur une nouvelle et non des moindres.

 

 

Après s’être frotté au Elric de Moorcock, Julien Blondel s’attaque à un autre monument de la fantasy, et non des moindres !

 

Cependant il n’a, à mon avis, pas choisi la fidélité en choisissant d’adapter le seul roman écrit par Howard, aventure riche en rebondissements qui nous fait suivre un Conan déjà sur le trône d’Aquilonie, vieillissant et prenant d’autant plus conscience que les intrigues de cour et autres ambitions de pouvoir ne sont pas faites pour lui.

 

 

Pari en grande partie réussi même si, sur la longueur d’un seul album, même de presque 90 pages -le mythique trio Thomas/Buscema/Kane avait consacré à leur version quasiment le triple- il y a toujours quelques obligations de raccourcis de narration.

 

Cela étant l’esprit du texte d’origine est bien là et cette Heure du Dragon n’a pas à rougir de se retrouver aux cotés des autres réussites de cette collection aussi hétéroclite que passionnante.

 

 

Si d’habitude je ne suis pas un grand fan de style trop réaliste il faut reconnaître que le trait de Valentin Sécher a la puissance nécessaire pour coller à la fureur fantasy de ce Conan version 2021.

 

Que ce soit dans la richesse et le détail de ses décors ou dans le dynamisme des poses de ses personnages le dessinateur/coloriste donne vie à l’univers d’Howard de façon convaincante qui devrait plaire aux amateurs du genre

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :BLOOD OF ZEUS

 

 

C'est de qui ? Paul E Francis

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Les créateurs de la série animée Blood of Zeus ont imaginé un pan de la mythologie grecque inconnu, auquel ils ont insufflé une bonne grosse dose d’horreur gore et visuelle (euphémisme ?!) le tout dans un esprit manga à l’occidentale.

 

 

Peu attiré par la débauche de violence et d’hémoglobine inhérente, j’ai néanmoins été assez agréablement surpris par la B.O, signée par Paul Francis, inconnu au bataillon jusqu’ici.

 

 

Le compositeur, s’il abuse peut être un peu des chœurs enflammés, sait néanmoins faire la part des choses entre une ambiance épique voire chaotique où les cuivres et les vents sonnent comme écrits  Poledouris réactualisé et des passages plus posés où les mélodies  invitent à une médiation inspirée et, souvent, de courte durée, les thèmes étant plein de menace sous-jacente.

 

On louera l’écriture de Francis, qui lorgne plutôt vers un Howard Shore que vers Remote Control et soigne ses transitions de l’action à la tragédie en passant par le suspense.

Une B.O tout aussi rentre-dedans que le Conan de Blondel & Sécher.

 

 

 

 

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1 décembre 2021 3 01 /12 /décembre /2021 09:47

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? FRANKENSTEIN

 

 

C'est de qui ? G. Bess

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Victor Frankenstein, un jeune homme épris de sciences aussi bien physiques qu’ésotériques décide de créer un être humain à partir de cadavres. Si son expérience fonctionne le résultat est fort loin de ses attentes puisque la créature à laquelle il a donné vie est difforme et monstrueuse.

 

Cette dernière s’enfuit du laboratoire et découvre la cruauté des hommes au fur et à mesure de ses errances. Après avoir appris à lire et à parler la créature va retrouver son créateur et lui demander de lui créer une compagne.

 

Quand Victor échoue dans cette voie la créature décide de faire de son existence le même enfer qu’a été la sienne.

 

C’est assez bizarre de résumer Frankenstein, l’une des clés de voute de la littérature fantastique, que Mary Shelley a écrit il y a déjà plus de deux siècles,  dont tout le monde ou presque connaît l’histoire.

 

 

Ca n’a pas empêché pourtant Georges Bess, après d’être admirablement frotté au Dracula de Bram Stoker, de se lancer dans une nouvelle adaptation de ce classique.

 

Si, comme c’était déjà le cas dans son œuvre précédente, Bess se permet quelques modifications coté scénario (mais rien de fou non plus, ne vous attendez pas à voir la Créature faire de la moto ou utiliser un portable), c’est une fois encore la partie graphique qui se révèle une réussite assez magistrale.

 

 

Maître des noirs et des blancs, le dessinateur se hisse ici au panthéon des spécialistes de la discipline, les maestro Toppi et Breccia en tête. Entre les personnages tous plus expressifs les uns que les autres, les paysages bucoliques ou enneigés saisissants ou les nombreux animaux qui parcourent le récit, le lecteur reste admiratif de tant de talent!

 

Le tout  dans des compositions en pleine page, des trouvailles narratives ingénieuses et une utilisation des masses et des à-plats qui font honneur à l’œuvre originelle tout en se l’appropriant, comme Bernie Wrightson ou, dans une moindre mesure, Crepax, l’avaient fait en leur temps.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :MYSTERIUM

 

 

C'est de qui ? Scriabin et Nemtin.

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Œuvre posthume de Scriabin, ambitieux jusqu’à la déraison qui voulait écrire une partition durant plusieurs jours, Mysterium fut terminée par l’un des fidèles élèves du compositeur russe, Alexander Nemtin, qui y consacra une grande partie de sa carrière.

 

Le résultat force l’admiration de par ses élans grandioses que ce soit dans l’épique comme dans le fantastique avec des thèmes polymorphes aussi différents que possible et où pourtant l’auditeur attentif arrive à décèler une unité ténue.

L’orchestre est souvent bouillonnant, les chœurs –partie la plus impressionnante de l’œuvre- chantent des mélodies sans paroles, parfois transpercées d’une voie stridente.

 

On peut déceler dans cet opus hors normes une influence certaine sur certains compositeurs de B.O du XX° siècle, à commencer par John Williams, amateur de classique s’il en est.

 

Le magma musical de ce Mystère possède la force d’évocation nécessaire à rivaliser à Bess et son Frankenstein gothique.

 

 

 

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24 novembre 2021 3 24 /11 /novembre /2021 10:19

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? BERGERES GUERRIERES 4

 

 

C'est de qui ? Fléchais & Garnier

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui sur les tomes précédents.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Recueillis dans un village après avoir été séparés d’une partie de leur compagnie, nos vaillants héros retrouvent le frère de Liam -prisonnier- qui était avec les hommes partis pour la guerre et qui a tenté d’empêcher Tara de se laisser dépasser par le même pouvoir destructeur qui grandit en Sarah.

 

Ils vont découvrir la vérité sur le mal qui ronge le pays et qui a transformé de paisibles animaux en terrifiantes créatures, ils vont également rencontrer le roi et tenter de ramener la paix dans le royaume.

 

 

Ultime tome de cet arc, Bergères Guerrières aura décidément tenu toutes ses promesses et s’impose comme une référence de la BD d’aventures fantasy pour la jeunesse …mais pas que.

 

On appréciera en effet tout le sous texte dans ses thématiques abordées, comme celle de l’acceptation de l’autre, du devoir d’accueillir les populations chassées de leurs foyers par la guerre ou les catastrophes, sujet terriblement d’actualité, voire même -mais là c’est peut être moi qui extrapole- le port du masque en cas de danger (les masques étant bleus ça m’a d’autant plus interpelé).

 

Le style lui aussi assez axé jeunesse d’Amélie Fléchais apporte un décalage intéressant à certaines scènes, comme c’était un peu le cas du Bjorn Le Morphir de Lavachery et Gilbert et fais de cette saga une lecture intergénérationnelle de qualité.

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE CASPIAN PRINCE

 

 

C'est de qui ? H.G. Williams

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Quand Disney se lance dans l’adaptation des Chroniques de Narnia, au début des années 2010, l’ambition est de surfer sur la vague de regain d’intérêt du public pour la fantasy grand public initiée par le Seigneur des Anneaux version Peter Jackson.

 

Le succès sera évidement moindre, le matériau étant destiné à un public plus jeune et les qualités du premier film étant assez éloignée de celles du barbu néozélandais.

 

Pour la suite, le Prince Caspian, la prod est déjà plus rodée et, non des moindres, Harry Gregson Williams, qui avait eu des difficultés à trouver un angle d’attaque satisfaisant sur le précédent opus, lorgne ici du coté du travail d’Howard Shore pour la trilogie de Tolkien.

De sa partition d’origine il garde les thèmes majeurs et les fait évoluer vers une dimension plus épique, à l’image de dernier morceau du premier volet, abandonnant quasiment tout l’électronique pour un tout acoustique bienvenu.

 

On appréciera les chœurs qui vont crescendo, le violon électrique qui sait se faire discret quand nécessaire, la rythmique marquée de certaines pistes ou encore les cuivres triomphants sur d’autres.

L’unité qui faisait quelque peu défaut au premier score est bien plus marquée ici et si Williams recycle de ci de là des phrases on lui pardonnera cette paresse au vu de la qualité certaine de son écriture ici.

 

Peut être un peu enthousiaste parfois pour cette conclusion des Bergères Guerrières, la B.O de ce second Narnia l’accompagne souvent avec brio, notamment pour les scènes avec les animaux géants.

 

 

 

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19 novembre 2021 5 19 /11 /novembre /2021 10:41

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? 47 CORDES

 

 

C'est de qui ? T. Le Boucher

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui sur ses précédents albums.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Ambroise est un jeune homme au tempérament artiste, harpiste de talent et mangaka pour son plaisir mais également assez renfermé.

 

Un été il croise la route d’une fort belle femme qui cherche à le séduire sans succès. Sous ses aspects ravageurs elle se révèle être une créature qui peut prendre l’apparence qu’elle choisit et ne va alors avoir de cesse d’accaparer Ambroise en se transformant en divers avatars dont certains vont la rapprocher de notre asocial chronique.

La principale, celle d’une cantatrice de renom, lui propose un marché pour obtenir les 47 cordes d’une harpe luxueuse : Ambroise devra relever différents défis ayant trait à sa personnalité ou à son entourage.

 

Mais la créature n’est pas seule et d’autres, comme elle, ne voient pas d’un très bon œil l’attrait qu’elle éprouve pour Ambroise qui, de son coté, a intégré un orchestre de renom où des clans existent et où un mystérieux corbeau fait chanter les musiciens.

 

 

On retrouve dans ce nouvel opus de Timothée Le Boucher les thématiques et les obsessions des précédents albums du jeune auteur à part entière : un héros masculin à vif, victime passive de ce qui lui arrive, un protagoniste féminin à l’autre bout du spectre, dominante et implacable, et entre les deux une gallerie de personnages aux profils forts intéressants même si parfois un peu appuyés.

 

Cette première partie, de plus de 370 pages, aborde pèle mêle la relation au corps, l'identité,  la relation à l’autre, sa place dans la société quand on est à part …le tout toujours dans ce style « néo » franco belge  hybride maîtrisé qui sert bien son propos.

 

Le Boucher est définitivement un auteur qui compte dans le paysage franco-belge actuel.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :MOSAIC

 

 

C'est de qui ? D. Holmes

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? La minisérie HBO Mosaic était au départ une application interactive qui a été développée pour le petit écran par rien moins que Steven Soderbergh relatant la disparition d’une femme et les recherches employées pour élucider l’affaire.

 

Collaborateur fréquent du réalisateur, David Holmes a écrit pour l’occasion une musique qui, si elle reste quelque part toujours un peu dans l’esprit des B.O seventies où le compositeur aime puiser, n’est pas sans faire penser à certains œuvres électroniques des débuts de sa carrière.

 

Mélangeant les tessitures des cuivres, des cordes et des synthétiseurs, Holmes construit une tension qui de nappes planantes en brulots burnés va crescendo et menace sans cesse d’exploser. Les 20 pistes de cette galette, riches en originalité et en variété, révèlent une unité impeccable.

 

A mi chemin d’un Ennio Morricone dans ses expérimentations des 60’s/70’s et du boulot de Badalamaneti pour Lynch, Holmes explore ici une nouvelle facette de son talent et s’impose comme l’un des incontournables de la discipline.

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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