LA BD:
C'est quoi ? LA DERNIÈRE NUIT DE MUSSOLINI
C'est de qui ? Chapuzet et Girard
La Couv':
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C’est édité chez qui? Glénat
Déjà croisés sur le site? Non
Une planche:
![](https://image.over-blog.com/twNMzJWcK1O-gxk8dNgn6UAhUYE=/filters:no_upscale()/image%2F0995309%2F20250102%2Fob_b2325e_4312-p12.jpg)
Ca donne Quoi ? Ne vous fiez pas à la couverture faussement grotesque de cette Dernière Nuit de Mussolini au risque de rapidement tomber de haut.
En effet, si on a souvent dressé un portrait du Duce comme un bouffon, surtout face à son allié de l’Axe de l’époque, cette bio incisive, toute en flashbacks et forwards, signée Chapuzet et Girard, nous rappelle que Mussolini était avant tout un homme politique frustré, avide de femmes et de pouvoir.
Tout d’abord très “à gauche”, prônant la révolution contre le pouvoir, et plein d’idées libertaires comme le vote des femmes ou l’anticapitalisme, il va vite verser dans un nationalisme exacerbé suite à son éviction du parti socialiste, fondant ce qui va devenir la base du fascicsme italien.
Mégalomane et dominateur, collectionneur de maîtresses, Mussolini va suivre l’Allemagne Nazie dans la seconde guerre mondiale jusqu’à cette fameuse dernière nuit relatée ici, quatre journées en fait, où le Duce tente d’échapper à la vindicte des vainqueurs et de ses opposants.
Après maintes péripéties sa maîtresse et lui seront finalement pris puis exécutés avant d’être pendus par les pieds sur la place même où des soldats de son éphémère République de Salo avaient exécuté des partisans.
![](https://image.over-blog.com/KZxlKr16u6jV3YynLMYk1-mxkZg=/filters:no_upscale()/image%2F0995309%2F20250102%2Fob_94dcee_4312-p14.jpg)
Le scénario est fort documenté, bien servi par le trait semi-réaliste de Christophe Girard (avec qui j’avais eu un intéressant échange à l’époque de son adaptation de Métropolis, ça ne nous rajeunit pas!) qui propose des personnages volontairement caricaturaux sur des décors détaillés et alterne les colorisations selon les époques: trichromie parcourue de couleurs pour les derniers jours, pleines couleurs pour les flashbacks.
La dernière nuit de Mussolini est un album qui sert l’essentiel devoir de mémoire, en mettant bien en lumière tous les aspects de la vie du tyran ainsi que ses multiples tares, et qui rappelle au lecteur, via notamment une séance sur l’assassinat de Pasolini (qui venait de réaliser un film sur Salo) et une dernière page où l’on reconnait les “héritiers” du Duce, que le fascisme et ses dérives sont semble t-il intrinsèquement liés aux sociétés humaines, et qu’il est impératif de ne jamais laisser la bête prendre le dessus.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : ENNEMY AT THE GATES
C'est de qui ? J. Horner
La Couv':
![](https://image.over-blog.com/XXsU3ZUdwv524_k3Mloryj4kNqA=/filters:no_upscale()/image%2F0995309%2F20250102%2Fob_a5ac17_ob-7af6d7-ngjjx6k.jpg)
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Si une fois encore, on pourra reprocher à Horner, pour cette nouvelle collaboration avec Annaud, de réutiliser sans vergogne certains motifs et phrases de travaux précédents, on lui reconnaîtra tout de même un sens du grandiose et de l’imposant.
En effet même si on trouve bien un thème romantique dans la partition, il est quasi complètement noyé dans la masse de suspense, de froideur et de dureté du reste.
Pourtant n’allez pas me faire dire ce que je n‘ai pas dit, l’émotion est bien là, sous l’agressivité feinte, et si la tension, construite par les cordes, et le motif principal à quatre notes répété presque jusqu’à la nausée, mettent les nerfs de l’auditeur à rude épreuve, la force d’expression du score est indéniable.
Une musique martiale et puissante juste ce qu’il fallait à l’évocation de la fin du Duce (mais pas du fascisme hélas!)
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